Bonsoir,

Vos lectures et commentaires sont précieux pour moi et je remercie vraiment chacun, chacune de ceux d’entre vous qui ont pris le temps de me faire leur retour.

Sur la forme

Deux impressions/corrections apparaissent souvent dans vos commentaires : la longueur du poème et la répétition de « A l’Aube ». Grace à vous j’ai mesuré la différence entre la lecture par moi-même d’un poème à voix haute avec la liberté d'y donner e rythme que je veux (ce qui était le contexte dans lequel ce poème est né cet été) et la lecture purement écrite par d'autres personnes que moi. Je comprends que certains aient pu se lasser!


Sur le Fond

Il serait vraiment très/trop long de commenter tous les symboles contenus dans ce poème mais quand même, j’ai envie de vous communiquer la raison d’être de différentes notions, en réponse à vos questions qui méritent bien une réponse :)

L’Aube, n’est pas uniquement à prendre au sens commun de lever du Jour. Elle signifie pour moi dans ce poème : l’éternel instant présent dans lequel tout se joue simultanément: le début, le périple et la fin du périple de cette Déesse. "Je pars et reviens comme si de rien": une seconde (d'un temps qui n'existe pas) pour la Déesse, des millénaires à l'échelle des Hommes.

Cette Aube qui contient « début-voyage-fin », c’est l’histoire d’une conscience illimitée, Divine, créatrice (début) qui choisit de faire l’expérience d’oublier sa propre nature Divine en s’incarnant dans la vie sur Terre (le périple, l’oubli) où elle se trouve engluée un temps (cycle des réincarnations, "je suis morte bien souvent", illusion de séparation, peur…) jusqu’à ce qu’elle se redécouvre éternelle, Divine (fin). C'est à ce moment que ce situe le poème et que la Déesse parle de son périple.

Qui, où est cette Déesse dans le poème?
Je devrais dire qu’il ne s’agit pas d’une Déesse mais de LA Déesse. Ce poème ne fait référence à aucune Déesse connue aux Panthéons Romains, Grecs et autres, elle les contient toutes! Il nous dit que cette énergie du Divin Féminin se niche en chaque Femme, que chacune est porteuse de son essence. C’est donc aussi l’histoire d’une femme qui fait le chemin de se souvenir et de se redécouvrir infinie, Déesse dans un corps de femme.
Où est-elle ? Quand arrive t’elle ? Elle est là tout le temps, tout au long du poème c’elle qui nous parle: cette Déesse Femme.

Les 13 réunies :
C’est une référence au « conseil des anciennes des 13 Lunes ». Transmission orale et chamanique de femme à femme au cours de laquelle la femme qui vit le processus rencontre 13 gardiennes ou Lunes qui portent chacune une facette du Féminin sacré. Les réunir amène à découvrir et unifier en soi toutes les facettes du Divin Féminin, à en manifester la puissance, à l’incarner dans sa vie de tous les jours et à choisir de sortir du cycle des réincarnations pour retourner à son état d'Absolu. A nouveau ici il est question de l’Eveil d’une femme à sa nature Divine.

De racines et d’ailes
Elance et bondit
A l’aube étincellent
Ecailles de lapis-lazuli

Ça a été une vraie surprise pour moi de voir que vous étiez plusieurs à réagir sur ce passage plus que sur un autre (le cèdre par exemple) alors je ne peux pas le laisser voilé !

Il y est question d'étapes de la vie qui s’incarne par différents états (racines/végétal, ailes/animal). Mais aussi de la connexion de la terre et du ciel, de l'humain et du Divin.
L’Aube en tant qu'éveil est représentée ici par un serpent (les écailles) de lapis-lazuli.
C’est donc un serpent aux écailles de Lapis-lazuli qui s’élance et bondit.
Pourquoi le serpent ? Parce qu’il représente entre autres ici l’Ouroboros aztèque, ce serpent qui se mord la queue et qui symbolise l’alpha et l’oméga, l’origine et le retour à l’origine. Le Lapis-lazuli parce que c’est la pierre des pharaons, du sacré, du spirituel, de la libération des forces psychiques qui permettent de transcender les habituelles perceptions humaines.
Elance, bondit: en référence aussi à la montée de la kundalini, énergie de vie, sexuelle représentée par un serpent.

Unité cœur corps esprit
Parce que certaines visions de l’Eveil passent par la sexualité, notamment la sexualité sacrée, consciente qui unifie le sexe, le cœur et le crâne et qui se faisant « ouvre » une porte vers l’Absolu. Il y aurait donc dans le corps humain tout un système de portes qui permettent de retrouver le chemin. C'est précisément ce que je décris avec le quatrain qui a eu le plus de retour positifs et les deux qui suivants: Et l'Aube calice me dilate en joie...

La prophétie : est donc en lien avec tout ce que j’ai évoqué au dessus. Les prophètes? Jésus et tant d’autres…


J'espère que ce message ne vous aura pas à nouveau rebuté par sa longueur, j'ai fait le maximum pour vous partager ce qui me semblait essentiel. J'ai voulu mettre trop de choses dans ce poème, je comprends vos incompréhensions.

Merci encore de m’avoir accompagnée dans cette expérience de partage de mon premier poème, le seul peut-être. Je crois que les nouvelles me correspondent mieux :)

Un poème-devinette, en quelque sorte?
Plaisant, n'empêche que mon cerveau en a pris un coup.
Bonne soirée.

Bonjour PhilMet,
Disons que les personnes à qui je l'ai lu la première fois avaient les clé pour le comprendre sans trop se devoir se faire des noeuds au cerveau ;) Heureuse que vous ayez quand même apprécié :)

Ne renoncez pas au poème. La rime est un moyen de musicalité, pouvant faire oublier les potentielles lourdeurs d'un texte.
Sans tomber dans le pire des classissismes, assassin du poète, on peut se servir de la rime, en mode contemporain, par exemple, pour créer une harmonie des phrases (vers) qui va bercer le lecteur.

Vou avez peut-être raison PhilMet, c'est l'inspiration qui le dira :)

Merci Ora pour toutes ces précisions aux origines variées si je comprends bien. C'est cette diversité qui a perturbé mon appréhension du "fond" de votre poème mais sans faire de "noeuds" dans mon cerveau. Disons que, si j'ai beaucoup lu et cherché des réponses à une époque, j'ai une approche plus instinctive et simple de l'essence divine qui habite chaque être vivant.

D’aucuns parleraient d’audace, ou même d’outrecuidante revendication.
Personnellement, c’est le terme de « courage » qui me semble le plus indiqué.

… … … …

Il faut une bonne dose de courage à une femme pour en toute simplicité évoquer la souveraine liberté d’une déité femelle, ou au moins suggérer le parcours initiatique d’une femme se révélant ainsi à elle-même.

Ce parcours initiatique fait de « À l’Aube » non l’évocation d’une « femme libre », mais celle d’une dynamique de « femme en libération », dont la première (et peut-être capitale) victoire serait de s’admettre « plus » que « chose femelle ».

… … … …

Les étapes de ce parcours me semblent issues de l’enseignement bouddhiste.
C’est un peu dommage car il s’en trouve à mon sens « trop bien » balisé ; chose qu’intuitivement vous percevez, au point de vous faire écrire qu’elle s’y trouve « engluée ».

… … … …

Une femme en libération est un souffle vivifiant …

Anthyme a écrit :
" une femme en libération est un souffle vivifiant ..."
Je le pense aussi, rien à voir avec "une femme libérée". La libération est achevée, enfin je pense, quand il n'est plus nécessaire pour elle de se référer aux divers enseignements qui foisonnent dans le monde d'aujourd'hui, simplement elle "vit et respire intuitivement".

Citation :



Je ne sais pas trop ce que vous entendez par "libération". Il me semble que dans pas mal de coin du Monde ce n'est pas vraiment le cas. Pour les hommes aussi d'ailleurs soit dit-en passant. (Je vais en parler à mon pote journaliste satyrique en Corée du nord et à ma cousine prof de stretching en Afghanistan ... )

Après c'est sûr que si on parle du Béarn ou de la Bavière, c'est pas la même chose, j'avoue.

Et bien, quel plaisir ces échanges autour de mon éclairage sur "A l'Aube". Je pensais le sujet en phase d'engloutissement dans les Abysses Oniriennes… Il en serait certainement revenu enrichi un jour mais je ne m'y attendais pas si tôt ;)

@ Pouet: De quelle libération est-il question dans mon poème, à quelle libération fait référence Anthyme? A celle se croire limité au corps dans lequel nous sommes, aux moyens de perception que nous connaissons, à une définitionde la vie, du monde et de l'Etre quelque peu étriquées. Le joug d'un esprit limité vaut bien celui d'un dictateur, avec ceci de différent qu'ici le dictateur est précisément assis à l'intérieur de nous-mêmes.

@ Anthyme: D'abord je suis heureuse que vous ayez saisi l'essentiel de mon intention: il s'agit du parcours initiatique d'une simple femme qui se redécouvre Déesse et je vous remercie pour le souffle vivant que vous évoquez :) Puis cette précision: la seule chose qui balise mon chemin est mon intuition et ma capacité à discuter avec le hasard des événements qui viennent à ma rencontre. Je ne me rattache à rien, ni dogme, ni religion, ni quelque autre courant que se soit. Par contre, j'explore : chamanisme amérindien et sibérien, christianisme, parapsychologie,voyages astraux, soufisme, kabbale, bouddhisme, lithotérapie, alchimie, théosophie, taoïsme, tantrisme, méditation pleine conscience, ...

@ Marite: je ne vous ai pas répondu parce que je respecte votre chemin tout autant que je respecte le mien et que votre message n'appelait pas de réponse à mes yeux. D'autant que j'y adhère aussi: "une approche simple et instinctive de l'essence divine qui habite chaque être vivant". Effectivement, c'est dans la simplicité de l'instant que ce qui EST est perceptible, en tous et en toute chose.

Mais puisque le sujet refait surface et que vous complétez votre propos, la tentation est vraiment trop forte. Je vous emboîte le pas et me joins à vous:

Citation :

Rien de ce que je découvre ou expérimente ne m'empêche de vivre et de respirer intuitivement puisque JE SUIS avant tout. Ce qui à mes yeux est compatible avec le fait de lever un morceau du voile du mystère indicible de l'énergie qui anime l'Univers et moi-même. Il me semble parfois mettre le doigt sur des informations qui ouvrent des portes sur une autre vision de ce que nous nommons la réalité, alors je joue avec, j'expérimente… et peu à peu une vision se dessine de l'architecure du grand jeu dans lequel nous vivons. Dessin en perpétuel mouvement puisque l'absolu ne peut se définir tout à fait.

Enfin, je trouve intéressant cette idée de "libération achevée". A mes yeux, elle l'est déjà A l'Aube (clin d'oeil obligatoire pour nommer l'instant présent), c'est à dire en dehors de l'espace-temps dans lequel nous fonctionnons, nous sommes Libres déjà. Et pourtant, notre expérience ici n'est qu'un perpétuel mouvement, alors est-il réellement possible de parler de fin?

Peut-être Marite êtes-vous parvenue à cet état d'être et de conscience permanente de votre nature Divine, peut-être vous jouez-vous des illusions de l'espace et du temps, de la mort, de la séparation et de tout ce qui limite nos vies humaines inconscientes. Personnellement, je n'en suis pas là. Alors humblement j'explore pour le plaisir de m'enrichir de tout ce qui vient à moi et parce qu'il n'y a rien de plus passionnant que l'énigme du sens de la Vie et de la nature de l'Humain.

C'est un morceau de mes découvertes sur ce pont lancé entre l'Humain et sa part Divine que j'ai tenté de partager avec mon poème. Il correspond à la vision que j'ai aujourd'hui du mystère des mystère. J'ai compris maintenant qu'il était trop ésotérique pour être partagé de cette façon, c'est ok pour moi. Et j'ai bien vu aussi que mes éclairages ne suscitaient que peu d'intérêt, c'est ok aussi! je ne cherche à convaincre personne :)
Il y a autant de vérités que de personnes qui croient en elles…

Merci pour ces échanges!