Je me lance dans un débat que je veux dès le départ calme. On ne sait jamais que cela donne l’idée à certains de devenir provocant.

Suite au débat de Luluberlu (et après un de ses Mp), je me rends compte que souvent on ne regarde que le style et peu l’histoire, sa construction, l’intrigue… Attention, j’ai dit « peu » et non « pas du tout ».

Alors je me suis demandé, qu’est-ce que vous préférez : Une superbe histoire dans un style que vous n’aimez pas trop ou une histoire médiocre dans un style (selon vous) impeccable ?
Evidement, je passe le style et l’histoire parfaite ainsi que une histoire médiocre dans un style dérangeant.

Pour ma part, je regarde TOUJOURS l’idée de base d’une histoire, sa construction, sa force… Le style, c’est ce qui me permettra de lire rapidement ou lentement.

Ma première critique (même si je ne la note pas) ira toujours dans le sens du contenu. C’est d’ailleurs ce que je retiens d’un auteur : la richesse de ses récits et son originalité.
Et pour vous ?

J'aurai été tenté de dire que la qualité d'un texte se voit en fonction de la forme et du fond qui doivent se suivre l'un et l'autre à moins que la perfection de l'un rende l'autre secondaire, ou autre chose du genre, mais ce serait renier "le cercle des poètes disparus" que j'ai tant apprécié, et qui m'a finalement fait comprendre que la qualité d'un texte devait se trouver ailleurs.

À mon avis, ce concept est trop flou pour qu'on puisse se prononcer. Les seuls commentaires que je peux me permettre de donner sont J'aime/j'aime pas, et pourquoi.
La plus grande qualité que je peux néanmoins accorder à un texte est son désir de communication, ou sa capacité d'"extraction de la réalité". Ce qui en soi ne m'avance pas, au vu du nombre de textes très réaliste, que j'ai adoré.

Donc, contenu, contenant... Je ne sais pas. Mais je sais que boire du vin dans une tasse de café ferait hurler les puristes, alors qu'en soi, n'ayant jamais essayé, je ne sais même pas si ça peut être mieux. Et même le concept de "mieux", je m'interroge sur ce que ça peut vouloir dire.

Donc, je ne sais pas. Pour moi, c'est purement subjectif.

Hum... C'est évidemment très difficile de proposer une réponse constructive. On en revient à la question "Tu préfères une très belles fille candide et stupide ou une femme à l'esprit acéré mais à la beauté défaillante ?"
Ce à quoi on répond évidemment "Une belle femme intelligente si possible..."
Pour en revenir au débat, je dirai que les deux concepts sont particulièrement liés. Le style est indispensable à l'histoire, mais c'est l'histoire qui met en relief le style.
Tout dépend de l'exercice qu'on s'impose : soit on écrit vraiment pour le style, on passe beaucoup de temps à étudier la syntaxe et l'orthographe utilisée, ou alors on favorise une histoire fluide mais bien sûr le style sera moins percutant, de par la vitesse d'écriture.
L'écrivain talentueux, lui, à la manière d'un Hugo dans les Misérables, fournit un scénario riche et fourni, des très belles idées, le tout servi par un style fantastique. C'est le talent, c'est ce qu'on appelle une oeuvre réussie, quand on parvient à mêler écriture et construction de l'histoire.

Pour ma part : Je pense prêter plus attention au style qu'à l'histoire, quoique, bien sûr, j'apprécie nombre d'œuvres à l'idée originale mais de médiocre facture.
Toutefois, il est plus facile d'apprécier une histoire, disons, fade, servi par un excellent style (je m'en réfère à la nouvelle "Les mardis" qui m'avait impressionné, car m'avait captivé à une histoire sans grand intérêt, un homme qui se prostitue à une femme anonyme).
En revanche, une histoire fournie mais au style "bateau" et maladroit a plus de mal à passer à mes yeux. C'est l'homme imaginatif sans talent, et c'est plutôt frustrant, car on aura toujours l'idée d'une œuvre non aboutie, dans le sens ou elle n'exploite pas la langue de Molière. On ne verra que les maladresses de la langue, et notre lecture s'en trouvera dérangée.
Le style a le pouvoir d'animer une morne histoire, mais l'histoire ne pourra jamais construire à elle seule une plume tranchante, et heureusement.
Voilà pour moi.

Pour ma part je préfère le fond que la forme (bien évidemment, dans les limites du raisonnable, quant à la qualité de l'écriture);
Un texte, fut-il irréprochable au niveau de l'écriture risque fort de m'ennuyer si une trame n'existe pas, si une histoire n'est pas racontée;
A l'inverse, je suis prêt à accepter quelques maladresses de style, quand une histoire est bien racontée, qu'elle vous surprend, vous emeut ou vous fait rire;

mais ce n'est que mon avis......

Bonsoir,

Quelques infos en ce sens ici

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89criture_litt%C3%A9raire

Je préfère une belle histoire avec un style pas génial (mais correct sans erreurs et fautes attirant l'oeil à chaque ligne) qu'une belle plume qui n'a rien à me raconter.

Pour moi, l'histoire n'est pas essentielle. Le style est important. Ceci dit, j'aime qu'on me raconte quelque chose, mais pas forcément une intrigue pleine de rebondissements. Le portrait psychologique d'un personnage, bien brossé, me séduit généralement.

oui, ce n'est pas forcément l'intrigue qui importe dans le contenu, c'est aussi les personnages, leur description. J'aime m'attacher aux personnages, les découvrir. Je suis souvent frustrée dans de nombreux romans policiers où cet aspect n'est quasiment pas développé.

Merci pour vos réponses.

C’est assez surprenant comme réponses. Je suis en diapason avec ceux qui préfère l’histoire. Et même avec ceux qui préfère une fille pas trop belle avec un cerveau. Parler à un poisson rouge ne m’a jamais amusé…

Comme je ne suis pas sectaire, j’arrive à comprendre et parfois à admettre une opinion. Pouvez-vous m’expliquez comment peut-on aimer un texte qui n’a pas de fond ? Une belle poésie n’ayant pas de sujet, ok pour la beauté des mots, mais tout un texte ! C’est comme écouter un interlocuteur qui parle bien mais qui n’apprend rien.

Je ne sais pas si on peut dissocier aussi facilement le fond de la forme. Personnellement, j'ai besoin des deux, mais ça sera nuancé selon les cas. Certains styles subliment un fond assez banal si on regarde de plus près : dans ce cas, c'est le regard porté sur l'histoire qui va rendre le texte réjouissant (la manière de le traiter). Mais j'aime bien aussi les textes qui ont "du fond" dans le sens "message", "réflexion" ou du moins "matière à...". J'ai abandonné des livres dont le style me rebutait et en ai lu d'autres dont l'écriture pas terrible passait derrière un suspense haletant. Mais ça doit se compenser par une alchimie qui dépend aussi du moment où on lit, du genre, etc.