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1 Utilisateur(s) anonymes
Du blues à la césure |
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J’ai eu, il y a quelques temps une discussion, avec un correcteur sur l’emploi du mot « blues » à l’hémistiche d’un alexandrin.
Je reconnais que c’est un cas très particulier, et que le mot est de style familier et peu littéraire. Il s’agit pourtant d’un cas où le « e » muet (et même visuellement pluriel « es ») serait accepté à la césure pour sa sonorité différente. Notez que le dictionnaire des rimes Warnant le fait rimer avec « blouse ». p401 Elle écoutait du blues à longueur de journée ou Elle écoutait du blues sans trop l’apprécier Sont-ils classiquement acceptables ?
Contribution du : 02/01/2011 07:46
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Re : Du blues à la césure |
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Maître des vers sereins
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Est-ce que c'est une question générale, adressée à l'appréciation de chacun, ou bien une question concernant la publication en catégorie classique ?
Contribution du : 19/02/2011 10:52
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Un Fleuve |
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Re : Du blues à la césure |
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Maître Onirien
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Dans la Phonétique de ce mot anglicisme, le son du "e" est si muet que quelqu'un qui écrirait au son ne le verrait même pas. je ne vois pas pourquoi il ferait problème.
Je parle, mais je ne sais pas grand chose au classique
Contribution du : 19/02/2011 17:08
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L'homme est comme de l'herbe, et son éclat, comme la fleur des champs ; l'herbe sèche, la fleur tombe, mais la Parole de Dieu subsiste éternellement ! |
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Re : Du blues à la césure |
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Salut Pich ! Très bonne question ce blues... C'est un anglicisme et pour moi il n'y a pas à appliquer la diérèse. Il doit bien y avoir d'autres cas semblables qui ne me viennent pas à l'esprit. Pour ce qui est de blues qui en fait se prononce blouz, il semble assez logique d'oublier le "e"... Je laisse le soin aux spécialistes de trancher ce dilemme mais j'attends la réponse avec beaucoup de curiosité ! Alex
Contribution du : 19/02/2011 19:30
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Re : Du blues à la césure |
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La réponse à la question de David se trouve dans les réponses suivantes. Le blues en tant que mot particulier est bien un anglicisme mais je ne crois pas que ce soit disqualificatif à son emploi. Le spleen de Baudelaire semble le prouver. Parcontre il fait partie d'un emploi populaire ce qui est à mon sens plus critiquable. Mais surtout, il semble faire exception à la règle du "e" muet (ce qui prouve que c'est bien une règle et pas un loi). Les règles de prosodie anglaises sont assez différentes des notres ( pour des spécificités propres à la langue anglaise, autres sons et accentuation et abscence de "e"muet) ce qui fait que l'emploi de certains mots dans nos poèmes peut poser problème. Certains noms propres d'autres langues aussi, sans parler des variations géographiques en général.
Je le signalais au titre de curiosité, et pour ouvrir une place à d'autres problèmes rencontrés par d'autres auteurs. Au même titre de particularité, (digression?) j'avais pensé que le mot "schtroumph" pouvait être le mot le plus long d'une seule syllabe. Si d'autres lecteurs....
Contribution du : 20/02/2011 08:24
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Re : Du blues à la césure |
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Maître des vers sereins
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À mon avis "blues" pourrait apparaitre à la rime d'un poème classique sans problème, mais pas à la césure, je le rapprocherais de "nues". Je regarderais le mot avant que de l'écouter, c'est une particularité fondamentale de l'écriture classique de ne pas dépendre que de l'oreille mais également des yeux.
Un "mot littéraire" comme un "mot poétique" serait un pléonasme à mon sens, je ne pense pas que la poésie classique soit lié à un registre de langue particulier, c'est un choix d'auteur. C'est vrai que la poésie classique n'est pas une loi, de même que personne ne risquerait la prison pour une erreur d'orthographe ou de grammaire, la langue française n'a pas de lois non plus. Quant à "schtroumpf", pas mieux
Contribution du : 20/02/2011 10:30
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Un Fleuve |
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Re : Du blues à la césure |
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En cherchant un peu j'ai trouvé "whiskies", qui ne devrait pas être accepté à l'intérieur d'un vers !! (Jeu de mots non voulu, mais...)
C'est un peu tendancieux car le pluriel a deux possibilités avec "whiskys" qui lui ne pose pas problème.
Contribution du : 20/02/2011 14:36
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Re : Du blues à la césure |
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Expert Onirien
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En remarque à David
Citation : Je regarderais le mot avant que de l'écouter, c'est une particularité fondamentale de l'écriture classique de ne pas dépendre que de l'oreille mais également des yeux. Sur les notions de rimes visuelles et sonores, il me semble que seule l'orthodoxie classique les érigent comme couple de règles indissociables. Il m'a semblé comprendre que, dans la classification classique telle qu'elle est présentée et admise sur Oniris, la contrainte des rimes visuelles ne soit pas retenue ; ou du moins qu'elle ne soit pas évoquée comme un critère discriminant (et même pas évoquée du tout). C'est une autre problématique concernant la présence en césure de termes d'origine étrangère (comme blues par exemple, tout comme whiskies). Car il peut alors y avoir confusion sur la métrique (comme "nues" à la césure). Qu'une rime visuelle et sonore soit un plus dans la qualité d'écriture, c'est certain... tant que le sens, la syntaxe et l'orthographe sont respectées. J'ai lu dernièrement un recueil de poèmes (de facture très très classique) de Tristan Corbière dans lequel l'auteur pour obtenir des rimes visuelles et sonores respectant cette contrainte classique s'autorisait à quelques fantaisies orthographiques. Et il ne doit pas être le seul dans ce cas. Pour ma part, je n'irais pas jusque là... A mon avis, dès lors qu'on emploie un certain nombre de mots issus de langues étrangères (exemple de "blues"...), il me semblerait bien plus logique de "poster" en poésie contemporaine, même si par ailleurs la forme choisie par l'auteur reprend tous les canons de la poésie classique ; il y aurait, à mon sens, une plus grande cohérence entre le choix d'un vocabulaire actuel et l'expression contemporaine. C'est ainsi que, parmi les poètes du siècle dernier, Louis Aragon, dans "Le Fou d'Elsa", par exemple, tout en respectant une prosodie classique et ses contraintes, introduit dans ses vers (demi-alexandrins, octosyllabes et alexandrins) bon nombre de mots, noms et toponymies issus du vocabulaire arabe. Pour moi, il n'y a rien de plus contemporain que cette écriture-là et rien de moins classique... Cordialement Chene
Contribution du : 21/02/2011 19:17
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Re : Du blues à la césure |
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Maître des vers sereins
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Citation :
Il m'a semblé comprendre que, dans la classification classique telle qu'elle est présentée et admise sur Oniris, la contrainte des rimes visuelles ne soit pas retenue ; ou du moins qu'elle ne soit pas évoquée comme un critère discriminant (et même pas évoquée du tout). C'est dans le traité de Sorgel, explicitement cité dans la présentation de la catégorie sur Oniris, qu'apparait cette notion, dans le chapitre sur l'orthographe des rimes P27. C'est surtout utile pour expliquer la prosodie classique aux néophytes, commenter les règles d'élisions sans parler de ce qui est écrit et en insistant sur l'oreille, qui doit déjà être "classique", ce n'est pas facile du tout. Les traités d'époques ne pouvait appréhender que le français d'aujourd'hui serait autrement que le leur, quand ils parlent d'oreilles, ils parlent d'oreilles d'il y a plus de cent ans. Citation : A mon avis, dès lors qu'on emploie un certain nombre de mots issus de langues étrangères (exemple de "blues"...), il me semblerait bien plus logique de "poster" en poésie contemporaine Je trouve cela dommage de réduire la poésie classique à un voyage dans le temps ou à un registre de langue, mais ça renvoie à une autre question il me semble : Si on pense que la poésie classique a donné tout ce qu'elle a pu, sa pratique ne pourrait que répéter les chefs d'œuvre déjà réalisés, ça voudrait aussi dire qu'il n'y a pas d'histoire, de mémoire véritable et que chaque époque réclame de nouvelles formes, comme par empilement. Si on pense que la création poétique n'a pas de limite, alors les formes poétiques se juxtaposent, et les plus anciennes donnent le La des formes émergentes et créent une sorte d'émulation, qu'une poésie libre ne fasse pas moins bien qu'un sonnet, pour caricaturer. Je pense que la matière, le vocabulaire du plus rare au plus général, doit être commune quelque soit la forme pratiquée, pour la créativité justement. le "blues" en l'occurrence pourrait bien vivre plus longtemps que la poésie classique si elle ne se libère pas de chaines qu'elle n'a pas à porter. Un poème libre ou contemporain peut tout à fait être soutenu, précis, reprendre une mythologie antique, un thème religieux ou un "cliché" romantique.
Contribution du : 21/02/2011 22:15
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Re : Du blues à la césure |
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Expert Onirien
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Citation :
C'est dans le traité de Sorgel, explicitement cité dans la présentation de la catégorie sur Oniris, qu'apparait cette notion, dans le chapitre sur l'orthographe des rimes P27. Tel qu'est rédigé le classement des poésies en "Classique", on peut comprendre que parmi les règles du traité de Sorgel sont à respecter celles qui figurent dans les alinéas qui suivent cette référence à Sorgel... et pas les autres plus contraignantes. Ou alors serait-ce moi qui n'ai pas compris ceci : Citation : Toutefois, nous adaptons partiellement certaines de ces règles, en raison de l'évolution de la langue et de la grammaire depuis l'époque où ces règles ont été énoncées. Nous tentons cependant d'en conserver l'esprit, même si nous nous écartons un petit peu de leur orthodoxie. Le couple rime visuelle - rime sonore fait-il partie de cet écart de l'orthodoxie, oui ou non ? Est-il possible d'avoir une réponse claire à cette question ? Ça évitera peut-être à certains des incompréhensions récentes lors de retours de poèmes à leurs auteurs. Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement dit l'adage...
Contribution du : 21/02/2011 23:19
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