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"Apollon et Daphné" : merci !
Expert Onirien
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Un grand merci comme d'habitude au CE et aux commentateurs auxquels je répondrai dans un instant.

Mais pour dire la vérité, je ne sais toujours pas si un vampire esthétique comme moi mérite d'être félicité, qui se sert de la douleur (fût-elle passée) de son père pour nourrir son appétit poétique et soigner son ego en récoltant des compliments au passage. Je me suis demandé : "quel sujet me permettrait d'écrire un beau texte ?" Et puis j'ai pensé au malheur de mon progéniteur et je me suis dit : "ça me semble pas mal ça !" Ce faisant, j'effaçais sa personne réelle, ou plutôt je la pétrifiais dans un portrait suffisamment universel et embelli pour gagner l'adhésion des lecteurs (qui n'ont que faire de la personne réelle et c'est tout à fait normal). Baudelaire avait bien identifié la nature froide et impassible de la Beauté, contrairement à la douce chaleur de l'amour par exemple : "Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre"...

Ma mère a subi le même "traitement" (j'entends ce mot dans son sens très concret de transformation artisanale de la matière). Il y a des fois où je me demande si ce processus n'est pas malsain. Killing me softly with his song, comme chante l'autre.

D'un autre côté, ramener l'histoire de mes parents à un mythe me permet de mieux m'y retrouver, d'y voir une forme de destin, d'apprivoiser ce réel qui fut assez dur pour la famille. Cette femme qui finit par céder aux avances d'un homme fou d'amour, mais au prix d'un enracinement horrible sur le canapé (dépression, quand tu nous détiens...), c'est Daphné : c'est du connu et du commun, c'est arrivé souvent et ça permet de relativiser. D'où le langage très prosaïque du poème (qui brise volontairement par endroits les règles de la prosodie classique), du moins jusqu'à la dernière strophe ; mais je ne vais pas m'étendre en analyses, les poètes qui se commentent eux-mêmes m'ont toujours donné l'impression qu'ils se masturbaient.

Le concept juridique de prescription peut-il s'appliquer à la poésie ? A partir de quand un poète peut-il se saisir de la souffrance d'un autre (ou de la sienne ! mais je est un autre comme vous le savez) pour en faire un bel objet à sa propre gloire ?

Enfin bref.

@Anje: Merci d'avoir relevé la cassure du rythme au dernier vers, qui disloque l'alexandrin en explosant l'hémistiche.
Mon intention était bel et bien d'écrire un sonnet à rebours, ou "inversé", mais contemporain. Un mot ne rime avec rien (enfin du coup ça en fait deux), mais ce n'est pas n'importe lequel... Croyez-moi, je ne propose jamais un poème qui n'a pas été remis plusieurs fois sur l'atelier :)

poldutor : Heureux que le poème vous ait plu ! Je ne pense pas que celui qui part oublie tout, ceci dit. Du moins pas après 25 ans de vie commune... Mais vous avez raison de souligner l'asymétrie des sentiments dans toute relation amoureuse.

Pouet : Je vous ai bien eu avec ce titre, n'est-ce pas ? :) Merci de votre passage !

papipoete : N'est-ce pas la tâche de la poésie que de ressouder ce qui a été séparé ? Vous avez une belle interprétation du dernier vers, qui n'est pas un alexandrin mais, effectivement, un simple dodécasyllabe.

sympa : Je crois qu'on dit "sonnet inversé". Une préférence pour le premier quatrain, dites-vous ? Intéressant... Merci de votre passage.

Cristale : Je vous rassure, vous n'avez aucun retard d'apprentissage :)
J'ai juste pris à la lettre l'expression "l'amour ne rime à rien" (quoi ? comment ça cette expression n'existe pas ?). Ce qui va dans le sens de la brisure affective que vous évoquez si joliment et que les quatrains en effet essayent de compenser.
Oui, les règles sont faites pour être enfreintes, ce qui suppose qu'on les connaisse bien : grâce à vous je pense que c'est le cas maintenant pour moi.
C'est toujours un grand bonheur de vous voir commenter un poème (et je ne parle pas que des miens), vous êtes sensible à toute la palette de l'art poétique -- sémantique, visuel, sonore. Merci Cristale.

BlaseSaintLuc : J'aime beaucoup le style de votre commentaire (et ce qu'il dit aussi). Heureux que le poème vous ait plu ! Merci de votre passage.

eskisse : Vous faites une bonne analyse du choix du sonnet inversé. Oui, le coeur humain, en rêvant de bonheur, en s'imaginant maître de son destin, en fantasmant autrui et soi-même, se transforme bien souvent en piège de cristal. Le film Die Hard avec Bruce Willis n'est qu'une vaste métaphore de cette vérité.

Provencao : Merci surtout à vous pour ce joli commentaire, qui me console un peu des remords exprimés au tout début de ce topic. Se servir d'un drame familial pour des fins esthétiques et personnelles, admettons ; mais la moindre des choses alors est que le poème soit bon et qu'il touche les gens en renvoyant au moins une impression de sincérité.

Contribution du : 18/04/2020 14:12
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Re : "Apollon et Daphné" : merci !
Expert Onirien
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@tundrol : Merci de votre passage. Je n'ai pas compris ce que vous vouliez dire par "ils semblent inséparables, vos parents ?".
Oui, un papa dans la cuisine c'est chose assez rare, pas très sexy diront certains, et peut-être en partie la cause de l'adultère dont il est question, ce qui ne me fait l'aimer que davantage.

@aldenor : Merci de votre passage. Le "nous" implique un frère non-mentionné ici ; je me voyais mal dire seulement "moi". Je pense que je vais garder votre proposition pour "Maman voulant revivre", quitte à en faire un peu trop dans l'assonance en [an] sur toute la strophe, mais j'ai tendance à dire qu'en poésie comme au théâtre, mieux vaut trop que pas assez (ce qui ne veut pas dire qu'il faille accumuler les effets, non : mais quand on les a sélectionnés avec soin, il faut les exploiter à fond).

@Sodapop
: Merci de votre passage, même si je ne suis pas d'accord avec vous. D'abord, ce poème ne respecte pas entièrement les codes qui vous ennuient, vous-même le remarquez en observant que ce n'est pas un sonnet régulier ; ensuite, pourquoi la liberté formelle serait-elle une valeur à rechercher en soi ? Elle ne vaut que par la beauté qu'elle permet de produire. Et là mon expérience et mon observation tendent à me montrer qu'il est beaucoup plus dur de produire du beau avec du vers libre qu'avec du vers "contraint". Même certains Oniriens qui se débrouillent franchement bien avec le premier reconnaissent la valeur du second et s'imposent souvent des contraintes subtiles au milieu du poème le plus libre en apparence. Cela vaut pour les grands auteurs également.

Comme le dit Baudelaire : "Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense". C'est en ce sens qu'on peut dire que, paradoxalement, le vers contraint est source de liberté.

Evidemment, vous avez le droit de ne pas trouver mon texte beau, mais c'est un autre sujet.

Contribution du : 25/04/2020 13:56
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Re : "Apollon et Daphné" : merci !
Expert Onirien
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Puisque votre choix n'était pas d'écrire un sonnet à rebours, comme je le comprends avec vos explications, alors, effectivement, inutile de remettre le travail à l'ouvrage. Il est parfait dans son costume.

Merci pour ce retour et à vous lire.

Contribution du : 25/04/2020 14:32
_________________
Sur des pensers nouveaux, faisons des vers antiques. (A. Chénier).
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Re : "Apollon et Daphné" : merci !
Chevalier d'Oniris
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Bonjour Hiraeth,
Nous ne seront effectivement pas d'accord concernant les contraintes en poésie qui, quoi qu'il en soit, cloisonnent la forme et les possibilités qu'offre le vers libre. Par définition, la liberté offre une source infinie de perspectives, à l'inverse des codes prédéfinis. Après, l'aisance à manier la chose est un autre débat.
Merci en tout cas pour votre réponse.

Contribution du : 29/04/2020 12:30
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