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À propos de "Argentique" |
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Maître des vers sereins
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11/02/2008 03:55 Groupe :
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Bonjour,
C'est un poème dont j'ai présenté une première version en décembre 2008, il m'a été retourné alors, il y a eu un second retour à mi-chemin, avant que ne soit enfin publié : Argentique Le huit août deux mille neuf (smiley content de lui). Je remercie ceux qui ont commenté ce poème, pour l'apprécier ou en relever les faiblesses, suivant le point de vue de chacun, en relevant parfois des passages ou expression, ou autres. Pour illustrer, je voudrais indiquer ce sujet : Un poème à retravailler En fait, il y en a deux poèmes : le premier jet et la version envoyée sur Oniris, en décembre dernier. Pour Widjet, Jphil, Elleonore et Bebertlelyonnais, « Semblable bain » est resté, je crois qu’il m’a servi de fil conducteur dans l’écriture – semblableu – je l'ai utilisé quelque fois dans des poèmes classiques, c'est un peu récurrent. Pour Ristretto et Widjet, "l'inconnu" dans le "bain amniotique", et le "quelque chose de... fantomatique" étaient plus visibles sans doute dans ces premières versions, ils n'auraient pas disparu, malgré mes efforts : Je voulais atténuer le côté "chasse aux fantômes" justement, et préserver l'image principale : Une feuille blanche dans un bassin incolore qui laisse apparaître quelque chose. Le développement d'une photo argentique, c'est de la chimie, la feuille n'est pas une simple feuille et le liquide du bain n'est pas que d'eau. Il y a également une atmosphère particulière à préserver : la chambre noire, mais c'est assez peu de contraintes en somme et ça laisse passer la "magie" du phénomène : le simple fait de le voir pour ce qu'il est, au plus près des apparences. La poésie que je voulais trouver, ou retrouver plutôt : j'ai été témoin de la scène décrite et j'en gardais un petit émerveillement, ne consistait pas juste à évoquer le développement d'une photo, mais à le mettre en parallèle avec la mémoire : Sa façon de garder "un mot sur le bout de la langue" ou bien de faire remonter ou redescendre une image, sans forcément un discours, une explication, un lien évident avec des mots. Je veux parler "d'impressions de déjà vu" ou du contraire : un proche qui vous dirait "Vous vous souvenez de cet oncle.. ?" et vous vous rendez compte que vous n'avez plus du tout d'images de cette personne, tout en étant sûr de l'avoir côtoyée. Je voulais montrer que la mémoire ne s'exprime pas en mots et que ses images peuvent être difficiles à interpréter en cours de processus, comme dans le développement d'une photo, où apparaissent d'abord des clairs et des sombres. La mémoire ce n'est pas forcément le passé, c'est aussi la façon dont au présent, celui ci laisse sa trace. C'est enfoncer les portes ouvertes que de dire qu'à l'origine des mots, de la pensées, il y a des sensations, images ou autres, mais le développement d'une photo argentique en donnait une illustration curieuse, je trouve. Comme l'indique Alexandre en parlant de "de l'argentique au numérique", la poésie que je voulais retrouver, l'image de la mémoire en particulier, n'apparaît que très peu. L'expression "mémoire vive", dans le dernier tercet, peut faire penser à un simple état des lieux du progrès technique, en matière de photographie. "mémoire vive" n'est pas une expression dans le poème, un jeu de mot malvenu, à mon avis : "Une mémoire vive en a gardé le pli, Pour ouvrir et fermer les portes de l’oubli Dans le semblable bain d’un tirage argentique." Le sens serait qu'une mémoire "saine" ou "en bonne santé", mais peut être plus simplement "active", en action", est une mémoire qui se sert du flou, qui lui est imposé, que ce soit pour un futur oubli ou bien une prochaine réminiscence (je veux juste dire un souvenir qui revient "de sa propre volonté", en quelque sorte). Cette image que je décris, j'ai eu tout le temps de la recomposer, j'ai lu et réécrit ce poème pendant six mois au moins : je voulais faire quelque chose de la bassine. Pour répondre au début du commentaire de JPhil : - J'ai rarement posté un commentaire sur tes textes car leur appréciation nécessitait des clés que tu ne délivrais généralement qu'ensuite, en forum, après avoir laisser tout le monde mariner un peu... Ça dépasse ce poème là, qui en plus en serait un mauvais exemple. Pour commencer l'étrange, l'énigmatique, c'est une robe de mariées pour un poème, comme l'humour, l'harmonie, la pertinence, la violence, la douceur... etc. Il n'y a pas de marinade qui tiennent, le fait que le sens ne soit pas immédiatement accessible repose sur plusieurs facteurs, et d'autres préposés. C'est toujours un "charme", au sens magique du terme, une façon de se présenter "en poésie" à la frontière des choses écrites, de donner le La. Ça peut être une subtilité, une construction planifiée, avec un retour à la normale orchestré à l'aide de clés, simples ou multiples, au plus simple c'est la charade, il me semble. Ça peut être une façon de partager un chaos avec les lecteurs, à partir de contraste par exemple, il n'y aura qu'un ton général pour trouver le genre lugubre, ou humoristique, ou autre encore, le but serait de créer une atmosphère qui se devrait d'être imprécise. Ça peut être une transe, une fantaisie, sans aucun plan d'ensemble. Je me sers du forum pour associer à l’écriture ce que j’ai pu en pensé en chemin, avant et pendant la publication, c’est à dire d’après les commentaires. Je m’en sers aussi pour boucler la boucle, ou au moins fondre le premier anneau d’une hypothétique cotte de mailles, en m’exprimant comme auteur sur ce que j’ai écrit et publier. Ouvrir un sujet ce n’est pas prendre le dernier mot, c’est également publié, donc il est tout à fait possible d’en débattre ou d’en commenter à nouveau. Pour revenir au poème, je voudrais aussi faire un petit point sur ses faiblesses de forme stricte, plutôt à la fin des vers, pour limiter la liste, par rapport au commentaire d'Arthur. L’alternance des quatrains est consonantique/vocalique au lieu de féminine/masculine, ça ne correspond pas au canon du classique, mais ça le dépasserait peut-être, la première est utilisée pour son côté musical, que n’impose pas l’alternance classique : Le sexe des rimes un ancien sujet où je voulais en parler. Noir/voir/miroir/soir est la première rime suffisante des quatrains, elle est masculine/consonantique. C’est plus facile d’enrichir une rime consonantique, féminine ou masculine, parce qu’il est possible de jouer de chaque côté de la voyelle qui fonde la syllabe, alors qu’une rime vocalique, féminine ou masculine, comme elle finit par une voyelle, elle ne laisse plus qu’un côté de celle-ci pour enrichir la rime. Loin/témoin/point/néanmoins est la seconde rime des quatrains, elle est pauvre et faussée par le S du dernier mot. Enclenché/cliché est une rime suffisante, faussement riche du cl précédent, et Oubli/pli est pauvre également, dans les tercets. Argentique/mélancolique est une rime féminine/consonantique suffisante. 8 vers sur 14 ne correspondent pas aux critères de richesse des rimes qui définit l’usage de cette forme de poésie, entre autres. Ça fait beaucoup de licence, avec l’abandon du sexe des rimes « comme si c’était des anges » en plus de la pauvreté générale, que j’ai essayé de compenser par des assonances. Pour finir, ce n’est pas un poème écrit par un féru de photographie, et il s’adresse à qui voudra bien, je me disais que le fait de ne pas connaître le développement d’une photo argentique, pour le lecteur, pouvait être autant un atout qu’un boulet pour faire apparaître l’image, que je voulais illustrer dans ce poème. Merci
Contribution du : 12/08/2009 05:28
Edité par David le 12/8/2009 5:48:50
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