Voilà. Je vous soumets une question qui me turlupine depuis un certain temps, concernant l’orthographe d’un mot dont j’imagine au départ qu’il est plus un verbe qu’un adjectif ou un nom.

Le terme « égale » dans la phrase ; Deux plus deux égalent quatre m’apparaît en effet comme un verbe que l’on doit conjuguer ;
On a l’équivalent qui dit que ; deux et deux font quatre

Par contre, cette conjugaison s’applique-t-elle à tous les cas ?
En effet, si on conjugue le verbe au pluriel est-ce sur le fait qu’on ajoute des chiffres ou sur leur valeur ?
Est-ce que ; zéro plus zéro égalent (ou égale) zéro ?
Est-ce que ; un moins un égale (ou égalent) zéro ?

Merci d’avance à ceux qui sauront résoudre ce problème

Il me semble que l'on a un problème similaire avec "la plupart". Je m'explique : ta question revient à demander si le nombre du sujet est "sémantique" ou purement grammatical. "La plupart des gens pense(nt) que..." : dans cet exemple, on peut considérer que le nombre de "la plupart" s'attache à sa valeur sémantique, au sens du mot. "La plupart" sous-entend qu'il y a plusieurs personnes.
Ou bien alors on considère que le nombre du verbe s'attache à la simple valeur grammaticale, au nombre grammatical de "la plupart" qui est un féminin singulier. Les deux écoles existent.

Je pense qu'il en est de même pour "zéro plus zéro". Grammaticalement parlant, on a deux sujets (zéro/zéro), donc le verbe se conjugue au pluriel. Mais si l'on considère le nombre "sémantique" de "zéro plus zéro", on s'aperçoit qu'il est nul : ni singulier ni pluriel, puisque "zéro" équivaut au néant. Ce néant, on peut le traduire par la conjugaison du verbe au singulier (puisque le "néant" n'existe pas en tant que tel en grammaire, on le remplace par le singulier).

Je verrais les choses ainsi, peut-être en me trompant.

Question intéressante. Encore une des subtilités du français...

Il me semblait avoir lu quelque part, il y a longtemps, que les termes utilisés en mathématiques et plus généralement en matières scientifiques étaient invariables, dans la mesure où ils pouvaient représenter UNE opération, UNE transformation, donc dans la mesure où il y avait ellipse. Petite vérification rapide faite (ici pour faire au plus court), le scripteur a le choix, mais le cas le plus fréquemment considéré semble être celui de l'"opération", donc du singulier.

Donc, "deux plus deux égale quatre" doit s'entendre comme "[l'opération (ou l'addition)] deux plus deux égale [a pour résultat] quatre". Mais écrire "deux plus deux égalent quatre" n'est pas interdit grammaticalement.

A partir du moment où on considère l'opération, la question du singulier ou du pluriel ne se pose plus. Si on en reste sur un point de vue strictement grammatical, que le résultat soit zéro, un ou autre chose ne change rien au fait qu'il y ait deux sujets dans la phrase, donc, que le verbe s'accorde au pluriel. Le problème est différent à mon sens de celui du sujet collectif, du type "la plupart" ou "plusieurs". "Zéro" ou "un" désignent des objets mathématiques qui ont une existence individuelle propre.

Citation :

L'explication de Léo est beaucoup plus satisfaisante et pertinente que la mienne. Je la retiens.

Merci pour l’éclairage.
Je crois, comme tibullicarmina, que la réponse de Léo est plus pertinente.
L’important, au départ, était de confirmer qu’il s’agissait bien du verbe égaler et non de l’adjectif ou du nom « égal » qu’il aurait pu être avec une autre ellipse.
Ce doute levé (et merci pour la référence), je trouve à la fois étrange et fascinant la possibilité de la double orthographe.
Mais comme dit Léo , « encore une des subtilités de la langue française ! »
J’ai eu, il y a peu, le problème du pluriel d’aller-retour…qui laisse quatre possibilités.