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A propos de "Seul" : précisions et remerciements
Chevalier d'Oniris
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30/01 12:17:25
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Bonjour à toutes et tous,

Je remercie le comité éditorial et tous les membres qui ont permis la publication de ce texte.
Je remercie également les commentateurs d’avoir partagé des avis sympathiques et quelquefois formulé courtoisement leurs réserves.
Je goûte peu l’exercice consistant à préciser, compléter, expliciter certains vers, mais je ferai ici une exception.


Donc, retour sur quelques points pour rebondir sur certaines interrogations :

*J’ai pris la décision, depuis le mois d’avril, de proposer systématiquement tous mes textes dans la catégorie « néo-classique », même si certains pourraient figurer dans une autre : cette classification m’importe peu personnellement, mais je ne m’opposerai jamais à la volonté du comité de les replacer dans telle ou telle autre catégorie. Aucune espèce d’importance pour moi.
En l’occurrence, ici, la rime « pleut/bleu » étant inimaginable au temps de Boileau, mais possible et probable au XIX è s, qui est ma référence, ce texte est resté dans la catégorie.


*Les deux trimètres qui ont été pointés et remis en cause, à savoir :

L’heure grelotte ; un chat s’enfuit ; la neige pleut.

Le ciel rapièce par endroits son linceul bleu,

…ne sont point des alexandrins classiques, mais des dodécasyllabes au rythme ternaire qui ne choquaient déjà plus personne à l’époque de Verlaine.
Je crois bon en particulier de m’attarder un peu sur le second, qu’il faut découper ainsi :

Le ciel rapiè/ce par endroits / son linceul bleu,

Rythme en 4+4+4, avec césure affaiblie.


*la rime hélas/matelas : je remercie – cela est écrit sans aucune ironie – certains lecteurs d’avoir fait quelques recherches à ce sujet. A la vérité, lorsque je me suis permis cette licence tout à fait courante, mais dont il ne faut évidemment pas abuser, j’ai simplement arguer de la rime dite « normande », (du type « aimer/mer) sans me triturer davantage les méninges.
On l’aura compris : les lecteurs sont moins paresseux que moi.


* « Les voitures ont l’air… » : eh bien ! cela fait partie des malheureux petits accidents de prononciation, difficilement évitables, et que nous commettons tous.


*Pour le fond, le vers suivant :

Qu’un homme, un pauvre, une ombre, habite le portique.

…contient une gradation que je voulais symbolique : c’est l’histoire de la déchéance sociale d’un homme que je voulais résumer là-dedans. La mort sociale le déshumanise, tout autant que l’indifférence générale, et d’homme basculant dans la misère, il devient ombre.


*– Là-haut le firmament fait luire ses breloques

Ici, je tiens à la métaphore des bijoux de pacotille pour désigner les astres : quand vous n’êtes plus rien, en pleine déréliction, en plein naufrage, la beauté des étoiles peut-elle encore vous toucher ? Le magnifique lui-même est dévalorisé, tout sombre avec vous, et tout vous semble faux et vain.


*L’idée du repos éternel accompagne tout le poème en même temps que le destin de ce sans-abri, dont le sort est éminemment précaire, à travers un lexique choisi : prier, église, endormis, tombe, linceul, sommeille, étendu, dort.



Je renouvelle mes remerciements aux commentateurs en espérant n’avoir pas paru trop sec : ils ont pris mon texte au sérieux, je les considère avec sérieux à mon tour.

Au plaisir,
G.

Contribution du : 05/06 11:08:29
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"Être dans le vent : une ambition de feuille morte."

Gustave Thibon, L'équilibre et l'harmonie.

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Re : A propos de "Seul" : précisions et remerciements
Chevalier d'Oniris
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30/01 12:17:25
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Bonjour Ferrandeix et un grand merci pour votre lecture attentive de mon texte.
Je pense avoir par avance répondu à certaines réserves que vous exprimez ci-dessus. Je suis en désaccord avec vous sur le recours au binaire et au ternaire, qui, pour moi, permet, par certains changements de rythme, d'éviter le ronflement des vers de douze syllabes et une certaine monotonie.

Bien à vous,
G.

Contribution du : 07/06 11:16:26
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Re : A propos de "Seul" : précisions et remerciements
Chevalier d'Oniris
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08/04/2022 10:50
De Tannhäuser Gate
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Bonjour Graoully,

Merci pour ce long retour et pour vos explications exceptionnelles.

Le bleu/pleut qui vous vaut la catégorie néo m'avait échappé.
Perso, ça ne me gêne pas du tout, mais ce n'est pas moi qui décide des règles

Plus sérieusement, ce ne sont que des règles figées dans le temps, mais franchement, en ce qui me concerne, je préférerais mille fois avoir écrit Le dormeur du Val considéré en néo-classique par certains avec sa rime « cresson bleu/lumière pleut » qu'un de mes poèmes en classique pur !

Pour en finir ou pas sur hélas, le service du dictionnaire de l'Académie française m'a répondu cela : "Il arrive que les prononciations évoluent. Dans le cas qui nous occupe il y a plusieurs raisons La restitution du "s" final est due à la prononciation affective et à la confusion entre le féminin et le masculin qui ne sont plus distingués dans le mot devenu une interjection. L'ancien français se servait de : hélasse au féminin.

Il y a aussi l'importance de la graphie et enfin la volonté de distinguer "hélas" de "hé là" ou "et là".

Pour vos breloques, puisque vous y tenez, je vous les laisse

Au plaisir partagé

Contribution du : 10/06 11:02:59
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Re : A propos de "Seul" : précisions et remerciements
Chevalier d'Oniris
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30/01 12:17:25
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Merci pour ce complément Polza.

Merci, Raoul, pour ta lecture et ton appréciation. Rouler les mécaniques et battre la grosse caisse n'étant pas mon genre, ni en poésie ni dans ma vie privée, il me sied que tu trouves le ton du poème mesuré.

Pour le vers sur lequel tu "chipotes", voir plus haut : une gradation, une descente aux enfers s'y trouve, d'où l'importance de l'ordre des mots.

Contribution du : 18/06 12:41:36
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Re : A propos de "Seul" : précisions et remerciements
Chevalier d'Oniris
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08/04/2022 10:50
De Tannhäuser Gate
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De rien Graoully,

N’allez surtout pas croire que je fais une fixation à ce sujet, mais j’apporte un dernier complément d’enquête à ce sujet.

Ça pourrait servir à d’autres auteurs ou autrices à l’avenir.
En relisant (ou plutôt en survolant) « Les Trophées » de José-Maria de Heredia, afin de trouver un exemple sur ce que je pouvais faire pou ne pas faire en classique (c’est mon livre référence), je suis tombé sur une terza rima (merci, Cristale, j’apprends le nom des formes poétiques grâce à vous) intitulée « La revanche de Zorro Diego Laynez »

Il y fait rimer hélas avec coutelas et plats. « En son cœur angoissé songe au plus jeune. Hélas…Le vin rit dans l’argent des brocs ; le coutelas…Laisse échauffer le vin et refroidir les plats ».

Conclusion, ce que de Heredia peut, Graoully le peut aussi !

D’ailleurs, je ne sais pas si en théâtre classique les règles sont les mêmes qu’en poésie classique, mais il m’est déjà arrivé de lire des rimes « Languissants/sens » par exemple.

S’il n’y avait pas eu cette rime pleut/bleu, la catégorie classique vous tendait les bras, il me semble. Je sais que le poème est tel que vous l’avez voulu, mais si j’avais dû revoir ce vers et pour rimer avec bleu, j’aurais bien écrit « L’heure grelotte ; un chat s’enfuit ; la neige est feu. » (le froid qui brûle). Mais je ne suis pas vous et c'est très bien ainsi (autant pour vous que pour moi )

Enfin bref, promis, je ne vous embêterai plus avec hélas, c’était ma dernière intervention à ce sujet, ouf me direz-vous 

Contribution du : 18/06 17:58:14
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« Celui qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience. » René Char
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