D’abord merci à ceux qui ont eu le courage de lire ce petit opus, « Rentrée Littéraire », et qui ont laissé un commentaire ou envoyé un MP. J’aurais voulu donner, s’agissant d’un texte en essai/réflexion, quelques éléments de contexte, et peut être éclairer un peu ce qu’il aurait voulu « dire ».

Pourquoi « Rentrée Littéraire », simplement parce que la réflexion qui est à l’origine de son écriture était justement un spectacle de « rentrée littéraire » de la Fnac au théâtre Marigny.

Le sujet de ce texte, et c’est sans doute un sujet « bateau » - mais il m’intéressait alors – est la difficulté d’émouvoir par le texte ou le dire. On a pu penser que le « témoignage », et c’est la raison pour laquelle Jan Karski a été invité dans le ghetto, du fait du caractère personnel qu’il apporte au dire, pouvait être le plus nécessaire pour convaincre, pour toucher, pour émouvoir. Combien de fois avons-nous entendu le recours à des « témoins » des deux dernières guerres ? Mais, que ce soit l’apôtre qui e croit pas celui qui témoigne, ou Jan Karski qui n’a pas été entendu, il faut en revenir ; le témoignage n’est pas suffisant.

Faut-il alors comme Diderot, comme dans un abandon, penser que de toute façon on ne peut s’émouvoir de ce qui se passe loin de nous ?

Et si cela est vrai, est-ce que le monde actuel, avec l’avalanche d’images, les reporters sur place dès que quelque chose se place, les articles de fonds, les photographies, les films, est-ce que ce monde là permet de diminuer les distances ? Le narrateur ne le croît pas. On regarde ces images, mais on est sans doute plus ému de la maladie du chien de la voisine.

Trop pessimiste ?

Non sans doute, et c’est pour cela que des extraits de ce que j’ai pu entendre ou voir lors de cette soirée sont égrenés dans le texte, non pas pour se moquer, pour critiquer, simplement peut être parce que c’est ça la vraie vie. Ëtre ému à l’évocation de la Shoa, et dix secondes après se battre pour un verre de champagne.

Et vouloir être différent, même si c’est sincère, est-ce que de toute façon, à moins de s’engager réellement dans l’action, est-ce que de toute façon ce n’est pas vain?

Jan Karski, le témoin qui n’est pas écouté, Saint Jean celui qui ne croit pas le témoin, Diderot « aveugle » à ce qui se passe loin de lui, deux millénaires, et le même message….

Je ne crois pas qu'on soit + ému de la maladie du chien de la voisine voire de la voisine elle-même. Cependant, nous sommes tellement envahis par les images, les infos de toutes sortes, faut trier. Et notre égoĩsme est tel - heureusement car c'est lui qui nous fait avancer! - que l'on revient très vite sur terre, peu importe le type d'émotion qui nous a assailli.
Vous avez raison, ça valait le coup de souligner ce point. J'ai récemment assisté à 1 conférence du petit-fils de Tolstoĩ, fort intéressante (il vit en GB & a marié 1 British). Beaucoup de mal à rester concentrée, j'admirais la perfection de son anglais, son humour très british, etc. Et je guettais les réactions des autres assistants, lesquels ne pensaient qu'au lunch qui suivrait. Je serais bien embarrassée de vous donner 1 résumé succinct de ce qu'il a conté qui pourtant, sur l'instant, m'a passionnée. Alors...
Florilange.

Bonjour marogne,

Merci pour ces intéressantes précisions concernant votre texte "rentrée littérantes".

Elles me permettent de mieux le comprendre et de davantage l'apprécier.

J'ai lu et je ne suis pas sûr de ne pas avoir trouver du non dit ou il n'y en avait pas, ça tient à l'histoire de cette tâche d'encre qui s'étend notamment, que je cherchais à comprendre. Enfin, j'ai essayé de dire ce que j'ai lu.

Juste une précision sur cette tâche:


Un dessinateur avait croqué sur une page blanche un lecteur sur un banc. Le dessin était projeté sur le fond de la scène par un videoprojecteur. Quand la lecture a commencé, il a vidé de l'encre de chine sur la page, et petit à petit, elle a tout recouvert, et la page, noire à la fin de la lecture, aussi pure qu'elle était blanche au début, est tombée par terre. Un beau moment!


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Et le commentaire de David? Je crois qu'il a mieux expliqué le texte que moi.....