Bonjour à toute l'Onirie, j'adresse mes bien sincères remerciements à ceux qui permettent la publication des textes et qui s'évertuent contre vents et marrées à maintenir à flot ce beau site de littérature.

Concernant le titre Cyrill, tu as bien fait d'abandonner tes recherches, Google n'a pas encore d'accès direct à mon cerveau. Pour le moment.
Sinon La Franchie évoque le côté traversant de l'entité féminine présente ici, à défaut de la qualifier autrement.
Traversant dans le sens où des souvenirs/sensations/pensées la transpercent même si, sans doute, quelques petits lambeaux indéfinissables doivent rester accrochés à ses épines, ou à ses fils des soie internes. La Franchie est aussi "dépassée", non pas qu'elle ne soit pas "in", mais elle demeure en aval.
C'est aussi L'Affranchie sur la vie et son jardin, mais revenue de tout elle ne rapporte que du rien. Pas forcément d'idée de "cap à franchir", ni un contentement de l'absence ou du vide, un peu comme un vitrail païen peut-être...Eskisse,et d'autres, semblent avoir aperçus une maison, sans doute à cause du lierre, on peut je pense considérer La Franchie comme une maison abandonnée ayant été dans sa jeunesse un palais richement meublé, et ce durant neuf mois. Il y a en effet une part d'illusion évoquée dans le poème, mais où n'y en a-t-il pas? J'ai aimé ta comparaison, ta métaphore, ton indication, Eskisse, horizon/lierre qui est une métaphore je pense, comme un moucharabieh étalé sur le sable.
En revanche la cocaïne, papipoete, oh là là !!!... vous dites : "il faut quelque imagination pour avancer, là vous courez très vite, mais en effet les addictions sont multiples, légales ou non, matérielles ou pas - et bien peu en échappent. Sinon que moi et/ou mon poèmes soyons abscons, en un ou en deux mots, j'en conviens parfaitement. Myndie, j'avoue sans honte ne pas savoir, là sur le moment, ce que recouvre le terme "d'artiste expressionniste", mais je me retrouve dans ma démarche d'écriture en lisant ton commentaire et encore une fois le corps en temple doit bien fonctionner depuis des siècles... Quant à la dichotomie avec le monde elle concerne certainement une bonne partie de l'humanité lorsqu'elle se met à penser. "une vieille matriarche acariâtre, avec ses rides et son regard mort." me convient bien Hiraeth, même si la tendresse. J'aime bien Brel mais je connais peu, sans doute La Franchie aime-t-elle bien Brel, pour ses mots écumés et ses destins d'étoiles ébréchées, mais bon, peut-être que ça résonne un peu - un écho dans le corps - mais ça s'évanouit vite le souvenir d'un son qu'on écoute avant même de l'avoir entendu. Provençao, je ne sais pas trop pour "le vibrant hommage", peut-être puisque vous faites appel à mon inconscient ; mais je comprends peut-être votre raisonnement qui serait de pouvoir en miroir projeter nos rêves en nos désirs, sur ce que nous sommes ou devrions être et le reflet du miroir notre chemin flouté, notre "quête personnelle" comme vous l'exprimez, quête personnelle qui tient plus de la manche rongé par la multitude me concernant. BlaiseSaintLuc, vous le savez tout aussi bien que Ferdinand de Saussure : Le mot chien n'a jamais mordu personne, mais vous pensez aussi à cela par exemple, écrit par Nazim Hikmet lors de son passage en prison:


Bugün pazar.
Bugün beni ilk defa güneşe çıkardılar.
Ve ömrümde ilk defa gökyüzünün
bu kadar benden uzak
bu kadar mavi
bu kadar geniş olduğuna şaşarak
kımıldamadna durdum.
Sonra saygıyla toprağa oturdum,
dayadım sırtımı duvara.
Bu anda ne düşmek dalgalara,
bu anda ne kavga,ne hürriyet, ne karım.
Toprak, güneş ve ben
Bahtiyarım…

Aujourd’hui c’est dimanche
Aujourd’hui c’est la première fois qu’ils m’ont laissé sortir au soleil.
Et pour la première fois de ma vie,
M’étonnant qu’il soit si loin de moi,
Si bleu,
Si immense, j’ai regardé le ciel immobile.
Puis je me suis assis, avec respect sur le sol,
Mon dos adossé sur le mur.
A cet instant, pas question de s’écrouler,
A cet instant, ni combat, ni liberté, ni femme,
Seulement, le soleil, la terre et moi.
Je suis heureux…


Et vous avez bien raison, parfois les mots s'envolent à travers les barreaux d'une prison, d'une prison de fer, d'une prison réelle, mais combien d'autres prisons invisibles. Non, il n'y a rien de plus odieux que le détresse du bien-portant. Oui Eki, comme je le bredouillais précédemment à Cyrill, heureusement que vous n'avez rien trouvé sur internet, sinon j'étais prêt à m'ouvrir l'os occipital à l'aide d'un canif rouillé, au moins me secouer la tête en sautillant, vous savez quand on sort de la piscine chlorée et que des gouttes d'eau demeurent douillettement dans notre conduit externe nonobstant la protection supposée d'un stupide bonnet de bain dont le silicone frelaté n'aurait pas fait son office... Sinon en effet, sans doute mieux vaut-il pour l'âme et l'esprit une contemplation (stérile) à une une agitation sans but(stérile). baldr, j'avais moi-même quelque doute concernant le masque identitaire à greffer sur le visage émaciée de La Franchie, oh, je n'avais pas beaucoup de choix - mon réel est exigu - peut-être un, plus vraisemblablement deux. Le choix de la psychanalyste est pertinent, vos "étayements" le sont aussi et correspondent assez bien au chemin plus ou moins escarpé où j'ai tenté d'emmener les mots, mots que j'ai voulu peu nombreux.


Merci à tous pour vos commentaires.

Désolé pour les fautes de frappe éventuelles

Merci pour ton retour sur commentaires en ces quelques pistes qui permettent d’appréhender ton poème

Un beau poème de Nazim Hikmet donné en lecture, aussi. Il a du coup un air de famille avec le tien. Étonnamment, sans que je comprenne comment mon esprit a fait, les deux en regard me font penser à un de Verlaine :

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

Au plaisir, car c'est toujours un plaisir de te lire

Merci Cyrill pour tes mots et le poème de Verlaine.

Au plai sir

Bonjour Pouet,

et merci pour revenir avec tant de précisions sur nos commentaires.
Pour ma part, j'ai d'abord envie de te dire que tu n'as nulle honte à avoir de ne pas connâitre les poètes expressionnistes dont je parle.
A te lire, c'est moi qui ressens à mon tour cette honte d'en parler à tout bout de champ, sans me préoccuper de ce que cela peut avoir d'incongru ou d'être ressenti comme présomptueux.
Loin de moi le désir d'étaler une surestimée culture; c'est juste que l'expressionnisme, quel que soit le domaine artistique dans lequel il s'exprime (cinéma, littérature, penture), c'est vraiment ce que j'aime par dessus tout. Ben oui, on a le droit d'être zarbi, c'est ma marotte alors, peut -être que oui, emportée par mon enthousiasme, j'en parle un peu trop parfois.
Du coup, partant de ce constat, tu peux juste imaginer le plaisir que j'ai eu en lisant ton poème. Et l'admiration aussi

c'est vrai qu'à vous lire ci-dessus, j'ai un peu honte d'avoir trouvé ce poème abscons ; mais ce fut ma vision du moment ( et je ne lis jamais les autres commentaires, pour n'être point influencé, ni en bien ni en mal )
si je renais un jour ( après avoir mouru... ) je promet d'être plus appliqué dans mes études, qui firent de moi un ignare !
mais quelle maestria cher poète Pouet !
papipoète

Salut Myndie, j'ai regardé les auteurs expressionnistes et je crois bien avoir lu un truc où deux de Strindberg, les autres je ne connais pas.
Merci en tout cas pour m'avoir fait découvrir !

Papipoete , encore une fois il n'y a aucun soucis, vous pouvez me commenter comme bon il vous plaira. Je n'ai fait qu'un peu d'humour dans mon retour. Bien à vous.

J'ai fait comme toi, Pouet, je m'endormirai moins ignare ce soir.

J'ai retenu parmi les expressionnistes Rainer Maria Rikle sur lequel je m'tais déjà penché un peu.

Ah oui, je dois aussi avoir un recueil de Rilke. "Poèmes à la nuit" je crois.
Mais ma "bibliothèque " est encore moins bien rangée que mon cerveau... Pas peu dire.

Bonjour Pouet,

Et tu te dis sûrement : Dans quel état j'erre ?