Bonjour à tous,

Un grand merci, tout d'abord, au comité de lecture, pour avoir sélectionné ce texte.
Merci aussi à ceux qui ont pris la peine de lire et de commenter ce poème, papipoète, Bel13ver, Gouelan, Cyrill, Hananke, TheDreamer, PZZICATO, jfmoods, Vincendix, Luz, troupi, Emilia.


Un mot d'explication :
En 1963 (j'avais deux ans), mon père a été muté dans un poste de brousse du Katanga (province du Congo), pour une période de 4 ans. Il travaillait comme ingénieur dans les chemins de fer (évoqué dans Tuma Mashua).
Dans Mutshatsha vivaient une trentaine d'Européens. Il n'y avait évidemment pas d'école... Une voisine, ayant son diplôme d'institutrice, proposa de faire la classe à tous les enfants du poste, dans une pièce de sa maison. Nous étions 6 : mes deux frères, ma sœur, moi, et deux autres enfants (qui allaient d'ailleurs s'en aller, laissant les membres d'une fratrie comme seuls élèves...)
J'entrai donc en première année primaire dans cette "école de brousse", en 1966 (j'avais 5 ans). Je garde un souvenir émerveillé de cette période de ma vie, où j'apprenais - enfin ! - à lire et à écrire, à compter, pendant que mon frère aîné suivait une leçon de géographie, mon frère puiné une leçon sur l'histoire du Congo, et ma sœur une leçon de grammaire... J'avais l'impression d'apprendre tant de choses !
Au début, j'écrivais de la main gauche. On me força à écrire de la main droite... Très malhabile, je ne m'en tirais pas avec la plume, étalant des traînées d'encre sur le papier, me retrouvant avec des doigts bleus en fin de journée... Encore aujourd'hui, je suis droitier, mais je tiens bizarrement mon stylo, comme un gaucher...

Sur le poème proprement dit :
J'ai été obligé de le mettre en contemporain, car je n'ai trouvé aucun nom de lieu se terminant en asse pour le vers 8 (à part Alsace, ou mer des Sargasses...). J'ai cherché longtemps les noms de Zanzibar et de Vanuatu, particulièrement mélodieux.
J'ai peu évoqué le Congo car je souhaitais surtout parler de l'ambiance dans cette salle de classe.
Pour le dernier vers, j'avais d 'abord mis Jungles de mots, clin d'œil au Congo, avant de me raviser... Ai-je eu raison ? Honnêtement, je ne sais pas... Jardins de mots est plus joli, Jungles de mots plus original...

En 1967, nous quittions à regret Mutshatsha, pour une grande ville (Likasi, alias Jadotville), où j'intégrais une vraie école, avec des pupitres, une classe de 25 élèves...
Je n'ai plus jamais retrouvé cette magie de la classe unique "sur mesure", cet apprentissage "en famille", cet environnement stimulant...

Cordialement
François

Bonsoir François
Merci d'avoir bien voulu nous définir les faits qui devaient plus tard donner naissance à cette poésie.

Bien cordialement
Pizzicato.

Bonjour François,

Merci pour ces mots qui permettent de s'immiscer plus en profondeur dans votre manière d'écrire !

BeL13ver

bonjour François
je viens de me pencher sur votre 8e vers ; j'ai songé à 2 parties du monde en complète opposition, et cela donne :

" Pointant le Sahara, l'Antarctique et sa glace "

Ce n'est pas du Rimbaud, mais justes quelques mots ...

Bonne journée à Vous

Bonjour Pierre

Votre suggestion est ingénieuse, je n'y avais pas songé !
Cela permettrait de classer le poème en néoclassique...
Merci beaucoup !
François

Eccar me signale, à juste titre, que le nom Vanuatu n'existait tout simplement pas en 1966 (on parlait de Nouvelles Hébrides)...
Je vais donc définitivement abandonner le vers 8 actuel et le remplacer par l'excellente proposition de papipoète :
"Pointant le Sahara, l'Antarctique et sa glace"
(sur mon blog, je créditerai Pierre de sa trouvaille).

Quand à l'autre remarque d'Eccar concernant l'éventuel mélange avec des autochtones, je signale que cette école était tout sauf officielle, qu'il s'agissait d'une voisine institutrice qui acceptait de faire classe, dans sa maison, à quelques enfants... Je ne ne suis même pas sûr qu'elle se faisait payer pour cela...
Plus tard, dans une grande ville comme Lubumbashi, quelques enfants noirs se retrouvaient dans nos classes. Début des années 70, Mobutu, président du Congo (devenu Zaïre), a signé un décret interdisant aux enfants zaïrois-congolais d'être inscrits dans les écoles belges...

bonjour François
Je suis heureux de servir à quelque chose, surtout en la matière ; oui, je songe à une entrevue en tête à tête, voici quelques années, quand mon " chef " lisant un courrier à signer, me jeta << vous ne savez même pas votre alphabet ! >>
Je suis fier de moi, là, songeant au Sahara et l'Antarctique ; et votre geste vers moi ne me laisse pas de glace ...
bien à Vous

Bonjour

Et excusez-moi de vouloir mettre mon grain de sel mais

Antarctique et sa glace ne fait pas un peu pléonasme ?

H

Bonjour Hananke

Oui et non...
l'Antarctique est un continent et n'est donc pas constitué uniquement de glace...
La glace est un des éléments qui le constituent.
J'ai cherché dans un dictionnaire de rimes des noms de lieu en "ace" , il y en a malheureusement très peu...