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1 Utilisateur(s) anonymes
La mort est un est sujet morbide... |
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Merci au CE, aux correcteurs (surtout 'trices'), et enfin aux commentateurs de ce petit poème sur un si vaste sujet…
Genèse : il y avait quelques thèmes que je voulais aborder en poésie, pour des raisons diverses et variées dont je vous fais grâce…la mort en faisait partie. Alors, pas dégonflé, je m'y suis attelé assez récemment, et une première version est née qui est exactement la même que celle que vous avez lue, sauf qu'à partir de "l'oubli' tout était ponctué de points d'interrogation… et puis je me suis sentis bien chiche face à un tel sujet, alors j'ai un peu triché…pour tenter de masquer un peu ma faiblesse j'ai centré le texte et espacé un peu certaines parties…du coup la mort m'a trouvé tellement insignifiant qu'elle est allée temporairement poser ailleurs ses grandes pattes griffues, je profite de ce répit pour mettre un peu d'ordre dans mes affaires…remercier ici entre autres…. Donc Merci, et plus particulièrement je vais répondre un peu à chacun… @Wall-E "ce qui s'élance dans la mort…" c'est la vie…la vie c'est quoi ? Vécue, rêvée, arrêtée en pleine course ? @hersen le sujet est abordé…humainement je pense… ensuite poétiquement parlant…évoquer la maladie, la souffrance et le remord directement…est peut-être un peu juste, mais j'aime parfois mêler un certain "prosaïsme" avec des formulations dont la facilité d'interprétation pour la raison est inversement proportionnelle à la 'beauté' du 'geste'…dit autrement du clair et net avec de l'ésotérique... @bouloche "il n’y a pas d’envol possible…" c'est sans doute vrai, mais je n'en sais rien, je précise juste que ce texte n'est pas écrit pour spéculer sur l'après, j'évoque cet après pour ceux qui y croient ou qui l'espèrent…pour ma part je n'espère pas, et je ne crois pas vraiment…je pense qu'à part passer le flambeau d'une façon ou d'une autre on ne peut que se résigner à disparaître…mais je peux avoir tort, l'esprit peut échapper à la mort, la réincarnation est peut-être possible…comme disait Miguel de Unamuno peut-être faut-il vivre comme si la vie éternelle existait…en ce sens on garderait un élan pour vivre, en échappant au désespoir…en un autre sens, on peut aussi se sentir lié aux autres vivants au-delà de notre individualité, alors oui on est éternel, vivant sans fin...même quand nous serons redevenus cendre et eau. Cette idée me plaît et me semble très logique. @Marite "par le phénomène, avec une très grande distance…" en fait la question que j'ai laissée en tant que question, et répétée deux fois, est l'épine dorsale de ce petit poème : qu'est-ce qui s'élance dans la mort ? La vie donc, toutes les vies, et je ne panique pas devant la mort mais quand j'y pense, elle m'attriste…la mienne, car je n'aurais sans doute pas eu le temps de finir de vivre, mais surtout j'ai peur de manquer à mes proches…comme me manquent souvent ceux que j'ai connus et qui ne sont plus là, qui n'ont plus de possibles… je pense en particulier à des personnes : amis, parents proches, qui sont partis trop tôt. J'avais un ami qui s'est suicidé à 27 ans…parfois je lui en veux un peu, s'il revenait je l'engueulerais, j'aurais voulu qu'il en bave, qu'il galère, mais qu'il soit encore là…qu'il apprenne la vie, qu'il prenne le temps de renoncer, quelques décennies de plus pour bien réfléchir, et peut-être trouver, ou m'aider à trouver, le sens de cette vie, la sienne d'abord, la nôtre ensuite un peu...qu'il m'aide à comprendre comment ne pas saloper la vie. C'est compliqué, et on ne serait pas trop de plusieurs... J'ai un autre ami et bien vivant celui-là, qui m'est précieux en ce sens que le voir vivre, du moins le savoir vivant, me réchauffe, car comme nous sommes assez différents, il m'apprend à vivre. Et je crois que plus j'apprendrais à vivre, plus ma mort sera vécue sereinement par moi, et mes proches qui me survivront. La mort est la grande affaire de la vie. Et vice-versa…la mort c'est encore la vie…mais la vie doit être vécue avant. Je trouve dramatique les décès précoces. @Pouet par "Les fontaines des arabesques gelées du vent"…je voulais plus ou moins consciemment figurer l'arrêt (le gel) et la 'vacuité' de nos existences…mais à un autre niveau 'le vent' peut signifier le père… la suite des générations qui s'interrompt momentanément ou définitivement… L'eau du fleuve…pourquoi pas le Styx…mais j'ai une autre raison de parler d'eau noire, plus personnelle que je garde pour moi. Machine d'eau c'est aussi une référence aux Fremens de "Dune" de Frank Herbert qui recyclent l'eau des corps des défunts…et puis machine d'eau peut s'entendre machine qui traite l'eau (dont nous sommes faits) et qui traite des os (les broie)…etc. @patro Vous lisez la fin comme un espoir…et c'est cela qui est évoqué…beaucoup de gens espèrent ou aimeraient espérer en une autre vie…un prolongement, peut-être surtout pour retrouver les vivants qu'ils ont connus, le reste, le soi-même n'a peut-être pas trop d'importance dans cette espérance. Pour les questions…globalement je trouve que ce poème dit exactement mon sentiment sur la mort…à ce jour, et ce sentiment est une question sur la mort et sur la vie qui s'y jette. @Lulu "Mais qu'est-ce qui s'élance dans la mort ?" oui…j'ai déjà répondu que cette question est essentielle dans ce poème. C'est un cri du cœur…que voulez-vous, il fallait bien que ça sorte… Que ça déborde à ce moment-là, peut-être à cause de pertes récentes dans mon entourage…sans doute même. Pour "Les fontaines des arabesques gelées du vent" vous avez raison c'est pas français, ce n’est pas catholique non plus…moi-même ce vers me questionne, mais, outre ce que j'en ai dit plus haut, je le trouve joli…surtout 'arabesque' j'aime beaucoup ce mot qui m'évoque une danse à lui tout seul. @PIZZICATO, @Leni, @Robot : je crois avoir répondu à vos interrogations, ou indirectement réagi à vos commentaires dans ce qui précède, donc je ne vous dis, ici, que Merci de vos passages. A Leni quand même, il y a de la tristesse oui, mais pas de désespoir, tant qu'il reste un point d'interrogation debout il y a de l'espoir, c'est pareil que "tant qu'il y a de la vie…" @MonsieurF Pour la mise en page en effet voir mes (mauvaises) explications plus haut… Pour les rimes, oui j'ai un peu cherché pour le premier quatrain, et j'ai heureusement trouvé des mots qui font sens (en tous cas pour moi). Et pas naïf…non je ne crois pas. @Alcirion Oui le sombre n'est pas facile…et comme chantait Ferré (un très beau poème de Jean-Roger Caussimon) : "Ne chantez pas la Mort, c'est un sujet morbide Le mot seul jette un froid, aussitôt qu'il est dit Les gens du "show-business" vous prédiront le "bide" C'est un sujet tabou… Pour poète maudit " À tous un grand merci (non ce ne sont pas des chrysanthèmes) et à vous lire ! Corbivan
Contribution du : 01/06/2016 16:44
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Re : La mort est un est sujet morbide... |
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Expert Onirien
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17/02/2016 15:44 De Bordeaux, la belle endormie...
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Salut Corbivan,
Si tu aimes Léo, ça nous fait un point commun. J'ai beaucoup de tendresse pour également pour Caussimon, plutôt méconnu comme auteur, et qui après avoir écrit plusieurs "tubes" pour Ferré dans les années cinquante, a sorti des albums aux textes géniaux dans les années soixante-dix (les orchestrations, par contre ont salement vieilli...). J'avais commenté ton texte en espace lecture, tu arrives à produire des idées intéressantes sur un sujet universel et moult fois abordé en poésie. Bonne continuation !
Contribution du : 01/06/2016 17:32
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Ca veut dire ce que ça dit, littéralement et dans tous les sens. Arthur Rimbaud |
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Re : La mort est un est sujet morbide... |
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Organiris
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01/07/2009 13:04 Groupe :
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Bonjour Corbivan,
face à la question "Qu'est-ce qui s'élance dans la mort ?" qui m'avait laissée un peu perplexe, j'avais pensé à celle du suicide. Je pensais que c'était peut-être sous-entendu, mais rien ne me le laissait croire à la lecture de votre poème. Maintenant, je sais, vos explications auront répondu à mes interrogations. Je ne sais si le sujet est morbide en soi, mais en tout cas, il interpelle. J'aime assez la réflexion que vous avez développée en répondant à Marite. Je vous cite : "La mort est la grande affaire de la vie. Et vice-versa…la mort c'est encore la vie…mais la vie doit être vécue avant. Je trouve dramatique les décès précoces." Je partage tout à fait votre sentiment. Pour vos écrits, vous ne cachez pas apprécier un peu d'ésotérisme, mais pour les améliorer, à mon sens, vous gagneriez à devenir plus transparent. La transparence n'empêche pas le flou et les diverses interprétations possibles, mais elle facilite toujours la lecture. Ce n'est là que mon humble avis, bien entendu... Amicalement. Lulu
Contribution du : 01/06/2016 17:59
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Inspiration ou poésie... |
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Re : La mort est un est sujet morbide... |
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Maître Onirien
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09/03/2013 09:32 Groupe :
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Merci pour ces précisions. Oui j'avais bien pensé au Styx ou l'Achéron.. Mais d'autres raisons me paraissaient probables.
"La mort est un sujet morbide", sacré Jean-Roger Caussimon tiens! (Le quatrain cité m'a l'air vraiment au poil pour Léo... Connaissais pas cette chanson.)
Contribution du : 02/06/2016 07:30
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La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension. |
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Re : La mort est un est sujet morbide... |
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Visiteur
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Citation :
Et pas naïf…non je ne crois pas. Non du tout. C'est quelque chose que j'aime bien dans ton texte: il n'y a pas de naïveté ou tu ne fais pas l'ingénu face à la mort. C'est honnête.
Contribution du : 02/06/2016 07:43
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Re : La mort est un est sujet morbide... |
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Visiteur
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@Lulu, vous avez sans doutes raison...simple et beau c'est possible...mais faut bosser et/ou être doué ;o). En fait des fois je fais ça (mélanger le clair et l'obscur), ou faisait ça, aussi pour noyer le poisson, un peu par pudeur, et aussi parfois par rancune, ou colère rentrée...envers qui ? J'en sais presque strictement rien...c'est drôle, je viens juste de me l'avouer à moi-même.
@Pouet c'est sur l'album 'Il n'y a plus rien' avec 'L'oppression' une de mes préférées. @MonsieurF, l’honnêteté c'est pas si facile...fais de mon mieux en général.
Contribution du : 02/06/2016 08:53
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Re : La mort est un est sujet morbide... |
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Maître Onirien
Inscrit:
15/11/2008 09:48 Groupe :
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Bonjour Corbivan.
Effectivement, ces décès précoces qui arrivent parfois de façon fulgurante en nous cinglant de plein fouet restent une question à laquelle nous n'avons, pour l'instant, aucune réponse. Ils nous apparaissent tellement injustes mais aussi ... nous savons que nos perceptions physiques et psychologiques sont bien limitées, il suffit de comparer avec celles du monde animal et même végétal. Ce n'est pas parce que notre " Science " n'a pas d'explication rationnelle que tout ce qui échappe à notre compréhension n'existe pas. Il est curieux d'ailleurs comme des cultures anciennes ou étrangères à la nôtre ont souvent une perception précise d'un monde invisible qui a ses lois et ses règles qu'il faut bien se garder d'enfreindre sous peine de "sanction". C'est dans ce monde, appelé "ndimsi" pour le milieu dans lequel j'ai vécu un très long temps, que se retrouvent ceux qui sont "partis" et seuls des "initiés" peuvent y intervenir selon certains codes et rites et cela apporte d'ailleurs un réconfort précieux pour ceux qui restent. Tenter d'y pénétrer sans initiation est dangereux et peut entraîner un décrochement mental, une folie ... Quant au sens à donner à ce passage sur Terre ... c'est le grand mystère. Pour ma part j'en suis à penser que, l'ensemble de l'Univers étant si bien conçu et agencé, il serait étrange que toutes ces énergies vitales qui "s'élancent vers la mort" puissent être réduites à néant sans que rien n'ait été prévu pour leur "récupération". Et là vois-tu, je me raccroche à Lavoisier " rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" ... Perdre une personne chère cause inévitablement un grand désarroi et nos sociétés actuelles, modernes, ne proposent pas grand chose pour aider à continuer à vivre. J'apprécie ta petite phrase : " Et je crois que plus j'apprendrai à vivre, plus ma mort sera vécue sereinement par moi, et mes proches qui me survivront. " elle est vraiment importante, enfin en ce qui me concerne et c'est ce que j'ai appris (sur le tas) à faire car il n'y a pas vraiment de préparation à cette échéance à laquelle pourtant personne n'échappe. PS:- " la mort est un sujet morbide" si morbide a le sens de " dépravé, malsain" je n'adhère pas car tu le dis aussi " la mort c'est encore la vie…" et j'ajouterais " sous une autre forme ... peut-être ... Allez, restons sereins !
Contribution du : 02/06/2016 10:01
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Re : La mort est un est sujet morbide... |
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Visiteur
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@Marite
Très intéressante ta réponse. Je crois que dans le Bouddhisme, l'esprit et la matière sont considérés comme 'ne se perdant pas', les bouddhistes s'évertuant à minimiser la place de l'ego…ils peuvent accéder à la sérénité. Mais n'est pas bouddhiste qui veut. Et puis leur choix est paradoxal en un sens (et ce ne sont pas les seuls qui renoncent un peu à la vie pour mieux vivre la vie...comme les moines par exemple, il y a les kamikazes aussi...) En tous cas cela me semble très logique…cette histoire de passage dans une certaine continuité. Pour "morbide" je citais la chanson de Caussimon par Ferré, je crois que pour eux c'était au sens de 'jeter un froid' et dans notre monde à l'heure actuelle la mort jette vraiment un froid, il n'y a guère de place pour en parler…même l'incinération de plus en plus pratiquée est une façon de plus vite passer à autre chose…pour les survivants…pas d'entretien de pierre tombale…moins de frais peut-être…mais ce n'est pas le seul domaine de la vie où notre société "démissionne" ou fuit (le mystère), je trouve que la solitude liée à l'individualité rend aussi le parcours plus difficile (je pense là à l'éducation des enfants par des familles réduites, si ce n'est monoparentales). Moi j'entends "morbide" exactement comme Caussimon (si je comprends bien)…ça jette un froid. A+ Corbivan
Contribution du : 02/06/2016 10:45
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Re : La mort est un est sujet morbide... |
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Maître Onirien
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17/04/2013 18:11 De Monts du Jura -
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Bonjour Corbivan,
Tes remarques et les réponses à ce forum ouvert, notamment celle de Marité me rappellent une rencontre avec un collègue d'origine malgache qui me racontait son premier voyage avec ses parents dans ce pays. Effaré de la cérémonie qui consiste à déterrer les morts récents, pour dans une réunion de famille les faire participer à la table afin d'apaiser leurs éventuelles rancunes et leur demander de ne pas venir hanter les rêves des vivants. Une cérémonie pour favoriser l'oubli peut être. Ce qui pour nous occidentaux peut paraître indécent est une marque de respect ailleurs. On ne peut pas juger de la validité ou de la supériorité d'une culture sur une autre, chacune ayant ces propres motivations. Il y a aussi les fêtes du jour des morts dans certains pays d'Amérique latine durant lesquelles malgré la tradition chrétienne les vivants viennent festoyer sur les tombes.
Contribution du : 02/06/2016 10:53
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Vivre au paradis, quel enfer ! |
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Re : La mort est un est sujet morbide... |
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Maître Onirien
Inscrit:
15/11/2008 09:48 Groupe :
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20252
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OK Corbivan, je comprends ce " ça jette un froid" ... reste à savoir si ce n'est pas une fuite de la réalité de notre condition ou, comme tout va si vite maintenant, pas de temps à perdre avec ça. Et pourtant ce "ça" attend chacun de nous au tournant ...
Contribution du : 02/06/2016 11:02
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