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Je ne suis pas encore parti d'ici ! d'ici bas
Maître Onirien
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Mes remerciements à ceux qui ont permis la parution de ce petit ouvrage en sélection GL.
Merci aux commentateurs en aveugle du groupe de lecture, merci aux autres commentateurs et aux lecteurs.

Je veux préciser que cet écrit est l’expression d’un agnostique. J’ai toujours trouvé singulier que les croyants en une résurrection, pour lesquels j’assure avoir beaucoup de respect, éprouvent tant de chagrin au départ de leurs proches alors que leur foi leur promet des retrouvailles éternelles. Sauf à être voué à l’enfer qui, selon un abbé de ma connaissance, se traduit en fait par la souffrance d’être séparé de Dieu.
On peut avoir un peu de peine comme quand on se sépare pour aller à l’autre bout du monde, mais puisqu’on est quasiment certains de se retrouver lorsqu’on fera soi-même le voyage pourquoi tant de désolation.

Qu’ai-je voulu exprimer par ce court texte ? Loin de moi de rejeter ceux qui auraient souhaité se rendre à mes obsèques – le plus tard possibles, hein ! – mais pourquoi ajouter à leur peine le souci de funérailles cérémonielles. Je préférerais qu’ils se réunissent, non pas pour moi, mais pour eux, entre amis qui ont encore un peu de chemin à parcourir solidairement.
Il suffit bien de l’employé des pompes funèbres pour me réduire en cendres.

A ceux qui me trouveraient cynique je dirai : Vous vous trompez. Et le dernier quatrain devrait vous en convaincre puisque personnellement je vois ma propre éternité dans cette corbeille d’argent qui renaîtra, mourra et renaîtra tant que la poussière d’étoile qui me constitue se mêlera au limon pour continuer le cycle immuable commencé il y a des milliards d’année. Mon agnosticisme est animiste.

Voilà ma conception de l’éternité qui en vaut probablement bien d’autre, et cette forme de métempsychose n’est pas plus incongrue que la résurrection promise à nos corps aussi bien par les anciens égyptiens que par les différents modèles monothéistes.
Je ne suis pas certain que l’humanité soit éternelle, surtout au train ou l’on martyrise la planète. Mais je crois que si l’humanité venait à disparaître, quelle que soit sa forme quelque chose nous succédera.

Quelques précisions sur certaines remarques :

Je ne crois pas être issu du néant. Mais j’ignore ce que la physique quantique ou toute physique à découvrir dans le futur viendra apporter comme réponse à ce mystère de l’univers.

Je n'ai pas voulu écrire quelque chose de désespéré ou de pessimiste, au contraire.

A aucun moment je n’ai produit de qualificatif – qui plus est désobligeants – vis-à-vis de ceux qui m’accompagneraient malgré tout.

A propos de l’adjectif « vile », il se veut le contrepoint de ce qu’on appelle une « belle » mort. Le contraire d’une belle mort, c’est une vilaine mort non ?

Sur le mot funérailles, il est peut être mal choisi, mais que ce soit obsèques, enterrement, mise au tombeau, tous ont une consonance cérémonielle. Alors, funérailles s’accordait avec entrailles, c’est l’unique objet du choix.

Je ne vois pas le rapport entre une mort vile et la séquestration de marmots. Un trait d'esprit que je n'ai pas compris probablement.

« Seront les cendres de demain » plutôt que «seront cendres le lendemain » ? Je vais y réfléchir car le sens ne me paraît pas tout à fait identique.

Octo ou alexandrins ? En fait, c’est souvent le premier vers venu en tête qui inspire le rythme que j’adopte. Je ne pense pas à la métrique comme un préalable.

Vos commentaires m’ont permis de préciser ma pensée, soyez en remercié.

Bien amicalement - ROBOT

Contribution du : 29/08/2020 18:16
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Re : Je ne suis pas encore parti d'ici ! d'ici bas
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Merci pour ces éclaircissements, Robot. Je n'ai pas eu le temps de commenter ce beau texte, mais l'ai beaucoup apprécié, même si à la première lecture j'ai trouvé le premier quatrain un peu trop prosaïque. Si votre poème se comprend bien assez vite (pas de difficultés en soi), ce n'est qu'après plusieurs lectures que j'ai pu l'apprécier vraiment.

Sur le fond, j'ai trouvé étrange qu'on puisse appeler à l'oubli à un tel moment, mais la lecture approfondie permet de saisir l'idée qui est si bien exprimée ici dans votre retour avec les remerciements. En même temps, cela fait réfléchir sur notre passage, sur le temps, la vie, finalement, plus que la mort elle-même. Et pour cette réflexion, je vous dis merci.

Je dois toutefois reconnaître que je n'ai pas absolument compris les trois derniers vers de votre poème. Leur sens me semble à la fois évident et pas tant que ça. Peut-être pouvez-vous m'éclairer à ce sujet ? Merci d'avance 😊

Contribution du : 29/08/2020 19:53
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Re : Je ne suis pas encore parti d'ici ! d'ici bas
Maître Onirien
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Contribution du : 29/08/2020 21:49
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Re : Je ne suis pas encore parti d'ici ! d'ici bas
Maître Onirien
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Bonsoir Lulu,

Explication sur les trois derniers vers:

Il y avait dans certains cimetières un endroit appelé le carré des indigents ou l'on inhumait les personnes impécunieuses.

Quelques funérariums proposent un endroit de verdure ou l'on peut déverser les cendres de ceux qui ne souhaitent pas d'urne ou qui n'ont pas émis de voeux quand à l'avenir de leurs cendres. Par analogie je l'ai désigné comme carré des indigents.
Ces endroits sont souvent bordés de fleurs le long de leurs quelques allées. Pour un effet poétique, j'ai imaginé que des "bordures d'argent" qui sont une variété de fleurs de rocaille iraient tout à fait pour border le carré des indigents.

Corbeille d'argent genre Alysse
https://fr.wikipedia.org/wiki/Corbeille_d%27argent

Contribution du : 29/08/2020 22:03
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Re : Je ne suis pas encore parti d'ici ! d'ici bas
Maître Onirien
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juste une boutade avant d'aller faire dodo ; le carré des indigents est un endroit réservé entre autres aux impécunieux, bordé d'une corbeille...d'argent !
Juste pour rire !

Contribution du : 29/08/2020 22:51
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Re : Je ne suis pas encore parti d'ici ! d'ici bas
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Robot,

Merci de votre réponse. J'y vois plus clair. Je m'en vais relire votre poème avec cette explication.

Je vois que Papipoete ne manque pas d'humour.

Contribution du : 30/08/2020 07:05
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Re : Je ne suis pas encore parti d'ici ! d'ici bas
Maître Onirien
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Bonjour Robot
Je pense avoir compris votre dernier quatrain, ce qui m'a fait conclure à un peu d'optimisme dans un (beau) poème que je trouvais assez désespéré...
Au plaisir de vous lire.
Cordialement.
poldutor

Contribution du : 30/08/2020 11:06
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