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1200 Calories |
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Bonjour,
Je voulais remercier le CE, les correcteurs ainsi que chaque lecteur de mon poème pour le concours @Quidonc, PIZZICATO, merci d'avoir découvert que je parlais bien du FORT DE BREENDONCK, le seul camp de concentration belge. Pourquoi avoir choisi ce monument, et pas un joli monument qui regorge de positivité? Parce que comme chaque enfant de mon pays, on m'y a emmené quand j'avais dix ans et que cette visite a contribué fortement à mon intérêt pour beaucoup de choses dans la vie. @David, oui, et MERCI ! Tu as saisi le titre. J'y reviens... @Bidis, myndie, papipoete, Pieralun, Vilmon merci pour vos lectures et appréciations ! J'ai tenté de différencier les 5 vies du fort : construit avant la première guerre mondiale, le fort n'était pas fini quand on l'a mis à contribution. Il pouvait accueillir des soldats, des canons, des obusiers, mais, il n'a pas été en mesure de tenir son rôle de forteresse. Les quelques braves soldats à s'être sortis de l'attaque sur Breendonck ont été considéré comme des héros. Quant au fort. Ce dernier fut mis au repos. Il servait de quartier général de repli pour le Roi, sa famille, et les généraux de l'Armée belge, jusqu'à ce qu'au milieu de la seconde Guerre les Allemands en voient le potentiel. Breendonck était devenu un camp où on parquait les "criminels" : juifs, gitans, femmes, enfants, le camp fut le témoin de manipulations géniques, de tortures, de meurtres inhumains. Des courriers de l'époque révèlent que pour les maintenir en vie dans les conditions de travail épuisant auxquelles on les soumettais, les prisonniers devaient consommer 1200 calories par jour. Quand les Allemands furent chassés, ceux qui libérèrent les prisonniers eurent l'idée folle d'y garder les tortionnaires et de leur montrer ce que ça fait d'être déshumanisés. Alors ils les enfermèrent à leur tour, leur firent subir des tortures qui n'avaient rien à envier à celles qu'ils avaient imposé aux "criminels" de guerre... Et puis tout revint à la normale. L'Europe, le monde était libéré. Et le fort. Il transpirait par les pores de chaque pierre, de chaque pavé, la douleur de ses pensionnaires, l'horreur de ses tortionnaires. La Belgique l'a alors réformé. Le fort est devenu un vestige. Un lieu de recueillement pour les victimes tombées entre ses murs. On y entre, par groupes ou seul, on est mis devant des vitrines, des tableaux faits de collages et d'articles de presse. On refait le parcours des prisonniers. On suit les griffures sur les murs, on voit leurs vêtements entassés, leurs valises encore remplies, leurs conditions de survie. On nous explique comment ils se sentaient. Et on en ressort transformé. Voilà, je pensais que ce genre de monument, qui a représenté à la fois le Bien, puis le Mal suprême, pour à nouveau représenter le Bien était un monument qui méritait une petite poésie. Pas très envolée, mais ce n'était pas le but. Je voulais quelque chose de brut, de morcelé, de violent mais en même temps de bienveillant. Quelque chose d'authentique, sans fioritures... Parce que c'est cette ambiguïté qui m'a séduite... Voilà. Merci à tous ceux qui ont lu les aventures du fort, et merci tout particulier à ceux qui ont ressenti un peu de ce que j'ai voulu en décrire.
Contribution du : 12/11/2017 15:58
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