Je remercie vivement Oniris et ses organisateurs ainsi que tous les commentateurs et trices qui m’ont laissé leurs impressions, et un grand merci à tous ceux et toutes celles qui ont voté pour "Le temps s'arrête". Vous m’en voyez extrêmement touchée. J’en profite pour féliciter à nouveau Cox et Myndie ainsi que tous les participants qui ont présenté des textes de grandes qualités. Plusieurs auraient également mérité la 1ère place.
L’image de la barrière offerte par Absolue a été le déclencheur pour des mots qui se bousculaient dans ma tête depuis l’histoire tragique de ce tout petit garçon adorable, (je tais son nom par respect) au si joli sourire, qui portait une fleur de pissenlit sur l’oreille et dont on ne connaît pas encore les causes de sa disparition, là-haut, à flanc de colline, au milieu de la forêt.
Quand à la forme, il me fallait un support solide pour relater des faits fragiles avec toute la sensibilité de mon ressenti de maman empreint de tristesse et de révolte. Le rondeau redoublé s’est donc imposé. Plusieurs commentateurs, que je remercie, en ont évoqué les règles, je ne vous ennuierai donc pas plus avec ça.


BlaseSaintLuc (aboutie – aime bien)

« Très beau poème, musical. Pourquoi cette répétition à la fin qui, pour moi, casse le texte ? Tout le reste est bien écrit. » 

La forme fixe classique du rondeau redoublé exige la répétition des premiers mots qui débutent le poème, cela se nomme «rentrement». Le but n’est pas de casser le texte mais au contraire d’en résumer l’ensemble. Heureusement, vous trouvez le reste bien écrit et je vous en remercie vivement.

Polza (très aboutie – aime beaucoup)

 »Un mot de plus et tout était gâché, mais le poète ou la poétesse a bien trop d’expérience pour être tombé dans le piège. « Le temps s’arrête » vient clore admirablement le poème.  »

Voici un commentaire qui me dit que vous connaissez cette forme et donc le système du vers de clôture indispensable que vous avez apprécié. Merci beaucoup pour votre lecture attentive.

Ioledane (très aboutie – aime bien)

 « la scène prend fugitivement vie à la fin, avec la survenue de l'enfant qui gambade puis disparaît... L'idée d'interrompre le poème sur un vers de quatre pieds est intéressante, tout à fait cohérente avec le titre et le thème ; j'aurais préféré toutefois que ce dernier vers suive une rime précédente. »

C’est une bonne idée mais la forme fixe demande cette clausule choc sans qu’elle soit reliée à une rime la précédant. Votre avis est intéressant, je pourrais passer outre la règle pour moderniser un peu le schmilblick et essayer la rime en écho lors d’un prochain rondeau. Merci beaucoup.

Lebarde (très aboutie – aime beaucoup)

« forme fixe originale parfaitement maîtrisée qui sait alléger la contrainte des deux rimes imposées du » rondeau redoublé »...« L’atmosphère bucolique est remarquablement rendue avec des mots simples, des scènes délicates presque figées dans le souvenir et le temps »

En tant qu’auteur de poésie classique, vous connaissez parfaitement la forme du rondeau redoublé et si la trame doit être respectée, c’est le traitement du sujet qui importe et doit l’emporter sur la forme, ce que me dit votre commentaire et je vous en remercie vivement.

Vincent (très aboutie – aime beaucoup)

 « L’atmosphère bucolique est remarquablement rendue avec des mots simples, des scènes délicates presque figées dans le souvenir et le temps ». »

Vous résumez parfaitement bien l’atmosphère que j’ai tentée de reproduire avec des mots de tous les jours sur cette scène hors du temps et dramatique. Merci d’avoir apprécié votre lecture.

Cox (très aboutie – aime bien)

Tout coule sans accroc dans un style cohérent qui ne paraît pas dénaturé par d'excessives contorsions grandiloquentes pour rentrer dans le carcan de la forme. C'est assez rare en classique pour être souligné et ça trahit une plume expérimentée.  »... » Il y a peut-être de ça dans cette "dernière nuit" qui évoque peut-être une mort? Mais c'est trop fugitif, abscons et dissonant »

Lorsqu’il s’agit d’évoquer la fin tragique d’un enfant, la pudeur et la discrétion sont de rigueur dans ce que m’impose mon petit cerveau de mère souffrant également de la mort de l’enfant d’une autre mère.
Voilà pourquoi le « légèrement convenu » ne colle pas au paysage en toile de fond dont le principal acteur est l’enfant qui apparaît fugitivement et… disparaît de façon absconse. Sans doute que tout cela est dissonant dans la compréhension de la réalité, en cela vos mots sont justes. Merci de m’avoir donné votre avis positif sur la forme ainsi que sur la façon dont j’ai traité mon sujet.

Papipoète (très aboutie – aime bien)

 »en " classique ", il est d'usage de nommer la façon du poème ( sonnet, maillet, gérardine, zégel, pantoum ) aussi me demandé-je… - comment s'appelle cet exercice ? »

Je nomme rarement la forme du poème (évoquée plus haut) que je présente car ce qui compte pour moi est que chaque lecteur, pro ou pas pro du classique, s’immergent dans l’histoire que j’ai écrite. Ensuite ceux qui reconnaissent la forme fixe peuvent me faire part de leurs observations s’ils le souhaitent mais si la forme met l’ensemble en valeur, le fond est le plus important. Merci pour votre commentaire élogieux et vos hautes notations.

Robot (aboutie – aime bien)

[i] »Descriptif sans être démonstratif, bien écrit, poétique et beau. Un classique réussi.
La répétition du titre au dernier vers ne me paraît pas justifiée. Le thème exprimé dans le poème est suffisamment clair. « 

Le rondeau redoublé, pour être valable en classique, se doit d’en respecter les règles dont celles du dernier vers qui reprend obligatoirement les premiers mots du premier vers et, ici, ce sont ces mots qui résument l’ensemble du poème, donc très importants pour la forme et pour le fond.
Plusieurs m’ont fait cette remarque tout à fait légitime si l’on ne connaît pas les règles des formes fixes classiques dont celle-ci que j’explique plus haut. Merci beaucoup d’avoir apprécié votre lecture.

Marité (très aboutie – aime beaucoup)

 »Chaque vers s'apparente à un coup de pinceau de maître pour réaliser ce tableau champêtre si paisible et en achevant ma lecture je pense " et le temps s'écoule ..." en remplacement du dernier vers. »
Et c’est une douce pensée Marité, mais le temps cesse de s’écouler dans le ciel de cet enfant, je ne pouvais pas le dire autrement qu’avec ces mots : « le temps s’arrête ». Merci pour ce joli commentaire et vos hautes appréciations.

Provencao (très aboutie – aime beaucoup)

 »J'aime beaucoup ce " temps s'arrête à l'ombre forestière" en mots et défis silencieux au reflet bercé.
Votre sensibilité poétique est un ravissement pour l’auteure que je suis. Merci beaucoup d’avoir apprécié mon poème.

Cornélius (aboutie – aime bien)

 »Cette poésie bucolique me fait penser au dormeur du val d'Arthur Rimbaud et elle devrait être classée hors concours...Pour ma part j'aimerai beaucoup voir l'auteur quitter sa zone de confort classique pour nous offrir une oeuvre originale dans une autre catégorie »

En voilà un bien joli compliment ! Mais concernant ma zone de confort vous êtes loin d’imaginer le travail colossal de base que toutes les formes classiques, fixes ou non, demandent. (je suis sans doute un peu maso…) ^^ Et donc, n’ayant pas encore terminé mon apprentissage, vous n’avez pas fini de vous voir obligé de lire et corriger mes exercices dans mon atelier d’écriture ^^ qu’est Oniris grâce auquel et à de auteurs oniriens plus doués que moi, j’ai pu faire quelques menus progrès. Merci de votre lecture et de vos hautes appréciations.

Geigei (très aboutie – aime beaucoup)

 »C'est une peinture du Haut Vernet. Peut-être. Un hameau, une sente, un enfant au visage d'ange avec une fleur (jaune) à l'oreille, que ses parents ne reverront plus.
"Puis disparaît, dans la nuit, la dernière." « Comment ne pas penser au petit Émile. Un bel hommage. »

On peut dire que vous savez lire entre les lignes ! Bravo ! Et merci d’avoir évoqué la règle du rondeau redoublé, ici sur cinq strophes. À quand le plaisir d’en lire un de votre plume ? Celle-ci me semble assez calée en classique pour s’attaquer à l’exercice. Merci pour vos hautes appréciations.

Fanny (très aboutie – aime beaucoup)

 » tableau bucolique absolument charmant dont le dernier vers clôt ce très joli rondeau avec brutalité, une cassure subite dans cette écriture harmonieuse, à l'image des épreuves de la vie...la quatrième strophe augure du final avec beaucoup de finesse. « 

Un commentaire qui me dit que ce tableau a été parfaitement décrypté et que la forme a su laisser la place au clair-obscur de ses couleurs. Merci pour ce gracieux commentaire et ces hautes notations.

Donaldo75 (très aboutie – aime bien) )

 »Le traitement qu'il confère au thème du concours se décline bien dans ses vers classiques à la forme impeccable...Autant le champ lexical, la richesse de la rime et l'imagerie déployée vont dans ce sens et ce tableau s'étend tranquillement sur la page.  »

Je suis heureuse que vous ayez apprécié ce poème ainsi que sa forme. Merci beaucoup pour votre lecture attentive et vos hautes notations.

GiL (très aboutie – aime beaucoup)

 »Un poème fluide, au vocabulaire simple et naturel, aux décasyllabes (4/6) harmonieux ; les trois premiers quatrains tracent un enchantement bucolique, le quatrième, plus équivoque, annonce le dernier quatrain, dramatique. Pas facile de réussir un rondeau redoublé sans que les répétitions de vers ni les rimes n’apparaissent forcées. Il s’agit ici de la variante à cinq quatrains (il en existe une autre à six). Pas facile non plus de réussir le rentrement (reprise en fin de poème du début du premier vers) : ici il s’abat après le dernier vers comme un couperet.  »

Tout est dit et bien dit, et apprécié de ma part, dans votre commentaire, que pourrais-je ajouter de plus ? Un grand merci à vous pour votre lecture attentive et vos hautes notations.

Eki (très aboutie – aime beaucoup)

 »Ta sensible et délicate plume plonge dans les profondeurs de l'obscur.
Bel et émouvant hommage !  »

Toi aussi tu sais lire entre les lignes. Je n’ai donc rien à dire de plus sauf un grand merci de ta présence sur ce poème et merci de ton commentaire souligné de hautes notations.

Absolue (très aboutie – aime beaucoup) )

 » J'aime beaucoup la forme avec les répétitions; la technique ne doit pas être aisée!
Le derniers vers "Le temps s'arrête" me fait penser au tic tac d'une aiguille qui se fige.  »

Très jolie cette image du tic tac d’une aiguille qui se fige, car c’est exactement de cela dont il s’agit.
Effectivement, la technique n’est pas aisée mais vos appréciations me confortent dans le choix de celle-ci pour ce poème précisément. Mille mercis pour votre fabuleuse image, qui a été la source première de mon inspiration, et sans laquelle je n’aurais peut-être jamais su mettre des mots sur cette tragédie dont la pensée me bouleverse encore. Encore merci Absolue.






Le long de la Meuse - Porte ouverte sur l'inconnu - image de Absolue

Oh ! Je vous dois des excuses; je reconnais être passé un peu à côté de la profondeur du texte, et je crois que j'aurais réhaussé ma note si j'avais mieux compris le contexte!
Comme je le disais dans mon commentaire, j'avais pressenti qu'on évoquait peut-être la mort du petit garçon, mais je n'en étais pas tout à fait sûr, tant cette note finale était fugace.

Je comprends tout à fait, après ce retour, votre besoin de pudeur qui apporte au texte beaucoup d'élégance -maintenant que je le relis avec les explications en tête. C'est une faiblesse de lecture de ma part qui a fait que je n'ai pas réussi à saisir toutes les clés pour comprendre la nature du sujet. Peut-être que cette disparition est connaissance commune? Je ne suis pas les actualités françaises et cette clé de lecture m'aura fait défaut si c'est le cas.

En tout cas, bravo pour cette victoire au concours, et bravo pour ce texte que j'avais déjà bien aimé et qui me plait plus encore maintenant.

Tout va bien Cox. Je comprends que, sans avoir eu connaissance de cet évènement tragique, vous n'ayez pas pu cerner plus précisément le contexte de mon écrit.
Merci à vous également pour cet aimable retour.
Au plaisir de vous lire.

Comme disait Edgard "peut-être écrit-on toujours le même poème"...

Toujours avec finesse et talent, toujours un plaisir redoublé pour nous de te lire et de te retrouver, cela valait le coup de revenir faire un petit tour par ici.
Merci pour ces retours toujours chaleureux, bonne journée Cristale, à plus. 😚 🪻💥🍀

Bonjour Cristale
Merci pour ce retour tendrement « explicatif ».
Pour ma connaissance sur la forme…vous m’aviez mis sur la piste et je me suis documenté… pour faire plus savant!
Quant à la « fleur sur l’oreille »du garçon j’avais zappé … et l’actualité tragique récente ne m’était pas venu à l’esprit.
Merci de m’avoir ouvert les yeux et le cœur avec votre talent de poétesse inimitable, sur cette affaire dramatique.

Merci pour le retour Cristale et surtout merci encore de nous avoir proposé ce superbe et triste poème tout en délicatesse et en profondeur, tout en intelligence et en pudeur.

J'avais voté pour vous pour la première place, je le dis haut et fort et votre succès est amplement mérité. Comme le chantait si bien James Brown : "Say it loud, I'm Cristale and proud !" (enfin, je crois qu'il chantait à peu près ça )

Citation :

Et avec seulement les 26 lettres de l'alphabet le même poème peut se décliner sur des milliers de combinaisons et rendre chacun différent...
Non mais fanny, tu m'entraînes dans des circonvolutions cérébrales de bon matin... Viens plutôt prendre un café et une chocolatine avec moi

Citation :



Ne soyez pas si modeste, vous en connaissez un rayon quant aux formes poétiques.

C'est vrai qu'il fallait connaître le drame pour interpréter les images mais j'ai préféré laisser le flou de ce qu'on ne sait pas encore des causes de la fin tragique de ce pauvre enfant. Libre au lecteur de s'approprier le texte en connaissance de cause ou non.

Merci pour ce retour et vos aimables compliments, au plaisir de vous lire.

Citation :

Ah ! le 1er vote avoué !

Et à moi d'avouer que je ne suis pas fière du tout et qu'heureusement tout se passe derrière un écran car en réel je chercherais à me cacher dans un trou de souris s'il me fallait remercier publiquement... je ne suis pas prête de monter les marches à Cannes.

Merci pour ce retour pétri de bonne humeur et d'humour.

Citation :


Cézanne n'a-t-il pas lui-même peint la montagne Sainte-Victoire plus de 80 fois et surement encore plus s'il avait pu ? Le sujet est le même chaque fois, le tableau est différent chaque fois...