Il y a de nombreux endroits où l'on peut trouver des conseils d'écriture. Tout est toujours bon à prendre, ou à jeter, mais ce n'est pas tellement le propos ici.

J'aimerais savoir ce qui vous parait rédhibitoire lorsque vous lisez un texte, à tel point que vous puissiez vous dire : "Ça, c'est vraiment très mauvais, il faut reprendre sérieusement, voire jeter totalement".

Il ne s'agit pas de donner de conseils, genre "à ne pas faire", car ce serait précisément se priver de la surprise de découvrir, traitée d'une façon qui nous surprend mais fonctionne, une manière de faire qui d'ordinaire nous rebute.
Point de conseil donc, point d'objectivité inatteignable, seulement une somme de subjectivités, les vôtres. N'hésitez pas à confier vos agacements, même si vous ne vous sentez pas vous-même, en tant qu'auteur, totalement exempts de ces défauts qui vous font hérisser le poil.
Donc, lâchez-vous !


(Personnellement, je me sens presque exclusivement concerné par les nouvelles, mais nos amis poètes sont les bienvenus, quitte à créer un fil parallèle s'il leur semble que leur propos est spécifique à leur domaine).

Au niveau du style narratif, j'ai vraiment du mal avec la trop grande précision, le factuel (ex : les mots de Sartre, la maladie de Sachs de Martin Winckler...). Les textes qui se rapprochent du plagiat, trop sensiblement inspirés (ex : La Moïra de Loevenbruck).

Les maladresses d'écriture qui me dérangent le plus : les mauvaises concordances de temps, le manque de crédibilité. Les fautes me gênent moins depuis que je corrige ici, enfin... dans une certaine mesure.

Le manque de recherche...
Le manque de relecture...
Le style qui ne colle pas au fond et inversement... les incohérence, les redondances, les phrases baties uniquement sur des adverbes et des qualificatifs, les poncifs (tous les poncifs à tous les niveaux), les dialogues qui manquent de crédibilité, tout ce qui manque de crédibilité... les fins qui se devinnent aux premières lignes, les personnages qui manquent d'ampleur (ou qui n'ont pas la place d'évoluer dans leur nouvelle)...

en fait j'aime rien... :)))))

Ce qui me rebute vraiment, Les histoires qui trainent en longueur, qui s'étirent, les trucs lents comme un film suédois!

Il faut que ça bouge, que ça vive, que les personnages existent. C'est la même chose en poésie: la poésie contemplative m'agace au plus au point.

Les trucs lourds, explicatifs, moralisants.

Les autobiographies geignardes et nombrilistes.

Les textes manipulateurs ( autant une franche polémique peut m'intéresser, autant un texte qui essaie de me faire prendre des vessies pour des lanternes, qui avance sous couvert de son drapeau de "bons" sentiments ou de "noble cause" me hérisse.

Les textes "branchouilles".

Et surtout : les textes autoproclamés : "d'un ésotérisme tellement élevé que la piétaille (dont je fais partie) ne peut, évidemment, percevoir leur génie" !


Et, concernant le style : les textes qui regorgent d'adjectifs et d'adverbes, censés pallier l'insuffisance de richesse des verbes.

Les clichés.

L'emploi mal maîtriséde mots trop sophistiqués, au sens incertain, destinés à faire "riche" !

Un sujet intéressant qui permet de faire le parallèle entre les réponses apportées ici et les commentaires laissés sous les textes du site.

Mieux connaitre un commentateur permet d'appréhender ses commentaires avec plus de justesse. Parfois même d'être réconforté. Une mauvaise évaluation pouvant être le signe d'un bon texte tant le commentateur qui l'a rédigée a une vision de la littérature aux antipodes de la notre.

Mais je m'égare.


Je reprends à rédhibitoire.

Mon principal raccourci vers l'ennui, c'est le manque d'imagination. Style, personnages et trame sont pour moi les trois
mamelles d'une histoire réussie. Il suffit qu'une soit moins gourmande pour que le résultat se trouve déséquilibré.

Étonnement, surprise, fraîcheur, humilité, émotions, c'est ce qui m'incite à la lecture. Sans inventivité, je m'enfonce dans le déjà lu, le banal, l'insipide.

le conservatisme, en littérature, est à mon sens un temps gaspillé. Tenter original, ou ne rien faire.

le bien-pensant : les méchants sont vilains, la guerre c'est pas beau et l'amour y a que çà de vrai, les enfants sont gentils et les adultes vicieux, etc.

le manque de travail : si je passe un temps précieux à lire, j'aimerais vraiment que l'auteur se soit un peu bousculé pour éviter les redites, les fautes, les incohérences...

le placement de mots savants pour faire instruit : c'est facile de faire difficile...Mais difficile de faire simple.

Selenim: waouh les trois mammelles des histoires réussies ! arrffff !

Ça ferait un super sujet pour un conte, ça : "L'histoire qui avait trois mammelles"


Sinon, ce que je déteste, c'est, dans l'ordre :

1. Ne pas comprendre
2. M'emm....

Après, faut voir. Tout ce qui a été dit précédemment me parait vrai.

Les textes ennuyeux, autobiographiques narcissiques ou onanistes, les textes qui se regardent écrire, gorgés de mots savants, les textes scolaires ou, alambiqués, ampoulés ou ésotériques, les textes inutilement longs, les textes qui abordent un sujet qui m’est sensible sans recherches et qui passent à côté de l’essentiel, les textes descriptifs (une image me suffit) , les textes dénués d’émotions, les textes sans « projet » et qui s’aplatissent en fin de lecture, les textes qui ne m’apprennent rien qui ne m’émeuvent pas qui ne m’enrichissent pas. Les textes académiques ou convenus de courants intellectuels bobos. Sinon j’aime TOUS les autres….

L'usage pompeux des majuscules (la Vie, la Voix, le Souffle), avatar biblique d'une pensée immodeste. Je ne lis pas. Après, il y a plein d'autres trucs, mais celui-ci a l'avantage d'être immédiat.
Ah oui, la philosophie à deux francs cinquante, genre Coelho (je ne vais pas me faire de copains...).