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À propos de « Arrière-saison » de Seymour
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Le poème est


C’est plus précisément pour deux vers et deux mots du poème :

« Qui sans inspiration, attendaient la potence. »

« De la terre et du bois qui lient leurs fragrances, »

Ce sont deux alexandrins de douze syllabes, ou pas, peut être d’après Sorgel et son « Traité de prosodie classique à l’usage des classiques et des dissidents »

Il faut comprendre ce que Sorgel entend par « classiques » par opposition à « dissidents », avec Sorgel, on est tous des rebelles… à cette poésie-là.

L’avantage est qu’il est très complet, quasi exhaustif peut être je ne sais pas, en tout cas il peut proposer une réponse pour savoir si les deux vers du début peuvent être des alexandrins, si « attendaient » et « lient » peuvent compter une syllabe supplémentaire pour leurs terminaisons en « -ent »

Sorgel dit dans la sous-partie sur l’E muet :

«En ce qui concerne les terminaisons d’un verbe en « ent », les régles sont plus complexes.

1°/ L’ENT des verbes à l’imparfait et au conditionnel ne compte pas. É/taient=deux syllabes. Cet ENT ne compte pas à l’intérieur d’un vers.

2°/ Quelques verbes, au présent, suivent la même règle.
Ex : fuir - Ils fuient, croire – ils croient. Pour comprendre, il faut remarquer qu’il s’agit d’un pluriel produisant à la première personne du singulier une rime masculine. – ils fuient – je fuis

3°/ Par contre, au subjonctif, c’est le contraire.
EX : qu’ils fuient ne peut figurer qu’en fin de vers car le ENT compte. En effet, à la première personne du singulier, nous obtenons une rime féminine (e finale) : que je fuie. »

En conclusion de ce chapitre, Sorgel dit, sans rire :

« Une règle simple pour ne pas se tromper :
Si, à la première personne du singulier, le verbe forme une rime masculine, il peut, à la troisième personne du pluriel, figurer à l’intérieur d’un vers, le ENT ne compte pas. Par contre, si, à la première personne du singulier, il forme une rime féminine, l’ENT compte et, de ce fait, il ne peut figurer qu’en fin de vers.

En corollaire de cette règle ; aient (subjonctif du verbe avoir), par exemple, ne peut rimer avec les sons « aient » de l’imparfait du subjonctif, l’un étant considéré comme rime féminine, les autres comme rimes masculines. »



Donc, d’après Sorgel, dans le premier vers :

« Qui sans inspiration, attendaient la potence. »

Il n’y aurait que onze syllabes

Dans le second :

« De la terre et du bois qui lient leurs fragrances, »

La première personne du présent de l’indicatif du verbe lier au singulier… (comment parler précisément de conjugaison sans avoir l’impression de présenter un émir ?)… est « je lie », c’est à dire une rime féminine, alors « lient » compte bien pour deux syllabes, mais est interdit sauf en fin de vers, toujours d’après la même source.

Partant de là, les pluriel de conjugaison ne peuvent rajouter de syllabe à l’intérieur d’un vers classique.

J’avais pas bien compris avant de l’écrire.

Ce sont les deux alexandrins qui ne soient pas strictement classiques dans le poème, enfin pour ceux qui auraient des cheveux à tirer sur le sujet en tout cas. Le "traité... " de ce monsieur Sorgel est mis gratuitement à disposition par téléchargement sur le web, c'était l'objet d'un sujet de forum de TITEFEE sur Oniris.

Bon, je vais prévenir Seymour par MP...

Contribution du : 23/11/2008 16:19
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Re : À propos de « Arrière-saison » de Seymour
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« Qui /sans /ins/pi/ra/ti/on, a/tten/dai(ent)/ la/po/ten(ce). »

« De la terre et du bois qui lient leurs fragrances,

le 1er vers a 13 syllabes ( diérèse à inspirati/on) et le second est un alexandrin.

"lient" ne peut pas être à l'hémistiche car le ent considéré comme e muet ne peut pas être élidé, tout comme les finales en es : donc il faut qu'ils soient à la rime ;

par contre à l'intérieur d'un vers, on peut utiliser "li/ent" qui comptera alors pour deux syllabes.

Contribution du : 01/12/2008 18:16
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Re : À propos de « Arrière-saison » de Seymour
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Bonjour Orion2,

Tu ne donnes pas de références à tes règles.

Je citais un manuel d'un dénommé Sorgel, il fait une nuance entre les terminaisons "-ent" des verbes suivant leurs conjugaisons à la premières personnes du singulier et d'autres sur la question des pluriels à l'intérieur des vers classiques.

Pourr le premier vers, et en reprenant le manuel, je ne retrouve pas cette interdiction de l'imparfait, c'est une erreur, comme de compter le vers à onze d'ailleurs, et je n'avais pas chercher à corriger la diérèse non plus.

pour le second, l'interdiction se rapportent au manuel que je cite également :

"Si, à la première personne du singulier, le verbe forme une rime masculine, il peut, à la troisième personne du pluriel, figurer à l’intérieur d’un vers, le ENT ne compte pas. Par contre, si, à la première personne du singulier, il forme une rime féminine, l’ENT compte et, de ce fait, il ne peut figurer qu’en fin de vers."

Contribution du : 01/12/2008 19:29

Edité par David le 1/12/2008 22:48:39
Edité par David le 2/12/2008 0:01:05
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Re : À propos de « Arrière-saison » de Seymour
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Bonjour David,

Mes références sont "Le petit traité de poésie française de Théodore de Banville" et "Le traité de prosodie classique à l'usage des classiques et des dissidents de Gilles Sorgel" : le second ouvrage est de meilleure compréhension.

Le e muet (on disait "caduc" auparavant) pourtant simple à maîtriser, semble assez difficile à être assimilé par la plupart des poètes amateurs et aussi par des auteurs expérimentés.

Pour étayer mes explications, je vais prendre le verbe lier qui à la première personne du singulier du présent de l'indicatif = je lie.

Je peux donc avoir ces trois conjugaisons dans les poèmes : je lie, ils lient, ils liaient.

Pour ceux qui ont le traité de prosodie, à la page 17, Gilles Sorgel écrit : " 1°/ l'ent des verbes à l'imparfait et au conditionnel ne compte pas" (comme syllabe).

Excusez-moi si j'emploie ces vers basiques (vu l'heure matinale ) :

"Ce matin, ils liaient à tour de bras les gerbes" ou alors "Ils liaient ce matin à tour de bras les gerbes" : j'ai toujours mes deux alexandrins et dans le 1er exemple, "liaient" peut même se trouver à l'hémistiche puisque le ent (considéré comme e muet) ne compte pas comme syllabe. David, est-ce que tu suis ?

Gilles Sorgel écrit : 2°/ Quelques verbes au présent suivent la même règle (que l'emploi de l'imparfait) : ils fuient (je fuis : rime masculine), ils croient (je crois : rime masculine), donc le ent ne compte pas comme une syllabe.

Rappel : ils lient (je lie : rime féminine), donc le ent compte comme une syllabe

"Au matin, ils lient à tour de bras les gerbes" ou alors "Ils lient au matin à tour de bras les gerbes", ici c'est différent : dans le 1er exemple, lient compte pour deux syllabes et le mot ne peut pas se trouver à l'hémistiche car on ne peut pas élider un mot se terminant par ent - qui est considéré comme un e muet - (pareil pour les mots finissant en es) : donc si on veut employer ce verbe conjugué ainsi, il doit OBLIGATOIREMENT se trouver à la rime.

Quant au 2è exemple, c'est un alexandrin parfait.


"De bon matin je lie à tour de bras les gerbes" : l'exemple est facile car le e muet de lie étant élidé par la voyelle à, j'ai un alexandrin parfait.

"Je lie de bon matin à tour de bras les gerbes", ici le e de lie ne pouvant pas être élidé, il y a donc 13 syllabes et je n'ai plus mon alexandrin.

Pour les verbes au subjonctif, nous verrons plus tard.

Je conseille le résumé final à la page 18 du traité de Gilles Sorgel : "une règle simple pour ne pas se tromper".

Désolé David de n'avoir pu faire plus court.

Contribution du : 02/12/2008 08:20
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Re : À propos de « Arrière-saison » de Seymour
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Je ne saisis pas la nuance... à propos de "lient", pour un "faux" alexandrin :

"Au matin, ils lient à tour de bras les gerbes"

"donc si on veut employer ce verbe conjugué ainsi, il doit OBLIGATOIREMENT se trouver à la rime."

Et ça rejoint ce que j'ai cité de Sorgel

Puis tu donnes un autre exemple :

"Ils lient au matin à tour de bras les gerbes"

Où la place du mot dans le vers est différente, sans être à la rime, mais où la conjugaison est la même ?

Mais ça explique au moins pourquoi tu trouvais celui là juste :

« De la terre et du bois qui lient leurs fragrances, »

"lient"est juste interdit à l'hémistiche de l'alexandrin.

J'ai bon ?

Contribution du : 02/12/2008 09:44
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Re : À propos de « Arrière-saison » de Seymour
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Je n'ai pas créé de "faux alexandrins" dans mes exemples !

écrire un vers ainsi n'est pas toléré en classique :

"Ce matin ils lient à tour de bras les gerbes" : le ent considéré comme e muet se trouve à l'hémistiche : ce qui est interdit, et on ne peut pas élider ce e muet ;

l'astuce poétique est d'inverser le demi alexandrin :

"Ils lient ce matin à tour de bras les gerbes" :ça c'est un alexandrin acceptable ;

tout comme les mots terminés par ées, ies, ues, oues, eues : on ne peut pas faire d'élision.

Et que dire des mots se terminant par aie, ée, ie, oie, oue, ouie, ue uie, qui s'ils ne sont pas élidés (à l'hémistiche), ils ne peuvent figurer qu'à la fin du vers (dixit Gilles Sorgel).

le vers suivant est un parfait alexandrin :

« De la terre et du bois qui lient leurs fragrances, »

Je pense que tu as saisi les règles du e muet.

Contribution du : 02/12/2008 10:17
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Re : À propos de « Arrière-saison » de Seymour
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Contribution du : 02/12/2008 11:30
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