Le poème est ici :

http://www.oniris.be/modules/poesies/article.php?storyid=1917

J'ai ouvert plusieurs fois cette page depuis quelques jours sans rien valider et je me suis fait flasher en ville à 65 km/h ce week end car j'avais du mal à me suivre parfois pour parler du sens de "Du nez sur le sable"

C'est un poème symbolique, il est comme la moitié d'un bout de poterie, je ne connais pas Mr Alleau, mais voilà ce qu'en dit Wikipédia :

"Le symbole est au sens propre et originel en Grèce Antique un tesson de poterie cassé en deux morceaux partagés entre deux contractants. Pour liquider le contrat, il fallait faire la preuve de sa qualité de contractant (ou d'ayant droit) en rapprochant les deux morceaux qui devaient s'emboîter parfaitement. Au figuré, le symbole devient l'ensemble qui lie deux représentations de la même signification. Par dérivation, le symbole se réduit à l'élément imagé ou audible qui est relié à un sens caché qu'il signifie. En sémiologie, le symbole est une représentation porteuse de sens. C'est un système signifiant relevant de la connotation, de l'analogie. Des opérations de distinction et de relation/unification produisent du sens pour un individu ou un groupe social. Le symbole apparaît ainsi comme la réalité visible (accessibles aux cinq sens) qui invite à découvrir des réalités invisibles ; il ne fait qu'un avec les symbolisés. Cette unité ne se fait pas par un mode fusionnel mais par ajustement (sumbolh). L'ensemble des deux éléments (visible et invisible) forme un tout et l'un ne se comprend pas sans l'autre. Selon Creuzer, le symbole serait « situé entre la forme et l’être, entre l'expression et l'idée » (R. Alleau, De la nature des symboles, Paris, Pont-Royal, 1964, page 20"

J'ai voulu parler de réalité invisible dans ce poême, sans espoir de révéler quoi que ce soit hors du langage que j'emploie. La citation dit : "Cette unité ne se fait pas par un mode fusionnel mais par ajustement". Je n'ai pas vraiment de symbole à la main, je n'ai que la perception d'une réalités invisible, et c'est à partir de là que je fabrique, ou extirpe mon bout de poterie, qui peut être ébréché, maculé de contingence, enfin je compte sur les alexandrins, les rimes pour le présenter au mieux.

Le sens ne peut naître que de la rencontre (l'ajustement, pas la fusion) entre le poème et son lecteur.

"Du nez sur le sable" rejoint sur ce point "Sosies somnambules", "Orpheline" et sans doute depuis "Trois contes réécrits" et "Stagnantes"

Sinon la clef devait être dans "Coupelle", c'est un poême sur un rêve ancien, qui m'avait éclairé sur ce qu'est un symbole.

Voilà, merci aux lecteurs, j'espère que les commentateurs y trouveront leurs comptes.