Pour parler de Survivre. Parce que Survivre, c'est probablement aussi mystérieux pour vous que pour moi. Oh ! J'ai bien des clés, mais elles n'ouvrent pas toutes les serrures (je travaille en chassé croisé, du coup). J'y travaille encore, quand j'ai pas envie de jeter les feuillets par la fenêtre.

Ce que je peux dire, c'est que Survivre, c'était l'aventure d'un soir, l'inconscience. Survivre, c'est l'instantané, aussi, l'expérience à l'état brut. Survivre, c'est un condensé d'angoisse. Survivre, c'était pour le p'tit frère, parce que j'y tiens (et si c'est pas à sa hauteur, j'en suis désolée, mais j'peux rien y faire de plus) mais pour moi aussi ; et puis, p'tet un peu pour les autres autour.
Du coup, je me dis : "Le lecteur se sent hors du texte (enfin certains lecteurs), c'est de ma faute ?". J'en ai déduis que oui. Comme si j'avais voulu rejeter le curieux ailleurs. Et puis, pourtant, il y a des choses à demi-mots. Comme si j'avais envie qu'on me comprenne tout de même. Peut-être comprendre des choses que moi, je ne comprends pas ? Sûrement, même.

Widjet, quand tu dis "la perte d'un être cher, le deuil, le souvenir de l'autre...et cette obligation de "survivre" malgré tout", je te dis, tu as raison sur toute la ligne. Il y a tout ça, enfin, je pense, mais pas tel quel. Juste l'angoisse du deuil, le souhait de survivance.

Xuan, les "mini-histoires", oui. Comme de mini drabbles (enfin, des dérivés).
Aussi, à la question "fragments de vies épars de personnages changeant à chaque partie du texte ou bien continuité des personnages ?", je ne suis pas certaine de pouvoir répondre. Je tablerais sur une évolution dans la psychologie du personnage. Mais bon, je tâtonne un peu trop.

Menvussa, je peux juste dire merci pour ça : "
Sur la courbe du temps, le présent est un point singulier.", parce que c'est vachement joli. La courbe, c'est cliché, parce que Survivre, à mon sens, c'est tout sauf linéaire. C'est même pas des montagnes russes, c'est même carrément aléatoire. Mais ça n'empêche que c'est vachement joli.

Estelle, faut pas être désolée ^^. Musique ou pas, il y a le sens qu'on veut bien laisser. Moi, j'en vois, mais c'est pas linéaire. C'est pas une nouvelle à proprement parler. (Mais j'ai pas dit que ça avait quoique ce soit de poétique, hein, parce que c'est pas le cas, en vrai).

A David, j'ai des questions. Ce "pas trop envie de courir les interprétations", c'est indépendant du texte ou pas ? (Je veux dire : c'est de l'ennui -la faute au texte, parce qu'il est trop lourd, trop long, trop lent sans doute- ou autre chose ?)
Mais dire "La vérité a bien l'intention de se taire...", c'est tout à fait ce que je ressens en face de ce texte.

Merci à toi, Xrys. Enfin, j'ai encore un sacré boulot devant moi. Merci à dude et strega, aussi.

Marogne, par "peps", tu veux dire "rythme" ?

Nobello, si je te demande de "commenter" tout de même, tu voudrais bien te prêter à l'exercice ? (Tu peux dire non, surtout). Juste... parce que les clés sont peut-être là, simplement.

Nongag, quand tu dis "comme si l'auteur avait gardé les codes de ce mystérieux texte. Ou bien, est-ce le lecteur qui montre ces limites?", je ne peux que te dire que ces questions, je me les pose aussi, à présent.
Ai-je vraiment gardé les codes ? Est-ce trop exigeant ? Ai-je conscience de l'effort que je demande ? Je n'en suis pas certaine.
Quant à la mesure du lecteur, elle est effective, mais là encore, elle n'est pas fixe dans mon échelle de valeur (laquelle n'est pas étalonné correctement, mais bien plsu en cours d'ajustement)...
Question : un scrupule pour le faible ? Ou alors, qu'est-ce qui a sauvé le texte de la ruine ?

Coquillette, j'aime beaucoup la façon dont tu me dis ça. Ce "J'ai pas compris et je déteste quand l'auteur m'abandonne. Je veux bien réfléchir mais je besoin de balises pour le capter, lui." est franchement clair. Ceci dit, ça renvoi aux mêmes questions que celle que me fais me poser Nongag.
Ceci dit, je peux tout de même affirmer une chose. Quand j'ai écrit Survivre, je n'avais pas pour ambition de faire du figuratif ; ce n'est pas un chemin balisé.
Et, fondamentalement, je pense que la vérité, seule, ne vaut rien. Qu'est-ce que la vérité nue ? Quelle est-elle, quelle est sa place ? Pour moi, elle n'en a aucune. Au sujet de sa multiplicité, est-elle induite par la figuration ou non ? Dans le premier cas, la question ne se pose pas pour moi. Dans le second, je me demande à quoi serait due cette multiplicité ou cette indivision de la vérité (là aussi, je prendrais un sens de la lecture fragmentaire, d'ailleurs), et quelle est la norme de la vérité ? (Et devons-nous considérer le système comme binaire entre multiple ou non ? Cela importe-t-il ?)
"moins énervée." Ce texte t'a irrité ? A ce point ? (Ennui, oui, je comprends, mais irritation ?)
Ensuite, la vérité ne veut rien dire et la vérité n'existe pas ont un sens bien différent. (La vérité comme entité dotée de volonté ou non ? Mais à la première solution, l'existence de la vérité est un postulat, ce que j'admets, personnellement).

Merci à toi, Ululo, pour me rappeler que ce texte existe et qu'on l'a lu. Après tout, je dois probablement des explications. (Balthazar, tu dis ? J'ai ma p'tite idée).
Après, détail de réalité. Le p'tit frère fait deux têtes de plus que moi, en vrai. Et je me sens toujours plus petite que lui, même quand j'ai peur.
Ensuite, je ne suis pas certaine qu'insulter le lecteur soit une bonne politique de marketing ^^. Je n'ai juste pas conscience de l'effort. Le petit frère à qui c'était destiné (enfin, comme confession de moi à moi dans un journal intime, mais à lui) n'a pas compris non plus et a rapidement zappé, je pense.

Note : *essoufflée* Ça va, j’ai pas été trop hermétique ?

Note 2 : Je pose des questions aux intervenants mais... la discussion n'est pas fermée, surtout.

Bonjour daphlanote,

Merci pour ces différentes, intéressantes, précisions sur ta nouvelle, qui me permettre de mieux la comprendre et de davantage l'apprécier.

Effectivement, même l'auteur pourrait ne pas avoir toutes les clés, du moins ne pas ouvrir toutes les serrures comme tu l'as joliment dit, pour parler de son texte... D'ailleurs ne pas tout expliciter me paraît préférable, afin de laisser un minimum de liberté d'interprétation au lecteur.

Bonne continuation !

« La vérité je l’aurais jetée à la mer si elle avait été juste seule » et « la vérité ne veut rien dire ».

Bonjour daphlanote, et merci d’avoir ouvert ce forum.
J’ai dit énervée… oui, et je viens de relire ce texte. Si la vérité ne veut rien dire, pourquoi passe-t-on tant de temps à la chercher ? C’est là que ça m’énerve, parce que à quoi ça sert tout ça ? On passe sa vie à chercher la vérité, petite ou grande, fatale ou pas, alors si « la vérité ne veut rien dire »…
A quoi ça sert ?

A moins que… je viens de comprendre. A moins que « la vérité ne veut rien dire » ne sous-entende qu’elle ne veut rien dire, n’a pas d’importance par qu’elle a mille facettes, qu’elle est vue par chacun à sa façon et que chacun en a sa version ?

Merci pour cette réflexion, je comprends mieux le sens de ton texte… bien que là je m’avance beaucoup. Je ne le comprends toujours pas entièrement, j’aime simplement ces ouvertures, ce questionnement nostalgique, inquiet, angoissé aussi et quelque part, fataliste. Et puis j’aime aussi ces personnages qui n’en sont pas, pour moi ce sont deux voix, immatérielles, qui se parlent à elles-mêmes sans peut-être entendre ou s’arrêter à ce que dit l’autre.

Oui c’est un beau texte, merci à Ulullo de t’avoir incitée à ouvrir ce forum, ça m’aura permis de le relire et d’y réfléchir différemment.

Salut Daphlanote,

Je voulais passer répondre et j'ai eu le plaisir de relire à cette occasion, un très bon poème :

Citation :

La lecture est agréable, elle est moins exigente que pour d'autres textes de toi il m'a semblé, je me rappelle de succession de phrases à un ou deux mots, sur le modèle de ces passages :

"Espérer. Les mains croisées, un seul genou pour appui. Banquette inconfortable."

"On lui avait dit, pourtant. Juste. Avec la voix sérieuse des imposteurs."

"Singulier. Il mourra."

J'en trouve bien sûr mais c'est assez sobre, et ça plante le décor d'un discours symbolique il me semble.

Mon "je n'ai pas envie de courrir les interprétations, je le rapprocherai d'un bout du commentaire d'Ululo :

Citation :

J'étais face aux mêmes choix, et je n'avais pas vraiment besoin de choisir. Pour moi, c'est de la poésie, il y a une mélodie que j'ai ressentis, le poème restera comme un mot sur le bout de la langue.

Aujourd'hui je dirai peut être que ce ne sont pas des vers, que c'est de la prose, c'est un mélange en fait, en tout cas, ça marche.

Pour les curieux, c'est là : Survivre

Je n'insultais personne.
Je pense que le lecteur est fainéant par nature, parce que la lecture est un plaisir et qu'on a juste envie de profiter après une journée de boulot par exemple d'un texte sympa mais pas de se casser la tête.
La réflexion peut être reposante elle aussi ceci dit.

C'est un malentendu Ululo, je citais le commentaire parce que je trouvais que tu le disais mieux que moi, je n'y voyais aucune insulte.