Un grand merci à ceux qui ont lu et bien voulu commenter ce texte. Il est ancien, et il naquit dans les circonstances suivantes : En 1987 j'étais jeune professeur à Calais. Nous étions plusieurs exilés dans le nord loin de notre midi natal, et nous nous retrouvions entre anciens camarades de fac, le week end, chez les uns ou chez les autres : à Calais, Boulogne, Dunkerque, Arras, Lille, etc, entre nous (nous n'avions pas encore compris, mais cela vint vite, que "les gens du nord ont dans le coeur le soleil qu'ils n'ont pas dehors" ; j'ai quitté Calais en1993 et j'y retourne tous les étés). Un samedi nous participâmes à un rallye sur la plage de Zuydcoote. Il fallait comme épreuve finale chanter une chanson de notre invention. Les autres groupes mirent quelques paroles basiques sur des airs connus, mais nous, les jeunes profs appliqués, nous eûmes à coeur de présenter une oeuvre inédite. Comme j'écrivais déjà de la poésie, on m'en chargea, et ceci, (avec l'air s'il vous plaît !) sortit de mon jeune et fécond cerveau en un gros quart d'heure, à la grande admiration de mes collègues et amis, et je ne boudai pas mon plaisir. C'est pourquoi il y a des répétitions qu'on appelle "refrains" pour le coup, et quelques facilités comme "dame nature". Nous chantâmes jusqu'au bout mon chef d'oeuvre, à la grande impatience des autres groupes qui trouvaient que ça n'en finissait pas : les dégénérés. A la fin, comme dans l'Ecole des Fans du regretté Jacques Martin, tout le monde fut gagnant ex aequo, et ma chanson a attendu 31 ans et Oniris avant d'être appréciée à sa juste valeur, ce dont je remercie les commentateurs (je trouve l'ami leni une peu sévère, mais je le remercie aussi, toutefois, de me renvoyer à Verhaeren, qui fit les délices de mon adolescence et que j'ai trop négligé ces dernières décennies).