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Remerciements zébrés |
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Expert Onirien
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24/03/2013 19:06 Groupe :
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Bonjour,
Merci aux lecteurs et personnes ayant commenté cette nouvelle. C’est toujours aussi excitant de voir comment ce type de texte peut être accueilli. En effet, comme pour ma précédente nouvelle, j’appréhendais les retours dans le sens où ces deux récits dépeignent des univers assez particuliers : l’irruption du surnaturel dans la réalité, puis une seconde couche de surnaturel qui vient se greffer dans un cadre déjà paranormal (du fantastique dans le fantastique). « Fata Morgana » avait été peu compris dans l’ensemble et les retours ont été précieux pour ajuster la narration. Mes « zèbres » ont été mieux accueillis, pour l’instant. Mais au fait, pourquoi des zèbres ? 1. C’est le seul équidé qui n’a pas été domestiqué par l’Homme, du moins les diverses tentatives se sont avérées plutôt ratées. Les humains n’ont pas prise sur cet animal sauvage (quand bien même il aurait plu des chevaux, ils n’auraient pas eu prise non plus, mais vous aurez compris qu’on est dans le symbole). 2. Les zébrures qui les caractérisent renvoient au code barre de nos marchandises et l’idée est un peu celle du renvoi d’ascenseur ou plutôt, dans ce cas précis, de l’arroseur arrosé (« vous voulez de la marchandise ? Eh bien il va en pleuvoir »). 3. Les rayures noires et blanches renvoient également à la dualité de l’humain (yin&yang). 4. Enfin, le zèbre n’existe pas en Amérique à l’état sauvage, mais dans mon intention, « l’averse » n’a pas d’origine précise. L’idée est de fait pleuvoir un animal qui vit sur un continent où l’Homme moderne est apparu (sorte de piqure de rappel). @ANIMAL : L’expérience de Tykio est un clin d’œil très (trop ?) marqué au « Petit Prince » et au « Alice » de Carroll. Dans ces ouvrages, la parole de l’enfant et son vécu sensoriel sont confrontés à l’incrédulité du monde adulte. Tykio dispose d’un premier élément de réponse au phénomène qui a lieu : il a rencontré des Dieux (projection des géoglyphes du sol) qui ont tenté de lui expliquer la raison de cette « colère », mais l’enfant ne dispose pas de l’expérience de vie nécessaire pour comprendre de quoi il retourne. Quand Tykio est de retour face aux adultes, il s’autocensure alors qu’il aurait beaucoup de choses à dire ; des choses que les adultes ne croiraient pas bien qu’ils soient eux-mêmes plongés dans une situation invraisemblable. En superposant deux couches de fantastiques, j’ai souhaité dépeindre une situation bloquée : - d’un côté, le monde de l’enfance : sensibilité accrue et ouverture d’esprit mais manque d’expérience et cognition pas encore mûre. - de l’autre, le monde des adultes : rationnel, balayant rapidement les causes pour s’attaquer aux moyens de se prémunir du danger et tirer un éventuel profit de l’événement. Ces deux mondes sont reliés de façon ténus par le brocanteur qui fait la jonction entre sensibilité et raison (d’où son métissage et son attache particulière à Tykio). Merci Animal. @MARIA : « On aura consommé cet évènement extraordinaire comme "une marchandise éphémère" » --> oui c’est l’une des idées qui fait référence au « spectacle permanent » auquel fait allusion Guy Debord (que je n’ai pas lu). Merci Maria. @ISA D: Vous avez compris mon intention, pour la partie sur Tykio, je vous renvoie à ma réponse à ANIMAL. « Un monde d'ombres qui côtoie un monde lumineux » --> d’où les zèbres ;) Merci Isa. @PLACEBO : J’ai pris Nazca pour cadre car j’ai traversé ce désert lors d’un voyage au Pérou et que « l’ambiance » m’avait marqué. En outre, cela me permettait de démarrer l’histoire dans un cadre déjà chargé en légendes et surtout de provoquer un embouteillage dans le désert (image qui me poursuit depuis longtemps : on a les lubies qu’on peut ;)) Et puis, Nazca car les géoglyphes ont à peu près deux mille ans (naissance de Jésus), qu’ils formaient, selon Maria Reiche, un gigantesque calendrier astronomique (fin des temps), qu’ils auraient été dessinés par des êtres venus d’une autre planète (théorie des anciens astronautes). Bref, aucune explication scientifique n’est arrêtée pour l’instant, alors le cadre me semblait sympa pour faire pleuvoir des zèbres ! Merci Placebo (Je vais corriger la coquille.) @PLUMETTE : Pourquoi le Pérou ? J’ai expliqué à Placebo, juste au-dessus ;) Oui, je dois trouver une transition moins abrupte pour le retour sur terre de Tykio : les nuages dodus n’amortissent pas assez. Tu soulèves un point important dans le personnage de Tykio : l’absence de peur, ce qui lui permet de s’ouvrir au monde et d’accepter une parole et des rencontres qui sortent du lot commun. Je ne sais plus qui disait « La peur rend lâche, la lâcheté rend soumis ». Merci Plumette. @HERSEN : Je crois en effet que le début du texte est un peu « embouteillé », il y a redondance sur le cadre dans lequel prend part la nouvelle : j’ai prévu de passer de deux paragraphes à un seul bloc d’intro. Je n’ai pas encore retravaillé ce texte, je sais qu’une petite « coupe de cheveux » rafraichirait la narration. Mais j’étais un peu pressé de le proposer à Oniris pour voir les retours ;) Merci Hersen. @ LOUIS : toujours aussi impressionnant de voir comment vous lisez entre les lignes, il arrive même parfois que vous interprétiez des éléments narratifs par-delà mes intentions. Votre analyse est limpide et je n’ai pas grand-chose à rajouter pour qui voudrait « décoder » les messages de cette nouvelle. J’apprécie vos références judicieuses au passage. Merci Louis.
Contribution du : 25/07/2020 15:21
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La peur rend lâche, la lâcheté rend soumis. |
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Re : Remerciements zébrés |
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Maître Onirien
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25/06/2009 19:48 De Les Alpes
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@ in-flight
Merci de vos lumières, je comprends mieux. Etant donné que je n'ai jamais pu finir la lecture du Petit Prince et pas trop apprécié celle d'Alice (oui je sais c'est honteux tout le monde doit aimer ces deux oeuvres), ces références ne me parlaient guère au sein de votre nouvelle.
Contribution du : 25/07/2020 16:13
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