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De l'origine des calambours comme "monstres poétiques"
Onirien Confirmé
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28/02/2008 13:14
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Au sujet "Des monstres poétiques" de Reumond. Je lance la question au hasard des réponses, ce long poème n'est-il pas une tentative d'essai de phénoménologie ? Il m'interpelle au plus profond, me questionne, pourquoi et comment écrire, avec quels matériaux sculpter la parole ? Quelle est la nature du corps des mots, les vers ne sont-ils pas comme nos signatures génétiques, des formes de calligraphies ? Depuis que l’homme est homme, les peintures rupestres en témoignent, les mots et les signes ont un sens magique, quasi religieux. Ces images et mots monstrueux habitent notre inconscient, les mots d'enfants le disent. Les mots sont des créatures imaginaires inimaginables et des monstres sacrés que l'on érige même en prix littéraires.

Contribution du : 12/06/2009 17:58
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Re : De l'origine des calambours comme "monstres poétiques"
Maître des vers sereins
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Je ne saurai dire lequel des poèmes de Reumond ne rentrent pas dans ce cadre d'une "tentative d'essai de phénoménologie".

Celui-ci en tout cas Les calembours comme monstres poétiques pousse très loin le recours au jeu des mots, à le rendre imbuvable pour une partie des lecteurs.

Pour la question, ça va de soit, il me semble qu'un enfant à qui on le proposerait, préfèrerait des vacances à Samarkand plutôt qu'au bord du lac Titicaca, pour le côté "monstre poétique" de ce dernier mot.

Je m'avance peut être un peu pour le choix de l'enfant, ça doit dépendre des individus en fait.

Les mots, et de même les phrases ou un texte en entier peuvent avoir des assonances, un contexte aussi, qui les font dévier de leur première destination, comme porteurs de sens, et c'est bien du matériel poétique.

J'aime beaucoup le dernier vers en tout cas :

"L’essentiel reste autant vulnérable qu’intraduisible."

Ça prouverait presque le contraire de ce que ça dit. Une foule de perles aussi comme :

"Meutes de cerbères inconscients sur les traces
Du mime à tort, sur Les empreintes de faux pas
De deux... "

Les cerbères doivent être les mots et un minotaure se devine, une histoire de monstres...

Contribution du : 12/06/2009 19:28
_________________
Un Fleuve
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Re : De l'origine des calambours comme "monstres poétiques"
Visiteur 
Citation :
Je m'avance peut être un peu pour le choix de l'enfant, ça doit dépendre des individus en fait.

Je confirme.
Je peux t'assurer qu'au moins deux de mes gamins signeraient à deux mains pour le lac Titicaca


En ce qui concerne le texte de Reumond, je trouve effectivement qu'il pèche par excès, mais alors un excès excessivement excessif, de jeux de mots.

Effectivement les enfants sont très sensibles aux assonances et allitérations, au côté imagé des sonorités qui ne nous frappent plus, nous, adultes. Ils entendent les mots comme nous ne les entendons plus, et mettent souvent le doigt directement sur ce qu'une expression a de "pas logique" ou de ressemblant avec une autre...

Mais ce texte-ci... non, c'est encore différent je trouve. Ou alors il aurait fallu écrire quelque chose qui soit vraiment POUR Les enfants, à leur niveau, ce que je trouve que ce texte n'est pas.
Et pour les adultes, ben franchement ça ne le fait pas non plus, c'est vraiment trop indigeste à la longue.

Même s'il y a effectivement quelques fulgurances, quelques beaux passages, c'est indéniable. Mais on se noie, et on finit par ne plus pouvoir les apprécier.

Pourtant, j'avais beaucoup aimé un texte de Reumond intitulé "soumettre le verbe à la question".
Mais ici... non.

Contribution du : 12/06/2009 20:10
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Re : De l'origine des calambours comme "monstres poétiques"
Onirien Confirmé
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Quant à cette équivoque troublante pour plusieurs d’entre nous, au sujet de l’enfance, je viens de lire « René Char et l’Éden ambigu de l’enfance », éclairant ! Comme chez beaucoup d’entre nous, l’enfance est (aussi) un lieu de souffrance, et les poètes l’expriment à haute voix et chacun à leur manière. Parlant de leur enfance : « J’habite une douleur» dit René Char ; Arthur Rimbaud évoque « le sel des larmes d’enfance » ; « Sois sage ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille », supplie Charles Baudelaire. « Aux mots des enfants de l’âme, de tous pays.

À l’anonyme enfant, qui a fait sa cabane au cœur de chaque poète et de chaque lecteur de poésie, pour explorer l’enfance de l’art. À l’enfant roi qui trône au milieu de nous, au Royaume des tout petits et des pauvres, pour lesquels les mots sont des doudous qui consolent des peines, nourrissent les ventres affamés de grands larges », nous dit Reumond. C’est la dynamique de l’écriture qui est salutaire, dans l’acceptation et l’expression de ce qui fait mal. Qu’importe, du passé et de l’enfance, il restera toujours des stigmates inguérissable, mais avec lesquels il est possible de vivre et d’écrire, un mal qui peut même embellir notre vie (voir « Un merveilleux malheur » de Boris Cyrulnik).

Lisant pour un travail de philo, un texte de CORINNE SAUNIER, dans les annales de lettres françaises (Publication de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth -Volume 23, 2005. Actes du colloque intitulé « États de la poésie contemporaine), je ne peux m’empêcher de faire le lien entre nos interrogations sur les « calambours » de Reumond et les questions soulevées lors de ce colloque: quelle est la place de la poésie dans notre monde moderne ? La poésie peut-elle être encore reçue telle qu’elle existe, ou ses formes doivent-elles encore évoluer, déborder, sillonner de nouvelles contrées symboliques et sémantiques ?

Les intervenants soulèvent que la poésie littérale serait une poésie expérimentale où les mots sont des outils, remettant en cause l’idée même de poésie. À l’inverse, dans la poésie lyrique, la parole est réappropriée par un sujet, qui passe au premier plan. La poésie redevient alors une expérience du monde à part entière. Un intervenant et poète, Jean-Michel Maulpoix, quant à lui, considère que la poésie se soustrait à toute définition, classification, tant son expression même et sa formulation contiennent sa propre remise en question. Au commencement de la poésie étaient l’indicible et l’impalpable, que le poème entretisse et fixe à des points de rencontre entre l’anodin et l’exceptionnel et des points de rupture, avec les représentations « convenues » ou « convenables » du monde.

Pour Reumond, la poésie semble être justement « ce lieu poétique » d’une recherche expérimentale est le résultat d’une recherche ontologique (ou existentielle), où les mots éclatent le cadre, pètent les marges, avec cette part d’incertitude que tout écrit comporte, une ambiguïté même que le poème ne peut passer sous silence. Pour Reumond, la poésie est non seulement recherche de sens, mais prospection (sans introspection) d’une raison d’être, aussi bien pour « le poème » que pour « le poète ». Il s’agit donc, en métaphores, d’une métaphore de l’existence même de chacun de nous ; explo(s)rant des zones de recoupement, des similitudes et des frontières, arpentant des vides, des lignes de démarcation, de partage, d’un lieu qui n’est plus clos sur lui-même, mais qui est de plus en plus brouillée, sur des modes très paradoxaux où il n’y a pas ou plus de vérité, « car il n’y a de vérité que subjective », « l’image poétique est de l’ordre de la révélation, celle de la subjectivité qui veut se sentir et se signifier dans l’accroissement d’elle-même» dit le philosophe poète Jad Hatem. « L’image est une représentation sans véritable réalité référentielle première. Seule l’intuition peut donc en percer le sens » et Reumond est un perceur de sens.

[paragraphé par Pat : merci d'aérer vos interventions, sinon, c'est un vrai mur d'escalade qui peut faire reculer le meilleur grimpeur]

Contribution du : 17/06/2009 20:38

Edité par Pat le 17/6/2009 21:18:18
Edité par Pat le 17/6/2009 21:19:25
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Re : De l'origine des calambours comme "monstres poétiques"
Visiteur 
Et l'auteur, il en dit quoi? Heu... reumond je veux dire...
Parce que les "porte-paroles" c'est bien,
mais bon.

Ps pour hayley: Avec vous reumond est assuré d'avoir un "très bien", je trouve cela dommage, ce manque de... d'... objectivité?
Et pis pourquoi ne commenter que cet auteur? (ou pratiquement)
Merci.

Contribution du : 18/06/2009 07:15
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Re : De l'origine des calambours comme "monstres poétiques"
Onirien Confirmé
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Je reste objective, me semble t-il, avec toute ma subjectivité de poétesse, dans le sens ou ma réflexion est aussi le fruit d'échanges soutenus avec l'auteur, depuis trois bonnes années. Et il faut bien dire que tous les poètes ne se prêtent pas au jeu et ne se livrent pas facilement. Seule l'apprivoisement et l'intuition (féminine) peuvent en percer le sens, car entre nous, je suis aussi une perceuse de sens !

Contribution du : 18/06/2009 12:29
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