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Écriture euphonique |
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Chevalier d'Oniris
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Jusqu’à présent, je me suis exprimé sur l’écriture euphonique dans plusieurs sujet ouverts sur Oniris. Après réflexion, je pense qu’il est préférable qu’il y ait un seul topic qui s’intitule: Écriture euphonique, dans lequel je vais développer le sujet progressivement. Donc, je reprends le plus important qui servira pour la suite:
DÉFINITION ET HIÉRARCHIE DES CACOPHONIES Une définition simple de la cacophonie consonantique de contiguïté (entre 2 mots) par opposition aux cacophonies dispersées (éloignées). Il y a cacophonie quand 2 syllabes contiguës ont en commun une consonne (vrai dans presque tous les cas) Pour la cacophonie vocalique, il faut qu’il y ait contiguïté directe (sans intercalation de consonne) Les cacophonies les plus préjudiciables sont les cacophonies directes (où les consonnes se touchent), syllabiques et celles concernant des voyelles identiques. Je poursuis le sujet avec l’examen des cas particuliers: EXAMEN DE QUELQUES CAS PARTICULIERS -Cas d’incompatibilité concernant des consonnes: les 2 dentales d et t, les sons g et que, les sons je che je dois te dire (doi te) Le goût que j’aime (gou que) Je cherche en vain. (je chèr) -Une trop grand concentration de consonnes engendre une cacophonie, même si elles sont différentes: Le parc devait ouvrir (parc de) Cas de compatibilité des voyelles: les voyelles diphtonguées peuvent être considérées comme des consonnes et n’engendrent pas de cacophonie vocalique Ce duo hiératique (o et ié sont compatibles) Conséquence: on écrira de préférence le hiératique hymne plutôt que l’hiératique hymne -Cas d’un consonne s’intercalant entre 2 voyelles au niveau d’une interface Je serai lourdement armé. Contrairement à la définition générale de la cacophonie, les syllabes rai et lour sont euphoniques car la consonne l s’intercale entre les 2 voyelles de chaque syllabes contiguës La vidéo suivante vous fournira plus de détails avec des exemples: Essai analytique sur les cacophonies Note: la définition que je donne de la cacophonie dans cette vidéo est plus générale et concerne aussi bien les consonnes que les voyelles
Contribution du : 04/01/2021 22:29
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Re : Écriture euphonique |
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Chevalier d'Oniris
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GESTION DES E EN PROSE EUPHONIQUE
Nous abordons ici un des points les plus délicats. La prose présente de nombreux e dont la prononciation ou non à l’oral dépend de leur place et du registre de langage adopté par le lecteur (nommés e caducs, autrefois on les nommait e muet). Il en existe plusieurs types. On va s’intéresser uniquement aux e terminaux post-accentuels dans le flux (non suivis d’un arrêt temporel (c’est-à-dire généralement à l’intérieur d’un syntagme) Ex: le e du mot tempête ci-dessous (alors que le e de érode se trouve devant un arrêt temporel) La tempête s’érode. 2 possibilités de prononciation: La tempête s’érode. ou La tempêt’ s’érode. (apocope du e) Dans la prose littéraire, environ 45 pour cent des e post-accentuels dans le flux sont prononcés. La prononciation ou l’apocope dépendent de divers facteurs, on ne va pas rentrer dans le détail. Le rôle de ces e dans la langue apparaît ici clairement, il permettent de rendre le discours plus fluide en évitant les rencontres consonantiques et sont même parfois indispensables pour une prononciation aisée ex: “La table cramoisie” peut difficilement se prononcer “la tabl’ cramoisie” Par expérience, il m’est apparu que la seule solution pour obtenir une prose euphonique propre était d’éviter tous les e post-accentuels dans le flux. C’est une contrainte importante, mais je ne vois pas d’autre solution. Les raisons sont les suivantes: -ils apparaissent comme des chevilles artificielles pour éviter les rencontres consonantiques -la succession accent tonique e peut devenir lancinante -ils peuvent s’accumuler localement, rendant le discours peu agréable (ce qui est beaucoup moins possible en poésie) -la prononciation ou non de ces e entraîne une indétermination du texte à la discrétion du lecteur (contrairement à la poésie) -ils occasionnent une prose relativement scandée (même si c’est léger en langue française) qui n'est pas fondamentalement compatible avec la prose. En poésie, cette scansion est au contraire positive. Voyons quelques exemples: Prose native: Le calme s’étend sur les broussailles mornes. Prose euphonique: La paix s’étend sur les baliveaux mornes. Prose native: La petite campanule perd son calice la nuit. Prose euphonique: La minuscule ancolie perd son calice au crépuscule.
Contribution du : 07/01/2021 23:38
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Re : Écriture euphonique |
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Maître des vers sereins
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Merci, c'est très intéressant, ça touche profondément ce qui a pu se passer ici, notamment à travers les choix de catégorie. La "poésie contemporaine" contient une majorité de poème "à l'oreille", c'est à dire à la métrique rendu flou par cette question du E caduc.
Mais comme il est dit : "La prononciation ou l’apocope dépendent de divers facteurs, on ne va pas rentrer dans le détail." Il y a aussi les textes de la catégorie "chanson et slam" où cette question était prégnante, avec notamment des exemples d'auteurs tentant de signaler les apocopes par des signes typographiques. C'est un sujet très pertinent sur Oniris en tout cas, et ce chemin, de tenter de rédiger un texte en excluant cette forme d'enchainement de mot, me semble prometteur.
Contribution du : 08/01/2021 10:55
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Un Fleuve |
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Re : Écriture euphonique |
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Chevalier d'Oniris
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Dans les chansons en général, c'est l'apostrophe qui permet d'indiquer l'apocope pour les proclitiques (le, me, se...). Exemple
Il tomba dans l'pétrin On peut l'indiquer pareil pour tout autre mot à e terminal: La montagn' devient lumineuse voire: N'aturell'ment Effectivement, le problème des e caducs doit être considéré comme essentiel. Pour l'écriture euphonique, je n'ai pas trouvé d'autre moyen pour éviter leurs inconvénients que de les éviter, mais si quelqu'un a une autre solution, je suis preneur.
Contribution du : 09/01/2021 01:58
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Re : Écriture euphonique |
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Maître des vers sereins
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Comme tu le disais : "ils sont parfois indispensables" en prenant l'exemple de : “La table cramoisie”. J'avais eu la même sensation avec des groupes de mots comme "gouffre rouge" et "arbre mort".
Les apocopes peuvent marquer un niveau de langue "bas", populaire ou de travail, mais il me semble qu'elles sont aussi présentes dans un langage relativement soutenu, un journaliste de grande écoute ou un universitaire devant un amphi diront sans paraitre jouer sur la diction : "ell' vient". Comme s'il y avait des degrés d'utilisation de ces apocopes, de confort, donc d'euphonie comme avec "ell' vient" jusqu'à "manger la phrase comme dans un parler de taverne, par exemple un "j'vais r'prendre un' bière", et là c'est encore doux je trouve. Prononcer tous les E de certaines phrases surcharge l'élocution, ça ferait "élève trop appliqué", ou pire, tout le contraire de l'effet populaire. Par exemple un "Elle demande de refaire le même chemin", prononcé strictement, c'est trop lent, ça peut faire entendre soit une naïveté excessive, voire un mépris pour l'interlocuteur, un propos sans aucune apocope. Il y a une question euphonique, mais aussi une question rhétorique pour cette apocope, si on se tient plus près de la règle que de l'usage, en perpétuel mouvement, le sens d'une phrase peut ne pas passer que par ses mots. Dans ma pratique de l'alexandrin, j'ai aussi choisi au bout d'un temps d'éviter ces E, à l'écrit et en poésie, ça permet de préserver le rythme du choix du lecteur, de marque ces E ou non, même dans un contexte de poésie classique, et d'autant plus pour en faire une écriture moderne. Je voulais ainsi que la prosodie disparaisse, que le lecteur n'ait pas à lire des traités avant le poème. Pas de diérèses ou synérèses, pas de possibilités d'apocope, et donc une seule lecture possible, tout à fait commune. Pour revenir à ces E indispensables, il y a un cas qui m'a intrigué dans l'écriture, c'est cet hémistiche : "au sommeil qui vient" Il fait 5 syllabes au lieu de 6, il n'a pas choqué au court du poème, devant des lecteurs amateurs de classique, mais je me dis qu'il y a peut-être une "syllabe fantôme" du fait de l'enchainement de "sommeil qui", une apocope à l'envers qui ferait entendre "sommeille qui" pour atténuer l'enchainement des deux mots. Peut-être le propos lui-même joue-t'il un rôle métrique, ce bout de vers évoque l'endormissement, de là à ralentir la lecture ? C'est ce que je me disais à l'époque, dans le contexte de ce sujet, c'est sans doute juste une autre cacophonie, un enchainement difficile et peu harmonieux, comme dans ton exemple du début : "le parc devait ouvrir". (on peut imaginer l'assouplir à l'oral en faisant entendre "le parque devait ouvrir", en glissant un E, exactement comme on les enlève parfois) Je n'ai pas encore pris le temps d'écouter la vidéo du début, j'en avais regardé une lors du premier sujet, j'espère que ce n'est pas trop brouillon d'avancer comme cela. Je suis curieux de suivre ce chemin d'écriture euphonique car il rejoins un ressenti d'écriture, de musicalité, où je ne cherchais pas tant à éliminer toutes cacophonies mais bien à ne pas en faire par mégarde.
Contribution du : 09/01/2021 23:32
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Un Fleuve |
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Re : Écriture euphonique |
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Chevalier d'Oniris
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Tout ce que tu dis, je l'ai observé et j'arrive aux même conclusions, sauf pour le choix que tu fais pour l'écriture la prose et pour la poésie.
Le principal problème, c'est que l'auteur n'a pas la maîtrise des apocopes qui seront faites ou non à moins de fixer la règle comme en poésie que tous les e se prononcent. Règle possible en poésie, mais, comme tu le remarque, difficilement applicable en prose. Donc, pour la prose euphonique, je ne vois toujours pas de solution autre que d'éviter ces e. Pour les cas que tu cites, "au sommeil qui vient" On pourrait le traiter comme les filles de la météo qui disent "le vent d'oueste souflla" C'est ce qu'on appelle un e euphonique. Sauf que ce que se permet la fille de la météo, le lecteur de la poésie ne le peut pas, et l'auteur encore moins. L'auteur doit résoudre le problème, par exemple écrire Le vent d'ouest aujourd'hui souffla ou par exemple au sommeil qui revient (je signale au passage que eil, comme ueille sur le plan euphonique dont être considéré comme une consonne comme toutes les diphtongues, d'ailleurs ç'en est une: èï) En poésie, je pense au contraire de toi que les e post-accentuels sont bienvenus, sinon nécessaires car ils participent au rythme, au détriment, c'est vrai, du balancement induit par l'alexandrin, ce qui oblige alors à appuyer plus l'accent tonique placé en fin d'hémistiche. Donc, tu n'as pas vraiment tort. En revanche, j'ai choisi comme préconisation en poésie d'admettre qu'un seul e dans un hémistiche, et encore j'ai découvert récemment que parfois 2 peuvent très bien passer, mais rarement. Ton commentaire était exactement dans la suite de la discussion, même si on anticipe un peu concernant la poésie. Je n'en ai pas fini avec l'écriture euphonique de la prose, la suite dans quelques jours. La discussion sur cette partie est encore ouverte, bien qu'on ait pas mal déblayé.
Contribution du : 10/01/2021 01:00
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Re : Écriture euphonique |
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Chevalier d'Oniris
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ARRÊTS TEMPORELS, PONCTUATION ET INTERFACES
Nous allons considérer maintenant ce qui va déterminer les arrêts temporels (autre source d’indétermination à la lecture). Distinguons d’une part les points (tous types), d’autre part la virgule. Les points déterminent toujours une pause de la part des lecteurs. Concernant la virgule, une statistique que j’ai réalisée est claire: dans plus de 80 pour cent des cas, les lecteurs l’interprètent comme un arrêt temporel (à tort ou à raison). Les 10 pour cent restant ne sont pas déterminés par le type d’interface, tout simplement les lecteurs oublient de temps en temps de s’arrêter. On est donc devant une réalité incontournable. Inutile de se référer à une règle sur ce que doit signifier la virgule. Donc, on considérera, nolens volens, que la virgule détermine un arrêt temporel. Dans quelles circonstances les auteurs indiquent-ils un point ou une virgule ou aucune ponctuation. J’ai fait des statistiques là-dessus. Cela peut être variable. On ne va pas rentrer dans le détail. On peut, d’une manière générale, considérer que la virgule implique une relation syntaxique assez forte et un temps d’arrêt moins long qu’un point. Considérons les cas suivants où on crée un arrêt temporel au niveau du point et de la virgule après un e post-accentuel suivi d’une consonne, notée ec (en prose euphonique, nous avons vu, en effet, qu’on évitait les e post-accentuels à l’intérieur d’un syntagme, mais qu’on pouvait les envisager au niveau d’un arrêt temporel) Marchons dans la neige. Tout va bien. (e.c) CONGRUENT Marchons dans la neige, le cœur léger. (e,c) À ÉVITER Il apparaît un effet de cassure inopportun dans le cas de la virgule, même si l’arrêt temporel est court. L’effet n’est pas énorme, mais suffisamment pour donner l’impression d’un texte pas propre, surtout si cela se répète. Remarquons que le e de neige, s'il y a un temps d'arrêt, ne peut pas être apocopé, il est inévitablement prononcé, même si c’est de manière très ammuie (très écourtée). Et c’est justement ce qui crée l’effet de cassure. Considérons maintenant une interface vc (voyelle-consonne) respectivement au niveau d'une virgule, puis d'un point: Marchons sur le chemin. Tout va bien. (v.c) (v.c) CONGRUENT Marchons sur le chemin, le cœur léger. (v,c) (v,c) CONGRUENT Cette fois-ci, l’arrêt temporel passe très bien au niveau de la virgule. Nous retiendrons qu’un temps d’arrêt déterminé par une virgule au niveau d’une interface en e consonne (ec) n’est pas possible, mais possible si l’interface est voyelle consonne (vc). Ceci vaut en prose euphonique comme en poésie euphonique. Nous considérerons plus tard la compatibilité de la virgule avec d’autres types d’interfaces Il y a déjà suffisamment à méditer là-dessus.
Contribution du : 14/01/2021 23:32
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Re : Écriture euphonique |
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Chevalier d'Oniris
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Pour la suite, on va encore simplifier et considérer un autre type d'interface, très important: l'interface e post-accentuel voyelle qui détermine une élision.
S'il y a un arrêt temporel déterminé par un point, cela détermine une cacophonie vocalique Le vent souffle. Évitons de sortir. cacophonie vocalique entre le e ammui (faiblement prononcé) de souffle et le É de Évitons. Configuration à éviter en écriture euphonique, mais c'est le moins grave. Le problème est plus épineux s'il s'agit d'une virgule: Dans la montagne, il neige. En raison du lien syntaxique entre les propositions, une lecture idoine implique le primat de l'élision sur la virgule. L'arrêt temporel peut être remplacé avantageusement par une inflexion de voix ou le marquage plus net de l'accent tonique (sur le a de montagne). Sauf que de nombreux lecteurs, croyant bien faire, vont interpréter la virgule comme arrêt temporel. Le comptage statistique que j'ai réalisé montre que le taux d'arrêt temporel sur les élisions est le même que sur les autres types d'interfaces alors qu'il devrait être nul. Cela dit, ces lecteurs ne font qu'appliquer la définition de la virgule selon l'Académie Française (la plus petite pause par rapport aux autres signes de ponctuation), mais une pause tout de même. D'autres dictionnaires ont flairé le problème et sont plus circonspect, indiquant simplement que la virgule est un signe permettant de séparer des syntagmes. Cependant, il faut bien que le lecteur s'arrête quelque part car les points ne sont pas suffisants pour assurer le minimum de respirations. Comment résoudre ce problème d'ambiguïté de la virgule? Nous verrons dans la suite, mais auparavant nous considérerons un autre type d'interface car l'élision n'est pas la seule qui pose problème.
Contribution du : 20/01/2021 00:31
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Re : Écriture euphonique |
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Chevalier d'Oniris
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PAUSE SUR TERMINAISONS AMMUIES (PRONONCÉES EN PARTIE)
Considérons les 2 cas suivants: En jouant à la balle, nous éviterons l'ennui. En allant au bal, nous éviterons l'ennui. Dans les 2 cas, nous avons une terminaison ammuie: bal et balle qui induit un son ammui (prononcé en partie) et assez comparable, sinon identique. Ça peut être une sorte de e très écourté, un chuintement, un son vaguement chuchoté... Si le lecteur prolonge volontairement le e de balle pour établir la distinction (ce qui est conseillé, surtout en poésie), on aura un son un peu plus long: 2 à 3 dixième d'un e normal (e asthéno-tonique). Sur le plan de la compatibilité euphonique, les 2 cas seront comparables. Dans ces 2 cas, on a des syntagmes fortement liés (qui ont impliqué la virgule). Si on respecte la virgule en tant q'arrêt temporel, il se crée un effet de rupture inapproprié dans la phrase. Considérons maintenant les cas suivant où il y a un point et des syntagmes donc indépendants: Nous allons au bal. C'est amusant. Nous jouons à la balle. C'est amusant. En ce cas, l'effet négatif de gêne disparaît, soit parce qu'on crée une pause plus longue, soit parce qu'on considère qu'une certaine rupture est ici bienvenue Considérons en dernier lieu le cas suivant où on a une terminaison en voyelle et une virgule, donc des syntagmes très liés: En jouant au ballon, nous éviterons l'ennui. Il n'y a pas d'effet de gêne, l'effet négatif était bien dû à la terminaison ammuie. Au final, sans voir toutes les situations possibles, on constate que la seule terminaison permettant un interface euphonique propre avec un arrêt temporel en cas de syntagme liés, donc en cas de virgule, est une voyelle. Reprenons les 2 premiers cas: En jouant à la balle, nous éviterons l'ennui. En allant au bal, nous éviterons l'ennui. On peut résoudre le problème dans le premier cas en apocopant (en ne prononçant pas) le mot balle. Dans le 2ème, on peut le résoudre en remplaçant l'arrêt temporel par une inflexion de voix. Mais que fera le lecteur? nous verrons les solutions à de telles situations la prochaine fois. Voilà, c'est bien suffisant pour cette intervention. J'ai mis des années à comprendre cela.
Contribution du : 26/01/2021 00:28
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Re : Écriture euphonique |
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Chevalier d'Oniris
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PRÉCISION par rapport au message précédent: Reprenons les 2 cas:
En jouant à la balle, nous éviterons l'ennui. En allant au bal, nous éviterons l'ennui. Dans le premier cas, comme je l'ai écrit, l'apocope (non prononciation de la terminaison ammui de balle) résout le problème, oui, mais cela implique aussi (ce que j'ai i oublié) qu'il n'y ait pas d'arrêt temporel et qu'on le remplace par une inflexion de voix comme dans le cas de la 2ème phrase. Une apocope n'est possible que dans le flux en dehors de tout arrêt temporel.
Contribution du : 26/01/2021 01:45
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