En envoyant à Oniris mon poème "Les cafards", j'étais dubitatif. Je me demandais quel accueil serait réservé à ce long, long texte, un texte qui évoque de manière particulièrement crue une tragédie âpre, sombre et terrible, le génocide des Tutsis au Rwanda. Merci à Poldutor et au CE d'avoir permis sa publication.
Pouet l'a bien compris. J'ai écrit ce texte après avoir lu les deux livres "Dans le nu de la vie" , et "une saison de machettes dans lesquels Jean Hatzfeld retranscrit les témoignages de rescapés Tutsis et de bourreaux Hutus qu'il a recueillis sur le terrain. Il. nous les livre bruts, sans essayer ni de comprendre, ni d'expliquer l'impensable, .
J'ai lu ces deux livres, n'en suis pas ressorti indemne (pour reprendre l'expression de Poldutor) et j'ai ressenti le besoin impérieux d'écrire ce long enchainement de quatrains, pour essayer de libérer le trop plein émotionnel accumulé, la nausée qui me submergeait.
Un texte trop long comme le notent Annick, Papipoète, Inconnu 1, Pouet et Dream, certainement roboratif ( ) mais un texte qui s'est imposé à moi en l'état... Un texte que j'allègerai sûrement dans une prochaine version suivant ainsi la suggestion d' Inconnu1.
Un poème? Plutôt un texte versifié pour Papipoète, un récit historique pour Inconnu 1, un texte sous forme prosaïque pour Pouet ... Un poème tout de même pour d'autres commentateurs.
Un texte ayant demandé un labeur impressionnant d'après Papipoète.... En fait, non, pas tant que ça. Je n'ai jamais mis les pieds au Rwanda, n'ai rencontré aucun des protagonistes, n'ai recueilli aucun témoignage... Toute la matière de mon texte m'a été fournie par la lecture des deux ouvrages précédemment cités. Mon travail n'a été qu'un travail d'écriture, de reformulation de ce que j'avais lu.
Wancrys déplore que je ne parle pas de la responsabilité de la France, de ceux qui tiraient les ficelles et qui ont mis le feu aux poudres. Il m'aurait fallu pour cela imposer une trentaine de quatrains supplémentaires aux rares lecteurs capables d'aller jusqu'au bout de ce poème fleuve (Dream). J'ai choisi de rester fidèle au parti pris de Jean Hatzfeld qui ne cherche ni à expliquer, ni à comprendre, qui se contente de recueillir des témoignages . Je n'aurais d'ailleurs eu aucune compétence pour déterminer les responsabilités des uns et des autres. et me suis donc bien gardé d'aborder l'aspect géopolitique de ce drame. Je relève une erreur dans le commentaire de Wancrys: Le Rwanda n'a jamais été une colonie française, mais plutôt une colonie allemande puis belge.
Ce qui m'a frappé, c'est que ce sont des gens ordinaires, certes manipulés, qui ont commis l'impensable, qui ont manié les machettes. C'est ce basculement dans la folie meurtrière que j'ai essayé de décrire. Pouet en parle parfaitement: "cette espèce de cauchemar éveillé, de folie collective, ce mélange de boucherie systématique organisée sur fond de sentiment brumeux, de ne pas vraiment être là, pas présent mais faisant...". J'ai aussi essayé de montrer le tragique de la situation post génocide où victimes et bourreaux sont contraints de cohabiter.
J'ai été sensible à l' émotion ressentie par Annick, Poldutor et Dream à la lecture de ce texte, à l'intérêt que lui ont porté Pouet et Inconnu1. Mais je comprends aussi parfaitement les réticences de Papipoète et de Wancrys et salue leur sincérité.

Merci à tous pour vos commentaires.

bonsoir cher poète ( esse ? )
croyez bien que l'émotion m'a saisi, à vous lire bien sûr !
me souvenir de ces images façon Taliban ou Daesh, où la machette nous montrait ce que put être un massacre, quand n'existaient que la dague et l'épée !
croyez bien que l'émotion m'a étreint !
bien à Vous
papipoète

Post édité par moi-même.

Wan