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Remerciements pour "Atavismes".
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09/09/2015 19:27
De Nanclars (Charente)
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Bonjour à tous, et grand merci pour vos retours.

Mokhtar, mon intention dans la huitième strophe n’était pas d’évoquer simplement les prisonniers de guerre, mais l’enfermement dans lequel nous nous plaçons nous-même à cause de nos peurs souvent irraisonnées, nos lâchetés, notre ignorance du pourquoi nous sommes là dans cette vie, et quelle est la signification réelle de ce passage « ici-bas », son absurdité apparente ? A ce compte là, nous ne sommes pas mieux lotis que nos ancêtres, quand bien même beaucoup allaient à l’église les dimanches ! Pour la guerre, elle est dehors avec ses atrocités, et aussi dedans ; la vie n’est-elle pas chaque jour une petite guerre contre nous même, essayant de nous libérer de notre condition ? Sinon, vous avez bien décrit le sens du texte, merci.
Pour le hiatus dans le cinquième vers, ma demande a été acceptée de remplacer « qui incline les blés » par « qui se grise des blé ». Le hiatus ayant disparu, le poème reste en néo-classique en raison de la non alternance de rimes m/f entre chaque strophe.

Blasesaintluc, le marbre était peu utilisé jadis, et d’ailleurs je préfère la pierre de taille qui a un aspect moins froid et qui se patine plus volontiers je pense. Ces marbres sévèrement rectilignes et taillés , polis à la machine, ajoutent une dureté qui symbolise l’évolution d’un matérialisme de mauvais alois, les morts eux-même ne s’y retrouvant plus. Et puis ces énormes monuments funéraires pompeux font la fortune de pompeurs très funèbres. De plus, je trouve que toutes ces dalles en marbre de couleurs différentes nuisent à l’harmonie des lieux, déjà que les cyprès ont disparus, allez savoir pourquoi…

Cyrill, oui, Aragon est bien dans mon esprit, avec pour intermédiaire Ferrat qui le chante si joliment. Le dernier quatrain invoque certes une mémoire, mais il n’est pas question d’un devoir ! Il n’y a pas de volonté là dedans, ce n’est le courant de la vie qui traverse chacun de nous, d’une génération à l’autre, sans que nous y soyons pour quelque chose. Le reconnaître, c’est peut-être déjà se positionner en responsable au sein de cette humanité. Par suite, une action juste ira de soi…

Ornicar, oui, ce monde est un grand fleuve, hommes, bêtes, plantes et dieux sont interconnectés beaucoup plus qu’il n’y parait au premier abord, et si le temps n’est qu’une illusion, ce que nous disent certaines Traditions, alors tous les êtres sont là, simultanément, dans l’éternel présent, les anciens, les présents et les futurs…
Bons, redescendons du côté de « la pendule d’argent qui dit oui, qui dit non, et puis qui nous attend ». Vous avez parfaitement bien exprimé l’esprit de ma petite bafouille, merci. Pour ce qui est de la patrie, je la vois comme une communauté humaine de compréhension mutuelle qui nous rapproche, contemporains et ancêtres compris. Puisqu’à l’évidence, nos schémas mentaux ne sont pas entièrement semblables à ceux d’un chinois ou d’un indien des plaines, j’ai plutôt pensé à nos ancêtres « occidentaux », mais il faudrait aussi postuler que nos lointains ancêtre gaulois, et plus récemment du moyen âge, nous seraient sûrement difficiles à comprendre. Mais cependant, je pense que l’objet de mon texte peut s’appliquer à toute l’espèce humaine, les éléments contenus pouvant être extrapolés compte tenus de la récurrence de certaines émotions et comportements à travers les peuples quels qu’ils soient.

Papipoete, j’avais présenté ce poème en classique, mais je n’avais pas remarqué un hiatus qui a été corrigé par la suite à ma demande. Cependant, le texte est resté en néo-classique du fait de la non-alternance masculin / féminin entre chaque strophe. Je pensais que dans le cas de quatrains à rimes embrassées, comme c’est ici le cas, on pouvait au contraire laisser m f f m et m f f m. Ainsi, on gardait tout le long du texte un rythme régulier m ff mm ff mm etc… Et d’ailleurs, on trouve chez des auteurs classiques reconnus ce type d’alternance.
Par exemple chez Rémy Belleau : Le désir, ou Agrippa d’Aubigné : Stances VI, ou Alfred de Musset : Chanson - J'ai dit à mon cœur.

Pour ne prendre que l’exemple de Tristan l’Hermite :

Le promenoir des deux amants.

Auprès de cette grotte sombre
Où l'on respire un air si doux
L'onde lutte avec les cailloux
Et la lumière avecque l'ombre.

Ces flots lassés de l'exercice
Qu'ils ont fait dessus ce gravier
Se reposent dans ce vivier
Où mourut autrefois Narcisse.

C'est un des miroirs où le faune
Vient voir si son teint cramoisi
Depuis'que l'Amour l'a saisi
Ne serait point devenu jaune.

L'ombre de cette fleur vermeille
Et celle de ces joncs pendants
Paraissent être là-dedans
Les songes de l'eau qui sommeille.

Les plus aimables influences
Qui rajeunissent l'univers,
Ont relevé ces tapis verts
De fleurs de toutes les nuances.

Dans ce bois ni dans ces montagnes
Jamais chasseur ne vint encor ;
Si quelqu'un y sonne du cor,
C'est Diane avec ses compagnes.

Ce vieux chêne a des marques saintes ;
Sans doute qui le couperait
Le sang chaud en découlerait
Et l'arbre pousserait des plaintes.

Ce rossignol mélancolique
Du souvenir de son malheur
Tâche de charmer sa douleur
Mettant son histoire en musique.

Il reprend sa note première
Pour chanter d'un art sans pareil
Sous ce rameau que le soleil
A doré d'un trait de lumière.

Sur ce frêne deux tourterelles
S'entretiennent de leurs tourments,
Et font les doux appointements
De leurs amoureuses querelles...

Bon, si les règles prosodiques actuelles exigent une alternance, je m’incline (enfin, pas jusqu'à terre, hein !)…

M-arjolaine, Merci pour votre commentaire, je ne connaissais pas non plus, il y a peu, le terme atavisme, notre langue est pleine de recoins.

Stuart, Merci à mon tour pour vos remerciements, heureux que vous ayez aimé ce poème.

Contribution du : 01/03 08:09:27
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Re : Remerciements pour "Atavismes".
Expert Onirien
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Merci pour votre très intéressant retour, précisant et développant vos intentions en regard des divers commentaires.

Bien d’accord avec vous pour signaler le peu de sens (euphoniquement parlant) de la règle d’alternance des rimes entre des quatrains, séparés par un saut de ligne. Surtout pour des alexandrins (la chose pouvant se discuter sur des vers courts).

Il en est de même pour la règle du hiatus qui vise à la fluidité (entre les mots mais pas dans les mots) mais qui peut être discutée quand le premier son est « i » (sauf quand le suivant est aussi un « i »). En effet, le son « hi » devient « yeu », qui « coule » parfaitement.

Mais je crois qu’il faut prendre son parti de règles anciennes, et les considérer comme des défis à surmonter dans cette activité ludique qu’est l’écriture prosodique.

En ce qui concerne ma remarque concernant le quatrain sur les prisonniers, je trouve intéressant le développement un peu sartrien que vous avancez.
Toutefois, je maintiens ma remarque. Le vers « Ah, je suis bien de vous, issu du même flot », avec ce « vous » que je ressens pluriel (concernant tous les personnages) et non pas comme un vouvoiement du prisonnier, semble, dans ma lecture et…dans mon envie, embrasser de façon globale tous les personnages décrits. D’où mon souhait de le voir sortir d’un quatrain particulier.

Sont casse-pieds et perd-vers ces commentateurs !

Contribution du : 04/03 13:59:58
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Re : Remerciements pour "Atavismes".
Maître Onirien
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Bonjour Ramana,

Si vous me permettez de répondre à votre questionnement concernant la règle de l'alternance entre les strophes, je pourrais juste préciser que Tristan l'Hermite est un poète du 17ème siècle, ainsi que Th. Agrippa d'Aubigné, (et d'autres), ils n'appliquaient donc pas les règles de versification qui ont été élaborées progressivement dès la fin du 18ème siècle pour atteindre leur apogée avec les romantiques.

On trouve ces règles précisées dans les divers traités de versification. (Lafossat - Banville - Grammont - Sorgel etc...) où la règle de l'alternance des genres M/F s'applique d'une strophe à l'autre, sauf dans les cas précis concernant quelques formes fixes classiques (quatrains des sonnets par exemple). La référence pour Oniris est le traité de Sorgel.

Au plaisir de lire votre poème dont je suis certaine que la qualité ne souffre pas de ce petit écart.



Un petit mot pour Mokhtar :
moi aussi je me sens casse-pieds

Contribution du : 04/03 15:38:49
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Re : Remerciements pour "Atavismes".
Maître Onirien
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Dans mon commentaire en EL, je n’avais pas remarqué ce problème d’alternance des rimes F/M qui n’est effectivement pas recevable en classique (?), je n’avais repéré et signalé que le hiatus qui a d'ailleurs été corrigé avant parution…mais comme j’ai été oublié dans les remerciements…pas grave en fait.

Contribution du : 04/03 18:23:59
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Re : Remerciements pour "Atavismes".
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Lebarde, veuillez m’excuser, ce n’était bien sûr pas volontaire ; j’avais évidemment pris connaissance de votre retour, mais vous être ensuite passé entre les lignes (amies) ! Le mot su-intant est ici employé en diérèse, et nous avons bien 12 syllabes. Ravi que vous ayez aimé ce texte pour lequel j’ai sué sang et eau durant un paquet d'heures.

Mokhtar, en soi, le néo-classique est déjà un défi malgré ses règles adoucies, et vouloir se confronter strictement aux règles classiques malgré l’évolution du langage qui rend certaines d’entre elles un peu obsolètes, c’est un peu comme vouloir faire la montagne par la face nord, alors que celui qui l’a faite par la face sud y a déjà déposé sa bannière ! Mais oui, c’est un défi, en tous cas pour moi, c’est ainsi que je le ressens.
Concernant le prisonnier de son propre mental, lorsque je dis : « je suis bien de vous », c’est une adresse plurielle, car à l’évidence, nous sommes tous à des degrés divers prisonniers de nos idées toutes faites, de nos peurs, de nos interrogations qui n’ont pas de réponses, etc…
Vous n’êtes pas casse-pied du tout, ce sont nos remarques mutuelles qui nous font progresser.

Cristale, merci pour vos précisions sur l’évolution des règles de prosodie, je suis encore un peu novice en la matière, et je vais compulser le traité de Sorgel dont je vois qu’il est clair et détaillé. Mais quand-même, je trouve cette règle de l’alternance entre les strophes un peu rigoureuse du fait qu’elle soit généralisée. Mais nous allons heureusement modifier cela par ce qui suit :

« Nous, Ramana, par décret du 5 mars 2025, en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, abolissons la règle prosodique de poésie classique exigeant, en matière de quatrains aux rimes embrassées, l’alternance masculin / féminin d’une strophe à l’autre. Dit que cette disposition prendra effet à la date de sa parution au journal officiel de la prosodie française. »

Contribution du : 05/03 08:28:19
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