Pour répondre à la pointe un peu cruelle d'un commentaire du 13 mars, il s'agissait bien plutôt d'une critique de la réification dont le "sujet poétique" estimait (peut-être à tort) avoir fait l'objet.

Cependant merci pour les remarques sur le classement des genres poétiques et la rigueur dont je n'avais pas tout à fait idée en la matière.
Ce sonnet empreint de maladresse, sonnet sonnant faux si l'on souhaite, se laissera débaptiser sans remords. C'était pour l'exercice.

Bonjour Solinga.

Vous faites bien de préciser les choses, même s'il n'y avait aucune ambiguité dans votre poème. N'en déplaise à Miguel dont j'aprécie la plume en général, nous avions tous pigé que votre narratrice était parfaitement consciente de la réification dont elle était l'objet et du caractère toxique de la relation qu'elle entretenait. D'ailleurs ne dit-elle pas à la fin, qu'elle ne versera pas une larme ? Il n'y a nulle apologie dans ce texte.

Et quand bien même que cela ne changerait rien. Va t'on juger les oeuvres à l'aune du politiquement correct ?
Baudelaire a du souci à se faire ! Voir par exemple : "Le vin de l'assassin". Extraits.

Ma femme est morte, je suis libre !
Je puis donc boire tout mon soûl,
Lorsque je rentrais sans un sou,
Ses cris me déchiraient la fibre.

Et un peu plus loin, encore :

Je l'ai jetée au fond d'un puits,
Et j'ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle.
-Je l'oublierai si je le puis !

Génial ! Y a pas à dire. Ca en jette. J'adore ! N'en déplaise à Rousseau et consorts, je connais ce poème par coeur. A bas la police de la pensée et des moeurs.

Ornicar

Bon, je vois bien, solinga, que j'ai peut-être été un peu trop atrabilaire. Si je vous ai blessée je vous prie de me le pardonner. Si vous vouliez faire une critique de la réification de la femme, alors nous nous rejoignons; mais votre poème ne le laissait suffisamment entendre.
Quant à Ornicar, je rejoins son opinion, foin de la pensée obligatoire. Simplement ce propos m'étonnait de la part d'une femme, car ce n'est pas le discours dont nous sommes en permanence assommés. Pour faire suite à Baudelaire, je rappellerai cette chanson de Brassens, dernière strophe :
" Si seul'ment l'était moribonde,
Je dirais : tout n'est pas perdu :
Elle est vache, c'est entendu,
Mais elle va quitter le monde.
Malheureus'ment jamais ell' touss',
Elle nous enterrera tous"

Et, comme dit l'autre, ce qu'on appelle aujourd'hui une femme sous emprise, on l'appelait autrefois une femme amoureuse.

Citation :

Ah... et c'est qui l'autre?
On appelle comment une femme amoureuse aujourd'hui alors?
Quand même un peu flippant comme réflexion, mais bon ça doit être moi, désolé.