Je tiens par ce post à remercier les lecteurs, convaincus ou non, de ma nouvelle. Celle-ci n'avait aucune autre prétention qu'intégrer dans une histoire improbable un certain nombre d'éléments faisant partie de mon quotidien. Celui-ci est fort heureusement exempt de loup-garou, mais j'ai, parfois à mon grand dam, des voisins.
Comme l'a noté je ne sais plus qui (j'ai intelligemment retiré ma nouvelle du catalogue en oubliant d'en conserver les commentaires), ma principale motivation en l'écrivant avait été de décrire un loup-garou cul-de-jatte, et de faire quelques digressions, ce pour deux raisons : la première était que je me suis toujours demandé ce que deviendrait la victime raccourcie d'un loup-garou (j'avoue avoir des préoccupations parfois terre à terre), la deuxième est que, comme widjet-avec-un-J, j'ai un petit faible pour les digressions, ces vagabondages mentaux toujours articulés avec un sujet précis (si je pouvais je mettrais des doubles parenthèses partout (mais Jaenada l'a fait avant moi (donc ça ferait plagiat))).

Ceci étant dit, cette nouvelle sera la dernière que je publierai sur Oniris, puisque je quitte le site.

Je suis revenue sur Oniris cet automne, après quelques années très occupées, et avec la ferme intention d'écrire, de commenter (ce que je me suis remise à faire en EL), et de m'amuser un peu en bonne compagnie. J'ai trouvé, en arrivant, une ambiance plutôt plombée. S'en sont suivies les purges qui n'ont échappé à personne. Tentant de comprendre les fondements de ces bouleversements, je me suis vu répondre qu'il n'y avait rien à comprendre, mais à ressentir.
Mes sens vont très bien et sont parfaitement capables de saisir le monde et ses variations plus ou moins subtiles, mais j'aime à solliciter mes fonctions supérieures quand il s'agit de comprendre quelque chose. Le recours à l'émotionnel n'a jamais permis l'analyse. Quant à la formule "il n'y a pas à comprendre", j'avoue qu'elle a titillé très fort mon point Godwin.
Il se trouve que les trois années qui viennent de s'écouler, sur fond de crise sanitaire, ont été particulièrement propices aux appels à des réactions émotionnelles plutôt que raisonnées (et raisonnables), qui sont devenus un outil politique (et allons-y, puisque ce post sera largement modéré, je me permets des gros mots : de manipulation des masses (et une parenthèse de plus : voire de totalitarisme)). Il se trouve également que se diffuse en rampant la culture de l'effacement, cette aubaine. L'opposition au discours dominant, toute argumentée, sourcée, réfléchie qu'elle soit, est devenue "cogitationis non grata" - les latinistes corrigeront la déclinaison.
Je n'ai absolument pas l'intention de vivre virtuellement sur Oniris ce que je vis au quotidien dans mon pays, et à quoi je me suis opposée.

Je remercie donc Nico de supprimer mes poésies écrites pour les concours, et de créditer Straniero, ascolta ! au compte de caillouq, qui en est le co-auteur.

Bonne continuation à tous.

Misumena

Bonjour misumena,

Pour les commentaires ils seront compris dans le(s) mail(s) de retour des textes que vous recevrez (avant c'était le jour même de la suppression, maintenant il faut bien quelques jours... l'ayant fait moi-mëme il y a plusieurs semaines, et faisant également effacer mon ancien compte dans la foulée, j'ai été étonné d'avoir dû attendre une douzaine de jours avant de recevoir ces mails. Allez comprendre !).

Bon, sinon, je vous souhaite un éventuel meilleur ailleurs, ou autrement, une bonne route

Prenez soin de vous

Au revoir misumena, on peut à la fois comprendre votre décision et la regretter, la voir comme une perte pour notre site. Le monde est ce qu'il est et les organisations humaines en sont le reflet. Il en va d'Oniris comme du reste. La perfection n'existe pas. je vous souhaite bonne chance dans la suite de votre parcours.

Hananke, Misumena... Après quelques autres auparavant, qui sera le prochain ou la prochaine ? Ira-t-on jusqu'à une avalanche de départ ? Y aurait-il quelque chose de pourri dans notre beau royaume ?

@misumena, vos décisions vous appartiennent mais les réponses qui vous ont été données, pas le moins du monde. Il est donc bien peu opportun de vous les approprier en les dévoyant. Sortir une phrase de son contexte laisse apercevoir une facilité qui montre une partialité, mais surtout une faiblesse dans votre interprétation.

S'il vous a été précisé sous la formule très directe, "il n'y a rien à comprendre", qu'il n'y avait pas lieu à "explications" en public des problématiques individuelles en instances vis-à-vis d'Oniris, c'est qu'elle s'adossait à une mention explicite de notre charte, §.4 : "Toute contestation en forum public d'une décision de sanction peut entraîner une suspension temporaire ou permanente des accès au site.". Donc ressentir s'adressait à l'implicite, celui de ne pas attendre d'éléments de "compréhension" de la part des responsables du site quant à leurs décisions.
Nous pouvons regretter par contre que ce rapport entre les faits qui nous ont occupés, le cadre qu'offre notre charte et nos décisions qui ont suivi, n'ait pas été ressenti par vous à leur juste mesure. Nous ne sommes pas dans le domaine de l'émotion, là, mais bien dans celui de la perception et de ses rapports avec l'événement et le lieu ; et rappelons-le encore, nous n'avons pas vocation à expliciter nos prises de décision collégiale qui suivent un processus complexe.

Vous dites " je me permets des gros mots : de manipulation des masses (et une parenthèse de plus : voire de totalitarisme)). Il se trouve également que se diffuse en rampant la culture de l'effacement, cette aubaine. ". Quel rapprochement ! Sur Oniris, nous participerions à la "manipulation des masses", voire au "totalitarisme"… Que de "gros mots" en effet. Par contre, en plus d'être formidablement disproportionnés, ils se révèlent surtout à côté du problème. Nous n'avons pas eu à juger des "oppositions" mais des "manquements" par rapport à ce que spécifie notre charte.

Rappelons que la charte définit les règles du lieu, elles sont acceptées par tout membre s'inscrivant. Nos décisions ne visent qu'à lui conserver sa prévalence spécifique.

Misumena, dommage de partir en laissant rôder un mot si totalitaire que "totalitarisme".
Nous sommes assez heureux d'être d'un côté de la planète où nous n'avons pas de mal à décider de notre vie, de nos projet, ne serait-ce que celui bien infime de pouvoir librement quitter un site.
les mots ont un pouvoir qu'il ne faut pas amoindrir en les utilisant à tout bout de champ sans relativiser.

Je regrette de te voir partir sur ces amalgames trop forts pour que je n'y réagisse pas.
Merci d'avoir passé du temps sur oniris et de l'avoir enrichi de ta présence et de tes textes.
Je te souhaite une bonne route littéraire, où qu'elle se passe.


hersen

Slt misumena et bonne route alors.
Je crois pour ma part pouvoir "comprendre" le "ressenti" exprimé, même si les mots, parfois.
Lutte ou pas lutte on doit toujours "s'accommoder" avec le réel. Mais se débattre, il le faut bien, c'est vrai. Et puis bien sûr une vague histoire de "conscience" ou de "dignité", de choix. Quant au virtuel... enfin quelle différence, après tout, surtout à venir ou déjà présent d'ailleurs... Enfin bref tout est sujet à interprétation et la justice et/ou la "compréhension" malheureusement souvent très conceptuelles, je parle ici dans l'existence. Un tombereau de vacuité.
En tout cas bonne continuation, bien sincèrement.

Les grands principes, variables selon chacun, ne doivent pas faire perdre de vue que nous sommes d’abord là pour l’amour de l’écriture. Oniris nous offre un cadre où les écrivains amateurs peuvent se rencontrer et échanger. L’important n’est pas le cadre avec ses décideurs mais ce qu’il renferme, c’est à dire nous. Il est possible de faire abstraction de ce qui nous déplaît, rien n’est jamais parfait pour reprendre Miguel, et se concentrer sur l’essentiel. Il me semble que ceux qui s’en vont se focalisent trop sur le cadre et finissent par oublier le contenu. Ce qu’ils pensent gagner en liberté, ils le perdront dans la réalisation de leur passion. Qui va les lire ? Qui va juger de la qualité de leurs écrits ? Peut-être seront-ils fiers de leurs décisions mais ils se retrouveront seuls, désespérément seuls. Une des raisons pour lesquelles beaucoup reviennent cachés.
Réfléchis donc bien Misumena, dis-toi si ça vaut vraiment le coup de quitter une communauté de gens sérieux et dévoués.

Juste un petit grain de sel, pour corroborer certaines paroles, et surtout se rappeler qu'ici nous sommes non point " en mission " politique, mais en " loisir " celui d'écrire et en mots dire, non point maudire...
Cela pique un peu sur le coup, ( encore un accroc à ma joie ce jour ) mais c'est le jeu, et comme " aux petits chevaux " faire la grimace avec un petit-enfant, on recommence à zéro tout près de gagner !
Et allez, on ne s'en va pas de la séance, on remet le compteur à zéro, et c'est reparti...
papipoète

Merci à tous pour vos propos..
Pour vous répondre, hersen, en ce qui concerne cette partie du monde où nous pouvons décider de nos vies, il se trouve que j'ai vécu un an dans la Chine de Deng Xiaoping, entre 1991 et 1992, et que j'observe depuis longtemps le glissement de notre pays vers ce que j'ai détesté à cette époque de ma vie.
D'autre part, je suis soignante. Et contrainte, depuis deux ans, à vivre et faire ce que je n'aurais jamais pensé devoir vivre et faire.
Donc peu importe, Malitorne, ce que peut m'offrir Oniris. J'ai beaucoup aimé y lire, y commenter, y être lue, y rencontrer des personnes avec qui j'ai tissé des liens qui, je l'espère, resteront solides (et accessoirement, mais pas tant que ça, j'aime beaucoup l'ergonomie du site). Mais je ne renoncerai pas à la facilité qui m'est offerte de déserter, d'autant plus que cela ne m'est pas permis dans le "monde réel". C'est bien, parfois, la facilité. Ça soulage.