Désolé si la question a déjà été posée.
J'ai cherché, j'ai pas trouvé.

Je ne pense pas qu'il soit possible d'apprendre à écrire autrement que par soi-même, avec tout ce qu'on a pu lire, entendre, des chansons qui nous ont marqués, un pépé à la langue truculente, des conversations de bistrots ou d'ailleurs, nos expériences, celles des autres,... que sais-je ?
Le contraire me semble d'ailleurs parfaitement ridicule. L'écriture est avant tout un style, une personnalité, construite en retenant et filtrant ce qu'elle a capté.

En revanche, je serais infiniment reconnaissant à quiconque pourrait me recommander un ouvrage précisant les notions relatives à l'écriture, en particulier celles relatives à la construction, l'architecture d'un récit (mais pas que), éventuellement en s'appuyant sur des exemples extraits de la littérature.

Bref, je ne veux pas que l'on m'apprenne à écrire, mais je serais ravi que l'on me fournisse les éléments parmi lesquels je ferais mon marché pour préparer ma propre cuisine.

Je ne doute pas qu'il existe pléthore d'ouvrages, mais ma préférence ira vers celui qui se contente de présenter les produits de base en se gardant bien de donner la moindre recette.

Bref, je veux du bon, de l'utile, du sérieux. Mon budget et mon grand âge ne me permettent pas de perdre mon temps ni mon argent.

Par avance, merci.

Va donc farfouiller dans les ailleurs d'Oniris, y a de vrais trésors, dont les conseils de Robert (une mine d'or).

Sur Internet j'ai retrouvé la trace d'un magazine qui existe depuis un moment déjà, j'ai quelques numéros, qui a un catalogue d'ouvrages, de guides pratiques concernant l'écriture.

Ecrire aujourd'hui

Perso, je pense que ce sont les maîtres qui font les disciples... :) Je ne crois pas aux vertus de ce type de livres, mais pourquoi pas.

Merci Pat, je vais aller voir ce que raconte ce Robert.

Merci aussi à Salamandre.
Cela dit, c'est pas question de démentir déjà cette gratitude, mais un ouvrage dont le titre est "J'écris mon premier roman", tu crois vraiment que c'est du sérieux ? (D'accord, c'est déjà mieux que "Ecris ton premier roman !", mais la nuance est assez ténue). Bah, après tout, on peut peut-être écrire des textes qui déchirent et pondre des titres à chier, mais j'y crois pas trop... pour être tout à fait honnête.
Je vais chercher encore un peu. Qui sait ? Peut-être qu'il existe un "Ecrire un roman pour les nuls" (dont le titre serait d'ailleurs... comment dire ?... un peu ambigu).

Plutôt qu'un livre du commerce, peut-être devrais-tu fouiller les ressources universitaires sur l'analyse littéraire ? Prends des cours de fac niveau licence et maitrise en Lettres Modernes, mais sans négliger les cours sur le théâtre et éventuellement l'écriture de scénarios.

Tu devrais trouver des cours bien faits sur la construction d'un récit, les temps, les rythmes, les personnages, etc.

Mais attention: ils donnent des grilles d'analyse et s'appliquent sur un texte figé qu'on se propose de passer à différentes moulinettes, notamment pour évaluer sa qualité. Ils ne donnent pas la façon de constuire un texte qui, par nature, violera les canons d'un "bon récit" puisqu'il sera en construction.

C'est une autre paire de manche...

C'est une idée intéressante, Palimpseste, et la façon que tu as de l'évoquer correspond très bien à l'ambiguïté, ou plutôt l'apparent antagonisme de ma question : apprendre sans apprendre. Je ne veux pas que l'on m'apprenne, mais j'aimerais qu'on me montre des éléments qui me permettront d'apprendre ou de me nourrir.

Pour information, j'ai beaucoup aimé la lecture de l'ouvrage suivant :
"Poétique de Céline", Henri Godard, Gallimard.
Comme par hasard (je veux dire : pour rejoindre ton point de vue), Henri Godard est professeur de littérature française en fac, notamment à la Sorbonne.
Voilà du travail sérieux, prodigieux même. Un épais volume qui décortique de manière très intime le style, le travail de Céline. Ça pourrait paraître très orienté, puisqu'il s'agit de l'analyse de l'œuvre d'un seul auteur, mais l'analyse est à ce point précise et structurée qu'il est possible d'en retenir des éléments atomiques, volontairement ou inconsciemment, pour sa propre écriture. Évidemment, Henri Godard ne commettrait pas la puérile bêtise d'extrapoler pour apprendre à quiconque à écrire.
C'est le genre d'ouvrages que j'aimerais trouver.

Le souci est aussi de savoir ce qu'on doit apprendre:

- orthographe - grammaire - concordance des temps - etc.

- style d'écriture (éviter les "que", les "de ... de", les participes présents trop prtésents...)

- personnnage (camper un personnage - cohérence des caractères - crédibilité des actions ...)

- situations ...

A chacun de ces points-là (et de bien d'autres), on trouve des kilos de bouquins universitaires très fouillés. Par ailleurs, on trouve des perles dans des textes comme les conseils aux acteurs donnés par Shakespeare et qui sont précieux aussi pour écrire.

Maintenant, soyons réalistes: je viens de commencer "Trois femmes puissantes" de Marie NDaye. Les trois premières pages de son bouquins sont pleines de phrases qui vaudraient à son auteure ici une volée de bois vert, alors qu'elle a eu un Goncourt avec.

La méthodologie est une bonne chose à lire quand on sait déjà écrire. Et d'ici là, il faut écrire et se frotter à de vrais lecteurs (pas simplement un cercle familial ou de copains trop bienveillants)... et quand on sait écrire des histoires qui plaisent, alors on peut défourailler l'arsenal méthodologico-littéraire pour transformer un texte plaisant en une vraie pièce de littérature.

Grosso modo, comme souvent en sculpture ou en peinture, le temps à y passer est dix fois plus long pour le polissage que pour le burinage...

(je n'ai pas eu le temps d'ajouter dans mon post ci-dessus que je dis ça comme si j'étais un professeur émérite en littérature, ayant déjà à son actif des rayonnages impressionnants publiés chez des éditeurs prestigieux... Non... je suis dans la catégorie rameur-galérien et donc tout ce que j'énonce d'un ton docte doit passer au laminoir de vos propres expériences)

Citation :

Hum...
Ben oui... Hum hum !... parce que je crois que je vais pas me faire de copains sur ce coup-là.
La modestie... l'humilité... le ridicule... enfin, tout ça tout ça.

Tu envisages un stade de l'acquis (ou de l'inné; ça, c'est juste pour la provoc et faire baver davantage les indécrottables de la modestie) et ensuite une attitude possible pour évoluer.

Et bien, j'ai l'impression d'être à ce stade et l'attitude que tu évoques est exactement celle qui m'intéresse.
Il me semble pas utile de s'encombrer de modestie.

Mon post #9 répondait à ton post #7.
Dans l'intervalle, ton post #8 est arrivé.
J'y réponds donc aussi...

Je préfère largement des gens qui s'expriment avec la manière que tu adoptes et n'y trouve rien de présomptueux.
De toutes façons, je sais bien que ce que tu écris n'est que l'expression de ce que tu penses et je suis assez grand, je crois, pour en retenir ce qui m'intéresse. Et il me semble évident que tu n'as pas le désir de l'imposer.
La CNV (communication non violente) n'est pas à rejeter, mais elle a ses limites. "Je pense que"... "Il ne s'agit que de mon avis"... "Selon moi"... enfin, tous ces emberlificotages, ces précautions oratoires deviennent rapidement lourdes et ennuyeuses. A un moment, il faut quand se mettre à causer sérieusement, en acceptant de dire parfois des bêtises. Le ridicule ne tue personne, à ce qu'il parait.

Bref, merci pour les précautions que tu énonces, mais elles étaient déjà implicites pour moi. Je m'en passe d'autant plus volontiers que ce que tu racontes est intéressant et va droit au but.