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1 Utilisateur(s) anonymes
Suite à ma nouvelle "terrassement" |
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Maître Onirien
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Je voudrais de suite dissiper un malentendu qui tient probablement à la manière dont j’ai conclu le texte. Dans mon esprit il ne s’agit pas d’une « épiphanie » ou d’un remords tardif.
En écrivant : « Jusqu'à cet instant j'ai simulé l'indifférence mais la réalité me rattrape. Oui, c'est ma femme, celle dont il me faudra reconnaître l’avoir assassinée… Oui c'est moi le salaud coupable d'un féminicide. » Je ne pensais pas à établir un remords de l’homme mais au contraire le fait que son regret n’était pas d’avoir tué sa femme mais de devoir le reconnaître. Il se conforte en mettant en avant non pas l’horreur du crime mais son orgueil souligné par le « Oui c’est moi ». Ceci-dit pour répondre à cette idée de « bien-pensance » exprimée par Malitorne que je remercie pour la netteté du propos sur ce texte. Bandini a une vision plus nuancée mais il aurait préféré une écriture moins formelle si je comprends bien son com. Et effectivement il y a une coquille il faut bien sur lire « on s’y enfonce » et non « on y enfonce ». Probablement ai-je mal exprimé le sentiment de vanité de l’assassin puisque tous les commentateurs y ont vu du remords et non de l’orgueil. Cherbiacuespe regrette ne pas avoir eu peur. Je suis surpris de cette remarque puisqu’à aucun moment ce récit avait pour intention de faire peur. Je n’ai pas écrit un récit d’épouvante. Tous les récits de style policier doivent-ils être terrifiants ? D’ailleurs le choix de la catégorie aurait aussi bien pu être « réalisme ». Il ne me semble pas que dans beaucoup de récits policiers les auteurs jouent sur la peur mais créent plutôt un contexte. Ceci dit je veux bien reconnaître que le récit puisse paraître banal ainsi que le ressent Corto Socque, Donaldo et Cyrill bien que déçus par la chute ont trouvé quelque qualité à l’écriture. Merci à vous pour le temps donné à la lecture et aux commentaires toujours utile pour que l’auteur jette un autre regard sur son récit. Le texte ici: http://www.oniris.be/nouvelle/robot-terrassement-4985.html
Contribution du : 12/11/2021 11:02
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Re : Suite à ma nouvelle "terrassement" |
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Maître Onirien
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Oui, Robot, c'est bien dommage ce malentendu sur la fin, mais je comprends mieux après tes explications : c'est ce que j'aurais voulu voir et entendre de la part de l'assassin : son orgueil et sa vanité.
Or ce n'était pas très clair, et peut-être ai-je été influencé par les commentaires qui précèdent le mien. Je rajoute un truc pour le fun. L'imperméable qu'on lui a posé sur les épaules : j'ai irrémédiablement pensé à celui de Colombo
Contribution du : 12/11/2021 11:43
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Maître et Talons |
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Re : Suite à ma nouvelle "terrassement" |
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Organiris Animodérateur
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Robot, je viens de déposer un commentaire, sans avoir lu ce fil ouvert, je n'ai pas senti ce "malentendu" potentiel qui tu voulais signaler.
Pour moi, il n'y a pas d'équivoque sur ce point, nul remord ni regret ne laisse de doute dans ton final, mais seulement un glaçant et vertigineux manque d'empathie du mari tueur envers sa femme victime. Je ne sais pas si ce type était psychopathe avant de passer à l'acte, je n'ai rien vu incitant à penser cela dans le récit, mais ce qui est sûr c'est qu'il l'est devenu. Ton final est à mon sens parfait pour ne pas laisser d'ambiguïté sur ce plan.
Contribution du : 12/11/2021 12:39
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Re : Suite à ma nouvelle "terrassement" |
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Maître Onirien
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comme Vincente, je ne lis jamais les commentaires... avant, pour ne pas être influencé !
Contribution du : 12/11/2021 13:57
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Re : Suite à ma nouvelle "terrassement" |
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Maître Onirien
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Je n'aurais pas dû.
En principe moi non plus je ne les lis pas. Là je crois que j'avais un souci tout de même avec cette fin, et du coup je suis allé lire les collègues. Ouille, je le ferai plus
Contribution du : 12/11/2021 14:09
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Maître et Talons |
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Re : Suite à ma nouvelle "terrassement" |
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Visiteur
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Bonjour Robot,
Bandini a une vision plus nuancée mais il aurait préféré une écriture moins formelle si je comprends bien son com. La forme métaphorique de mon com peut prêter à interprétation, j’en conviens. Je vais m’exprimer plus prosaïquement. Vous avez décrit une scène, celle de l’exhumation d’un corps dans le cadre d’une enquête judiciaire. Des éléments d’enquête ont vraisemblablement mené à la localisation précise plutôt que des aveux du suspect. J’ai bien perçu l’absence de remords de celui-ci. Vous balisez suffisamment le texte pour que le lecteur ne s’égare pas dans une autre conviction que celle-là. L’homme regrette que des conditions climatiques plus clémentes n’aient pas rendu ce moment plus « agréable ». Comme vous le soulignez vous-même ci-dessus, il « devra » reconnaître son acte et, jusqu’à la découverte du corps, il a « simulé l’indifférence, mais la réalité (le) rattrape ». C’est ce qui me fait penser qu’il n’y a pas eu d’aveux et que l’unique crainte du suspect était que le corps ne soit réellement découvert, sans que l’occurrence de cette découverte ne provoque non plus chez lui de drame particulier, y compris pour lui-même. Pour lui, cette scène est davantage formelle que psychologique et ce que vous nommez formalisme de l’écriture soutient ceci. Aucun reproche, donc, à adresser à cette écriture se concentrant sur le factuel. Les quelques éléments d’émotion, ou plutôt de sensations, ne sont exprimés par le narrateur qu’à son propre endroit. La litanie des « J’ai froid ! », très visible (peut-être peu trop ?), martèle cet égocentrisme. Beaucoup plus subtil : « Depuis notre première rencontre, nous avons appris à nous connaître et peut-être même à nous estimer. » Par cette phrase, le narrateur imagine et peut-être même espère qu’un intérêt intellectuel, voire affectif, a pu naître chez les enquêteurs à son égard, plutôt qu’un dégoût de l’acte posé. Plusieurs autres de vos commentateurs regrettent la fin et c’est effectivement là, selon moi, que le bât blesse. Selon moi, toujours, cette fin survient alors qu’aucune histoire n’a débuté. J’ai vu un tableau, au mieux une scène. Vous particularisez cette histoire au dernier mot du texte. L’histoire pourrait-elle être contenue dans ce seul mot ? Pire : pourquoi cette histoire plutôt qu’une autre ? S’agirait-il d’un féminicide uniquement parce qu’on aurait collé le mot « féminicide » à la fin du texte ? Selon moi, c’est le problème classique des textes à chute, ou du moins à chute brutale, contenue dans les quelques dernières phrases. Dès lors et aussi bien soit-elle écrite, la quasi-totalité du texte m’apparait comme une construction artificielle pour ménager la chute (avec la conséquence possible : ne pas raconter une histoire). Et la brève chute parait encore plus artificielle que le reste. Je trouve votre écriture intéressante, soignée, réfléchie, et je pense qu’elle mérite mieux qu’une construction bancale cherchant à s'inscrire dans un canon lui-même bancal. Cela dit, les remarques de Malitorne me paraissent intéressantes. Seriez-vous demeuré à l’écart d’une histoire pour avoir eu peur d’en incarner le personnage ?
Contribution du : 12/11/2021 14:38
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Re : Suite à ma nouvelle "terrassement" |
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Organiris Animodérateur
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Bandini, je voudrais proposer une intention d'écriture moins narrative que ce que vous entendez ou attendez d'une "nouvelle" de la catégorie Policier/Noir/Thriller. Robot nous dira s'il s'y reconnait.
Je vois ce texte moins comme la description d'une scène et d'une narration que l'investissement littéraire de l'état mental d'une personne que le lecteur dans l'absolu ne peut pas comprendre. L'alentour, le contexte, etc… font office de substrat situationnel, je ne parlerai pas d'un décor car il est trop prégnant, pesant, chargé et ancré pour n'être que cela, mais ce n'est pas lui le sujet, le sujet, c'est ce personnage décalé et déviant. Si bien que le déroulement de l'évocation dans son agencement est secondaire. Il serait "bancal" s'il avait la volonté, l'ambition d'afficher une intrigue ; or, je le pense d'abord non comme une "mise en scène" mais comme une "mise en état d'esprit" ; il y a ici une démarche de peinture d'un tableau psychologique. Je pense à une similitude avec l'orientation d'un Joyce se plongeant dans l'esprit de Stephen Dedalus. Peut-être d'ailleurs n'est-ce pas une nouvelle ? Plutôt un récit "poétique" noir. Mais cela n'obère pas à mon sens la juste formulation de sa proposition ; peut-être un petit problème entre l'attente du lecteur et la consistance de l'objet ?
Contribution du : 12/11/2021 15:19
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Re : Suite à ma nouvelle "terrassement" |
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Maître Onirien
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Je trouve intéressant cet échange de vision entre Bandini et Vincente car j'y retrouve ma propre interrogation sur l'intention première de ce récit.
Probablement que sa place n'est pas dans la catégorie "policier - noir - thriller." Je pense comme je l'ai dit plus haut qu'il aurait peut-être mieux été catégorisé en "réalisme". Le choix des catégories n'est pas toujours simple. Peut-être devrait-on préciser le choix en exergue quand la catégorie comporte plusieurs entrées. (Un policier n'est pas forcément un récit noir ou un thriller.) Quant à l'intention première elle était de centrer sur le détachement du personnage à partir des lieux (il est "sur ses terres" contrairement aux magistrats), à partir de la météo (avec le leitmotiv "j'ai froid") et à partir du contexte particulier du terrassement. Je profite de cette réintervention pour remercier Vincente et Papipoète pour leurs commentaires et je répare un oubli en remerciant les sélecteurs et correcteurs.
Contribution du : 12/11/2021 15:54
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Vivre au paradis, quel enfer ! |
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Re : Suite à ma nouvelle "terrassement" |
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Expert Onirien
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Bonjour Robot,
Sans parler d'épouvante, puisque, en effet, c'est un autre type de récit, Policier/noir/thriller mérite un petit peu de frissons sinon de répulsion (thriller). Or, pas de frisson pour ma lecture. Désolé si mon approche n'est pas celle des autres commentateurs. Pour moi, votre texte démarre exactement comme il se doit, disons le premier tiers. Ensuite, le soufflet retombe, malheureusement. Je comprends mieux votre conclusion, le problème c'est qu'il n'y a avant, rien qui mène à le comprendre ainsi. Pour moi, le propos du narrateur, l'auteur du meurtre, manque de ce caractère indifférent qui l'aurait fait apparaître pour ce qu'il est : une ordure ! Ceci dit, d'après ce que j'ai vu, cette nouvelle est plutôt bien reçue. C'est peut-être moi qui suis un tantinet difficile. Pourquoi pas...
Contribution du : 12/11/2021 17:02
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Re : Suite à ma nouvelle "terrassement" |
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Expert Onirien
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Bandini a écrit : Citation :
Seriez-vous demeuré à l’écart d’une histoire pour avoir eu peur d’en incarner le personnage ? Oui, c’est exactement ça. Sans doute que l’auteur craignait les foudres des féministes en incarnant une ordure machiste, du coup la force de son texte en pâtit avec un personnage bien trop littéraire. Mais j’aimerais faire une digression sur la diversité des opinions que je trouve assez ahurissante, entre autre celle de Vincente qui me donne l’impression qu’on n'a pas lu le même texte. Beaucoup ici se félicitent de la pluralité des avis, de leurs différences, soi-disant source inépuisable de richesses. Je trouve au contraire qu’elle met en évidence une faiblesse d’Oniris rattachée à l’amateurisme de ses membres. Prenons l’exemple d’un film jugé par des professionnels, une opinion dominante se dégagera à partir d’une grille de lecture bien définie. Le réalisateur saura avec quasi certitude s’il a produit un chef d’œuvre ou une daube. Si ces professionnels étaient remplacés par des gens hors du milieu alors les avis seraient dispersés, leur subjectivité remplaçant une analyse froide et objective basée sur des points précis. C’est ce qui se passe sur Oniris où l’auteur ne doit jamais prendre pour argent comptant les commentaires qu’il reçoit, disons qu’il aura une vague idée de l’accueil du public mais pas celle de yeux exercés. D’où l’intérêt d’envoyer ses manuscrits aux maisons d’édition qui ont la politesse de répondre.
Contribution du : 13/11/2021 09:02
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