Salut à vous,

J'ai un problème pour établir le nombre de diérèses à ce mot : "Paranoïaque".

Il est construit à partir des mots grecs, pas de racines latines, Le traité de Sorgel ne donne pas de réponse claire, il y a des tableaux plus complets comme celui-là :

http://www.accents-poetiques.com/?La-dierese

Mais là aussi, le groupe de voyelles OÎA n'est pas décrit.

Le mieux, ça serait de trouver un vieux poèmes métrés l'utilisant, et s'en servir de référence, si quelqu'un a ça dans ses souvenirs ?

Sinon, une autre source ? une piste ?

Merci.

Question pas évidente...

A mon avis, il faut chercher la réponse dans la signification du tréma. En principe, c'est un diacritique qui indique que la voyelle qui le porte doit être prononcée séparément de celle qui la précède. Donc, pa-ra-no-ï-a égale 5 pieds.

Le problème est que la réforme de l'orthographe de 1990 change le sens du tréma : ce n'est plus forcément la voyelle qui précède qui est prononcée séparément mais celle qui le porte. Ici, ça ne changerait rien au décompte de 5 pieds, puisque "ia" se diérèse dans la majorité des cas. Ça ne changerait le décompte que si "ia" était une synérèse.

Je dirais donc paranoïaque en cinq pieds (ou six, sans élision du "e" final). Mais c'est une analyse plus linguistique que poétique. La discussion est ouverte.

Je ne suis pas linguiste. J'essaie juste d'être logique.
Le tréma a pour vocation soit de rendre la voyelle muette s'il s'agit d'un e comme dans " ciguë ", soit d'isoler la voyelle qui précède dans les autres cas.
Dans le mot " paranoïaque " le tréma n'est là qu'à cause du o qui précède. Je pense donc qu'il est normal, une fois réglé ce problème de la syllabe qui précède (qui seule compte), de continuer d'appliquer pour celle qui suit ( le a ) la règle habituelle de la diérèse, bien résumée dans votre lien.

Ceci dit je n'ai l'accord d'aucun spécialiste pour valider ça, mais je suis partant comme Leo, pour détacher les 3 voyelles.
Vous avez quand même de sacrés problèmes, David!

Cordialement
Ludi

J'adore ce fil sur le nombre de pieds dans "paranoïaque"... y'a des choses comme ça qui me mettent en joie pour la journée et l'emploi du tréma en plein milieux d'un groupe de trois voyelles fait partie de ces trucs absurdes mais réels qui font le sël de la vïe...

David, si j'arrive à écrire une Nouvelle sur votre question relative aux diérèses pétiques dans "paranoïaque", pensez-vous vraiment que Widjet fera sa vasectomie ?

(ou suis-js schizophrène à poser une telle question ?)

C'est pour un auteur dont le texte ne pouvait pas être publié, pour un autre souci en plus de celui-là. S'il se reconnait, ça sera réglé demain, et dans le doute, ça sera comme il veut pour ce cas-là.

Merci en tout cas pour vos propositions.

Palimpseste, pour Widjet, on pourrait lui en faire une bénévole et amateur, un peu comme dans Ma langue au chat, la chirurgie, c'est un état d'esprit :)

Moi aussi j'aime ce site d'écriture mais il ne dise pas comment faire pour envoyer des textes.

Citation :

Et son adhésion à LO ?

Je suis comme vous Palimpseste, ce genre de question angoissée sur la diérèse me met en joie, mais j'ai un temps d'avance: je lis La Pêche et Les Poissons, revue halieutique, où les débats de ce niveau sont légions: pour ou contre le plomb de touche ? Quelle amorce pour les mares à rotengle ?

Et surtout: la turlutte à calamar qui chaque été m'exalte le neurone.

Sinon je n'ai pas d'avis sur le tréma et la diérèse, je ne connaissais même pas la fonction du symbole à vrai dire (et nonobstant je me sens moins c*** du coup).

Je me suis ouvert de cette question ce soir à amie linguiste et théâtreuse (ce n'est pas incompatible) dont la réponse a été "ça dépend"...

La diérèse, selon elle, est à faire ou non selon le nombre de pieds que l'on veut et/ou le rythme de la diction. C'est la lecture qui va dire si l'on fait une diérèse ou une synérèse, en fonction de la fluidité produite à la lecture.

S'en est suivent toute une palanquée de doctes références...

(MonsieurF, vu vos lectures, je comprends votre commentaire à l'abnégation des sardines )

Le choix de l'auteur a été préservé, pour deux diérèses.

Merci pour l’intérêt, Palimpseste, mais l'avis de votre amie me rappelle une discussion sur le slam, qui aboutissait pour une réponse à "Qu'est-ce que c'est à l'écrit ?" à changer la question : "la forme finale du slam n'est pas l'écrit, mais l'oral, donc ce qui se fait à l'écrit n'est pas important, n'est pas un critère du genre".

Un texte peut appartenir à son auteur, mais aussi à son interprète, lecteur ou acteur ou chanteur ou autres si j'en oublie.

Si le cœur (ou les poumons, ou le bras droit, ou autres... ) t'en dis, n'hésite pas à rapporter plus de cette discussion, ou invite ton amie à le faire, tous les avis sont bons à prendre, les références qui ouvrent des portes aussi.

Citation :
C'est la définition de la "licence poétique", qui permet à l'auteur le choix d'une diérèse ou d'une synérèse selon son intention. Sur Oniris, la licence poétique est autorisé en catégorie néo-classique, à la condition que son application soit homogène sur l'ensemble de la pièce.