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Rêve de chêne - poème inconvenant ?
Visiteur 
Je savais bien en écrivant ce vers :

" Au printemps ruisselant
Dans les chiures d'oiseaux et les glaviots de l'aube
"

Je ne ferai pas l'unanimité et que,même" je serai proche de la provocation. Mais de là, Mon cher Alexandre, à écrire qu'il s'agit d'un pseudo-poème, il y a un pas que vous ne devriez pas franchir.

Je respecte sincèrement toutes les sensibilités et les réactions de chacun me sont précieuses et souvent j'en tire profit.

Certes,ce poème contient des mots que certains jugent et jugeront inconvenants et indignes de figurer en poésie. Et pourtant, je les revendique

- Parce qu'aucun mot ne peut être exclu du vocabulaire poétique, les mots étant nés libres et égaux en droits
- parce que la poésie est transgressive par nature
- parce que la pire chose que l'on puisse faire en poésie, c'est écrire pour faire joli.

Je voulais ce texte organique, viscéral, non conformiste et sauvage comme la forêt. Je remercie eux de mes lecteurs qui ont été sensibles à cette intention.

Contribution du : 10/11/2013 19:46
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Re : Rêve de chêne - poème inconvenant ?
Visiteur 
Bonsoir mon cher HELLIAN. Etant pour la paix et la sérénité sur ce site et compte-tenu que le "pseudo" de mon commentaire semble vous contrarier, je vais l'enlever. Ca n'a pourtant rien d'injurieux et je n'ai jamais dit que votre texte était inconvenant...
Je respecte les décisions du CE et si ce texte est publié c'est qu'il y a sa place...
C'est un ressenti tout à fait personnel et le commentaire en question ne fait que l'exprimer.
Je vous prie d'accepter mes excuses si je vous ai blessé... bien involontairement. Cordialement, Alexandre

Contribution du : 10/11/2013 20:11
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Re : Rêve de chêne - poème inconvenant ?
Visiteur 
Alexandre,

Vous ne m'avez nullement blessé, vraiment pas et je crois avoir suffisamment démontré que j'étais acquis à la liberté d'expression et de critique pour ne pouvoir être ici contrarié. Au contraire, ne retirez rien ! Votre réaction à partir de la lecture que vous avez eue de ce texte, présente un relent de la polémique fameuse entre classiques et modernes.

Ce d'autant que l'angle d'attaque est très intéressant : existe-t-il des mots incompatibles avec le corpus du vocabulaire poétique ? Tiens, par exemple, allons-y carrément, Merde, bite, couille, glaviot, chiotte et autres termes pustuleux qui vous souilleraient un poème aussi sûrement qu'un camembert un frigo ?

Quant à moi, je ne le crois pas. Il n'y a pas de mot vulgaires en soi, c'est leur emploi qui l'est.

Mais derrière ce débat s'en dessine un autre, celui de l’esthétisme poétique. Faut-il qu'un poème soit beau pour être...beau ? Je suis convaincu que cette discussion a déjà dû fleurir dans le jardin d'Oniris, mais comme les promeneurs qui déambulent dans ses allées se renouvellent, il est bon de le poser encore.

Bien à vous

Contribution du : 10/11/2013 21:58
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Re : Rêve de chêne - poème inconvenant ?
Visiteur 
OK HELLIAN, restons-en là si vous le voulez bien ! Nous n'avons pas la même conception de la poésie et, bien que n'étant pas un partisan de la pensée unique, je suis malgré tout de la vieille école et certains mots me choquent... Bonne soirée

Contribution du : 10/11/2013 22:31
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Re : Rêve de chêne - poème inconvenant ?
Maître Onirien
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Je vous rejoins sur ce terrain Hellian, un poème peut être esthétique en faisant appel aux sonorités, aux rythmes les plus fluide qui soient, aux évocations faisant naître des sentiments honorables.
Ce pourra être un beau poème.

En revanche, pour être un beau, un poème ne devra pas forcément contenir tout cela.
Nos classiques l'ont prouvé d'ailleurs:
Raimbaud et ses enjambements incessants, son poème sur le "trou-du-cul", ses vomissures du bateau ivre.
Baudelaire et sa " pourriture " , les becs des corbeaux préfèrés à sa propre putréfaction, ses squelettes gelés travaillés par le ver....e.t.c.

Un poème peut être beau par sa douceur, il peu l'être grâce à sa vigueur, beau pour sa beauté, beau pour sa laideur ( les 7 vieillards de Baudelaire je crois me souvenir).

La poésie est là, ce qui est tout de même le but ultime, lorsque le lecteur est touché par la beauté, la tristesse, la pitié, la joie parfois, ou troublé par l'évocation de sentiments plus complexes, liés à notre animalité, à nos sentiments viscéraux et peu avouables pourquoi pas.

Dans ce fatras, le même mot peut apparaître laid vulgairement utilisé et beau en d'autres circonstances.

Il faut absolument lire la définition de la poésie telle que Georges Pompidou se défend modestement de la donner dans son " Anthologie de la poésie, et qui reste, à mes yeux, ce que l'on peut dire de plus intelligent et de plus sensible à ce sujet.
C'est dans la préface et c'est un chef d'œuvre.

Contribution du : 11/11/2013 00:05
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Re : Rêve de chêne - poème inconvenant ?
Visiteur 
Alexandre,

Je veux bien que nous en restions là, si telle est votre décision, mais je n'aime pas trop que vous avanciez pour argument définitif le fait que voussoyez de la "vieille école"... Simplement parce que cela ne veut rien dire et surtout parce que j'ai cru lire, il y a peu, l'histoire d'un homme venu à la littérature et à la poésie alors que rien ne l'y destinait. De votre propre volonté et de manière autodidacte,vous vous êtes forgé une culture littéraire et vous êtes parvenu à manier la prosodie classique avec une rare dextérité. Alors, je vous en prie, n'arrêtez pas la pendule et ne jouez pas au gardien du trésor. Vous ne trahiriez rien, si vous vous aventuriez dans d'autre champ et d'autres expérience d'écriture. Mais promis, je ne vous taquine plus...


Pieralun,

J'ai cherché en vain sur internet, cette préface de Georges Pompidou.
Auriez vous la gentillesse de nous en livrer ici quelques extraits, de ceux dont vous parlez. Je crois que ce serait opportun.

Contribution du : 11/11/2013 01:24
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Re : Rêve de chêne - poème inconvenant ?
Visiteur 
Voilà ce que j'ai pu trouver :

"Qu'est-ce que la poésie ?... Qu'est-ce que l'âme ?... Lorsqu'un poème, ou simplement un vers provoque chez le lecteur une sorte de choc, le tire hors de lui-même, le jetant dans le rêve, ou au contraire le contraint à descendre en lui plus profondément jusqu'à le confronter avec l'être et le destin, à ces signes se reconnaît la réussite poétique..."

Georges Pompidou.

Contribution du : 11/11/2013 01:42
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Re : Rêve de chêne - poème inconvenant ?
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Que cette citation de Pompidou est juste et qu'elle recouvre l'art. L'art n'est pas fait pour être beau mais pour faire jaillir une émotion, pour toucher, et donc parfois pour bousculer, changer de place (nos avis) donc. IL faut alors laisser décanter et revenir un peu plus tard... parfois beaucoup plus tard, et on découvre que l'on a cheminé, que la notion de beauté même s'est déplacée, qu'il y a de la force ou du sens.
Ce débat révèle une propension que je retrouve avec étonnement assez fréquemment sur le site: on peut évaluer son ressenti ou l'absence de ressenti, on peut évaluer la technicité, l'art à ciseler les mots, les phrases mais pas juger du poétique, dire "qu'on ne fait pas un poème avec cela" , dire que cela ne s'appelle pas poésie; Il y a bien souvent des jugements que je trouve arrogant, faux et même preuve d'un manque de sensibilité, d'intelligence ouverte, de jugement vite vu à l'emporte pièce. (Cela n'est pas dit du tout pour vous Alexandre)

Amis au cœur poète, Amis qui voulaient la beauté ou la lumière, toucher le sens des choses et des êtres... Quand un poème bouscule.... comme le vin trop fort, laisser la bouteille ouverte, laisser le s'ouvrir à vous et revenez y plus tard. Parfois il vous dérange parce qu'il vous touche à un endroit cadenassé; parfois parce qu'il fallait prendre le temps de reconnaître ou d'apprendre à connaître l’arôme...

Contribution du : 11/11/2013 09:51
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Re : Rêve de chêne - poème inconvenant ?
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Charlesjoséphin, comme tout ceci est bien dit et bien observé. Il n’empêche que le mot glaviot me renvoie à une image que je n'aime pas. Léo Ferré que j'écoute depuis 40 ans et que j'apprécie énormément avait sorti un texte nommé "le crachat" que je trouve juste écœurant et je ne l'écoute jamais car je ne le supporte pas. Nous dirons donc qu'il s'agit d'une affaire de goût personnel et que tous les mots peuvent appartenir à la poésie même les plus abjects. Peut-être les "Vrais" poètes ont-ils franchi des frontières que ne peuvent passer les amateurs ? et ceux-ci se trouvent-ils désemparés devant des mots dont ils ne peuvent concevoir la nécessité.

Contribution du : 11/11/2013 10:42
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Re : Rêve de chêne - poème inconvenant ?
Maître Onirien
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Voilà la partie de l'anthologie que j'ai trouvée fascinante.
C'est un peu long mais cela vaut la peine.
Bonne lecture à tous, et il y a de quoi alimenter les conversations des journées durant.


A vrai dire, les vers ne sont qu'une des multiples expressions de la poésie.
Celle-ci est et peut se trouver partout.

Dans un roman comme dans un tableau, dans un paysage comme dans les êtres eux mêmes, se manifeste je ne sais quelle puissance de rêve, parfois encore une pénétration singulière, une sorte de plongée dans les profondeurs, provoquant chez le lecteur ou le spectateur une joie mélancolique, une tristesse complaisante ou désespérée, ou encore une jubilation soudaine, qui sont quelques uns des effets de la beauté poétique.

Tous les hommes ou presque y sont sensibles.
Tous les sujets ou presque s'y prêtent.

Il y a la poésie du soleil et celle de la brume, la poésie de la découverte et celle de l'habitude, de l'espoir et du regret, de la mort et de la vie, du bonheur et du malheur.
Pour l'exprimer, prose ou vers, pierre ou peinture importent peu.

Mais où elle manque totalement que reste-d’il?
Homère, Platon, le site de Delphes débordent de puissance poétique.
Aristote et Cicéron n’intéressent que les spécialistes.
Don Quichotte et la Divine Comédie, le théâtre de Shakespeare, le roman de Dostoïevski sont parmi les œuvres les plus riches de poésie.
C'est ce qui contribue à les mettre au premier rang. Il arrive même que certaines vies ou œuvres humaines tirent leur résonance du fait qu’inachevées ou à demi détruites, elles ont, grâce à cette imperfection accidentelle, rencontré la poésie.
Achille comme Leclerc, Marie Stuart comme le belle Aude sont des figures poétiques parce que disparues prématurément.
Le Colisée est poétique parce qu'à demi ruiné.
Et tel fût de colonne resté seul debout sous le ciel de Grèce ou de Sicile trouve dans la poésie de l'abandon plus de beauté que n'en possède la Maison Carrée miraculeusement conservée.

Mais si la poésie peut se rencontrer partout, il n'est pas défendu pour autant de la chercher de préférence chez les poètes.

Si l'art des vers me paraît le plus difficile et donc sans doute le premier de tous, c'est parce que le poète prend un risque redoutable : délibérément, il fait profession de prétendre à ce que les autres peuvent n'atteindre que de surcroît.

Ce qui chez le romancier par exemple peut n’être qu'une réussite suprême, une parure en apparence inutile,et dont l'absence en tout cas ne lui sera pas immédiatement reprochée, est, pour le poète, l'essence et la raison d’être de son art.
Un tableau, une symphonie, un roman sans poésie peut encore se lire, s'écouter ou se regarder. Rubens n'est pas poétique, ni Voltaire.
Peut être même Bach ne l'est-il pas fondamentalement, ni Cézanne.
C'est dire que dans les autres arts la puissance et la perfection créatrices arrivent à se passer de poésie.
Mais rien ne peut empêcher qu'un poème dénué de poésie soit plus que mort, intolérable.
Cela arrive même à de grands écrivains comme Voltaire.
Même à de grands poètes comme Ronsard ou Hugo.

Il est rare, parmi les professionnels du roman par exemple, qu'à force de travail et de patience, ils n'arrivent pas à écrire une œuvre acceptable, quelquefois un petit chef-d’œuvre.

Mais quelle misère que le destin de tant de poètes qui ont commis des milliers et des milliers de vers sans avoir, ne serais-ce qu'une fois, réussi cette succession de huit dix ou douze syllabes qui fait un vers, un vrai !
Certains sont morts ou mourront heureux qui ne s'en sont jamais doutés.
Mais pour d'autres, quelle angoisse ! Et quelle injustice !

Les sentiments les plus nobles, les sujets les plus naturellement poétiques, les rythmes travaillés, les rimes recherchées, tout cela pour aboutir à cet enfant mort-né, pleuré de personne, qu'est un poème sans poésie.


Qu'est-ce donc que la poésie ?
Bien savant qui le dira.
Qu'est-ce que l'âme ?

On peut constater chez un homme toutes les manifestations de la vie, les analyser, les décrire ; on peut, nous l'avons tous fait au collège, analyser un poème, étudier composition, vocabulaire,rythme, rime, harmonie.

Tout cela est à la poésie ce qu'un cœur qui bat est à l'âme.
Une manifestation extérieure, non une explication, encore moins une définition.

Si donc je voulais m'approcher davantage d'une définition de la poésie, je la chercherais plutôt dans ses effets.

Lorsqu’un poème, ou simplement un vers provoque chez le lecteur une sorte de choc, le tire hors de lui-même, le jetant dans le rêve, ou au contraire le contraint à descendre en lui-même plus profondément jusqu'à le confronter avec l’être et le destin, à ces signes se reconnaît la réussite poétique.

GEORGES POMPIDOU

Contribution du : 11/11/2013 11:44
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