Une main qui vienne à son secours... main terrestre ou céleste...
Tel est l’espoir d’un enfant enseveli lors d’un tremblement de terre.

J’ai rédigé il y a quelques années le premier jet de ce texte après avoir vu des images de l’un des fréquents séismes qui secouent régulièrement le centre de l’Italie ...

Je m’étais arrêté ne trouvant ni les mots ni la forme qui traduisent mes émotions ou plus exactement celles que je pourrais communiquer via un narrateur enfant, ce qui était ma première intention...
et qui me semble être suffisamment suggérée par le premier vers...
-à propos, dans ce vers, de l’expression « dessus la tête » qui a indisposé quelques commentateurs...
cette formule un peu bancale est là bien évidemment de façon intentionnelle ... elle évoque pour moi par sa sonorité discordante la position désarticulée d’un corps qui a été emporté ...-

J’ai repris ce texte après l’effondrement d’un immeuble de Dacca abritant des ouvriers dont de nombreux enfants ...

Il n’y a donc à l’origine aucune intention métaphorique dans ces premières écritures... juste dire les peurs, les espoirs, les douleurs d’un gosse coincé sous des « rochers gris » ...

Lors de mes lectures successives j’ai bien sûr vu l’éclairage beaucoup plus large qu’elles peuvent inspirer, mais je n’ai pas voulu tirer le texte sous cette lumière laissant à chacun son propre chemin ... et certains comme Pouet ont immédiatement choisi cette voie de lecture... d’autres ont souligné avec finesse la pluralité possible des expériences de lecture Vincente Davide ... tel autre cherche encore son chemin ....

Sur la forme
Les mots au service de mon propos ( l’expérience d’un enfant) étant limités je me suis servi de la forme pour essayer de « créer » au delà des mots, le ressenti de l’univers effrayant dans lequel il se trouve plongé.

Je reprends à ce propos les mots d’eskisse et de Cristale, que je remercie vivement :

Eskisse :
« Cette reprise de vers de fin de strophe en entame de la strophe suivante crée un effet d'oppression et de litanie qui s'accorde bien avec la situation de ce "prisonnier des rochers gris". »

Cristale :
« C'est une bonne idée que ces anaphores. Elles donnent une plus-value à l'écriture et de la profondeur, si je puis dire vu le sujet du récit,... de la profondeur au propos. Des sons qui martèlent en échos "les rochers gris".
L'effet poétique est agréable à l'oeil et à l'oreille. »

Je crois que tous les commentateurs ont noté positivement cet effet - sauf peut-être un ou deux- et j’en suis ravi ...

Un grand merci à vous tous membres du CL et du CE, lecteurs et bien sûr commentateurs de vous être arrêtés sur ce poème
Merci à vous ...
Corto, Alfin, eskisse, Vincente (toujours si complet !) Hananke ( à qui j’offrirai un incipit sur mon prochain texte), apierre, Davide, papipoete, Walter_Gilligan ( qui semble me reprocher un doigté un peu lourd ...) , Pouet, Donaldo, Stephanie ( très émue ... GRAND merci !), Cristale et saintsorlin ( merci pour votre passion !)

Bon week-end à tous