Bonjour,
Tout d'abord, désolée vraiment de ce grand retard à adresser mes remerciements à tous les commentateurs de mon poème Cheminement
et tous ceux qui ont contribué à sa parution.
Faute aux ennuis de santé qui m'ont accaparée ces dix derniers jours... ça passe, heureusement.

Je constate des avis très contrastés à partir de vos lectures... on aime ou pas... de quoi se triturer les méninges si je veux retravailler le texte.

En l'occurrence, celui-ci n'a pas été très travaillé : il est issu d'un premier jet lors d'une grosse insomnie, suite à des cauchemars prenant corps et âme.
D'où sa "rugosité" qui laisse peu de place à l'espoir, ténu en fin de poème, auquel la narratrice que je suis s'est accrochée comme à une bouée en plein océan...

Je promets d'y mettre davantage de lumière en remaniant le texte grâce à vos avis.
Parmi les doutes exprimés, il y a cet emploi de l'impératif : je confirme l'hypothèse émise selon laquelle cet impératif s'adresse directement au narrateur lui-même, sur son cheminement intérieur, et surtout pas au lecteur !
Il est là pour impulser un élan afin de s'expulser des "marais glauques"... mais surtout pas pour "donner des conseils".

à bientôt, et encore merci de vos nombreuses réactions détaillées.

Bonjour MissNode,

votre texte était en dernière ligne de la page d'accueil, hier à la parution de vos remerciements ; perso je ne trouve pas que vous soyez "en retard" pour réagir.
Prenez soin de vous et portez-vous bien.

Citation :
Il me semble que ce genre de poème (introspectif) ne peut plaire à tout le monde, ni dans le fond ni dans la forme.
Par exemple, les termes "peu poétiques" que certains relèvent prennent pour moi toute leur force dans le contexte.
De même, (mais c'est très perso), un poème plutôt premier jet, ne gagne pas forcément à être retravaillé.
Il me semble que l'approche est différente, en écriture :
On s'asseoit et décide d'écrire sur tel et ou tel autre sujet
ou,
Les mots, les idées se bousculent, et le besoin de les transcrire est impérieux, le résultat est. Surtout suite à un cauchemar, je trouve, car souvent (chez moi) le souvenir s'estompe trop vite, justement.

Merci, Eclaircie, d'adoucir certains propos sur mon poème par votre discussion ici, en partageant votre point de vue sur les textes "premiers jets".

Malgré tout, je rejoins certaines critiques, notamment quant à l'emploi systématique de l'impératif, qui, je crois, mériterait d'être adouci de temps en temps, ou tout au moins d'en préciser la "cible" pour que le lecteur ne se sente pas agressé ou obligé de suivre un conseil...
... et puis, il est vrai aussi que, en prise avec les cauchemars qui ont provoqué mon insomnie, j'ai mis davantage de poésie dans le "rugueux" que dans l'espoir et cela mériterait d'être équilibré.

Enfin, je dirais que les "premiers jets" ont l'avantage de recueillir les émotions brutes, mais au détriment de la poésie qui, elle, a besoin que l'on travaille la matière des mots à partir de la matière brute ; et je reconnais volontiers qu'ici, c'est le cas.

à bientôt pour la discussion...

Bonjour MissNode, merci pour ce retour qui ne me semble pas particulièrement tardif.
Une bonne journée à vous !

Je me pose de plus en plus la question : comment savoir moi-même si ma poésie est plus poétique en retravaillant mes textes.
Souvent je me dis non, mais tes mots me font douter.
Sauf que je ne sais pas ce qui est poétique ou pas, dans mes textes.
Tu sembles le savoir bien mieux pour les tiens.
Peux-tu m'expliquer ton point de vue ?
Est-ce que l'avis des autres te sert de pistes pour revoir certains passages ? Tous les autres ?
Parfois, certains, en discussions sur les récits, présentent leurs textes revus. Si je parviens à discerner un plus dans la nouvelle mouture, souvent il y a alors des moins (pour ce que j'ai lu).

Mais alors, un poème n'est jamais fini ? Et doit-il l'être ? Pour qui, pour quoi ?
Ça me fait penser à Paul Valéry qui a mis si longtemps à écrire, 4 ans environ, La jeune Parque de 512 vers. Lui s'est imposé ce travail de peaufinage, à la base ; qui sommes-nous pour dire que c'est une merveille, ou non et qu'il n’aurait pu être aussi beau sans ce polissage ou bien mieux avec quelques années de plus.

Coucou Eclaircie,
Intéressant sujet de discussion...
Je ne peux pas dire, non, que je sais vraiment ce qui est poétique ou pas dans mes textes...
En revanche, j'ai remarqué que, si les premiers jets recèlent des perles poétiques surgies d'on ne sait où (inconscient, inspiration pure, les deux..), ils trimbalent aussi pas mal de scories qui s'accrochent à la banalité, et procèdent selon moi, du cheminement de la pensée qui cherche à cerner le propos.
Longtemps, comme toi, j'ai privilégié la spontanéité de la matière brute née lors des premiers jets, et je refusais de remanier mes textes, redoutant que l'intellect s'en mêle à ce moment-là et altère la poésie.
Puis je me suis rendue aux arguments des "Grands maîtres", évoquant la poésie comme une sculpture, d'où l'art surgit seulement si l'on ôte de la matière ; et j'ai constaté que, oui, "couper dans la masse" fait ressortir les images, leur donnent un plus grand impact.
Souvent, de tout petits mots comme les articles, les adjectifs, encombrent l'image poétique, l'affaiblissent. Les supprimer lui donne un relief qui parle plus directement à l'inconscient du lecteur.
Et puis, se re pencher sur un poème oblige à cibler davantage le mot ou l'image justes, à s'approcher de plus près de l'émotion que l'on porte en tant qu'auteur, pour la transmettre au plus près de ce que l'on ressent.

Voilà ce que je peux en dire de ma propre expérience.
Oui, je me sers vraiment des observations faites par les commentateurs, qui offrent un recul que je n'ai pas toujours en écrivant... mais pas toujours, car je peux tenir à mes propres partis pris.
à bientôt...