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À propos du prince et du rossignol
Maître Onirien
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16/05/2013 09:00
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Bonne année à tous.

Merci d’abord au comité éditorial qui a permis la parution de ce texte, et merci à tous les commentateurs qui l’ont accompagné de leurs remarques (et merci beaucoup aux beaucoup : leni, evadne, solo 974, PIZZICATO, Bidis, Hiraeth, qui ont trouvé un peu de style dans cet exercice du même nom.)

Je précise tout d’abord, pour étayer papipoete, que le thème de cette fable est de Pierre Lachambaudie, obscur fabuliste (et donc collègue) du XIXe siècle, dont l’histoire de ce rossignol a retenu mon attention.

Il faut que je dise ensuite que cette fable a été écrite, comme remarqué par Mokhtar et subodoré par EricD, sous la forme du fatras, forme moyenâgeuse quasi disparue, mais dont j’ai eu la faiblesse de croire qu’elle pouvait s’appliquer à la fable.

C’est donc l’assemblage de ces deux conjonctions qui a formé ce texte.

Qu’on veuille m’excuser de les dévoiler après coup, mais c’est la spontanéité des commentaires qui m’intéressaient pour savoir à quel point la forme imposée au genre pouvait être néfaste ou, pour reprendre la métaphore du texte, combien la contrainte (la cage) nuisait à l’expression (le chant).

Je dis néfaste et nuire car, comme Ananas et Hananke l’ont remarqué, la contrainte du fatras est ardue ; je la rappelle ici : A(vers1)B(vers2) - A(vers1)ABAABBABAB(vers2)
Je m’étais dit, au départ, que le distique d’ouverture formait un merveilleux écrin pour la morale. En soi ce n’est pas faux, mais je me suis rendu compte ensuite que le choix des rimes représentait la plus grande difficulté. La seconde étant de trouver un premier vers qui débute autant une histoire qu’une morale.
Après plusieurs essais je me suis rendu compte que le fatras n’était pas seulement une forme, mais aussi un genre ; c’est sa contrainte qui dirige le texte vers l’absurde. Une fable s’étouffe dans ce corset.

Dans ma recherche formelle, j’ai par la suite trouvé des formes plus souples qui, bien que plus courtes, m’ont raccommodé avec la contrainte. Un dizain de Coppée, par exemple, avec des rimes plates, mais ouvertes, est beaucoup plus simple d’emploi. L’important, pour le bavard que je suis en tout cas, étant de rester dans l’alexandrin.

Enfin, dernière précision, je ne suis pas un sociétaire de l’Oulipo. C’est en voulant habiller les fables d’une forme courte (et idéale) que je suis tombé sur cette trinité : forme-concision-contrainte prosodique.
Je laisse, à la demande générale de Mokhtar, l’adresse du blog (en cours) où je m’y consacre : https://pichlaf.wordpress.com

Ayant bien parlé de moi, les occasions sont rares, je laisse la place à ceux qui, comme Miguel, et j’espère d’autres (merci en passant au commentaire complet de jfmoods), voudront dire un mot au sujet des formes, de leur emploi, leur intérêt, leur spécificité et leurs limites (démontrées ici).

Contribution du : 08/01/2018 07:58
_________________
Outre fables
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Re : À propos du prince et du rossignol
Expert Onirien
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03/11/2017 07:02
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Pour rebondir sur le com d’Hiraeth, sous le texte de Gémini…

Effectivement la contrainte, parce qu’elle stimule l’esprit, qu’elle le « dope »,peut parfois faire « jaillir des idées plus intenses ».

Mais elle peut aussi en condamner certaines, balayées parce qu’elles ne peuvent être exprimées, pour des raisons techniques.

C’est la liberté de chacun de se choisir les prisons qui lui plaisent, et d’y trouver les épanouissements qui lui conviennent. Il n’y a rien à y redire.

Mais je ne peux m’empêcher de penser que certains ravissements doivent plus au syndrome de Stockholm qu’à la beauté vraie.

Contribution du : 08/01/2018 08:39
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