Voilà... j'ai proposé le texte ci dessous sur le site en Alexandrins, et il est refusé pour un problème de longueur de vers. J'avoue l'avoir relu plusieurs fois, et j'ai du mal à trouver les erreurs.
Si quelques uns d'entre vous pouvaient me donner leur avis, ce serait une aide précieuse pour moi.



Le sommeil étoilé du petit prince blond
Est semé de songes stellaires et si secrets.
La lune s’enchante de ce jeune garçon,
Colorant ses cheveux de sa douce clarté.

La sente devenue queue de la comète,
Piste féerique s’élevant vers les cieux,
Une voie magique, pour sa bicyclette,
Il parcourt, en riant, ce chemin merveilleux.

Des oies venues du ciel, oiseaux oniriques,
Au ramage éclatant de lumière lactée,
Encouragent de cris fantasmagoriques,
Les efforts du petit qui vient de s’envoler.

La Princesse aux Marées convie Petit Homme
A poser son vélo sur son orbe brillant,
A parcourir son sol, astral vélodrome,
Et oublier sa peine en ce lieu accueillant.

Ton cœur était si lourd, petit prince triste,
Qu’un jour tu as choisi de voler tout là haut,
Petit frère suivant tes rêves cyclistes,
En laissant, ici-bas, ton douloureux fardeau.

Et ce jour d’horreur où tu claquas la porte,
Tu partis avec tout tes terribles secrets.
Tu laissas de ta vie quelques feuilles mortes,
Et dans nos cœurs brisés tant et tant de regrets.

Mais le soir, parfois, Lune ronde et douce,
Tu résonnes là-haut d’un rire heureux d’enfant.
Une œillade exquise en ta figure rousse,
Illumine, soudain, nos nuits de son diamant.

les "e"muets n'entre pas en ligne de compte pour compter les pieds.
http://www.oniris.be/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=3558&forum=7

Est/ se/mé/ de/ son/ges/ ste/llai/re/s et/ si/ se/crets.

ça fait 13

Euh...je ne suis pas allé plus loin que le deuxième vers ..

et puis.. un conseil tout simple

sans compter les vers

il suffit de respecter les règles très basiques de la scansion (les vers s'écrivent bien sûr et se lisent surtout)


et on s'aperçoit tout de suite qu'il y a un problème dans le rythme..


un truc aussi assez simple.. :
fréquenter une petite belle des Arts Drama
elle, elle saura lire ton poème sans compter les syllabes mais ne se plantera pas sur la prosodie

Bonsoir à toi. Voici très rapidement l'indication des vers qui n'ont pas le nombre de pieds réglementaires:

Le sommeil étoilé du petit prince blond
Est semé de songes stellaires et si secrets. 13
La lune s’enchante de ce jeune garçon,
Colorant ses cheveux de sa douce clarté.

La sente devenue queue de la comète,
Piste féerique s’élevant vers les cieux,
Une voie magique, pour sa bicyclette,
Il parcourt, en riant, ce chemin merveilleux.

Des oies venues du ciel, oiseaux oniriques,
Au ramage éclatant de lumière lactée,
Encouragent de cris fantasmagoriques, 11
Les efforts du petit qui vient de s’envoler.

La Princesse aux Marées convie Petit Homme
A poser son vélo sur son orbe brillant,
A parcourir son sol, astral vélodrome, 11
Et oublier sa peine en ce lieu accueillant.

Ton cœur était si lourd, petit prince triste, 11
Qu’un jour tu as choisi de voler tout là haut,
Petit frère suivant tes rêves cyclistes, 11
En laissant, ici-bas, ton douloureux fardeau.

Et ce jour d’horreur où tu claquas la porte, 11
Tu partis avec tout tes terribles secrets.
Tu laissas de ta vie quelques feuilles mortes,
Et dans nos cœurs brisés tant et tant de regrets.

Mais le soir, parfois, Lune ronde et douce, 10
Tu résonnes là-haut d’un rire heureux d’enfant.
Une œillade exquise en ta figure rousse, 11
Illumine, soudain, nos nuits de son diamant.


Je tombe de sommeil. On peut en reparler demain, si tu veux. Je peux te donner des explications supplémentaires.

Déplacé en Atelier d'écriture.

Bonjour Leonidas,

Le problème avec la règle des "e" muets, c'est qu'elle concerne justement plutôt l'inverse : les "e" en fin de mot qui doivent compter comme une syllabe, c'est à dire être prononcé à la lecture : les terminaisons de mots en "e" comptent comme une syllabe à l'intérieur du vers (jamais à la fin) sauf si le mot suivant permet de faire la liaison (qu'il commence par une voyelle).

Un décompte de syllabe pour tes deux premiers vers :

"Le/ so/mmeil/ é/toi/lé/ du/ pe/tit/ prin/ce/ blond
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Est/ se/mé/ de/ son/ges/ stel/lai/re/s et/ si/ se/crets. "
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

Pour le second vers, c'est le pluriel de "stellaires" qui faussent les pieds, la licence poétique, ça peut être de sucrer ce pluriel pour avoir - stellairet - au lieu de - stellairezet -, ou bien de mettre "songes" au singulier par exemple.

La prononciation est particulière, l'avantage de suivre cette règle tient à son aide pour fabriquer des vers, pour jouer notamment de ce qui s'appelle les accents toniques : les "e" non muets ne sont jamais toniques. Dans l'alexandrin il y a deux accents toniques, un à la césure, c'est à dire le milieu du vers, la sixième syllabe ; et un à la fin.

Du coup "songes" ne jouent pas bien dans ton second vers, car le "e" non muet se retrouvent à la césure ; c'est le cas également aux 3ème, 6ème, 7ème, et 16ème vers.

Mais la pluspart de tes césures sont justes et accentuées : c'est à dire que le milieu du vers est tenu par une syllabe tonique.

Le problème d'appliquer cette règle est qu'elle amène à écrire de façon trop ampoulé fréquemment, le style peut apparaître trop ancien par la lecture forcé de ces "e" à prononcer. Mais les mots ont des qualités différentes et s'ils sont bien assemblés, le résultat peut être étonnant, sans rappeler la langue du 19e siècle.


Même si cela peut paraître rèche, je trouve que l'alexandrin dans ses règles donnent une poésie plus sensible (comme dans un chant religieux, le lecteur psalmodie, il ne réfléchit pas, il ressent) alors que le vers libre - écrire avec son coeur - est plus difficile, souvent plus intellectuel que l'alexandrin.

bonne route à ton cycliste.

je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce qui est dit précédemment.

D'abord, le dodécasyllabe (ou alexandrin) n'a que rarement en poésie le classicisme que l'on lui attribue.. sauf bien sûr pour les grands poètes classiques.

Puis, la structure et le rythme de la poésie, permettent de se libérer de certaines contraintes.. Les règles de césure, d'enjambement.. entre autres rendent possibles bien des effets désirées..

Ensuite, la prononciation du e muet (en respectant les règles de scansion) n'a rien de vieillot, ni de décalé..

Enfin, croire que les vers libres, c'est écrire sans contrainte (avec son cœur) fait montre d'une certaine ignorance de la poésie libre.

Encore une fois, je conseille aux apprentis poètes d'aller faire un tour dans les cours d'Art Drama..

La discussion est intéressante (et n'aura jamais de fin, comme beaucoup d'autres, ici), mais je porte votre attention sur l'objectif initial de ce post, qui est de donner des conseils à l'auteur

J'imagine qu'il attend des conseils pratiques, des suggestions d'amélioration... que personnellement je serais bien incapable de donner. Mais mais avec tous ces calés de la poéticométrique, il devrait pouvoir comprendre précisément ce qui cloche dans son texte, non ?

Merci à toi, David. J'avoue que j'étais un peu perdu, justement avec les "e".
Malgré mes maladresses, je tenais à ce que ce poème soit publié en Alexandrin. Car j'aime la musique de ces vers.

Merci pour les conseil, Emrys.