Est-ce que votre premier jet est inconscient? Quelles règles de grammaire ou de syntaxe avez-vous en tête? Est-ce différent lors de la réécriture, de la révision?

Rien de tout ça. Tout est structuré, l'histoire connue d'avance, l'écriture est un outil :)

J'essai de compendre comment l'outil fonctionne. J'ai trouvé
http://www.sass.uottawa.ca/redaction/trousse/grammaire-structure-phrase.pdf

Une fois tout ça étudié, moi, je m'en débarrasserais... :)

Quand le premier jet est inconscient, ça s'appelle une pollution nocturne.

Moi, j'y vais par "flash", par images. Je n'ai jamais d'histoire structurée à l'avance. Je mets des repères, en autant que ce soit possible, et j'abandonne mes personnages aux divagations de l'esprit.
Et je pense que j'ai encore des pollutions nocturnes, parce qu'il m'arrive encore de laisser aller un crayon sur du papier (ou mes doigts sur la clavier) et de me retrouver dans une histoire qui se forge au fur et à mesure. Les mots s'imposent, les images, les sens. Bien sûr, j'interviens, mais en essayant toujours de laisser beaucoup de liberté à tout ça.
Et après, j'élague au besoin, je rajoute, je redirige.

Quelques conseils avisés : http://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=2485.0

Je n'ai jamais écrit de façon inconsciente et ne sais pas très bien d'ailleurs comment ce genre de chose peut se réaliser. Presqu'à chaque fois j'ai écrit pour me libérer de pensées qui se faisaient trop insistantes.
Jamais de règle de grammaire ou de syntaxe en tête ... les mots s'emboitent automatiquement eux-mêmes mais, lors de la révision ou plutôt de la relecture après l'avoir laissé de côté un temps plus ou moins long, je peux modifier des tournures de phrases ou éventuellement un mot mais uniquement pour mieux communiquer ce que souhaite exprimer.

Je suis tout à fait incapable d'écrire en me soumettant à des règles de prosodies quelles q'elles soient.
Tout comme Marite, l'écriture est pour moi libératoire d'un ressenti, d'un évènement, d'un sentiment.
Capable de garder des mois le besoin d'extérioser, il arrive un jour où c'est mûr, ça vient. Par exemple, m'arrêter en voiture et écrire sur un chèque faute d'autre support papier.
Il me semble que se coller devant une feuille et dire"je vais écrire", est le plus moyen de tuer la spontanéïté, les images qui nous viennent naturellement, les mots forts.
Tout cela reste dans un coin, un jour je relis...J'ai un ressenti différent ou alors le même que le jour où j'ai écrit.

A quoi est-ce que je pense quand j'écris ?
Avant de commencer je me donne mille raisons de ne pas penser autrement qu'en couleurs, ou en musique - mélodie, rythme, tonalité ... pour exprimer ce que je porte en l'instant.

Donc lors de l'écriture, je pense à compter - les pieds, je pense à faire sonner les rythmes, je pense à une couleur et lui associe un ton, une tonalité un style dans les mots, je pense à tenir la concentration sur le fil tendu entre mes entrailles et le mot qui émerge... s'accordera ? s'accordera pas ?