Bonjour,

Je voudrais d'abord remercier le Comité Editorial et le Groupe lecture pour la sélection de ce texte, si peu travaillé, que je n'aurais jamais songé qu'il puisse être publié.

Les Copains du Marais parle de ma période CHRS, période qui fut pour moi tellement riche, que je ne peux l'évoquer, même dans un texte court, qu'au travers de la présence de nombreux personnages, ceux qui m'ont accompagné durant cette période difficile. Il s'agissait d'un texte censé participer au Défi Nouvelles numéro deux, avec pour thème "Les cinq doigts de la main + une alarme qui se déclenche". Après l'avoir écrit, j'ai insisté pour qu'on change le thème, ma nouvelle m'ayant semblé trop facile à l'écriture. Je ne me suis pas préoccupé outre mesure de la longueur, tout en restant dans les contraintes du défi (de 3000 à 10 000 caractères).

Ne voyez pas tout en noir : l'espoir de réinsertion pour les protagonistes résidait dans l'obtention d'un travail. Nombreux sont ceux qui en ont obtenu un. Nombreux sont ceux qui se sont réinsérés. Bon, d'accord, il y avait aussi une certaine part d'indécrottables, mais il y en a toujours, non ?

"L'éducateur" n'est qu'en "abdication" que parce qu'il n'est pas diplômé : sur quatre éducateurs, seulement un seul d'entre eux l'était, pour les autres ce n'était qu'une reconversion de fortune. Et, oui, il existe d'autres foyers mieux gérés que celui là : à vrai dire, celui ci faisait déjà office de 'mouton noir' à l'époque, en 1999.

Pour la camaraderie, c'était le foyer qui s'apellait "Les Copains"... des jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans, avec quelques factions qui cohabitaient : Les Cotorep, les geeks, les tox... Niveau camaraderie, quand untel essaie d'en planter un autre parce qu'il a mis enceinte sa copine, on peut faire mieux ! Au delà, on dormait ensemble, on faisait le ménage ensemble, on chiait ensemble, et, oui, on avait nos règles... les meilleures, les plus vraies : les nôtres...

Merci aux commentateurs, plumette, maria, Donaldo75, Tiramisu, Animal, Luz, hersen, ours, et Stéphane pour vos retours.

Je suis toujours un peu gênée lorsque l'auteur indique que son texte est autobiographique, heureusement je ne suis pas venue lire tes remerciements avant de commenter, pas plus que les autres commentaires.
Gênée car alors pour discuter du texte, on est obligé d'aborder la vie de l'auteur ou au moins d'y penser très fort.

Merci du texte et merci de tes explications.
Éclaircie

Eclaircie : oui, il y a des éléments autobiographiques, mais cela reste une fiction. Réaliste certes, mais un ancien travailleur social ne s'y serait pas trompé : comme tu dis, je force le trait. C'était une période importante de ma vie, j'avais envie d"y revenir. Et oui, la façon dont on annonçait les tierces a une réalité historique : avec un autre geek, je trichais aux cartes. Je me suis amusé à mélanger des personnes réelles pour créer des personnages : en réalité, j'ai fait deux foyers, c'est au deuxième qu'en voulant fumer sur l'escalier de secours, j'ai déclenché l'alarme ! Sinon cela reste fidèle à l'ambiance du premier, moi, mon Broutteux, mon shit coupé à des trucs pas clairs, mon tee shirt 'manowar', mon walkman, ma paire de chaussettes et ma gratte 😉

Bonjour Dugenou,
Merci pour cette tranche de réalisme, et très heureux de trouver ta première nouvelle sur Oniris !

Beaucoup de choses très positives on été dites sur ta nouvelle et je les partages pleinement sur la simplicité réaliste de l'écriture qui rend parfaitement l’ambiance, une petite quinte bémol^^ pour les descriptions du déroulement du jeu qui pourraient être moins précises car cela perd un peu le lecteur ignorant (que je suis bien sur, d'ailleurs, en général on ne se plaint que de ce qui nous renvoie notre ignorance en pleine figure).

Pour moi le plus important dans le texte c'est la tendresse utilisée pour décrire ces personnages, elle transparaît dans chaque portrait et bravo pour ce rendu nuancé et concis.

Il est vrai également qu'il n'y à là qu'une présentation, alors qu'une histoire avec une vraie progression me semble vraiment possible. Le lecteur est un monstre assoiffé qui en demande toujours plus...

Merci beaucoup pour ce partage pour lequel je met un "Beaucoup"

Il est vrai que des histoires, des anecdotes comme celle ci, je peux en écrire beaucoup. Mais je ne me sens pas capable d'en écrire une histoire entière, sans écrire la mienne, et je n'aime pas parler de moi...

Merci de ton passage, Alfin.

C'est drôle, mais j'ai l'impression que j'ai jeté un froid avec ce texte. On dirait qu'il n'y a personne qui a encore envie de se frotter à moi. Pourtant, c'est pas si terrible : je suis toujours en vie. Et en pleine possession de mes moyens... je ne suis pas devenu inhumain à vos yeux, quand même ? C'était pas si insurmontable, vu que je suis toujours là...^^

Dugenou, tu répondais à Alfin, mais j'ai envie de mettre mon grain de sel, bien sûr !
Concernant ta dernière phrase, vu de l'extérieur -depuis mon bureau- peut-être as-tu une impression fausse, ou qu'il n'est pas facile de communiquer sur un site dédié à l'écriture avec un auteur si on connait trop de lui (directement, car je sais que l'on apprend beaucoup de l'Autre à travers ses poèmes ou nouvelles).
La suite en MP si tu veux.

Bonjour Dugenou,

Non tu n'as pas jeté un froid avec cette nouvelle. Tu ne t'es jamais caché de tes expériences en CHRS et personnellement je trouve normal d'être influencé par son vécu. Je pense aussi que c'est ce qui fait la force dans ton écriture, il faut "être" et ton chemin te donne la matière de ce que tu es, c'est le cas de chacun d'entre nous, cette diversité de parcours rend nos écrits intéressants et uniques.

C'est pour ça que j'ai à l'époque pris la défense de Maria, même si c'est vrai elle ne demandait rien et était sans aucun doute capable de se défendre seule. Par ses écrits, nous comprenons en surface un petit peu de son difficile parcours. Cela ne rend son écriture que plus riche et légitime. (la légitimité n'est pas très importante en écriture, car sinon on ne pourrait pas être très créatif)

Bref je pense que si tu veux écrire une histoire, pour moi tu y es déjà, ce qu'il faut faire, c'est d'imaginer le retour du métalleux et vivre sa partie de vie. Si tu y ajoutes une intrigue bien ficelée avec le talent que tu montres dans les micro-nouvelles, tu auras très vite écrit 120 pages et ensuite 480

Donc pour moi, pas de froid, bien au contraire, en plus d'avoir des idées de rebondissements (toutes les micro-nouvelles) tu nous as montré une belle capacité de raconteur d'histoire avec "les copains du marais".

Je pense aussi que tu n'es pas obligé de rester dans ce que tu as vécu, tu peux avoir autant de facilités dans un style fantastique ou même de la science-fiction, le fait est qu'il t'a été donné d'observer des personnes dans leurs derniers retranchements, cet acquis est important pour rendre crédible n'importe quelle histoire dans n’importe quel style (une histoire d’amour entre le fils d’un magnat du pétrole américain et une noble anglaise proche de la famille royale , alors oui, cela demanderait peut-être plus de travail de documentation pour être crédible, mais la psychologie en CHRS ou partout ailleurs, c’est la même chose à quelques nuance près... (un roman à l’eau de rose de Dugenou )


A plus

Je ne me sens pas spirituellement pas prêt pour le roman à l'eau de rose, Alfin
Merci de ton soutien. C'est vrai les micros me permettent d'être créatif et d'explorer d'autres genres que l'humour, mon genre de départ.

thierry : merci de votre passage sur ce texte 😊

GraddyChristine : merci de votre lecture. Oui, trop de personnages... j'aurai dû faire un texte plus long, ça se serait moins remarqué...