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1 Utilisateur(s) anonymes
LA DAME VOILEE REMERCIEMENTS |
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Expert Onirien
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03/11/2017 07:02 Groupe :
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Tous mes remerciements au CE, qui n’a pas éliminé mon texte, et aux correcteurs, qui peaufinent les choses. Et bien sûr à ceux qui ont bien voulu commenter.
Mon idée était de retransmettre un choc visuel ressenti au Louvre. À dix heures, à l’ouverture (peu de monde), j’ai pu m’approcher au plus près d’une dizaine de personnages. Et j’ai vraiment eu l’impression qu’ils étaient vivants. Pas comme en rêve, pas dans mon imagination : j’ai senti leur présence PHYSIQUE. Et quand je parle du « charme de son charme », j’évoque une sensation de magie, de surnaturel. Le prodigieux portrait de Baldassare Castiglione appartient du Louvre. J’invite quiconque à s’arrêter une minute devant lui, et à le fixer dans les yeux. Il le verra vivre. Raphaël avait peint un portrait du pape Jules II. Après la mort de celui-ci, le tableau, exposé dans une église romaine, effrayait les fidèles qui étaient pris de tremblements devant le « revenant ». Pour mon poème, j’ai choisi comme support la « Dona Velata ». D’abord parce que cela me permettait de « jouer au poète, amoureux transi ». Ensuite à cause de l’ambiguïté du tableau. Cette belle éthérée, virginale, est Margherita, fille de boulanger, chaude amante du peintre. Qu’il a peinte aussi nue (la Fornarina). Parmi les causes de la mort du peintre, à 37 ans, on invoque un refroidissement consécutif à des ébats…poussés avec la dame. Présenté de façon conventionnelle, mon texte, poème en alexandrins réguliers, aurait pu, je pense, figurer dans la catégorie du néoclassique. La pratique de l’inversion peut permettre des tournures agréables, mais offre aussi (soyons franc), des solutions « techniques » face aux contraintes de la versification. Je m’y adonne souvent, au point qu’elle est pour moi quasi-naturelle. Et c’est l’intérêt d’Oniris de me permettre de constater qu’elle peut…fatiguer. L’inversion du dernier quatrain, ajoutée bêtement en correction en dernière minute (malgré l’avis de Marimay) est, je le reconnais, un peu calamiteuse. Merci à : ECCAR : Premier commentateur, vous avez bien saisi l’essentiel : la vie perçue dans l’œuvre. « Presque plus qu’une photographie » ? Non, BIEN PLUS qu’une photographie. TROUPI : Oui, comme pour Venise, nos goûts sont en phase. Songez que le « pékin » Mokhtar, planté devant le tableau, a eu la même émotion que Michel-Ange, Voltaire et Balzac, qui ont loué ce chef d’oeuvre. Éternité de l’art, le vrai. KREIVI : Merci d’avoir accordé un peu de crédibilité à mon jeu du poète amoureux. Effeuiller la Margherita à Venise ? Avec Casanova dans les parages ? Trop risqué. Regardez bien la tempe gauche de la dame : vous y verrez une mèche (plus discrète qu’un véritable accroche-cœur). Quand on met le nez sur les tableaux du maître, on y voit les cheveux dessinés un à un. PAPYPOETE : Tomber en admiration devant un chef d’œuvre, vous connaissez donc. J’ai d’ailleurs la même fascination pour la jeune fille à la perle, ou la tête de la Vierge dans la Pietà de Michel-Ange. Je dois faire cet été les châteaux de la Loire avec des amis. A Blois je penserai à vous. Employer le passé simple ? Mais on m’a dit que vous en aviez l’exclusivité… BIDIS : Effectivement, on pourrait trouver une destinée plus romantique à ce collier d’ambre (à la rime problématique). Je comprends moins votre seconde observation. On doit bien lire « modèlètre » et faire la diérèse à passi-on. Où est le problème ? LOUISON : Merci de votre gentillesse. A propos du quatrain que vous citez : Michel –Ange aurait déclaré : « Elle est belle la manche ». Beaucoup d’auteurs qui ont écrit sur ce tableau s’accordent à dire que l’effervescence de la manche symbolise l’ardeur contenue de la dame. J’ai même lu un commentaire parlant « d’éviscération ». PIZZICATO : Eh oui, les sentiments transcendent. Raphaël, qui pourtant se faisait souvent aider, tenait à peindre lui-même les portraits de ceux pour qui il éprouvait amour ou amitié. Et c’est dans ses portraits qu’il a atteint les sommets. POUET : Connaissant votre style de poème, je me doute bien que vous n’êtes pas un fan du « ploum-ploum ». Et que vous pensez que mon style devrait un peu…se mettre au régime. C’est déjà sympa de vous êtes arrêté ici. J’ai déjà fait amende honorable pour l’inversion que vous signalez, et je vais acheter des biscottes. CAT : Il est sûr que mes petits vers besogneux n’ont d’autre valeur que l’incitation à aller voir la toile. Et je suis content de te voir partager l’éblouissement qui fut le mien. Pour les indiscrétions, ce sera en EP. HERSEN : Ce qui rend moderne ce tableau intemporel, c’est sa prodigieuse qualité, c’est le génie de Raphaël. Après…la façon dont on en parle, dont on valorise son ressenti, c’est de l’artisanat. J’écris « désuet », m’a-t-on déjà dit ici. Je ne demande pas à « candeur » et « gracile » d’être modernes, je leur demande d’exprimer précisément ce que je ressens. Je ne vais pas passer le Littré au carbone 14. Je fais comme je peux, je fais bouillonner l’alexandrin comme Margherita sa manche. J’ai trop lu Racine, Corneille, les romantiques et les parnassiens et j’avance sur mes rails. Et puis j’aime bien. Et pissétout. Mais on pourrait sûrement oeuvrer dans le plus moderne, le plus sobre, le plus épuré, le moins emphatique. Et arriver à exprimer les mêmes émerveillements. Mais je ne sais pas faire. Toi, Goélette, Arielle, Cristale et quelques autres feriez çà très bien. Si le cœur vous en dit, mesdames… JMERI : Bien sûr c’est surfait. Bien sûr c’est surjoué. C’est un jeu poétique, c’est pour rire. N’y voyez pas de sincérité : je fais « semblant ». M’amouracher d’une fille qui a un nom de pizza ? Allons donc, moi qui n’aime que les suédoises. ALEXANDRE : Merci du passage. N’oubliez pas que ce texte, malgré sa présentation, est versifié. Et que l’inversion fait partie de « l’arsenal technique ». Mais je note avec intérêt qu’elle peut lasser. « Cette fille du peuple en madone il l’a peinte, En vierge radieuse, en majesté sereine » : Ce sont surtout les adjectifs qui importent en précisant mon ressenti. Et …combler mon besoin de rime avec « sainte » et « reine ». « Je me sentis….enchantement ». Vous y voyez redondance. Mais je n’écris par pour l’œil : j’écris pour l’oreille. Et cette forme d’insistance, en vue de convaincre, participe d’une recherche de lyrisme oratoire. Mais je conçois que l’on puisse préférer le sobre, le précis et le concis (art difficile). MYNDIE : Bien sûr : rien à voir avec la photo (qui devient elle-même art quand elle sort de la simple représentation). Encore que la photo du tableau laisse passer bien des choses. Avez-vous remarqué le choix des couleurs : blanc, or et miel : Virginité, majesté, douceur ? Avec quand même un soupçon de rose aux joues : chaleur. Eh oui, l’alexandrin c’est d’abord un rythme. Porteur. Et démodé, semble-t-il. Pour les inversions, j’ai déjà répondu. Le « contraste entre douceur et exaltation ». Vous avez parfaitement résumé ce tableau. Merci LOUIS : Je suis presque gêné, et même ému, du soin méticuleux avec lequel vous avez disséqué mon poème. En vous en tenant au fonds. J’ai vraiment l’impression que pas une de mes intentions ne vous a échappé. A lire votre analyse, je me retrouve plongé au milieu des sensations et des réflexions qui m’ont animé pour écrire. Oui c’est bien l’amour qui fait reine une fille du peuple, oui c’est bien peindre l’âme qui recrée la vie. Vos références littéraires enrichissent et prolongent l’analyse, et développent la réflexion. Votre attention bienveillante m’est très précieuse. Il est extrêmement gratifiant, pour celui qui peut douter de la pertinence de son écriture, de se sentir compris. Pour cela, pour le temps consacré à votre commentaire, et pour la haute qualité de son écriture, je vous adresse mille mercis. « L’âme s’est donnée un corps, le spirituel s’est incarné dans le sensible ». Ce pourrait être le sous- titre de ce tableau. Et pour tout vous dire, je me demande si la façon dont vous en parlez n’est pas plus convaincante que le poème support. MARIE ANGE : Nos expériences sont tout à fait comparables. Pas étonnant que vous m’ayez bien compris. Rembrandt a beaucoup étudié les portraits de Raphaël. Et notamment s’est inspiré du fameux Baldassare Castiglione que j’évoque. Je vous invite à aller comparer. Merci de votre appréciation.
Contribution du : 28/01/2018 15:08
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Re : LA DAME VOILEE REMERCIEMENTS |
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Maître Volubilis
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23/08/2007 09:09 De France
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Vous avez sans doute raison. J'avais lu "modèle être" et je trouvais qu'il y avait hiatus. J'ai relu et au fond, avec "modèlêtre", cela ne me gêne plus. J'avais été influencée par ma première lecture...
Contribution du : 28/01/2018 20:00
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Re : LA DAME VOILEE REMERCIEMENTS |
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Maître Onirien
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Citation :
Bonjour Mokhtar, Ce que j'apprécie sur le site c'est justement la diversité des genres. Vous semblez connaître mon "style de poème"... Vous parlez de ce que je lis et apprécie ou de ce que je scribouille? En tout cas vous êtes en avance sur moi car je ne pense pas avoir "un style de poème" préféré. J'apprécie parfois un classique descriptif et déteste un libre surréaliste. Je ne pense pas non plus que votre style "devrait se mettre au régime", je pense d'ailleurs que vous savez et pouvez écrire différemment si vous le souhaitez et ce n'est pas mon humble opinion qui y changera quoi que ce soit. Voilà concernant mes goûts, je peux lire un Thilliez, un Sepulvedà et un Nietzsche en même temps sans que cela ne me chatouille l'étiquette. Ah oui et en plus je peux manger au MacDo le midi et me faire une fricassée de ris de veau aux morilles le soir! Dingue non? Merci pour votre retour.
Contribution du : 29/01/2018 12:23
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La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension. |
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Re : LA DAME VOILEE REMERCIEMENTS |
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Expert Onirien
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Lors de ma réponse, j'avais en tête votre texte "l'écriternel". Dont vous conviendrez qu'il est d'un style peu comparable avec le poème que j'ai proposé.Mais bravo pour votre curiosité universelle.
Écrire de différentes façons, j'aime bien, car c'est surtout le jeu qui m'amuse. Le problème est de trouver celui qui...ne rebutera pas le CE. Amitiés M.
Contribution du : 30/01/2018 06:22
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Re : LA DAME VOILEE REMERCIEMENTS |
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Maître Onirien
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Ah oui je comprends, "écriternel", effectivement...
Si vous jetez une prunelle au hasard sur mes productions vous constaterez que, comme vous, cela m'amuse d'écrire de différentes façons. Seul le classique me demeure inaccessible, étant trop feignant pour en appréhender les règles. Quoiqu'il en soit je vous lirai avec plaisir par la suite. Bien cordialement.
Contribution du : 30/01/2018 11:44
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La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension. |
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Re : LA DAME VOILEE REMERCIEMENTS |
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Expert Onirien
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Merci, Damy, pour ces amabilités,qui, venant de vous, ont du prix pour moi. Ma satisfaction serait que mon enthousiasme pour ces grands classiques de la peinture convainque de l'éternité "inoxydable" de ces chefs d’œuvre.
Contribution du : 31/01/2018 05:22
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Re : LA DAME VOILEE REMERCIEMENTS |
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Organiris
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@Mokhtar,
Candeur et gracile. Oui, tu as raison. c'était maladroit d'illustrer mon propos en citant des mots précis car en soi, un mot est n'est qu'un mot. Il aura tout un contexte, il sera pris dans une figure de style, il se dressera seul contre tous, on le choisira pour sa sonorité etc Mais je pense que tu avais compris ce que je voulais exprimer. Pour ma punition, je vais m'attacher à utiliser ces deux mots dans un texte. Bonne journée à toi, hersen
Contribution du : 31/01/2018 08:34
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Re : LA DAME VOILEE REMERCIEMENTS |
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Expert Onirien
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03/11/2017 07:02 Groupe :
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@ Hersen
Cela ne devrait pas être trop difficile. Pour ma part, je vais essayer de faire "djeune" et concis. Ce sera un Haïku décrivant un tableau de Soulages. Cela égaiera Diaponiris.
Contribution du : 31/01/2018 12:50
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Re : LA DAME VOILEE REMERCIEMENTS |
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Organiris
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@Mokhtar,
je suis impatiente !
Contribution du : 31/01/2018 13:00
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Re : LA DAME VOILEE REMERCIEMENTS |
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Visiteur
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Citation :
Tous mes remerciements au CE, qui n'a pas éliminé mon texte Je ne savais pas que le CE pouvait "éliminer" un poème comme ça, je les imagine maintenant en blouse blanche en train de pulvériser/désherber un je ne sais quoi qui pousse Je suis plutôt impressionniste, et chose incroyable (l'humain), c'est que ces portraits je ne les ai jamais trouvé en vie, mais glauques. Surtout quand les yeux viennent vous fixer, j'aime mieux un regard qui fuit (sans fuir), que je trouve plus évocateur, ou alors un regard qui semble fixer mais pas figé (à la manière impressionniste en fait). C'est aussi parce qu'un passé qui semble vouloir se mêler au présent, comme la sensation de vouloir imposer sa présence au contemporain, c'est quelque chose qui me fait diriger le regard sur autre chose. Peindre le "vrai" d'un perfection chirurgicale (malgré la prouesse et je m'incline), cela ne me fait ni chaud ni froid. (ça dépend aussi du tableau et du thème évoqué, de ce qu'il dégage pour moi) Cet aspect éternité, ou dit d'une manière plus subtile "intemporel", que je peux ressentir dans un tableau ne m'a jamais attiré. (pour des portraits de ce type tout particulièrement). C'est pour ça aussi par exemple que j'aime les églises pour leur architecture, mais pas pour le lieu lui-même. (surtout les églises orthodoxes). Pour exemple, le portrait de "Berthe Morisot au bouquet de violettes" d'Edouard Manet me "parle" plus que vos portraits cités. Je m'y sens plus proche, moins obscur, comme si elle est moi nous nous regardions sans se juger, comme si on en oubliait le portrait et la présence, se fondre dans la peinture, se dire un bonjour, aimer, passé-présent-futur éternité n'ayant plus d'importance, plus humain.
Contribution du : 31/01/2018 14:53
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