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1 Utilisateur(s) anonymes
"Les jours éteints" remerciements. |
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Maître Onirien
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02/10/2012 20:34 De Là-bas
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Bonjour à vous tous et toutes, membres du Comité, décideurs, correcteurs, lecteurs, commentateurs, à qui j’adresse mes remerciements les plus sincères suite à la publication de mon poème « Les jours éteints ».
"Le plus beau cadeau que tu puisses faire à quelqu’un c’est ton temps parce que tu lui donnes une partie de ta vie qui ne te reviendra jamais."(Polo Coelho) papipoète (beaucoup +) en E.L. «...un poème coup de poing, en particulier contre tous ceux qui à longueur de manifs, geignent sur tout, quand d'autre tel ce pauvre hère ne demande qu'une chose, partir pour toujours... Un fort beau texte aux images qui piquent les yeux, et serrent le coeur ! la première strophe est mon passage préféré ! Certes ce texte est parfaitement " classique ", mais je n'aime pas les rimes féminines en " ée ", car leur sonorité leur donne un air masculin ( ex : une pensée ) mais le poème est très beau « Cher papipoète, dorénavant je penserai à vous avant d’utiliser des rimes en « ée ». Je ne voyais pas leur sonorité sous cet angle. Je suis ravie que vous ayez apprécié ce texte. Merci beaucoup. Miguel (passionnément) en E.L. « Désespoir et révolte débordent ici comme l'eau d'un fleuve en crue. Ces images fortes, cette syntaxe qui se contente de nommer, qui ne donne qu'à voir, confèrent à cette évocation tragique de la décrépitude un souffle, une violence qui nous frappent de plein fouet. Un être aimé dont le lent délabrement pathétique réduit à songer à la mort comme à une amie, et "ce ciel impavide" qui semble sans réponse à nos interrogations : une magnifique orchestration des diverses voix de la détresse humaine. La structure du sonnet quinzain amène à merveille ce vers supplémentaire, qui se révèle en fait, une fois qu'on l'a lu, indispensable. Le vers 14 constitue en lui même une chute parfaite, on trouverait le poème excellent s'il se terminait là, mais quand on lit le 15 on se rend compte que tout mène à lui. « Bonjour Miguel, votre ressenti m’est des plus agréable et votre regard sur ce 15ème vers pour moi indispensable me rassure. Quel beau et touchant commentaire et cette haute notation vous m’offrez là. Je vous en remercie vivement. Bipol (passionnément +) « quelle beauté que ce sonnet si bien écrit par compassion c'est un cri dans la nuit noire des ténèbres Son regard ténébreux, refuge des penseurs c'est magnifique pas un cri. Cachets blancs venins asservisseurs cette horreur une vérité crue « Bonjour Bipol : « Un cri dans la nuit noire des ténèbres » que c’est joliment dit ! Merci de vos appréciations sur ce texte et de votre haute notation. Vero (beaucoup +) «Je retiens de ce très beau sonnet, un fond très dur, douloureux, emmené par un rythme particulier, haletant, et dont la puissance des images choisies renforcent ce sentiment de colère, d'impuissance face à la maladie. Le silence, prenant, déchirant, et la souffrance amenant aux suppliques, le désir d'en finir . "Ma douleur ! Ma colère ! Et ce ciel impavide !" L'ultime vers est poignant. « Bonjour Vero, merci pour ce touchant commentaire qui souligne également le vers final. « ...la puissance des images choisies renforcent ce sentiment de colère, d'impuissance« Que c’est bien dit ! Quand le regard s’emplit de douleurs, la seule issue pour n’en pas mourir est de crier. Merci beaucoupVero. Luz (passionnément +) « Un poème de douleur, un cri. Malgré la révolte, malgré la peine, on ressent à chaque vers une intense poésie. L’écriture classique, tellement difficile, se traduit souvent par une certaine lourdeur, une absence de fluidité. Ce n’est absolument pas le cas ici : la beauté et le message seuls demeurent. Un très grand bravo. » Bonjour Luz , si pour vous la poésie a dépassé ce que vous nommez la lourdeur du classique, je ne puis qu’en être ravie. « la beauté et le message seuls demeurent. » : quel beau compliment ! Merci pour ce commentaire élogieux et cette haute notation. Hananké « Une visite ou rencontre dans une maison de retraite, je suppose.Tout est bien observé et retransmis mais... perso je ne suis pas fan de ce style de mots jetés à l'emporte pièce, ça nuit considérablement à l'ensemble du rythme du poème même si ça ressemble un peu à l'inventaire d'un Prévert. Rompre la monotonie de l'alexandrin, d'accord mais le total sur un sonnet quinzain, non, je ne souscris pas. Bon, je sais que c'est plus simple à composer mais c'est aussi cette facilité de conception que je réprouve. De plus 4 adjectifs en rimes féminines... Dommage, malgré quelques belles images comme ces branches écorchées et l'avant dernier vers, je n'adhère pas au style de ce texte rempli comme une grille de mots-croisés. » Bonjour Hananké, je comprends votre désapprobation quant au façonnage du poème bien que je n’ai pas jeté mes mots « à l’emporte-pièce », ce n’est pas mon habitude, vous savez que je travaille beaucoup et longtemps chacun de mes vers, chacun de mes poèmes. Pour celui-ci aucune facilité d’écriture, bien au contraire. Vous n’aimez pas et le dites, je le reçois sans problème en vous avouant que je m’attendais à votre réaction tout à fait légitime. Les goûts et les couleurs… Par contre, la comparaison avec le remplissage d’une grille de mots-croisés me semble superflue et n’est pas très respectueuse, même assez vexante pour moi au vu du travail sur la forme et de la difficulté émotionnelle du fond. Critiquer oui, mépriser non. Merci de votre présence sur ce texte. Zeste (beaucoup +) «Imposture célèbre qui rejoint cette imposture permanente liée à la potentielle vulnérabilité de l’être ( qu’on ne voudrait, ne saurait, ne pourrait voir) face à la déchéance physique, psychique et morale, et que le texte traite de manière magistrale ! Bouleversant , déchirant, sinistre ! J’ai l’âme froissée, je vacille, j’ai le nez dans le ruisseau. C’est la faute à Cristale ! « Bonjour Zeste, permettez que je vous tende la main pour sortir du ruisseau et apaiser votre âme froissée avec quelques vers bucoliques pour vous aider à retrouver le sourire et le moral que mon poème a eu le vilain pouvoir de mettre en berne le temps d’une lecture. Ah oui, je suis cruelle, je le reconnais, pardon Zeste ^-^ Merci beaucoup pour ce commentaire si touchant et cette jolie notation. Beaufond « D'abord, je n'apprécie guère les sonnets augmentés d'une manière générale, c'est une façon de libertinage rompant avec l'harmonie des quatre strophes, une sorte d'affirmation que le sonnet serait déformable, insuffisant, monotone. Laissez-m'en exprimer quelque désaccord formel. Le style m'est très changeant, ce qui m'a d'abord plu. Dirai-je tout de même que j'aurais préféré que cela soit rompu, par exemple au moment des tercets. La phrase aurait eu une grande force ainsi, le verbe, après tous ces aplats bien guidés... Le quatrième point d'exclamation m'est surnuméraire, le dernier également. Je crois qu'il est bon d'écrire avec de nombreuses exclamations, se vautrer dans les cris et cracher puissamment ses mots, les hurler à l'azur, faire gicler du sang dans des mouvements violents, mordre le langage, assassiner l'auditeur inventé ou le lecteur imaginaire : oui, mais ne pas en garder toute la ponctuation, et gagner en froideur parnassienne par des points ("Les animaux à sang froid sont les seuls qui aient du venin." Schopenhauer) — évidemment, les averbales sont difficiles à exalter, mais vous avez mon avis. "Je, sans nous." est une formule merveilleuse, aussi ne puis-je pas sérieusement penser à proposer la réécriture des tercets selon le principe d'y formuler des verbales contrairement aux quatrains pour le seul principe du ressort, et je vois mal comment vous pourriez facilement vous y prendre, mais personne ne demande de facilité — je ne trouverai pas pour vous, en tout cas. Un assez beau poème, original, peut-être trop pour le sujet, la forme, et je persiste dans ma pensée qu'il faudrait un rebond plus fort entre les quatrains et les tercets, et sans doute un verbe, qui n'enlèverait rien à la déréliction du propos. « Bonjour Beaufond, il m’est difficile de choisir tel ou tel extrait de votre commentaire d’autant plus que vous n’êtes plus présent sur le site pour me répondre. Je retiens votre avis en ce qui concerne les points d’exclamation. La ponctuation m’étant un grand échiquier où je ne sais pas toujours poser mes pions.. J’ai choisi, de façon ferme et définitive, l’averbale pour l’ensemble du sonnet afin d’exprimer des images sidérantes et figées mais je comprends votre suggestion de rompre le style dès l’entrée en scène des tercets, cela peut se concevoir effectivement mais sur un autre opus, à part quelques corrections sans conséquence sur l’ensemble, je ne réécris jamais mes textes, j’en écris de nouveaux ou reprends et corrige d’anciens qui n’ont jamais été publiés. Merci pour votre commentaire étayé. Annick (passionnément) «Ce poème évoque avec beaucoup d'intensité la maladie, et la mort qui rôde comme une nécessité. Ce qui frappe, c'est l'absence de verbes d'action. A quoi bon insuffler la vie là où il n'y en a plus. Des phrases nominales courtes, hachées, des ruptures de rythme, achèvent de figer le tableau. Des répétitions voulues martèlent la souffrance endurée, la déchéance physique, la solitude : "Ses mains" "Ses pauvres mains" "Et silence." "Silence !" "Son corps". "Son pauvre corps !" Les rejets mettent en relief des mots révélateurs comme "Et silence", "de l'oubli", "tari" qui marquent une absence de vie même si ce n'est pas encore tout à fait la mort. Un champs lexical axé sur le corps : "ses mains", "son regard", "ses jambes", "son corps", "ses yeux", "son front." Une déchéance physique mise en valeur par des métaphores expressives : "Deux feuilles desséchées" "refuge des penseurs" "vieux démons oppresseurs", "Venins asservisseurs", "Le fardeau du linceul"... Et puis, ce magnifique dernier vers, avec ses points d'exclamation, qui vient comme un sursaut pulser l'énergie qui n'est plus, symbolisée par la souffrance et la colère. Mais celle-ci vient de la narratrice. Je ne me permettrai pas de juger la prosodie, moi qui tire la langue sur un malheureux néoclassique. Malgré les contraintes du classique, le poème reste clair, limpide, naturel et terriblement poignant. » BonjourAnnick, un commentaire que je ne puis scinder non plus car il synthétise parfaitement l’ensemble du poème sous le regard de la lectrice attentive à chaque détail. Finalement, je ne regrette pas d’avoir osé ce quinzième vers au vu des remarques favorables et ici-même appuyées. Merci Annick pour cette haute notation. Virou64 (beaucoup +) «Une succession d'images fortes , un rythme entêtant... cette évocation de la personne âgée en fin de vie aurait pu engendrer des vers hachés. Ce n'est pas le cas grâce à votre maîtrise évidente de la prosodie. Le lecteur que je suis se retrouve captif de votre sonnet dès le second mot et n'en est délivré qu'à la fin du 14è vers. Je n'aurais pas été frustré par l'absence du 15è vers: La douleur: on la ressent tout au long du sonnet. La colère: contre qui, contre quoi? La vieillesse? La déchéance physique? N'est-ce pas le lot de tout un chacun? Seule l'évocation du ciel impavide m'aurait manquée. » Bonjour Virou, une appréciation sur la fluidité malgré la dureté de mes vers m’est agréable à recevoir tant j’attache de l’importance à celle-ci quel que soit le discours prononcé. « La colère » ? Contre la maladie et bien sûr la mort. Mais le ciel reste impavide, indifférent à nos petites conditions humaines. Je suis heureuse que vous attachiez de l’importance à ce ciel impavide. Merci beaucoup pour vos appréciations et cette jolie notation. Bellini (passionnément) « Afin d’élargir mon potentiel de sympathie sur le site, j’ai décidé de varier désormais le contenu de mes commentaires. » Vous vous mésestimez Bellini, vous êtes hautement apprécié sur le site, laissez-moi vous le confirmer. « Ce poème de 15 vers qui semblent tous avoir douze syllabes (j’ai pas compté, j’espère que vous nous roulez pas dans la farine) » Si si, bien sûr, rouler des poètes dans la farine est l’un de mes plus grands fantasmes, moi non plus je n’ai pas compté les syllabes, je comptais sur vous pour le faire ^-^ « ...s’appelle je crois un sonnet quelque chose, mais demandez aux spécialistes, ils vous diront. D’ailleurs, je me fous de la forme ; vous auriez écrit des vers de 1, 2, 3, ou 14, 16, 18 syllabes, que c’était exactement pareil. « Mais est-ce bien un sonnet ? « Pas de verbe… ouais… peut-être que je ferais bien de me ranger aux avis de ceux qui disent que le fond prévaut. Est-ce que ça apporte quelque chose d’ôter le verbe à ceux qui n’ont plus la parole ? Je les laisse répondre. » Je peux répondre également : dans certaines circonstances le verbe devient inutile, c'est la forme qui le porte dans son inaction. « Que dire du fond, justement, sinon que je n’ai rien compris à votre poème mais que j’ai senti un courant d’au moins cinq ampères descendre de mon cervelet jusqu’aux petits doigts de mes deux pieds. Je sais pas, une sorte d’extase que je ne souhaite partager avec personne. Vous aurez compris que je me fous royalement aussi de ce que peut bien vouloir dire un poème. Les chiens ont le flair, moi j’ai le courant électrique à tous les étages. » Alors je m’estime heureuse que le courant passe si bien entre nous. Je vais vous offrir de quoi rembourrer de plumes vos coussins poétiques et vous remercier encore des sentiments étranges que votre poésie éveille en moi. » Merci d’être là Bellini et ne soyez pas morose, tout est bon en chaque chose. Et un grand merci pour votre humour, aussi sinistre et désabusé soit-il, vos appréciations et cette haute notation. Lebarde (passionnément) « Etre vieux puis vieillard puis mourant et enfin implorer "le ciel impavide" et indifférent dans "Un vœu pour l’infini d’un ultime sommeil" alors que "les mains", "le regard"," les jambes", "les épaules", " le corps", se dégradent. Chacun un jour ou l'autre est condamné, impuissant, à connaître d'abord, pour l'un de ses parents ou amis proches, puis pour son propre compte, ces situations désastreuses et incontournables. A titre personnel depuis plusieurs années j'ai vécu ces situations et les subis encore, au coté de personnes qui vivent la déchéance physique et ces "Jours éteints", sans espoir et sans solution, dans l'attente "du grand vide" qu'on tarde à leur offrir. Le thème est récurrent mais vous l'abordez ici avec des images fortes, poignantes de réalisme et un ton dur et douloureux qui transpercent le coeur et mouillent les yeux. .../...Sur la forme, un sonnet classique incontestable: vous avez pris l'option d'oublier les verbes. C'est un choix, votre choix, un challenge nouveau que vous vous êtes imposé qui donne un rythme saccadé à l'écriture qui dérange un peu ma perception habituelle de la poésie. Après tout pourquoi pas, mais je fais un peu la moue. Les gens de mon âge n’aiment pas trop être bousculés. Magnifique sonnet qui m'émeut au plus au point. « Bonjour Lebarde, n’est-il pas un bien parfois de se laisser bousculer pour laisser momentanément de côté la lassitude des habitudes ? Je vois que vous y avez consenti à l’insu de votre gré et je suis à même de comprendre votre désarroi d’avoir approché de très près cette attente « du grand vide » dans votre entourage. Un sonnet sans verbe dont vous avez apprécié le rythme, pas vraiment un challenge mais une nécessité dirai-je. Merci pour ce commentaire qui m’a touchée et cette haute notation. Emilia (passionnément) « Dans le premier quatrain, le regard de la narratrice s’attarde sur « ses mains/son regard » d’une personne chère dont le lecteur aura plus tard la révélation, dans un cadre où l’absence de couleurs d’un « matin blafard » aux « ombres » qui l’oppressent et dont « la vie s’éteint » situe la problématique, le dernier vers justifiant par son trimètre à quatre temps cette triple juxtaposition qui énumère le constat d’un état, d’une ambiance insipide et amenuie… Dans le second quatrain, ce regard se focalise sur « ses jambes d’os plaintifs », plainte d’autant plus sensible qu’elle s’entend dans un silence qui se répète et qu’ordonnent « les Professeurs » dont le traitement administré, les « cachets blancs » laisse le malade accablé comme un « somnambule fourbu » …Le premier vers du tercet, au rythme symétrique du premier vers/1er quatrain, accentue encore avec la répétition du mot « pauvre » l’état d’un corps fantomatique et « naufragé » portant le « fardeau du linceul/ de l’oubli », avec la richesse expressive du rejet pesant encore plus lourdement ainsi que l’écho renouvelé de la rime de « linceul/Seule, à seul » … Dans le second tercet, ce sont les yeux qui retiennent l’attention, les seuls à exprimer le « vœu » ultime, puisque la voix s’est tue, dans une imploration muette qui traduit bien la détresse du patient et de l’accompagnante « Seule, à seul », justifiant « sa douleur et sa colère » dans cette tragique situation d’impuissance bouleversante… L’ensemble met en évidence chaque détail travaillé et pensé avec soin en faisant toute mon admiration pour le traitement de la forme et du fond habilement maîtrisé, aux effets rythmiques brisés, à l’instar de cette « vie éteinte » où l’absence de verbe renforce l’inactivité conduisant « au bord du grand vide »…, cette mort avant la mort appelée par compassion… « Bonjour Emilia, d’un quatrain à l’autre, d’un tercet à l’autre, le regard de la lectrice se pose sur chaque image pour en extraire tous les détails comme un photographe dans sa chambre noire sortant délicatement du bain ses photos argentiques dévoilant leurs images petit à petit. Je suis admirative de votre façon d’interpréter ce poème et d’étayer votre commentaire de façon si précise. Merci beaucoup pour tout cela et cette haute notation. GiL (beaucoup) « Impressionnant, percutant, bouleversant. Crispant. Pas de verbes. Des groupes de mots jetés. Comme des abois, des blasphèmes. (excusez-moi, j'ai été contaminé par le style...) Seuls deux vers comportent une seule phrase (v11 et v14). J'aurais aimé une phrase ou deux sur plus d'un vers, avec un verbe ou deux : ça m'aurait décrispé. Mais bon, j'apprécie ce sonnet tel qu'il est. Et, à mon avis, le quinzième vers s'imposait. » Bonjour GiL, vous voici donc contaminé et laissez-moi vous dire que cela est d’un bel effet ; vous poétisez sans verbe sans le vouloir ^-^ L’absence totale de verbe vous a « crispé » dites-vous, peut-être était-ce cette même crispation que le poème a voulu transmettre… Merci beaucoup pour votre commentaire. Ombhre (passionnément) « un poème comme un coup de poing dans le ventre, comme un cri. L'extrême vieillesse et/ou la maladie y sont dépeintes de façon très crue, dans une vie où plus rien ne vit: Les ombres sur les murs, vieux démons oppresseurs. Matin blafard. Café sans goût. Maigres bouchées. L'absence de vers conjugués renforce encore cette impression d'inéluctabilité, d'absence de vie ou de possibles. "Le fardeau du linceul" est là est s'appesantit sur tout. Idem pour l'écriture très hachée, très sèche, cassant volontairement tout rythme. Pas de douceur poétique ici, mais de la peine, des barreaux et des larmes. Et le dernier vers, encore un cri, exprime la douleur de l'auteur que le lecteur en fin de course partage et ressent. » Bonjour Ombhre, ce commentaire traduit les effets induits par ces quelques vers et cela me touche de constater l’impact qu’ils ont eu sur votre lecture. Vos appréciations sur le mode d’écriture correspondent exactement à l’état d’âme du poème. La douceur poétique n’était pas de mise pour ce sonnet comme vous le soulignez et vous m’en voyez réconfortée. Votre ressenti m’est important. Merci pour vos appréciations et pour cette haute notation. Mokthar (passionnément +) « Bien souvent Cristale choisit des thèmes lui permettant de mettre en valeur son écriture élaborée. Ici c’est bien le fond qui prédomine, auquel le style de versification s’adapte pour transmettre la détresse du narrateur. Fini l’alexandrin léché qui ronronne et ondule. Place aux sanglots, aux propos « hoquetés ». On sent la boule dans la gorge. Les mots ne sortent que par bribes. Pour éructer la douleur, la colère et le désespoir. « Je sans nous », « seule à seul » : l’horreur de la séparation définitive. L’amputation de ceux qui restent.(« naufragés du futur »). Vide, livide, impavide, superbes rimes très en phase avec les circonstances. Le choix du style fragmenté fait vivre le poignant. Mais ce style est-il vraiment un choix ? Ne s’est-il pas imposé ? La plume semble plus transmettre que décrire. La force de ce texte est qu’il relate sans doute un vécu ineffaçable. En tout cas, c’est terriblement efficace. Le lecteur partage et ne ressort pas indemne. Nous avons tous ici perdu des êtres chers. La mort est écrite dans notre vie. Mais ici je vois surtout une révolte, pas une préparation au deuil. On n’y pleure pas sur l’inéluctabilité d’une fin. On y pleure sur une injustice. « Bonjour Mokhtar, effectivement le style s’est imposé, le verbe est une animation qui n’avait pas lieu d’être dans ces flash syncopés par la sidération, l’impuissance et la colère de n’y pouvoir rien changer. Votre dernière phrase dit tout, exactement tout. Concernant la forme, j’aurais pu choisir la schaltinienne mais le sonnet augmenté d’un vers médaillon s’est également imposé pour se faire le nid d’éclats de vers. Un grand merci pour vos appréciations et cette haute notation. Dream (passionnément) «Poignant et pas très gai. Il est vrai que j’aurais plutôt besoin d’un bon remontant en ce moment. Mais comme votre poésie, tour à tour triste ou drôle est toujours à ravir, moi aussi je vous donnerai du « passionnément ». Et comme disait le Grand Charles : « La vieillesse est un naufrage ! ». Aussi, hâtons nous de rire… le temps presse. « Bonjour Dream, je vous aurais offert un remontant avec plaisir si j’avais su...la prochaine fois voulez-vous ? Effectivement, j’exploite tous les thèmes qui viennent à moi, tristes ou drôles ou sentimentaux. Jamais en rapport avec l’actualité, la religion ou la politique. Ce poème vous a touché et c’est l’essentiel. Merci pour ce commentaire et cette haute notation. Malitorne (bien) « J’évoquais récemment la poésie classique qui se présentait sous de beaux atours mais à l’intérieur sans âme. Vous en donnez un magnifique contre-exemple Cristale, tant celle que vous nous proposez là transparaît d’émotions et de sentiments. Les mots choisis, le rythme d’une efficacité étonnante, confèrent à cet écrit une tonalité à laquelle personne ne peut rester insensible, surtout quand il s’agit de parler de fin de vie. Il est bien dommage que vous n’ayez pu vous empêcher de véhiculer des poncifs qui continuent d’accabler le corps médical. Je cite : «Venins asservisseurs». Vous pensez vraiment qu’on administre des traitements pour empoisonner les gens ? Enlevez-les et constatez leur état. Et ce : «Silence ! Ordre des professeurs !». Les médecins j’imagine, vous croyez qu’ils ne sont pas à l’écoute des familles ? Il faut savoir que dans le milieu il est parfois plus compliqué de gérer l’entourage que le patient. Peut-être avez-vous eu de malheureuses expériences mais de grâce, n’en faites pas une généralité. « Bonjour Malitorne, vous trouvez une âme à ce poème et j’en suis réconfortée tant il m’a coûté émotionnellement d’écrire sur ce rythme imposé par la violence des ressentis. Oh non, je pensez pas que je fais une généralité d’expressions choisies par la narratrice qui n’a fait que crier muettement son impuissance et celle des soignants. La malheureuse expérience est inhérente à cette seule personne et loin de moi, auteure, de véhiculer des poncifs, j’en sais trop pour ne pas fustiger la profession, moi-même proche de celle-ci... J’endosse l’habit de mes acteurs, le discours de ma narratrice, mais je ne reste que le metteur en scène du poème. Merci pour ce sympathique commentaire qui me dit que fond et forme ne vous ont pas laissé indifférent. archibald (passionnément) « Cependant, je dois quand même m'arrêter de temps à autre sur les productions de la princesse de ces lieux sans quoi elle s'en trouve déçue (il faut dire que je suis un peu son chouchou). Voilà la Cristale que j'aime : un romantisme sombre et un écrit structuré par une recherche formelle. Cette juxtaposition de groupes nominaux qui rejette tout verbe est une contrainte et un défi qu'il s'agissait de relever. C'est chose faite avec brio (peut-être un usage excessif du point d'exclamation ?). Ce poème n'est pas sans me rappeler « Ersatz », tant sur le fond que sur la forme, mais avec une logique stylistique poussée de façon plus radicale. Il me renvoie également à mon quotidien : cela fait deux semaines que je vais à l'hôpital rendre chaque jour visite à mon père. Tu as peint un juste tableau. Nous tentons de plaisanter sur la joliesse des infirmières et la morgue des professeurs, mais ni lui ni moi ne sommes dupes : il est au bord du grand vide. Cristale, écris-nous une bluette sentimentale dont tu as le secret ; ça me changera les idées. « Bonjour archibald, c’est promis, le prochain texte que je proposerai sera une bluette sentimentale, sans point d’exclamation, juste de déclamation...(oui oui, ça existe je l’ai inventé et soumis à l’approbation de l’Académie Française). Tu as réagi à l’audace de mon curseur poussé à fond sur la forme et tu es venu spontanément me livrer tes impressions de lecture. Entre-nous, j’espérais ta visite sur cette publication, depuis le temps que tu me reproches de ronronner ^-^...tu te souviens de mon « Ersatz » et cela me touche beaucoup. Malheureusement le quotidien que tu vis actuellement ne peut que te faire comprendre les images hurlantes de mon poème. J’en suis désolée et partage ton impuissance où les plaisanteries « pour de faux » cachent les larmes et le désespoir. Un grand merci de ta présence sur ce poème pour y laisser tes impressions et cette haute notation. Myo (beaucoup) « Une forme originale que ces brides de phrases décousues comme des lambeaux de peaux, des lambeaux d'esprit, des lambeaux de vie qui se meurent peu à peu. Un peu surprise à la première lecture, j'en comprends mieux le choix au vu du sujet. Pas loin de mon " Ceux que le ciel oublient" Le 2e quatrain est à mes yeux un peu "caricatural" au niveau du propos. Lorsque la démence s'installe, la médication n'est pas là pour "arranger les soignants" mais pour soulager l'anxiété, la souffrance, la peur de celui qui a perdu tout repère et n'est plus que détresse. Mais je vous rejoins dans ce sentiment de colère et d'impuissance qui peut, face à certaines situations, nous étreindre. Merci du partage et bravo pour l'audace de la forme. » Bonjour Myo, j’ai écrit ce poème il y a environ deux ans maintenant, peu après "Ersatz", mais je pensais que le contraste, de par la forme, avec la plupart de mes textes était trop violent pour que j’ose le proposer à la publication, cependant, quelques fidèles lecteurs m’ayant parfois reproché de rester dans mon petit confort de versification, j’ai décidé de le soumettre aux commentaires. Il est vrai que la narratrice semble réfractaire aux effets soporifiques de certains médicaments administrés pour calmer les angoisses dues à la maladie du patient en question dans le poème mais n’est-il pas légitime de vouloir garder le contact et d’échanger encore un peu avec la personne qui se trouve « au bord du grand vide » et qu’en même temps on ne veuille pas la voir souffrir ? Cruel combat que cette dualité là. Merci beaucoup pour ce commentaire délicat. ********************************** Avec encore un grand merci à vous tous ! Cristale Oup's ! Je viens d'apercevoir la visite de Ferrandeix...je reviens très vite.
Contribution du : 19/09/2021 11:50
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Re : "Les jours éteints" remerciements. |
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Citation :
Cristale, Vous avez bien sûr compris l’ironie de ma démarche. Bien sûr que j’approuve ici l’amputation des verbes, eux qui sont habituellement le moteur de la phrase. Quand le moteur de la vie est brisé, alors le moteur des mots l’est aussi. Cela me permet de rappeler le fond de ma pensée, déjà exprimée ailleurs sur un forum dédié au sujet, et qui rejoignait celle de Paul Valéry à propos de la primauté de la forme. Maintenant que nous avons lu votre poème sans verbes, réécrivez-le en les introduisant et nous constaterons immédiatement la perte d’impact de votre message. J’ai toujours pensé que vous étiez une grande poétesse, et ceux qui n’avaient pas compris ce que vos poèmes floraux plus sages pouvaient cacher de puissance poétique en suspens, sont passés à côté de ce qu’ils découvrent aujourd’hui. Bellini
Contribution du : 19/09/2021 12:33
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Re : "Les jours éteints" remerciements. |
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Maître Onirien
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Merci Cristale pour ce long retour sur les commentaire c'est impressionnant je suis admiratif de votre force de travail et serais bien incapable d'en faire autant
Contribution du : 19/09/2021 14:25
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La naïveté est une pierre précieuse |
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Re : "Les jours éteints" remerciements. |
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Chevalier d'Oniris
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Bonjour Cristale
Etant néophyte en écriture (poésies et nouvelles), j'ai découvert , avec beaucoup d'intérêt, ce site sur lequel tant de passionnés proposent leurs textes ou leurs commentaires. (très souvent éclairés me semble-t-il). Et je me suis pris au jeu d'amener ma pierre à l'édifice...Tous ces commentaires sont pour l'auteur évidemment mais aussi pour les lecteurs très instructifs. Je suis également impressionné que vous ayez pris la peine de répondre à chacun de ces commentaires dont le mien et je vous en remercie! Une petite précision pour expliquer mon étonnement, voire mon incompréhension qu'on puisse être en colère contre quelque chose de naturel, d'inéluctable. N'est-il pas vain, peu raisonnable, d' être en colère (hors toute responsabilité humaine) contre la vieillesse, la mort, un séisme, une tornade... ? C'était le sens de ma réaction. Bien à vous
Contribution du : 19/09/2021 14:38
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Re : "Les jours éteints" remerciements. |
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Expert Onirien
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Bipol et Virou 64 ont raison : c'est d'une belle élégance que de prendre ce soin à remercier tous ceux qui t'ont commentée.
Je reviens sur le point d'exclamation (une bite monocouille disait Desproges qui ne rechignait pas à quelques vulgarités) et partage l'avis de feu Beaufond. J'évite pour ma part son usage, ou alors de façon ironique. Il me semble que c'est un procédé factice pour indiquer la puissance d'un sentiment. Ce signe de ponctuation paraît me dire : « Regarde, là, il y a de l'émotion ». Un artifice un peu facile pour signifier la colère, l'indignation, l'allégresse, l'admiration... Un peu comme un humoriste qui ponctue sa plaisanterie d'un clin d'oeil avec le pouce en l'air. D'ailleurs, lisons ton poème en remplaçant ces points d'exclamation par de simples points, voire quelques points de suspension ; le texte n'y perd pas de sa force. Mais Cristale, tu es une passionnée, c'est pourquoi nous t'aimons tant !!!
Contribution du : 19/09/2021 15:21
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Re : "Les jours éteints" remerciements. |
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Maître Onirien
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je fais chaque matin, des mots croisés pour mettre mes neurones " en jambe "... après je me concentre sur la lecture des poésies d'ici, et un peu plus tard, après la vaisselle me colle après ce poème, dont telle tournure ou rime ne coule pas !
et le lendemain, pour mettre en route mon cerveau, j'alterne et passe aux mots fléchés... on ne peut pas plaire à tout le monde, mais un sourire, un mot gentil ne coûtent rien... papipoète, admiratif de notre Cristale
Contribution du : 19/09/2021 18:38
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Re : "Les jours éteints" remerciements. |
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Maître Onirien
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Merci Bellini, Bipol, Virou, archibald, papipoète pour vos sympathiques retours et vos mots qui me font chaud au coeur.
Contribution du : 19/09/2021 21:09
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Re : "Les jours éteints" remerciements. |
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Ferrandeix (passionnément)
Poème très puissant, tant par l'écriture elle-même, la syntaxe, la prosodie adoptée, le fond, l'affect évoqué... Pour la forme prosodique, je ne me pose pas question de savoir si c'est un sonnet ou pas. Pour moi, c'est un questionnement intellectuel hors de toute appréciation esthétique qui soit authentique. En ce sens, je critique le type de rime: les rimes embrassées (ABBA). Qu'elles correspondent on non à une tradition gravée dans le marbre n'est pas pour moi un argument. J'observe (de mon point de vue subjectif, naturellement) qu'elles sont inefficientes pour ce qui est des embrassantes (trop éloignées). Pour moi, c'est un pur exercice intellectuel: de la poésie pour les yeux auquel je ne suis pas sensible. Néanmoins, d'autres peuvent l'être: la poésie n'est pas toujours insensible à l'aspect visuel, voire intellectuel. L'aspect auditif n'est peut-être qu'un point de vue (?). Sur la syntaxe et le fond, l'on ne peut, me semble-t-il, qu'admirer l'un et l'autre, indissolublement liés: le recours à des appositions qui évite le délayement (ou délaiement) du style discursif. Les images également sont sublimes et ne sont pas amoindries par des connecteurs pour les introduire. Le rythme - particulièrement haché, apparaît très élaboré en induisant parfaitement l'idée. La rupture de ce rythme par une phrase qui crée un élargissement lyrique: "Naufragés du futur dans un monde livide !" ou "Un vœu pour l’infini d’un ultime sommeil" est particulièrement bienvenue. Le dernier vers introduit la sensibilité personnelle de l'auteur. Quoiqu'elle soit exprimée de manière particulièrement elliptique et laconique, je me demande si elle n'amoindrit pas la puissance du texte en introduisant un sentiment de pitié forcément conventionnel (?). De ce point de vue, on peut reprocher le qualificatif "pauvre" de "pauvre corps". Sur le plan de l'euphonie: rien de rédhibitoire, et ici le caractère tragique et abrupt de la description peut justifier (dans une certaine mesure) certaines cacophonies consonantiques, (pas toutes), et pas les vocaliques, et il y en a, pas à l'intérieur des vers, mais au passage d'un vers à l'autre. Je ne vois pas d'autres appréciation à choisir que "Passionnément" Bonjour Ferrandeix, votre point de vue est d’une précision d’analyse telle que j’en reste pétrifiée d’admiration. Je ne puis que vous remercier pour ce commentaire étayé et la haute appréciation que vous attribuez à ce poème et merci de votre aide à enrichir mes modestes connaissances. Vincente (passionnément +) Si j'osais dire que ce poème est d'une formidable efficacité, je serais un odieux lecteur qui cherche à cacher le profond trouble que ce texte m'a causé. Je trahirais ainsi l'absolue sincérité dont il est la preuve, et la terrible douleur qu'y en émane, comme venue du cœur, un cœur qui chercherait les mots, pauvres cris tétanisés, contrits et comprimés ; c'est ça, il y a là une compression émotionnelle qui s'avoue, et elle n'en finit pas d'étouffer le souffle même de l'écrit tentant de parler, d'extraire l'impuissance comme le pus de l'abcès. Style et forme hachés s'impliquent à l'évocation, une entièreté naît, incontournable, comme l'issu si probable du vieillard déjà mourant… Puis-je parler d'harmonie dans le ton quand celui-ci se fond, se fonde sur un rythme à la temporalité si contrainte, si chaotique… ? Et pourtant, c'est bien dans la jolie livrée d'un sonnet que ces phrases écorchées se disposent ; c'est aussi en cela que ce poème est impressionnant, il présente une audace formelle qui s'avère d'une force évidente. J'y vois un sonnet qui suggère le corps originel, physique, de l'homme du temps de sa pleine force, offrant son cadre équilibré et accompli, plein de ressources. Mais ici, dans une paradoxale incrustation, il se montre en décrépitude. Apparaît ce sonnet en souffrance d'une empathie achevée envers son sujet. J'ai été plus que séduit par cet ensemble d'une grande richesse d'écriture dotée d'une belle sensibilité. PS : Cristale, quand votre poésie parvient à maintenir la prosodie classique dans une perception subliminale accomplie comme ici, elle touche à une réussite évidente à mon sens. Bonjour Vincente, que dire après un tel commentaire ? Votre regard sur mon sonnet est à lui seul tout un poème. Un merci reconnaissant pour vos agréables et élogieuses appréciations sera bien peu de chose mais il vient du coeur croyez le bien.
Contribution du : 19/09/2021 21:20
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Re : "Les jours éteints" remerciements. |
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Contribution du : 24/09/2021 10:01
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Re : "Les jours éteints" remerciements. |
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@Cat
"C'est sûr, Cristale, c'est ton sang qui remplit l'encrier où tu trempes ta plume, pour arriver à me faire autant vibrer à chacun de tes poèmes ! Sinon, comment expliquer ce coup de foudre qui à chaque fois m'emporte le cœur pantelant... Ton travail d'orfèvre me fait presque regretter de ne rien comprendre aux règles de la prosodie, tant je ressens viscéralement la part manquante de mon émotion. Elle qui pourrait s'adjoindre en bonus de taille à celle qui me fait déjà tant palpiter, si seulement je savais décrypter tous tes trésors à leur juste mesure, et me glisser dans les méandres de ta recherche lorsque tu aboutis au style parfait. Néanmoins, je peux apprécier dans toute sa splendeur l'absence de verbe. Cette abstinence renforce selon moi les détails que tu as sculptés au scalpel, appuyant sur le cru de la vie dans toute sa douloureuse magnificence. « Ma douleur ! Ma colère ! Et ce ciel impavide ! » comme un cri, me va droit au cœur, et tout est dit. Infiniment merci pour ces moments de lectures intenses dont tout le mérite te revient de droit." C'est à moi de te remercier Cat de m'avoir offert ce si beau commentaire
Contribution du : 29/09/2021 22:32
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