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"À mon tourment" : remerciements et explications |
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Maître Onirien
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15/12/2010 11:48 De Pézenas, France
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Un grand merci aux lecteurs, aux commentateurs de ce poème. Je l'ai écrit le 29 octobre 1974 ; j'avais lors dix-huit ans, cinq mois et quatre jours. J'étais nourri de mes idoles, Malherbe, Racine, Lamartine et Hugo. Comme portables et réseaux sociaux n'existaient pas pour fagociter notre temps libre, nous avions créé au lycée Louis-Feuillade à Lunel un club de poésie où, sous la saine influence du Lagarde et Michard, ce trésor de culture dont on frustre nos jeunes générations, et sous l'éclairage bienveillant de madame Vanderspelden, professeur de Lettres, nous nous appliquions aux vers classiques, ou néo. (Je pensais d'ailleurs que la rime "loi-voit" me vaudrait d'être transféré dans cette section. Je me disais :"Si ça passe, ça passe." C'est passé.)
On m'a parfois reproché le côté désuet de la forme ; c'est que je pense que le classique n'est pas seulement une question de prosodie, mais de style et d'esprit. J'y reviendrai sur un forum. J'ai lu aussi la question: "Quel jeune dirait aujourd'hui à son amoureuse : vous gardâtes ?" Qu'on se rassure, même en 1974, je ne parlais pas ainsi à la mienne ; la différence avec les jeunes d'aujourd'hui, c'est qu'on m'avait appris à me servir du passé simple, et cette poésie était pour moi une sorte d'exercice de style. La poésie, ce n'est pas forcément la réalité. J'ai pu lire aussi que les deux vers : "Vous gardâtes pour moi le front dur et l'oeil sombre, / Je ne reçus que nuit des astres tant aimés" n'avaient pas recueilli tous les suffrages ; ils sont pourtant parmi mes préférés : je pense que les sonorités dures du premier vers constituent une sorte d'harmonie imitative de ce mépris dont le locuteur est l'objet. Quant à l'antithèse des astres et de la nuit, je n'en suis pas peu fier. Des camarades d'une autre classe me rapportèrent un jour (pardon pour les allergiques au passé simple) que cette chère madame Vanderspelden (de vénérée mémoire) leur avait dit : "Votre camarade Martinez est classique jusqu'au bout des ongles." Elle savait qu'ils me le rapporteraient, et elle savait et ils savaient que cela me ferait plaisir. Classique je suis né, classique je mourrai. Merci encore à tous.
Contribution du : 19/11/2021 17:53
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