bonjour,
je me demande parfois, à la lecture de poèmes, comment les rimes arrivent à l'auteur
l'impression m'est qu'elles proviennent de temps en temps d'un vagabondage parmi quelque dictionnaire de rimes, et, si cela est parfois apparemment voyant, peut-être est-ce un usage plus commun que je ne le crois et que certaines plumes en masquent mieux l'évident usage que d'autres
loin de moi l'idée de reprocher l'appel d'objets extérieurs pour écrire : les drogués ne trichent pas plus que les amateurs de dictionnaires, qu'ils soient de rimes ou de synonymes, et la littérature n'a pas de charte anti-dopage
s'il faut parler de tout autre chose quant à l'artisanat scriptural, allons ! le prétexte étant plutôt d'interroger les moyens mis en œuvre dans l'écriture et de sonder les méthodes propres à chacun dans l'élaboration d'un texte, vers ou prose, une occasion de bavasser sur ce qui nous réunit là
bonne soirée,
Évariste

Ah.. Ça vient de là alors... Parce que jusqu'à présent je consultais un dictionnaire des drogues et me faisais une petite ligne de rimes de temps en temps, mais ça n'a jamais fonctionné. Je comprends mieux pourquoi, merci Evariste !

Le dictionnaire a montré tôt son besoin.
Dès 1587 parait un dictionnaire des rimes françoises (Jéhan Le Fèvre de Ressons) suivi en 1596 d'un autre (dans l'ordre alphabétique) d'Odet de la Noue et Du Bartas. Je ne sais pas s'il y en a eu plus tôt.
Note-t-on une recrudescence des poètes à partir de cette date ?
Peut-être.
En ce qui me concerne, la rime étant le mot crucial du vers (comme dit Banville) j'essaie de mon mieux de ne pas le bâcler. Et donc, le mot idoine surgit le plus souvent du dictionnaire.

Le dictionnaire, quelle que soit sa thématique, est un outil que seuls les fats contourneraient, ou en tout cas le feindraient.
Le talent ne sera pas au détour d'une page d'un dictionnaire, mais l'auteur qui cherche la pièce qui lui manque, celle qui coïncidera parfaitement avec ce qu'il cherche, progressera.
L'écueil du dictionnaire est peut-être d'utiliser sans suffisamment de réflexion un mot trouvé qui semble être LE mot. Toute trouvaille devrait être soupesée avant utilisation car rime ou synonyme, c'est plus qu'un mot à placer : il doit compléter parfaitement l'idée portée.
Il faut écarter tout ce qui apparaîtrait comme trop systématique.

Mais la recherche est une clé en écriture, que l'on puise dans nos
propres connaissances ou dans celles des autres.

Je ne crache pas sur le dictionnaire de rimes, ça pourrait diluer l'encre et le rendre impraticable

Et puis les mots proposés peuvent mener au sens, ou incliner le texte en travail dans une direction imprévue. C'est ça qu'est bien dans la poésie.

Comme en toute chose, c'est surtout le résultat qui compte. Je pense là à nous tous, écrivains amateurs sur ce site. Si d'aucuns, sans doute plus doués que certains, écrivent merveilleusement bien sans aucun recours, d'autres ont besoin de dictionnaires pour parfaire leur vocabulaire, ou simplement pour se rassurer en contrôlant le sens exact d'un mot. C'est mon cas et je trouve cette attitude plutôt louable.