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Réflexion sur Poker parricide au coeur des Perséides
Onirien Confirmé
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03/05/2019 10:25
De Toulouse
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Pour commencer : http://theconversation.com/notre-cerveau-peut-apprendre-a-tout-age-72207 (et ne le prenez pas tant comme une attaque, plutôt comme une injonction à la confiance en soi, à la curiosité et au partage).

Ensuite : google.com pour les curieux. Il y a bien quelques alternatives ici et là mais elles ont tendance à être moins performantes et/ou plus encombrantes.

Pour le reste, ne vous inquiétez pas : tout va bien se passer.

Mes salutations respectueuses aux esprits portés sur l’échange et la réflexion, l’argumentation… de l’amour pour autrui (et diable qu’il m’en coûte !).

Poker parricide au cœur des Perséides

Avant toutes choses, je tiens à préciser que je suis adepte de la césure à l’hémistiche vocalisée et que je suis embarrassé par la ponctuation lorsqu’il s’agit de poésie car cette dernière tend à rendre moins perméable les mots et les vers entre eux (la virgule ou le point, par exemple, ne m’apparaissent utiles que lorsqu’ils représentent un changement de rythme appuyé, liberté étant laissée au lecteur de choisir où mettre ses points et ses virgules s’il souhaite s’essayer à changer le sens/ le rythme du texte).
En outre, notez que j’ai tendance à tisser mes textes à partir d’une idée initiale condensée en un mystère souvent plus marqué dans la première strophe. De fait, considérez que mes textes sont des mystères que l’on oralise afin de mieux les intégrer en son for intérieur.
Toutefois, il n’est pas ici question d’abandonner toute idée de sens mais plutôt d’appréhender alternativement et/ou simultanément les concepts sonores et sémantiques présents dans le corps de l’œuvre.
Ainsi, soit on accepte de se laisser bercer par sa propre voix en libre interprétation lors de la lecture du texte, soit on accepte de s’attarder sur chaque détail afin de leur donner une portée et une cohérence propres dans un ensemble où ils sauraient rentrer en résonance les uns avec les autres.
Par cette manière d’appréhender la lecture poétique, un autre moyen d’intégrer le poème serait aussi, évidemment, de croiser les deux solutions précédentes de sorte à déceler d’autres subtilités plus ou moins volontairement travaillées par l’auteur.

Cela étant dit, passons désormais à Poker parricide au cœur des Perséides.
NB : j’écrirai généralement comme si j’énonçais des vérités générales, toutefois, considérez que toutes peuvent êtres conjuguées au conditionnel.

Phrase d’accroche.

Prenons la phrase d’accroche : « Quoi de mieux qu’une mise sur univers pour enfin « tuer le père » ?
Poker entre un fils et son pater. »

On lit ici les termes « poker », « mise », « univers », « tuer »,  « père », «fils » et « pater ».
Suivant les méthodes précédemment énoncées, on retrouve donc plusieurs concepts dominants dans l’établissement des expressions « mise sur univers », « tuer le père » et « Poker entre un fils et son pater ».
Le premier, le plus évident, consiste en un bras de fer psychologique entre un père et son fils, mis en scène par l’intermédiaire ce que l’on appelle un jeu (→ Ici le Poker. Bien que l’idée de confrontation mentale soit commune à de nombreux jeux).
Le second, toujours accessible, évoque l’idée d’une volonté de vaincre le père. Effectivement, on questionne par un « quoi de mieux ? » l’idée « d’enfin » parvenir à « tuer le père » et ce en mobilisant tout « l’univers ». Cela est accentué par le fait que le mot « père » n’est que cité au sein de l’expression « Tuer le père » ou remplacé par le terme « pater », le rendant ainsi bien moins présent que le « fils » étant donné que l’on nomme directement ce dernier.
Cela nous amène d’ailleurs aux interprétations les moins évidentes : ce jeu d’egos dépasse l’entendement.
Effectivement, la psychanalyse invoquée dans l’expression entre guillemets ou l’idée de « mise sur univers » voire de « pater » tendent à nous dresser le portrait du métaphysique, de ce qui ne peut être maîtrisé malgré le complexe évident de nos volontés face aux infinités. Ainsi, la psychanalyse sonde l’esprit incertain, instinctif, intuitif, là où l’univers nous rappelle à notre condition au milieu d’un grandiose dont l’on ne sait quelle serait la finalité. Le pater, pour sa part, déifie l’ensemble, nous plaçant face à ces réalités tout en nous aidant à les appréhender par le biais du rituel.
Ce terme, « pater », révèle d’ailleurs beaucoup l’intention de sacraliser de façon plus ou moins ironique la figure du père, intention très marquée dans l’ensemble de l’œuvre.

Idées du texte

Dans le poème, le narrateur est majoritairement le fils bien qu’il soit quelque peu omniscient.
Les grands ensembles d’images sont les suivants : la lumière, le jeu de cartes, le piquant/la pointe, l’espace, la mort, le mouvement et le feu.
A cela s’ajoutent quatre grandes mythologies : celle du Petit Prince, celle du mythe d’Orion, d'Icare et, enfin, celle de Saint-Laurent.

Faisons court avec ce qui nous intéresse le plus : le Petit Prince vient d’un astéroïde sur lequel il a laissé sa rose et son départ de Terre reste mystérieux (mort piqué par un serpent ou juste retourné sur son étoile comme il l'a quittée ?).

Orion a, selon les versions, tantôt été tué par la flèche d’Artémis, tantôt par son scorpion. Dans tous les cas, le Scorpion comme Orion ont été transformé en deux constellations à l’opposé l’une de l’autre, paraissant ainsi ne jamais pouvoir se retrouver et continuant, de facto, leur éternelle poursuite à travers l’espace.

En ce qui concerne Saint-Laurent, dont les Larmes sont devenues le surnom des Perséides, voici un extrait du site https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1652/Saint-Laurent-de-Rome.html à son sujet : « Diacre de l'Église de Rome, auprès du pape saint Sixte II, il a pour fonction d'être le gardien des biens de l'Église. Lorsque l'empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans les cimetières, il est arrêté en même temps que le pape et les autres diacres. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui est épargné dans l'espoir qu'il va livrer les trésors de l'Église. Voyant le pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie pour le Christ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre. Sommé de livrer les trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles. "Voilà les trésors de l'Église." Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. Il a encore le sens de l'humour et un courage extraordinaire : "C'est bien grillé de ce côté, tu peux retourner," dira-t-il au bourreau. Il fut l'un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté.”

Pour ce qui est d’Icare, je ne vous ferai pas l’affront de vous développer outre mesure le motif de sa présence dans ce texte (son mythe étant lui-même régulièrement rattaché au concept d’émancipation de l’enfant).

La phrase de Napoléon, « Les hommes de génie sont des météores destinés à brûler pour éclairer leur siècle. », a aussi sa place en tant que source d’inspiration pour ce texte.

Ces références explicitées, j’admets que j’aimerais me contenter de vous citer ces mots d’Isidore Ducasse :

« Malgré cette singulière manière de tourbillonner, les étourneaux n’en fendent pas moins, avec une vitesse rare, l’air ambiant, et gagnent sensiblement, à chaque seconde, un terrain précieux pour le terme de leurs fatigues et le but de leur pèlerinage. Toi, de même, ne fais pas attention à la manière bizarre dont je chante chacune de ces strophes. Mais, sois persuadé que les accents fondamentaux de la poésie n’en conservent pas moins leur intrinsèque droit sur mon intelligence. Ne généralisons pas des faits exceptionnels, je ne demande pas mieux : cependant mon caractère est dans l’ordre des choses possibles. Sans doute, entre les deux termes extrêmes de ta littérature, telle que tu l’entends, et de la mienne, il en est une infinité d’intermédiaires et il serait facile de multiplier les divisions ; mais, il n’y aurait nulle utilité, et il y aurait le danger de donner quelque chose d’étroit et de faux à une conception éminemment philosophique, qui cesse d’être rationnelle, dès qu’elle n’est plus comprise comme elle a été imaginée, c’est-à-dire avec ampleur. Tu sais allier l’enthousiasme et le froid intérieur, observateur d’une humeur concentrée ; enfin, pour moi, je te trouve parfait… Et tu ne veux pas me comprendre ! Si tu n’es pas en bonne santé, suis mon conseil (c’est le meilleur que je possède à ta disposition), et va faire une promenade dans la campagne. Triste compensation, qu’en dis-tu ? Lorsque tu auras pris l’air, reviens me trouver : tes sens seront plus reposés. Ne pleure plus ; je ne voulais pas te faire de la peine. N’est-il pas vrai, mon ami, que, jusqu’à un certain point, ta sympathie est acquise à mes chants ? Or, qui t’empêche de franchir les autres degrés ? La frontière entre ton goût et le mien est invisible ; tu ne pourras jamais la saisir : preuve que cette frontière elle-même n’existe pas. Réfléchis donc qu’alors (je ne fais ici qu’effleurer la question) il ne serait pas impossible que tu eusses signé un traité d’alliance avec l’obstination, cette agréable fille du mulet, source si riche d’intolérance. Si je ne savais pas que tu n’étais pas un sot, je ne te ferais pas un semblable reproche. Il n’est pas utile pour toi que tu t’encroûtes dans la cartilagineuse carapace d’un axiome que tu crois inébranlable. Il y a d’autres axiomes aussi qui sont inébranlables, et qui marchent parallèlement avec le tien. »...

Malheureusement, la méchanceté me fait défaut :rire :

Du coup, poursuivons !


1ere Strophe (dévoilons tous ensemble ce texte strophes après strophes !)


D’un jet sans sommations se meut son fanatique
Me tue en citations rieur comme apathique
Aspic abécédaire ersatz de réverbère
De pique est entiché et l’as a ma lumière


Ce que dit la strophe : Un individu entiché « de pique » tue « me ». « me » dit que « l’as a sa lumière ». N’oublions pas de rappeler que la 1ere strophe a souvent à se concevoir comme un mystère dans mes textes, un peu comme une clé et une énigme à résoudre une fois le reste texte appréhendé.
« Me » étant le narrateur enfant semi-omniscient, « l’individu » étant le père, contentons-nous de prendre pour acquis ces informations afin de simplifier mon discours bien que, nous sommes d’accord, seul l’avant-dernier vers l’affirme sans détours.
Le père est entiché de pique et l’enfant dit qu’il le tue. L’as a la lumière de l’enfant.
Comment le père tue-t-il l’enfant ? « En citations » et « d’un jet sans sommations », par « son fanatique » tout en demeurant « rieur comme apathique ». A ces propos suivent « Aspic abécédaire ersatz de réverbère ». C’est la prétention du savoir qui est ici dénoncée. L’abécédaire et le réverbère évoquent le fait d’être une lumière et, par une certaine métonymie, le mouvement des lumières / l’encyclopédie. Cependant, ce n’est pas ce mouvement qui est attaqué mais bien celui du fanatique, empoisonné comme un aspic, d’une qualité inférieure bien que s’en donnant les airs, pareil à un ersatz.
L’idée de jet sans sommations évoque tantôt la violence du père dans l’éducation, tantôt la vélocité du serpent surgissant sur sa proie (« tue, aspic et pique » aidant facilement à la mise en place de cette image, image rappelant d’ores et déjà le Petit Prince).


2eme Strophe

Dans le ciel horizon saint Laurent est passé*
Petit prince endeuillé voit son astre effacé
Cristalline aux raisons en passion ignition
C’est l’étoile effeuillée abstention d’ambition


Rattachée à la strophe précédente, celle-ci ancre davantage la référence à la scène finale du Petit Prince en le citant expressément.
Toutefois, contrairement au Petit Prince qui rejoint son astéroïde lorsque ce dernier passe juste au-dessus de la Terre, le Petit Prince du texte voit le sien « effacé », n’observant dès lors plus qu’un météore dont la queue lui rappelle sa fleur qui s’effeuillerait…
« Cristalline aux raisons / en passion ignition / abstention d’ambition » ne sont là que pour faire fusionner l’image de l’étoile fuyante, éclatante comme les raisons, le cristal, brûlante comme les passions, en ignition, mais désormais absente, forçant l’ambition du Petit Prince à se retrouver en posture d’abstention… Nul ne sait quelle était la volonté initiale du Petit Prince de ce texte. Ressembler à cette étoile, se faire voir telle quelle ou bien juste l’atteindre, être (fusionner?) avec elle ? A moins qu’il ne s’agisse d’un cri de martyr ? Vain mais présent dans le temps, destiné à la postérité. Peut-être s’agissait-il d’un espoir. Sincère et naïf. Ou juste nécessaire.
Saint Laurent rappelle l’humilité de la scène, mais aussi, par certains aspects, son humour.
Restons-en là pour l’instant.

3eme Strophe

Un roi demeure, écarts : dans ses bras un Icare
Son fils s’en est allé point de rose effrontée
Volontés, vacuités, font sa mort éhontée


Monarque de son empire familial, le père constate, figé sur terre (les pieds sur Terre, pragmatique?) les écarts entre son fils et lui une foi sa mort constatée. Il réalise. A moins qu’il ne s’agisse seulement des pas de côté, stupéfaits, de sa cour ?
Le Petit Prince ne pouvait échapper à son désir de retrouver sa rose (l’affection? La reconnaissance? Toujours dans l’idée de « Tuer le père ») : « volontés, vacuités, font sa mort éhontée ».
La mort du fils, ici, peut être interprétée de plusieurs manières, notamment lorsque mise en relation avec « dans ses bras un Icare » : à sa mort, Icare n’est jamais tombé dans les bras de son père biologique -tout comme le Petit Prince n’est pas tombé dans les bras de son père spirituel (si ce n’est avant d’aller voir le serpent) ; ils sont tous deux tombés dans des océans - l’un d’eau, l’autre de sable.
Ainsi, on pourrait suggérer que l’image « Dans ses bras un Icare » ne serait qu’un souvenir confronté à la réalité qui, subitement, assaillirait le père.
« Volontés, vacuités font sa mort éhontée » peut également résumer le ressenti particulier perçu par les personnes endeuillées : tout n’était que volontés et vacuités, rien n’est plus important.

4eme Strophe

A l’ombre, est-ce un vieillard ? Sinon, une ombre avare ?
Sa carte est empalée un dard en exutoire
Hélios s’est éclipsé je suis sa trajectoire…


A nouveau, plusieurs pistes de lecture.
Je vais partir du postulat que l’interrogation « A l’ombre, est-ce un vieillard ? Sinon, une ombre avare? » ne vient pas du père mais bien de l’enfant narrateur semi-omniscient.
« Sa carte est empalée / un dard en exutoire » annonce la figure du Scorpion (en lien avec le serpent) et rappelle le concept de Poker avec le terme « Carte ».
Laissant de côté l’idée selon laquelle « Hélios » pourrait rappeler, dans la culture du Roi Soleil, le « roi » mentionné un peu plus tôt, on peut repérer une image très froide, critique, voire cynique issue de l’éclipse d’Hélios : « L’ombre » que cette dernière crée permet de questionner la véritable nature du père (cocasse quand on sait qu’Hélios était la divinité personnifiée du Soleil sensée dévoiler à tous ce qui se passait sur Terre).
Tantôt vieillard, tantôt ombre avare, sa figure symbolique de roi de pique (le pique tendant symboliquement vers le négatif, le roi de pique inspirant généralement l’autorité et la rigueur en plus de l’obstacle) percée au grand jour se concrétise donc dans un auto-empalement car on constate qu’il est également le Scorpion.
« Je suis sa trajectoire » amène à penser que le Petit Prince est devenue une étoile, qu’il remplace Hélios ou qu’il a réussi à retrouver les Perséides.
Au sujet du terme « exutoire », comprenez qu’il consiste en le déversement de toutes choses : sang, venin, émotions.

5eme Strophe

Aveuglé, enflammé, Scorpion s’est effondré
Orion l’a dépassé ton sang file encendré
La cour sans son palais fuit l’as comme une aumône
De rois et en carré ta main n’a plus de trône*


Aveuglé par un nouveau Soleil (ou constatant qu’il était aveugle?), enflammé par sa rage, sa honte et/ou sa passion, le Scorpion, brûlé, s’est tout naturellement suicidé. Il s’est effondré.
D’après le mythe, Orion et le Scorpion ne devraient pas pouvoir se rattraper or « Orion l’a dépassé ».

« Ton sang file encendré » : le météore qu’est son sang, son fils, ne cesse de se consumer, étoile filante qu’il est, encendrant le sang véritable du père, l’assombrissant.
« La cour sans son palais / fuit l’as comme une aumône » : « l’as a ma lumière » de la première strophe évoquait en réalité l’espoir du fils, son éclat intérieur.
« De rois et en carré / ta main n’a plus de trône* » : un carré se composant de 5 cartes dont 4 de même rang, les 4 rois ont perdu leur « palais » en la figure de l’as qui faisait office de « trône ». Désormais, la « cour […] fuit l’as comme une aumône » car détrônée, l’équilibre est brisé, car dieu le père n’a pas su sauver son fils, faire l’aumône de sa propre personne…
De même, ce vers sous-tend aussi une critique de la société à l’égard des institutions dont la non-ouverture à leurs membres -dont l’intégration, la satisfaction et l’espoir/ambition constituent le socle nécessaire à un certain équilibre- tend à préférer l’inhibition à l’éclatement collectif/personnel.

6eme Strophe

Dans les airs, un néant : sa froideur en patience
Renversé, cœur silence : un éclat dans l’errance
Messagère à la flèche ô jamais n’a voulu*
A mon père, à son fils, notre amour involu…


L’écart entre le fils et le père est à nouveau mentionné : « Dans les airs, un néant : sa froideur en patience / Renversé, coeur silence : un éclat dans l’errance » L’espace-temps est froid, les distances sont présentes mais le mouvement paraît lent, si lourd… Les sentiments sont étouffés mais la raison et la beauté reprennent leurs droits malgré l’environnement : « patience »,  « éclat », « coeur ».
Tout semble prendre une dimension intemporelle, extérieur à toutes frontières.
Malheureusement, l’idée d’errance semble esseuler le tout, le névroser… Peut-être car cet « éclat » qui intervient, le trouble, n’est autre que « la flèche » d’Artémis, « messagère » divine ayant tué Orion, l’enfant mais, surtout, ayant « renversé » le « coeur » ainsi réduit au « silence », à « néant »… Or, jamais Artémis n’a voulu la mort du Scorpion comme jamais elle n’a voulu tuer Orion malgré qu’elle soit la déesse de la nature sauvage…
« A mon père, à son fils, notre amour involu »
L’amour dépasse le domaine du divin. L’entendement comme le non-entendement. Il transcende.
Artémis n’a pas voulu cet amour involu mais il existe. Un amour qui n’a de cesse à se retrouver malgré le fait qu’il ne le puisse jamais tout à fait, qu’il subisse la valse d’Orion et Scorpion, les lois de la nature et la mort (physique comme spirituelle / symbolique). « Involu » est ici à interpréter selon ses nombreux sens. De l’alambiqué, l’emmêlé, aux circonvolutions en passant par l’involution.

Dernière Phrase

Pour vrai, les jeux sont faits : nul pot et statu quo !

La mise du poker n’a pas donné lieu à la gagne du « pot », le bras de fer se termine sur un « statu quo ».
L’humour de Saint-Laurent est toujours présent dans cette fin ayant pour volonté de prendre à contre-pied le lecteur. La boucle est bouclée. Involue diront certains.
C’est la vie ma pauvre Lucette.

Fin

C’est fini. S’il vous plaît les grandes personnes, n’oubliez pas de voir le chapeau dans le boa à l’éléphant.
Ou l’éléphant dans le boa chapeau.
Merci <3

Contribution du : 21/07/2019 02:54
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Re : Réflexion sur Poker parricide au coeur des Perséides
Visiteur 
Bonjour Jasmin,

Je savais que nous aurions une longue analyse de votre texte. (Pour vous avoir lu en forum et sur votre précédent poème publié).

D'emblée, je vous dirai que je ne suis absolument pas scolaire et que j'ai beaucoup de mal avec les explications de textes. Ça a longtemps gâché le plaisir que j'avais à lire la poésie et les romans que les années collèges imposaient aux élèves.

Ceci dit, j'ai survolé votre sujet et j'ai retenu ceci :
Citation :
(la virgule ou le point, par exemple, ne m’apparaissent utiles que lorsqu’ils représentent un changement de rythme appuyé, liberté étant laissée au lecteur de choisir où mettre ses points et ses virgules s’il souhaite s’essayer à changer le sens/ le rythme du texte).

Je partage tout à fait cet avis de lectures plurielles mais je l'envisageais seulement pour des textes purement abstraits. Ici, les références concrètes ont été un obstacle.

Et bien sûr :
Citation :
Ainsi, soit on accepte de se laisser bercer par sa propre voix en libre interprétation lors de la lecture du texte, soit on accepte de s’attarder sur chaque détail afin de leur donner une portée et une cohérence propres dans un ensemble où ils sauraient rentrer en résonance les uns avec les autres. Par cette manière d’appréhender la lecture poétique, un autre moyen d’intégrer le poème serait aussi, évidemment, de croiser les deux solutions précédentes de sorte à déceler d’autres subtilités plus ou moins volontairement travaillées par l’auteur.

à condition que la curiosité pousse à cet exercice.
En matière de curiosité le choix est tellement large que chacun l'oriente vers des sujets précis, à un moment précis de sa vie.

Je reviendrai vous lire dans quelques années, peut-être. J'écris ceci sans aucune arrière pensée ni idée d'attaque.

J'aime Oniris pour cette ouverture à tous et tous sujets, chacun grappillant où bon lui semble. J'aime aussi la possibilité de lire et commenter tous sujets.

Merci de ce partage.
Amicalement,

Contribution du : 21/07/2019 04:34
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Re : Réflexion sur Poker parricide au coeur des Perséides
Maître Onirien
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Pauvre poésie !
Faut-il une discours aussi pompeux pour la faire vivre, la faire ressentir, la partager ?
Quand on lit à propos de la 4ème strophe
"Laissant de côté l’idée selon laquelle « Hélios » pourrait rappeler, dans la culture du Roi Soleil, le « roi » mentionné un peu plus tôt, on peut repérer une image très froide, critique, voire cynique issue de l’éclipse d’Hélios : « L’ombre » que cette dernière crée permet de questionner la véritable nature du père",
on ne peut que se dire que la poésie est devenue ici prétexte à discours prétentieux.

Ce que j'ai apprécié dans votre texte est
"Fin. C’est fini. S’il vous plaît les grandes personnes, n’oubliez pas de voir le chapeau dans le boa à l’éléphant".
Comme un soulagement pour pouvoir retourner enfin au poème que j'avais apprécié sans ces excès de verbiage.

Contribution du : 21/07/2019 07:41
_________________
"Entre un poème et un arbre se trouve la même différence qu'entre une rivière et un regard". Federico Garcia Lorca.
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Re : Réflexion sur Poker parricide au coeur des Perséides
Maître Onirien
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Ouf!
Avec un commentaire comme ça où je m’y retrouve ou je m’y perd !!
Eh bien je vous le dis, je m’y suis perdu !!!
Et j’en ai bien rigoler ( de m’être perdu évidemment. )


Ouf il faut vite que j’aille me coucher. Si si , il fait encore jour mais j’y vais qu’en même.
Comme quoi les commentaires sur la poésie peuvent aussi conduire à rater de belles soirées estivales.

Lebarde tout groggy .

Contribution du : 21/07/2019 21:42
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Re : Réflexion sur Poker parricide au coeur des Perséides
Onirien Confirmé
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Citation :
D'emblée, je vous dirai que je ne suis absolument pas scolaire et que j'ai beaucoup de mal avec les explications de textes. Ça a longtemps gâché le plaisir que j'avais à lire la poésie et les romans que les années collèges imposaient aux élèves.


Je vous comprends. J'ai moi-même été amené à apprécier le théâtre, la performance et la chanson/musique pour ces mêmes raisons. Cela dit, j'estime avoir suffisamment réussi à faire la paix avec ces vieux démons pour me sentir légitime en vous disant qu'il est préférable de persévérer. Pas dans le scolaire, pas dans l'explication de texte ou dans le verbiage… mais dans la quête de l'autre et du sensible par tous les moyens qui soient. La quête de soi, au final.

Aussi, je comprends votre perception d'Oniris et votre démarche à l'égard de cette instance, toutefois, même si je la soutiens et l'approuve, je pense qu'on ne peut dissocier Oniris d'une terrible réalité : la poésie n'est plus ou peu intergénérationnelle.
(ou, au minimum, elle n'a plus d'économie qui lui est propre. Elle est monopolisée ou rendue honteuse par le biais de plusieurs processus culturels désormais ancrés de longue date)
Oniris est une institution. Libre, ouverte et démocratique, j'en conviens, mais une institution malgré tout. En cela elle répond à une sorte d'idéal inconscient de ses adhérents qui, par leur majorité (et leur humanité), reproduisent le schéma usuel des lois de la nature : l'élément perturbateur est risqué, il faut l'évincer. L'habitude des plus forts / premiers est la norme.
L'être humain n'aime pas le conflit, il préfère le compromis ou le sacrifice d'autrui / de soi.
Éventuellement, on pourrait supposer que la différence gagnerait à n'être vue ni comme un conflit, ni comme un obstacle insurmontable... Malheureusement, la peur de la perte de pouvoir inhérente à tout un chacun amène souvent les esprits à se limiter aux confrontations d'ego, épidermiques, plutôt qu'à essayer de dépasser leurs frontières communes en dressant des ponts entre les hommes. La popularisation de l'amour serein (ou du moins, tendant à l'être) est une donnée nouvelle dans l'espèce humaine (si ce n'est le vivant). Cette notion est fille du confort moderne.
Malheureusement, certaines limites demeureront toujours tant que l'homme restera tel qu'on le connaît : un être vivant soumis à la mort et à son existence propre.
(Personnellement, cet état de faits me plaît plus qu'il ne me déplaît)
Dans cette "existence propre" existe une certaine propension à la réflexion et à la sensibilité, tantôt héritage biologique, tantôt d'héritage culturel/éducationnel... Or, sur Oniris, comme dans toutes libres démocraties implantées depuis un temps et ayant accueilli un nombre important d'individus, la norme tend naturellement vers... la norme (et vers les cycles révolutionnaires). Si Oniris n’est pas exactement un gouvernement, il perd en revanche le caractère réel et relationnel d’une association loi 1901 de par sa virtualité… le virtuel désinhibant tout en mettant à distance les subtilités individuelles, de communication -les rendant plus complexes-. En association réelle, peut-être ne m’auriez-vous pas croisé car ma démarche aurait été vaine, le groupe ayant été moindre et probablement plus territorial. Mais ici, sur l’internet des émulations, la plateforme s’est juste « normalisée » alors que se voulant ouverte, curieuse et presque incluante. Pourquoi sa mission n’est pas remplie ? Car elle s’est normalisée selon deux axes principaux qui s’entremêlent : la cible privilégiée du site consiste en des auteurs jugés relativement intéressants pour être publiés dans une communauté dont l’âge moyen se trouve assurément plus proche de la cinquantaine / quarantaine que de la trentaine / vingtaine (donc éducations / références / mécanismes générationnels différents) + bien que la sensibilité voire la réflexion aient plus de chances d’être supérieurs dans les milieux artistiques, l’expérience/ l’âge, la démocratie et le nombre (comme mentionné plus haut), tendent à niveler l’ensemble.
La norme tentant d’avaler l’exception, de se l’accaparer pour la recracher selon ses prismes réducteurs (pareils aux dénominateurs communs), l’instance Oniris ne peut, dans sa forme actuelle, que réduire malgré elle l’essence artistique qui se présente à elle, un peu à la façon des classiques académiques face aux romantiques, des romantiques face aux réalistes et des réalistes face aux surréalistes (etc., etc. …).
Peut-être serait-il préférable d’accepter nos différences, de toutes les juger légitimes et, in fine, de s’accompagner en essayant d’appréhender et de porter les univers des uns et des autres plutôt que, tristement, mesquinement, les mésestimer et/ou les abandonner uniquement car on ne se retrouve pas en elles. Permettez-moi de croire en l’accompagnement créatif, entier et empathique, optimiste :sourire:
Oniris n’est probablement pas loin de le faire… si ce n’est lorsqu’il s’agit de « ponctuation aléatoire », de « Pratiquement aucune ponctuation, ce qui rend la lecture très pénible vu la difficulté à reprendre son souffle... » ou de « Pour moi, ce poème fantaisiste à souhait n'a pour fondations que des assonances et des allitérations. Fragile... ».
A titre personnel, j’aime beaucoup les poèmes de fleuristes, fréquentant moi-même un de ces adorables êtres de la nature… Toutefois, le manque de profondeur habituel de ce genre d’ouvrages, leur amour des noms de fleurs et la simplicité de leur image (aussi belle et joliment décrite soit-elle) ne m’inspire pas outre mesure… Vais-je pour autant ne pas faire preuve de bonne volonté, d’estime, de considération et d’optimisme à leur égard ?

Contribution du : 21/07/2019 22:43
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Re : Réflexion sur Poker parricide au coeur des Perséides
Visiteur 
Bonsoir JasminKelzief




Alors là, nous ne lisons plus un commentaire mais une thèse.

C'est quand même un beau développement.

Cordialement
Pizzicato

Contribution du : 22/07/2019 00:30
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Re : Réflexion sur Poker parricide au coeur des Perséides
Maître Onirien
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Intéressant.

Nous changeons largement de sujet, en abordant ici la fonction d'Oniris et son poids normatif. Il y aurait en effet beaucoup à apporter dans un tel débat dont vous posez quelques piliers.

La question est de savoir si le débat est ouvert.

Vous dites " sur Oniris, comme dans toutes libres démocraties implantées depuis un temps et ayant accueilli un nombre important d'individus, la norme tend naturellement vers... la norme".

Il y a beaucoup de vrai dans cette affirmation mais reconnaissons que cette norme est plus représentée par quelques commentateurs hautains que par l'institution elle-même.

Débat à suivre...s'il y a lieu.

Corto


Contribution du : 22/07/2019 07:39
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Re : Réflexion sur Poker parricide au coeur des Perséides
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PIZZICATO a écrit :
Bonsoir JasminKelzief




Alors là, nous ne lisons plus un commentaire mais une thèse.

C'est quand même un beau développement.

Cordialement
Pizzicato


+1

Je suis quand même assez surpris des réactions sur ce fil. Voilà un auteur qui prend le temps d'expliquer sa démarche de façon fouillé, qui ne reste pas aux banalités de copinages trop souvent lus ici mais qui essaie avec ses mots d'enrichir les autres en livrant sincèrement sa démarche d'auteur et c'est limite si on ne lui reproche pas de déranger pendant la sieste (où la soirée...)...

Je peux comprendre qu'on est tous des envies différentes en venant ici, des temps libre parfois réduit, des façon d'aborder les relations humaines diversifiées, mais pourquoi ne pas s'enrichir de ce qui est dit plutôt que le dénigrer parce que le "ton", la façon de s'exprimer ne nous plait pas ou bien pire, parce que c'est trop long et exprimé d'une certaine façon ?

Quid du fond du discours ?

Personne n'oblige personne à lire et si l'on a pas envie de lire des explications jugées "inutiles", l'auteur n'y est pour rien.

C'est lui qui est sur la bonne démarche ici : il partage des intentions d'écriture (des esprits désoeuvrés diront que c'est juste pour se faire mousser) avec sa culture, ses mots, sa façon de s'exprimer, afin de nous enrichir de sa vision et de sa démarche et en remerciement l'accueil est moqueur et rigolard... Je suis vraiment très étonné de voir de tel comportement sur un site littéraire.

Contribution du : 22/07/2019 08:51
_________________
...  "En dehors du chien, le livre est le meilleur ami de l'homme. En dedans, il fait trop noir pour y lire"

Groucho Marx.
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Re : Réflexion sur Poker parricide au coeur des Perséides
Maître Onirien
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Je n'ai pas commenté votre texte Jasmin Kelzief.
Pour cette raison que, si je ne peux pas lire un texte jusqu'au bout je ne le commente pas.
Mais votre long développement ci-dessus m'a fait comprendre la raison de mon abandon de lecture. Quel agrément éprouver à lire 23 vers s'il est nécessaire de rédiger 200 lignes pour l'expliquer ?
C'est en premier lieu le poème lui même qui aurait du me parler. Pas le commentaire. J'entends par "parler" non pas forcément une "compréhension immédiate" du récit mais qu'il m'apporte un plaisir, un ressenti, un regret, enfin un sentiment quoi ? Peu m'importe que la syntaxe soit classique ou plus où moins particulière ou hermétique.
Curieusement, et je vous en remercie, j'ai été bien plus intéressé par votre développement que j'ai lu complètement comme un essai littéraire plutôt que par votre poème.
Cependant aprés cette lecture, je n'ai pas trouvé plus d'agrément à votre poème. Question de goût peut-être ?
Cordialement - ROBOT

Contribution du : 22/07/2019 09:34
_________________
Vivre au paradis, quel enfer !
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Re : Réflexion sur Poker parricide au coeur des Perséides
Visiteur 
Citation :
JasminKelzief a écrit

<< mais pourquoi ne pas s'enrichir de ce qui est dit plutôt que le dénigrer parce que le "ton", la façon de s'exprimer ne nous plait pas ou bien pire, parce que c'est trop long et exprimé d'une certaine façon ? >>


Bonjour JasminKelzief

Est-ce vous constatez un " dénigrement "quelconque dans ce que j'ai écrit ??
Je voulais exprimer, au contraire, une certaine admiration pour votre argumentaire.

Il va falloir que je révise la façon de m'exprimer.

Cordialement
Pizzicato

Contribution du : 22/07/2019 14:04
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