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1 Utilisateur(s) anonymes
La lecture de la poésie en prose et du vers libre |
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Onirien Confirmé
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12/06/2011 18:56 Groupe :
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Je ne savais pas bien où poser ma question. Pardonnez donc si je me suis trompé de rubrique.
Ainsi, je me demandais, comment lire les poèmes en prose et les vers libres ? Une règle, précisément, me pose problème: faut-il prononcer les "e" non-muets ? Où alors doit-on lire la prose poétique et le vers libre comme nous lirions un roman ou une nouvelle ? Bien à vous, A
Contribution du : 30/06/2011 14:59
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Re : La lecture de la poésie en prose et du vers libre |
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Maître Onirien
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08/06/2009 21:13 De Canada
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Citation :
Ça dépend toujours de ce qu'on recherche. En poésie je recherche toujours l'émotion, alors respecter une certaine technique de lecture quant aux "e"s devant un texte plat ne me fera ni chaud, ni froid. D'ailleurs je lis toujours en silence, peut-être pour mieux m’imprégner de la chose, vous comprendrez donc que les prononciations ne soient pas un problème pour moi, en dehors des textes slam(qu'il faut déclamer, donc lire haut) bien entendu. Wan
Contribution du : 30/06/2011 18:53
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L'homme est comme de l'herbe, et son éclat, comme la fleur des champs ; l'herbe sèche, la fleur tombe, mais la Parole de Dieu subsiste éternellement ! |
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Re : La lecture de la poésie en prose et du vers libre |
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Visiteur
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Bonjour,
Il existe un post de Leo sur le sujet (les catégories de poésie), mais il faut faire des fouilles... La prose c'est quelque chose qui se base normalement énormément sur les sonorités. La ponctuation y est très importante (et logiquement basique) car elle induit les respirations. Ici sur Oniris la prose est souvent faite de longues phrases, les virgules, points virgules et autres tirets y ont leur importance - en effet il vaut mieux que tout soit bien ponctué pour que le sens soit maintenu. Logiquement la prose ne doit rien raconter de continu pour être aboutie. Ce sont des enchainements de pensées, des fils de réflexion que l'on suit... un peu comme on réfléchit, ça peut manquer de sens tant que les sons et les différentes figures de styles sont utilisées (les sonorités et le rythme sont vraiment le maitre de la prose). Si à voix haute un poème fonctionne, c'est qu'il est presque abouti... Attention, la prose n'est pas de la nouvelle hein, ça doit pas raconter quelque chose de forcément logique et suivi. Ensuite le vers libre est assez aéré normalement et se lit à l'inverse de la poésie classique... ce qui veut dire qu'on doit un maximum y éviter toute règle de prosodie. Ici sur Oniris c'est plus ou moins le cas, donc logiquement la poésie libre se doit par définition d'être libérée de toutes les règles qui induisent la poésie classique. La métrique et le rythme sont très importants ici puisque nous n'avons logiquement pas de vers "constants" (alexandrins, sizains, etc...), la ponctuation ici peut jouer un rôle aussi dans sa disposition aérienne. Pour tes e muets etc, je dirais que c'est surtout induit par la lecture orale. Si à voix haute un poème fonctionne, c'est qu'il est presque abouti... Logiquement le vers libre ne doit, à l'inverse de la classique, pas avoir de suite logique. Il peut en avoir mais c'est plus des instantanés, des mots qui créent une image et renvoient à une émotion etc... Voilà, la poésie se lit surtout avec les tripes, qu'elle soit classique, prose, ou libre. Le tout est de garder dans chaque catégorie l'image (fer de lance de la poésie), l'émotion (là c'est plus subjectif) et l'originalité pour ce que ces deux catégories modernes ont de particulier. Après si tu veux t'aider, tu peux lire de la poésie prose ou libre existante et voir ce que tu attends d'une prose ou d'un vers libre. Moi ma prose je l'aime passionnée, émouvante, lourde d'images et de sons fulgurants. Mon vers libre je l'aime rythmé et plein de flashs sensoriels... C'est un peu selon...
Contribution du : 01/07/2011 00:04
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Re : La lecture de la poésie en prose et du vers libre |
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Maître Pattie l'Orthophage
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27/12/2006 19:14 Groupe :
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Des fouilles... pas si profondes que ça, quand même ! C'est carrément sur le bandeau le plus utilisé même par les nouveaux arrivants : celui où on clique pour proposer les textes. Juste à côté de ce bouton, il y a la Charte. Et juste à côté, le centre d'Aide : http://www.oniris.be/help/ Le post dont parle Estelle est "Règles de classification des poésies sur Oniris"
Mais je ne sais pas s'il y a les règles de prononciation.
Contribution du : 01/07/2011 07:53
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C'est quoi cette mode de bâcler ses loisirs à toute vitesse ? Turtle Power ! |
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Re : La lecture de la poésie en prose et du vers libre |
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Visiteur
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...et pourquoi ne pas laisser ces questions de comment lire ceci ou cela aux vestiaires ?
est ce que cela vous touche ? est ce que cela a un sens ? est ce ce que cela raisonne en vous ? me semblent être les seules interrogations essentielles au delà des mises en case d'écrits.
Contribution du : 01/07/2011 09:16
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Re : La lecture de la poésie en prose et du vers libre |
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Onirien Confirmé
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24/06/2011 17:07 Groupe :
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Il me semble difficile de laisser de côter la question de savoir comment lire un poème dans la mesure où c'est l'acte de lecture qui permet la réalisation du poème.
En matière de poème en prose ou de vers libre, la lecture adopte un rythme qui est celui de la respiration. Comme l'a très justement dit Estelle, cette respiration ne dépend pas d'un cadre fixe, comme dans la poésie classique, qui dicte le rythme. Elle dépend du poème en lui-même, du mouvement que lui a imprimé l'auteur. En ce sens, cette lecture est renouvelée de poème en poème. C'est aussi comme cela qu'un poème résonne en nous.
Contribution du : 01/07/2011 11:28
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Re : La lecture de la poésie en prose et du vers libre |
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Visiteur
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l'acte de lecture qui permet la réalisation du poème ???... L'acte de lecture est un cadre de lecture ?
Le lecteur fait le poème certes, il y retire son suc mais il n'y a pas de modalités préétablies. Je ne dois rien comprendre a tout çà. Il y a respiration chez Lamartine comme chez Bonnefoy ou Mandiargues, le tout est d'y trouver O2 ou Co2.
Contribution du : 01/07/2011 17:28
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Re : La lecture de la poésie en prose et du vers libre |
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Onirien Confirmé
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24/06/2011 17:07 Groupe :
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La lecture permet la réalisation du poème = la lecture est un acte qui permet au poème "d'exister" (pour un autre : le lecteur !). Sans cela, quel intérêt ?
Oh là là !! Mes propos ne sont pas assez clairs pour que vous ayez compris que l'acte de lecture était un cadre de lecture !!! J'ai dit (enfin j'ai tenté d'expliquer) que le poème en prose possède son rythme qui est interne (des respirations). Ce rythme varie d'un poème à l'autre ; il ne dépend pas de cadres fixes (comme dans la poésie classique, cf. la versification) qui eux (ces cadres) sont externes et applicables d'un poème classique à l'autre.
Contribution du : 01/07/2011 18:31
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Re : La lecture de la poésie en prose et du vers libre |
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Maître des vers sereins
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11/02/2008 03:55 Groupe :
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Ben, il y a un texte, c'est un mode d'expression par nature "pré établis" on ne peut lire ce qui n'a pas encore été écrit.
C'est l'appréciation musicale de la lecture qui me semble en question, et "lecture" désigne à la fois une oralité où le son est produit et ce qui pourrait être comparé à une rumination : un air absent en face d'un texte, d'une personne silencieuse, qui serait également un moment de lecture. Une lecture aurait un nombre. Singulière, elle serait sourde pour tout autre que le lecteur, et plurielle elle serait accessible à un auditoire éventuel parce qu'elle serait prononcée. Un auteur pourrait vouloir agir sur cette lecture plurielle, mais même une écriture classique ne garantirait pas une seule intonation possible je crois, c'est pas juste une question de E non-muet bien que ça joue, ça caractérise en partie le français cette voyelle et son comportement. Une lecture peut aussi avoir un genre, sensible ou abstraite, pour les sens la lecture est un son, pour l'abstraction, la lecture est faite d'images. Une lecture sensible peut se passer de "sens" : "Pierre est papier jusqu'à ciseau mon tournevis" vous trouvez ça joli ? Une lecture abstraite ne saisit pas d'image cohérente, une lecture sensible entend les mots et peut juger les sons comme ceux de "Yellow submarine" des beatles pour un non-anglophone. Le bruit d'une trombe d'eau en déplacement, en marchant le long d'une rivière, on peut en faire une lecture abstraite et rejoindre les hauteurs, parce qu'une lecture sensible qui répondrait : "tais-toi, tu fais trop de bruit" ne serait pas très judicieuse, ou du moins pas judicieuse très longtemps. La rivière "écrit" le bruit de sa trombe d'eau et en fait une lecture plurielle. Son écriture est sensible, elle ne va pas expliquer le sens du bruit, il n'y a pas d'images, il faudra de l'expérience pour faire abstraction et reconnaitre les prémices d'une inondation. Si tu crois que ce que tu vois, tu meurs noyé. Ce qu'on appelle l'écriture plus couramment, c'est une abstraction, des signes qui renvoient à des sons pour former des images, mais une écriture a toujours une abstraction car un son est déjà porteur en soi de ce qui l'a fait naitre : une trombe d'eau, un cri de douleur, du vent dans un feuillage, la musique d'un instrument. Écrire est dans un premier temps singer la production d'un son et par articulation, des images sont produites. Un langage ne serait qu'une option littéraire, l'écriture peut-être musicale ou peut-être construite dans différentes langues, sachant qu'une rivière n'écrit que depuis son propre lit, elle ne ressemble à aucune autre mais n'est pas "française" ou "chinoise" du point de vue du langage, elle est musicale, universelle et particulière la fois. Un poème en prose ou en vers libre utilisera une langue ou du moins l'alphabet qui la compose, elle aura des prétentions au niveau de cette langue, en terme d'images, mais peut tenter d'être universelle et particulière, à la façon d'une rivière, par une musique dont l'instrument serait un alphabet et un code phonétique lié à cet alphabet. Pour être "jouer" autrement dit "lu", il faut maitriser la langue utilisée, c'est à dire pouvoir rendre un son à chaque mot d'après les lettres qui le composent, mais dans le cadre d'une lecture plurielle, il peut y avoir un "musicien" et un auditoire, qui n'a pas besoin de connaitre la langue pour en faire une lecture sensible. Dans le cadre d'une abstraction, pas de risque de noyade même si c'est un bruit de tsunami qui se fait entendre. Le lecteur n'est pas forcement l'écrivain, l'écrivain est forcement le premier lecteur. Un écrivain manie des images, des abstractions, il n'écrit pas "braoum" le plus souvent mais plutôt "un tonnerre éclata en aval de la rivière" il conceptualise, il fait abstraction du bruit de la rivière pour le faire apparaitre, le changer en image, à l'aide des mots de sa langue. Dans "qui sont ces serpents qui sifflent sur nos plaines" on parle de "poésie" mais on peut tout à fait trouver ça lourd, parce que l'image suffit et que le son peut apparaitre comme superflu, pourquoi "siffler" le bruit du vent sur la plaine avec des mots comportant un bruit approchant le bruit du vent tel qu'il est décrit dans ce cas, ça empêche de se concentrer sur le message abstrait des mots, ça peut déranger la "poésie", c'est un mensonge, il n'y a pas vraiment de serpents. Dans le cadre d'une lecture singulière de prose ou de vers libre, c'est à dire une lecture inaudible, il y aura toujours une phonétique, la langue est aussi une rivière que l'on écoute, une manière de produire des sons, l'image demandera de l'abstraction que l'écrivain, ou les lecteurs après lui, vont faire ou pas mais en tout cas chacun va entendre ce qu'il lit comme l'écrivain a entendu ce qu'il a écrit, sans que ce soit forcement le même bruit à chaque lecture, et ce n'est pas forcement important du point des images : "uneu plage" c'est "un' plage" pas de souci, personne n'est à la montagne en lisant cela. Un son existe en dehors de sa résonance, en musique il y a des notes et dans une langue il y a une phonétique et de façon plus complexe, des intonations différentes d'une même langue. En n'utilisant pas de E non muets, on limite les intonations différentes possibles, en les multipliant, on augmente le nombre de lecture sensible différentes qui peuvent être faites, quelques soit les images produites. Enfin, j'crois...
Contribution du : 01/07/2011 19:10
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Un Fleuve |
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Re : La lecture de la poésie en prose et du vers libre |
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Visiteur
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En fait, je suis pas tellement d'accord que le lecteur se fasse une idée tout seul.
Enfin si, dans l'absolu c'est se qui se passe. J'ai un ami que j'aime beaucoup (beaucoup) qui a un accent... avant, je lisais sa poésie avec mon accent à moi (qui fluctue entre le 93 et le borinage belge...) et puis un jour, il m'a lu sa poésie, et la poésie des autres, avec son accent... Je dis ça mais un poème qui parle des frites avec l'accent belge c'est autre chose qu'une poésie qui parle de frites avec l'accent de marseille... Tout ça pour dire que parfois la lecture doit être induite par son auteur. Char ou Diop sont des exemples parfaits de prose ou de libre induits par leur auteur. Ces deux auteurs ont un vécu au moment de leurs écrits qui les éclairent... pas qui rendent les écrits cohérents, mais permettent une compréhension différente de l'écrit selon qu'on connait son background ou pas. Et je vais aller plus loin, en fait, on comprend la poésie comme on le veut, mais l'auteur est le seul détenteur des clés. Pour comprendre une poésie il faut parler la langue de son auteur, ou tout du moins la comprendre. On parle ici de moderne, mais avant de connaitre les règles classiques je trouvais la poésie classique monotone et chiante. C'est toujours le cas attention, mais au moins maintenant je sais reconnaitre du classique quand j'en vois... et l'apprécier à sa juste valeur. Comme pour le classique la prose ou le libre ont des contraintes, moins rudes que le classique mais tout de même, et sur ces bases, comme pour le carrelage ou pour les conducteurs, peu importe, on juge de la qualité d'un écrit... On peut langue-de-bois-ter tant qu'on veut, y a du bon et du mauvais et les critères pour en juger sont loin d'etre juste subjectifs...
Contribution du : 02/07/2011 02:33
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