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Détournement de rimes
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Prenez un poème, de préférence bien connu
Avec les rimes d'icelui, prises dans l'ordre, composez des bouts rimés.
C'est tout.
Il n'y a pas de texte imposé, chacun bout-rimaille sur un poème de son choix.

Par exemple

La dormeuse du val

Lili Duval sommeille au bord de la rivière,
Vêtue discrètement d'un tee-shirt en haillons.
Un Camaïeu vintage. Elle en est plus que fière.
Hélios, enflammé, la comble de rayons.

Mais le ciel est bientôt envahi par la nue.
Du gris vient altérer la vigueur de son bleu.
L'adorable endormie que l'on sait presque nue
Quitte un îlot de rêve et peste : « Crotte ! Il pleut. »

Sans pépin ni K-way, la belle est trempée comme
Un crouton dans la soupe. Elle jure. Elle somme :
« HY-E-TI-OS ! Arrêtez la pluie, j'ai trop froid !»

Le dieu du mauvais temps retrousse une narine
Mauvais signe. Insensible à sa jolie poitrine,
Il douche l'insolente et la fait filer droit.

Contribution du : 31/12/2014 08:33
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Re : Détournement de rimes
Organiris
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J'aime beaucoup la version de la Dormeuse du Val.
J'adore Rimbaud et notamment le Dormeur du Val, même si ce poème est triste, fait des frissons dans le dos. Votre poème est superbe, une belle réussite, un beau détournement.

Contribution du : 31/12/2014 10:17
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Inspiration ou poésie...
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"C'est fait de mes Destins" de François Tristan L'Hermite
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Poème original

C'est fait de mes Destins ; je commence à sentir
Les incommodités que la vieillesse apporte.
Déjà la pâle mort, pour me faire partir,
D'un pied sec et tremblant vient frapper à ma porte.

Ainsi que le soleil sur la fin de son cours
Paraît plutôt tomber que descendre dans l'Onde ;
Lorsque l'homme a passé les plus beaux de ses jours
D'une course rapide il passe en l'autre Monde.

Il faut éteindre en nous tous frivoles désirs,
Il faut nous détacher des terrestres plaisirs
Où sans discrétion notre appétit nous plonge.

Sortons de ces erreurs par un sage Conseil ;
Et cessant d'embrasser les images d'un songe,
Pensons à nous coucher pour le dernier sommeil.


Version "Bouts rimés"

La fessée bien frappée tu ne la peux sentir
Que leste et magistrale. En douce elle t'apporte
Ce renouveau rougi qui peut faire partir
Ces hivers rigoureux qui toquaient à ta porte.

Comme un poisson dans l'eau, tu remontes le cours
De tes années perdues ; agile tu fends l'onde
Et reviens à la source, au premier de tes jours,
Celui-là murmurant : il faut croire en ce Monde.

Jouissons du temps présent, kidnappons nos désirs.
Apprenons, maîtrisons, domptons tous ces plaisirs
Qui nous sont inconnus avant que l'on s'y plonge.

Il n'y pas d'issue et pas d'autre conseil
Que celui d'embrasser le plus beau de nos songes,
Et de se réveiller d'un plein et long sommeil.

Contribution du : 31/12/2014 11:14
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Re : Détournement de rimes
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Viendras-tu avec moi partager ce voyage ?


Viendras-tu avec moi partager ce voyage ?
Frotteras-tu, un jour, ta peau à ma toison ?
Dis moi oui, je t'en prie, car je perds la raison
Et tes minauderies ne siéent plus à ton âge

Si je suis devenu la risée du village
De jour comme de nuit quelle que soit la saison,
Est-ce parce que je campe au bord de ta maison
Espérant voir tes yeux et même davantage ?

J'ai perdu ma fierté, ô mes pauvres aïeux
A quoi donc m'a servi mon cœur audacieux
Et ai-je en vain usé d'une stratégie fine ?

Mais vois-tu avec toi si je perds mon latin
C'est de t'attendre en vain en haut du Palatin
A propos où es donc ta cousine angevine ?

Contribution du : 31/12/2014 11:18
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Re : Détournement de rimes
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Bravo ! j'applaudis et admire sincèrement tous ces beaux poèmes détournés de rimes célèbres (étant beaucoup trop flemmarde pour faire de même !).

Contribution du : 31/12/2014 19:41
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Re : Détournement de rimes
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J'ai tenté, ouf ! que c'est difficile ! tant pis pour le résultat, c'est fait alors je poste zou !

A une soeur,

Ce matin-là nous étions, toi et moi, crevées ;
La conversation était au Prince idéal :
Nous pensions en faire notre gentil féal ;
Je tremble et me souviens de comptines rêvées !

Depuis toi et moi avons creusé notre trou.
Celui qui protège et évite la course
Cachant à tous les beautés de la Grande-Ourse.
Et tant pis pour les soirées nouvel an frou-frou

Nos pas nous ont portées sur les mêmes routes,
Quitte à suer toutes deux à grosses gouttes
Nos esprits rayonnent de la même vigueur ;

Nous lançons des projets doux ou fantastiques,
Nos âmes jouent, lumière à ombre, élastiques
Nos corps confondent souvent le plaisir du cœur !

Contribution du : 31/12/2014 20:18
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Re : Détournement de rimes
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Bravo missnode.
pouvez vous me dire quel est le poème original. j'ai d'immenses lacunes.
et bonne année.

Contribution du : 01/01/2015 03:01
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Re : Détournement de rimes
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Bravo missnode.
pouvez vous me dire quel est le poème original. j'ai d'immenses lacunes.
et bonne année.

Contribution du : 01/01/2015 03:01
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Re : Détournement de rimes
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Bravo missnode.
pouvez vous me dire quel est le poème original. j'ai d'immenses lacunes.
et bonne année.

Contribution du : 01/01/2015 03:02
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Re : Détournement de rimes
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Pardon j'ai oublié en effet de citer le poème original : il s'agit de Ma bohème d'Arthur Rimbaud :

Ma Bohème
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal :
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées!

Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

Contribution du : 01/01/2015 11:30
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