Bonjour,

J'ai longtemps utilisé les rimes dans une optique d'esthétisme, pour faire "joli", n'y voyant aucun d'autre intérêt si ce n'était celui d'affiner une harmonie imitative.
Ou comme un lubrifiant à la lecture, ce qui est moins louable.

Je leur ai récemment trouvé une utilité plus pragmatique dans la formation de binômes (voire de trinômes) de sens. C'est à dire que la rime établie entre deux vers/ mots crée une concordance de sens qui peut se placer au niveau du vers, du mot, voire même de la syllabe (plus facile).

Bon, soit.

Le problème est que je n'ai aucune idée du but de l'existence de la rime. Si je tente d'extrapoler, je pense aux allitérations de la chanson de Roland, entre autre, qui permettaient à l'orateur d'avoir un débit plus fluide, ce qui me ramène à l'idée de lubrifiant de lecture. Cela reste de la grosse extrapolation bien facile.

Le problème est que je ne trouve aucune explication concrète (et même abstraite, personne ne semble d'accord) sur leur provenance.

Si vous pouviez m'aider, j'ai vraiment l'impression de jouer à l'apprenti sorcier, là...

Moi j'aime pas les rimes!


(Estelle Schtroumph grognon)

Je pense que c'est plus rendre le poème musical, et trouver un écho entre deux vers... Mais je n'en sais pas plus que toi ;).
Je pense cela parce que j'en suis à un point où je ne réfléchis même plus quand j'écris...'Fin ce que je veux dire, c'est que des fois j'ai des vers qui me viennent, et je ne fais pas exprès de les faire rimer, c'est comme ça... J'en suis même à écrire en vers comptés, il y a un coup j'ai écrit un quatrain en octosyllabes sans compter, c'est venu comme ça lol!

J'avoue ne pas très bien comprendre, en particulier ce "concept" de "lubrifiant"...

Pour moi (pour moi hein) un poème n'a pas forcément de rimes, mais avec, c'est mieux!

Je crois que vous avez vous-même répondu à votre interrogation, la rime est la garante d'une certaine musicalité et de correspondances (ou non) sémantiques.

Vive la rime!

La provenance des rimes, c'est simple, elle remonte à la communication primale, celle qui date du temps où le son était le sens...

Le temps des onomatopées a touk zouk zouk ! touque et toque ...

(je veux dire simplement que c'est un rappel des choses basiques : si les sons nous parlent, alors nous leur parlerons)...

Autrement, le but était aussi de distinguer l'érudit du vulgaire (au sens le commun - le peuple). La rime permettait de dire, moi je suis un "connaissant". Elle permettait de distinguer l'intellectuel, le "formé".

La rime marquait la classe sociale, l'aspect noble...

La rime fut l'un des marqueurs de la différence de classe sociale.

*stella lutte finaaaaale, groupons-nous des deux mains*

Citation :


Pas persuadé, pour la fin de ton exposé is, y a différentes rimes, y'a différents non-rimes, et au contraire il me semble, ou alors tu parles de "temps anciens", qu'aujourd'hui la rime s'est vraiment "démocratisée" (pour le moins)

Je ne vois vraiment pas ce la "classe sociale" vient faire là-dedans. Enfin en 2010 hein...

Qu'il est agréable et réconfortant de réentendre notre "Estelle grognon"!! Pourquoi? Parce qu'elle est grognon! Pourquoi? Parce que, quand elle est grognon....elle va bien!!! Voilà l'essentiel.

Quant au sujet lancé sur la rime, même si certains grands poètes l'ont décriée, il faut tout de même se souvenir qu'elle a terminé 90% des vers de notre littérature au travers des 16eme, 17eme, 18eme et 19eme siècles; et une partie du 20eme......excusez-moi du peu.

On peut ne pas l'aimer, bien sûr. Mais celui qui estime que la guitare n'est qu'un lubrifiant de l'écoute, peut-il remettre en doute son utilité dans l'histoire de la musique?

Je parlais, comme la question l'indiquait bien des "origines" de la rimes. Il est un temps que les moins de 3000 ans ne peuvent pas comprendre, lalalalalala, nananananaa... lol)

Pieralum, commencer l'histoire au 16° siècle, ça fait une sacrée ellipse, un joli écartement de jambe...

Tu oublies les latins, les grecs... Ce ne sont pas (ben non) les Français qui ont inventé ce concept...

Moi je pense Reggio, qu'au lieu de parler de lubrifiant et de pratiquer la masturbation intellectuelle, de disserter sur les origines etc... Le mieux est encore d'écrire de la poésie (avec ou sans rimes)