L'autre jour, j'ai eu Victor Hugo au téléphone et je lui ai dit ceci : "dans mes souvenirs, j'ai un banc, un petit jardin et une petite camarade de jeux, et je voudrais en faire un poème" ;

Le poète me conseilla de faire un poème en alexandrin, d'y mettre des mots harmonieux pour faire rêver les futurs lecteurs.

Pris d'un doute, je questionne : "et si parmi les lecteurs se trouve un païen ? " ;

Il réfléchi et me dit : "jette lui un os, il le rongera comme un chien !".

Mais vous n'êtes pas obligé de me croire !

Certes, tout ceci est très élégamment dit... il n'en reste pas moins que, l'élégance de forme mise à part, l'intention de cette intervention ne me semble pas particulièrement constructive, pas plus d'ailleurs que l'indélicatesse qui en est la cause.

Il réfléchit.

MEA CULPA !

il réfléchit ! (je le copierai cent fois !)

Quelqu'un a mentionné "chevilles" : qu'est-ce que des chevilles ?

Écoutons Théodore de Banville : "le reste (du poème), ce qui n'a pas été révélé, trouvé ainsi, les soudures, ce que le poète doit rajouter pour boucher les trous avec sa main d'artiste et d'ouvrier, est ce qu'on appelle Les Chevilles.

Ainsi tous les vulgaires préjugés s'écroulent ! Nous avons vu qu'on ne saurait "sacrifier la raison à la rime", puisqu'on les sacrifie ensemble et par la même occasion, ou qu'on ne les sacrifie pas,, et nous voyons maintenant qu'il y a "toujours des chevilles dans tous les poèmes".

Ceux qui nous conseillent d'éviter les chevilles me feraient plaisir d'attacher deux planches l'une à l'autre au moyen de la pensée, ou de lier ensemble deux barres de fer en remplaçant les vis par la conciliation. Bien plus, il y a autant de chevilles dans un bon poème que dans un mauvais...Toute la différence, c'est que les chevilles des mauvais poètes sont placées bêtement, tandis que celles des bons poètes sont des miracles d'invention et d'ingéniosité."

[Message modéré par Pattie pour manque de courtoisie envers un autre Onirien. Dans ce message, il était question de la différence entre remords et regret.]

Remords. Orion: on est tous amateurs. Je n'ai jamais lu un poème parfait sur ce site.
(suite modérée par victhis)