Salut ami-e-s Onirien-ne-s

Quelle joie pour moi d’échanger avec vous par le biais de ce forum. Comme certains l’ont si bien compris, mes deux textes Charge raciale et Monsieur ! sont un et même texte. Il y a quelques années j’étais en finale régionale de slam dans ma ville, et pour la compétition j’ai d’abord composé Charge raciale. Mais quelque chose m’ennuyait dans le fini ; en slam, c’est l’effet sur le public qui compte. Et la plupart du temps ce public n’est pas constitué d’intellectuel ; or mon texte l’était un peu trop. Bien-sûr je pouvais jouer sur la scansion, appuyer sur les rimes, le rythme, jouer avec les assonances, mais je ne sentais pas trop mon coup.
Le lendemain de l’écriture de Charge raciale, je suis sorti pour ma marche matinale. Dans le parc, j’ai rencontré cette femme blanche qui me voyant à distance à rebroussée chemin, hâtant le pas. Le parc était presque vide car il était tôt le matin. Après la colère et la frustration, la tristesse s’est emparée de moi ; puis, le génie créateur de ces instants fragiles s’est emparé de moi, ainsi est né Monsieur ! : j’avais trouvé les mots et le ton qui allaient toucher mon auditoire.

Les deux textes sont complémentaires : là où Charge raciale explique, Monsieur ! exprime. Et je remercie les publicateurs d’Oniris d’avoir eu la sensibilité de comprendre ma démarche et de faire en sorte que ces deux textes paraissent le même jour ! Je sais que Charge raciale est tourné de façon a solliciter les méninges, mais Monsieur !, quant à lui, n’a pas besoin d’explications. Comme je l’ai dit au début de ce paragraphe, l’un explique, l’autre exprime. Et comme quelqu’un l’a si bien vu, ce « Monsieur » est une personne (un travailleur social par exemple) que va consulter la victime pour qu’il l’aide à trouver une solution.
J’ai longtemps hésité à proposer ce texte, de peur que l’expression « semblable blanc » ne poussent certains à y voir du racisme, ou une dénonciation du racisme. Dans ce texte ce n’est pas l’idée de dénoncer le racisme qui domine, mais plutôt les relents d’un racisme qui pourtant diminue grandement du fait de la mondialisation. Le nouveau problème est le stéréotype ; et croyez-moi, il est aussi destructeur que le racisme lui-même en ce sens que celui qui stéréotype l’autre lui fait mal, autant que celui qui se sent ou se croit stéréotypé se fait mal ; puis essaye de porter un masque qui lui va si mal, et qui ne lui cause que plus de problème : une spirale de la violence quoi ! Quel est la solution à ce problème ? Je ne le sais pas encore ! Voilà pourquoi le texte s’achève sur une demande d’aide.

Je remercie les lecteurs en aveugle et le CE d’avoir permis que mes textes soient publiés. Je remercie ceux qui ont commenté post-publication, et ceux qui commenteront dans le futur. Je vais prendre le temps de vous répondre personnellement pour cette fois, car j’ai un peu de temps, et vous m’avez touché :

Je vais commencer par le texte en réflexion :

Ingles, comme vous verrez plus haut, ce texte était destiné à une compétition de slam, et le phrasé est bien dans la ligne directrice du slam : assonances, résonances et « raisonnances », vérités absolues mélangées à des vérités personnelles… bref, rien de trop conventionnel. Les expressions que vous avez relevées sont des images poétiques (peut-être rien à voir avec la réflexion didactique, selon vous, mais rien n’est conventionnel ici, souvenez-vous…). Par exemple, un univers vert est simplement un univers sain. Et l’hypervigilance qui lance au mental ses fléchettes de métal c’est juste pour exprimer cette attaque d’un élément du subconscient (l’hypervigilance) contre un élément du conscient (le mental)
Bon, ça n’a pas fonctionné pour vous, alors une autre fois peut-être.
Merci pour votre commentaire !

Vilmon, Oui, ce texte est une explication imagée de la Charge raciale dont l’expression est apportée dans mon texte Monsieur ! publié le même jour ; merci encore au CE. Le texte n’est pas boudé comme vous le pensiez, et jusqu’à présent 9 commentaires, c’est bon pour un texte en la catégorie « Nouvelles »
Merci encore pour votre commentaire !

Don, J’aime bien quand tu me commentes car j’ai l’impression que tu lis quasi-parfaitement dans ma pensée. Merci de mettre des mots sur ma démarche d’écriture, mots que moi-même je n’aurais pas pu mettre aussi bien ;
Merci pour ton Commentaire, mon ami !

Robot, je comprends bien ta déception, mais je n’y peux rien. Comme Don l’a expliqué, mon texte n’est réflexion que parce qu’il emmène les gens à se questionner. Je n’ai jamais eu la prétention d’écrire une dissertation conventionnelle. Je comprends bien ton point de vue et ta note ; peut-être que le prochain te plairait…
Merci encore pour ton commentaire !

Hersen, Oui, un texte écrit avec beaucoup de spontanéité… c’est important la spontanéité au slam car c’est ainsi qu’on touche facilement l’auditoire. Content que cela ait fonctionné avec toi aussi !
Merci pour ton commentaire !

Cyrill, savez-vous que vous avez mon prénom ? J’aime bien votre commentaire car il rend les lettres de noblesse à mon texte ; il faut un connaisseur pour ressortir les éléments techniques que vous avez ressorti : Merci ! Oui, le texte est perfectible, mais comme vous le dites ensuite l’imperfection peut être belle aussi.
Merci pour votre commentaire !

Arsinor, désolé pour votre premier commentaire disparu ; le deuxième aussi résume bien l’idée de fond du texte : merci d’avoir trouvé ces mots pour expliquer mon propos.
Merci pour votre commentaire !

JohanSchneider, Je n’ai jamais eu la prétention de rivaliser avec les sommités que vous avez énuméré, mais j’ai exprimé, que dis-je, balbutié ma vision sur un sujet d’actualité que je ne pense pas que ces personnes ait vécue. Peut-être était-ce dur à leur temps, mais plus dur est de vivre les relents de la guerre lorsque la guerre est terminée. Aujourd’hui le racisme, combat de ces messieurs, est presqu’en arrière de nous ; mais pire que le racisme, il y a la charge raciale qui en tant de paix et devant même des non racistes nous fait vivre un racisme qui n’existe plus que dans notre univers intérieur. Et ça, ces messieurs n’ont pas été confrontés à cela, j’imagine, alors comme je vous l’ai dit, je balbutie une définition qui n’en n’est pas une universelle.
Merci pour votre commentaire !

Corto, tu as raison, le concept peut se prêter à d’autres situations, voilà pourquoi je termine le texte en disant qu’aucun être n’est indubitablement lié à une quelconque opinion qu’on aurait de sa race, de sa culture, de son ethnie… etc. Vous avez compris le sens profond de mon propos, et ça me réjouit.
Merci pour ton commentaire !

Vincente, ton commentaire est en double, il me semble, et inachevé. Quoiqu’il en soit, j’ai pris note de tes remarques, même si je dois te rappeler que ce qui m’intéressais actuellement c’est la charge raciale. Je sais qu’il existe d’autres problèmes psychologiques que vivent certaines personnes cibles de la société, mais n’aurait-ce pas été être hors-sujet si je parlais d’eux alors que j’ai annoncé un sujet ? D’autre part Don donne une autre dimension de la réflexion/dissertation sur Oniris qui fait que le traitement conventionnel dont s’attendent de voir certaines personnes ne sera pas sûrement ce qu’ils verront.
Merci pour ton commentaire toujours étayé et riche !



Maintenant je vais passer aux remerciements pour les commentaires du texte Monsieur !

Don, Allô ! me revoilà pour te dire que ton commentaire a lui-aussi touché mon cerveau droit, autant que je suis content que tu ais saisi ce qui était en jeu ici ! Je l’écoute moi aussi en boucle cette chanson, sans pour autant être Narcisse : elle me fait du bien.
Merci pour ton commentaire encore ; je me sens comblé !

Robot, Oui, j’ai voulu ce texte vrai, et ton commentaire me montre que j’ai réussi mon pari : Merci !
Merci encore pour ce nouveau commentaire !

Anna, salut ! Ton passage ici me ravit, merci. Écouter avec un casque, oui, il y a quelque chose dans la mélodie du piano qui ajoute une plus-value à mon texte, je l’avoue. Quant à ta question, oui, la peur de l’inconnu est l’un des fondements du racisme ; mais il y a aussi et beaucoup plus le rapport qu’on a avec ce qu’on pense de soi, de ses valeurs, de sa culture… etc Hitler n’a pas décimé les Juifs juste parce qu’il avait peur de l’inconnu. Mais aussi parce qu’il pensait sa race au-dessus des Juifs, comme au-dessus de bien d’autres races…
Merci pour ton commentaire, Ptite !

Papipoète, merci pour ce passage et ce décryptage. J’ai essayé de passer une émotion, et tu l’as perçue comme telle ;
Merci pour ton commentaire mon cousin de la province mère !

Jemabi, Oui, le piano ! Hicham Chahidi est super, vraiment ! Je suis content que la chanson vous fasse cet effet, signe qu’elle est réussie. Je me suis battu longtemps pour essayer de hurler ma peine en douceur, et votre commentaire me fait comprendre que j’y suis presque…
Merci pour votre commentaire !

Arsinor, je n’ai pas cherché par mon texte à critiquer Monsieur, mais le narrateur cherche à exposer des ressentiments à un Monsieur qui pourrait l’aider à résoudre ce qui s’impose à lui comme un problème complexe. Ça n’a pas fonctionné pour toi, alors une autre fois peut-être.
Merci pour ton commentaire !

Cyrill, re-bonjour, Cyrille. Je vais te tutoyer ici, puisque tu le fais aussi, et que ça fait un temps déjà que tu es sur Oniris. Que tu mettes ce morceau dans ton florilège me flatte beaucoup ! Je loue encore tes connaissances musicales qui te permettent de voir et ressortir ce que d’autres ne relèvent pas. Quant au rendu doux et calme, voilà longtemps que j’essaie de crier à voix basse mais avoir autant d’impact que lorsque je crie à voix haute : ce texte est un essai, un essai que les commentaires me montrent réussi.
Merci encore pour ton commentaire !

Provencao, un véritable coup de cœur ; wow ! Merci ! C’est bon de te voir me commenter et aimer ce que je fais ;
Merci pour tes mots et ton commentaire !

Lebarde, le propos « sagement violent » j’aime bien cette formulation ! Oui, la charge raciale est encore plus destructrice que le racisme lui-même. Dans un contexte de racisme on peut rester soi ; mais avec la charge raciale on ne sait même plus qui on est. J’aime bien ta sensibilité à comprendre le message entre mes lignes.
Merci pour ton commentaire !

Angieblue, ça fait un bail que je ne t’ai pas eu sur mes textes (bon, je n’en publie plus trop ces jours-ci non plus…). Je comprends ce que tu exprimes, mais on est dans un contexte où la violence est sournoise, voilée ; pourquoi crier contre des personnes qui ne savent même pas qu’elles te font mal ? Contre des personnes qui n’ont même pas l’intention de te faire mal ? Pourquoi crier lorsque celui qui principalement se fait mal c’est nous-même ? Le narrateur a conscience de la profondeur de ce qui se joue, pas les autres, voilà pourquoi il opte pour cette douceur afin d’espérer être compris et aidé. Voila !
Merci pour ton commentaire !

Vincente, j’ai souri au terme prechi-précha qui ne me blesse pas soit dit en passant ; une légère caresse dans le sens contraire du poil, mais on se connait un peu trop pour que cela me touche. Les imperfections, oui, il y en a, et désolé de ne pas avoir pu en éviter. Reste que tu as ressenti cette émotion que j’ai cherché à véhiculer par la voix du narrateur, les notes du piano… etc
Merci pour ton commentaire ! (deux sur deux textes en une journée cela dénote de la générosité !)

Un merci général encore à tous pour avoir participé à me donner du sourire et de la joie par vos commentaires !

Wan

Merci pour ton retour aimable, mon castor !

Je suis un peu dépitée de lire ton anecdote du parc, mais j'ai envie de penser que c'est parce que tu étais simplement un homme, pas à cause de ta couleur de peau. Enfin, moi je n'aurais pas eu peur, au pire je t'aurais dit d'aller de recoiffer ! (je blague^^)

Encore merci pour tes textes qui nous rappelle à nos conditions d'humain. Je n'ai pas commenté charge raciale parce que je ne m'en sentais pas capable et puis j'ai trouvé que Monsieur ! se suffisait à lui-même.

Bises de la p'tite

Merci pour ce retour éclairant, Wan. Je salue la recherche de nuance que tu y as souhaité y mettre, autant ici que dans tes textes.

Or donc, c'est donc toi qui slames ?! J'avais bien vu un Cyril ( un L ) dans le lien musical, mais pensais que c'était une connaissance à toi, comme c'est souvent le cas pour les chansons que je lis ici.
En tout cas bravo à l'auteur-interprète.

Je suis loin d'être un musicien : je me suis essayé au piano sur le tard mais c'était trop tard, je ne suis pas allé bien loin. Mais je crois avoir un peu l'oreille musicale, et ça compte beaucoup dans l'appréciation de ce que je lis ici.
J'ai trouvé ta réflexion convaincante dans la mesure où elle emploie des techniques de musicalité, de rythme, qui pallient ( parfois ) au manque de rigueur qu'a souligné Vincente.
Comme tu dis si bien à Ingles, vérités absolues et vérités personnelles sont mêlées, c'est ce qui donne sa personnalité au texte où la sensibilité n'est pas en reste.
Que ces deux textes soient publiés au même moment, c'est impeccable, je trouve.

Salut et bonne continuation !

Citation :

Tu n'aurais pas eu peur parce que tu es Anna et que tu es assez forte

Citation :

Oh pas d'excuse, P'tite ! L'affection que j'ai pour toi ne dépend pas des commentaires que tu déposes en dessous de mes textes

Allez, je t'offre des et des

Citation :

Merci !

Citation :

Oui, c'est bien moi qui slame ; mais j'ai arrêté la compète pour raisons personnelles. Ce texte date d'au moins 3 ans...

[qoute]Je suis loin d'être un musicien : je me suis essayé au piano sur le tard mais c'était trop tard, je ne suis pas allé bien loin. Mais je crois avoir un peu l'oreille musicale, et ça compte beaucoup dans l'appréciation de ce que je lis ici.

Oui, j'ai parlé à tort de techniques.
Il s'agit plutôt de choix intuitifs, pour ce qui me concerne en tout cas. Je n'ai jamais "appris" à écrire de la poésie.
Cependant, l'expérience acquise au fil d'années d'écriture, d'années de présentation de mes productions sur Oniris tient lieu, tout de même, d'apprentissage.

Au plaisir !

Excuse-moi pour le doublon qui s'est glissé quand j'ai fait une modification dans mon dernier paragraphe, ça a rend la lecture confuse ; c'est réparé.

D'accord Wan, ou plutôt si tu le dis, puisque je ne suis pas vraiment d'accord avec ce que tu veux confirmer. Car tu écris bien que sur ton texte Charge raciale : "ce qui m’intéressais actuellement c’est la charge raciale.". Oui mais alors, si je pousse à l'extrême, pourquoi tu n'en parles pas, je veux dire de ce qui la rend spécifique ? Je n'ai vu à aucun endroit une réflexion particulière dans ce sens, à part dans le titre, mais ensuite rien ne traite de cette spécificité. Par exemple, change le titre en "Charge handicap", l'ensemble collera. Les convocations généralistes sur ce thème sont nécessaires mais elles ne devraient pas se contenter de se résumer à parler d'ostracisme, de regard préjugeant, etc… avec ses conséquences sur le psychisme, etc…

A cet égard, par exemple, ton anecdote du parc de ton post #1, aurait été justement la bienvenue dans ton texte, juste glissée là apportant une spécificité évidente, incarnée, utile, touchante.

Vincente, tu t’attendais à un argumentaire conventionnel, mais la réflexion est bien plus large. Pour moi, juste écrire un texte qui pousse les autres à s’interroger, on rentre dans le domaine de la réflexion. Je sais que tu avais des attentes, elles ne sont pas comblées; les miennes le sont, alors je suis satisfait. La prochaine fois, peut-être que je pourrais satisfaire les tiennes, ou non, ça fait partie du jeu…

Oui bien sûr, pas de problème,Wan. Je voulais juste m'assurer que nous nous étions bien compris, enfin que nos approches ne se leurraient pas sur leurs différences.