Bonjour.

Suite à une suite de commentaires désignant assez souvent mes textes, que ce soit ici, ou ailleurs, comme peu poétiques, je m'interroge sur ce qu'on peut qualifier comme tel.

Un poème doit-il forcément être beau, tant dans son fond que dans sa forme?
À mon sens, la poésie est principalement basée sur la transmission de l'émotion, sur une manipulation du langage qui tente de faire ressentir au lecteur ce que l'auteur désire partager.
Et ça, c'est pas toujours beau.

Je prend l'exemple des nouvelles. Une catégorie "horreur/épouvante" existe, certaines personnes désirent donc avoir peur, ou ressentir un sentiment négatif (ou alors, je ne verrais vraiment pas pourquoi Stephen King a tant de succès).
Pourquoi pas dans la poésie?
Et tant qu'à faire, quand la musicalité et le rythme d'un poème peuvent le rendre plus éloquent, même s'il en devient affreux d'un point de vue esthétique, pourquoi ne pas s'en servir de la sorte?

Je suis perplexe.

Ce célèbre sonnet de Rimbaud me parait-être la meilleure réponse

Citation :

Si par "beauté" vous faites allusion au respect des règles de la poésie classique, alors clairement la réponse est "ce n'est pas un critère de qualité, tout au plus de taxonomie".

Si par beauté, vous entendez respect des canons édictés par quelques grands noms du 19e siècle (Musset, le Hugo de la Légende), alors à l'évidence la réponse est "nous sommes au 21e siècle, entre temps il y a eu Rimbaud, Lautréamont, René Char et quelques autres".
La réponse de vazipepe est tout à fait pertinente ici.

Si la beauté consiste à flatter le goût de la majorité des lecteurs de la soupe pseudo-littéraire qui envahit les étals des libraires, alors ma réponse est définitivement : "on s'en fout".

Mais.... la poésie, même libre, est une forme exigeante. Chaque mot, chaque signe de ponctuation, chaque rupture doit être pesé, mis à sa place très précisément pour que le tout "fonctionne", c'est-à-dire fasse passe l'émotion au lecteur. Plutôt que de beauté, je préférerais parler de chant. Il faut que cela "chante", mais là encore à la condition de se souvenir que la musique du 20e siècle n'est pas celle du 18e.

Votre poème "A Celles qui dorment avec Celui qui ne dort pas" est à l'évidence un poème. Que certaines tournures puissent être travaillées différemment, c'est probable, à vous d'essayer. Je ne crois pas utile dans ce travail d'exploration des formes de vous encombrer l'esprit avec une notion floue de "beauté".

Si je puis risquer un conseil de vieux lecteur, lisez énormément de littérature, prose et poésie, écoutez de la bonne musique. Je suis persuadé que le goût s'acquiert par la fréquentation assidue des œuvres des meilleurs. En d'autres termes, on ne construit rien de bon sur du sable.

Personnellement, je m'aligne derrière les deux interventions précédentes et je rajoute ceci :

Pour moi on trouve de la poésie dans la manière de poser... enfin je veux dire qu'un texte peut être plein de vilains mots et rester poétique.
De belles formules, des sonorités qui glissent, coulent, susurrent, chuchotent... une manière personnelle (et c'est là qu'est la définition de la notion même de texte poétique) de tourner les banalités pour en faire des "perles de pluies venues de pays où il ne pleut pas"...

Bref...

Voilà.

Estelle pouettesse en herbe

Ne pas confondre le beau et l'agréable, surtout.

Un poème doit être beau - pas agréable.

Là, je suis 100 % d'accord avec Estelle2L :

Citation :

Une poésie réussie est avant tout une harmonie de mots qui s'assemblent sans fausse note et chantent à l'oreille.

Tout l'art du poète sera, grâce à l'agencement des mots, de faire passer n'importe quel thème en beauté.

Tout le monde ne pense pas pareil Reggio et heureusement.

Pour moi un chantier n'est pas moins "beau" qu'un jardin, tout dépend du regard que l'on pose sur eux.
On en revient au concept de "sans l'art parlerait-on de beauté?"

Rien n'est "poétique" en soi.

Donc tout peut l'être.

Moi j'ai bien aimé votre texte, bonne continuation.

La poesie ne se definit pas, elle se ressent. c'est comme si on essayait de definir le gout d'un fruit. On peut la mettre dans un cadre comme les fraises en barquette ça va rien changer au gout.

"la poesie est comme une langue etrangere qu'on comprendrais mieux que sa langue maternelle"
Tao zé.

On se contre-fout du beau et des catégories.
Ce qui est beau pour l'un est laid pour l'autre etc. Seule compte sa vérité et le moyen ad-hoc de la transmettre.
Quand à "la poésie" si on cherche à la mettre en codes, c'est la meilleure solution pour ne jamais la croiser.

Rathur a dit:
"Quand à "la poésie" si on cherche à la mettre en codes, c'est la meilleure solution pour ne jamais la croiser"

parfaitement d'accord avec toi. J'ajouterais que la nouvelle est pensée et travaillée, la poésie, elle, est spontanée car elle vient du coeur.