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"Consolation au soleil..." Remerciements et autres.
Maître Onirien
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Je viens ici remercier, selon l’usage et selon mon coeur, les lecteurs et les commentateurs de cette petite pièce de vers, « Consolation au soleil de juillet ».
Certains ont trouvé des grâces à ce poème, d’autres non. Lesquels sont les plus avisés, la question se discute, car on peut penser que ceux-ci n’ont pas vu ses qualités, ou que ceux-là n’ont pas vu ses défauts. J’ai la faiblesse de pencher pour la première hypothèse.
Tout d’abord, une chose : je dois faire mon deuil de l’espoir d’écrire jamais un texte agréable à l’ami Donaldo. « Si tu prétends à un rôle au dessus de tes forces, nous dit Epictète, non seulement tu y fais pauvre figure, mais encore tu négliges une tâche dont tu aurais pu mieux t’acquitter. » Dont acte.
Grand merci à quelques-uns d’entre vous de m’avoir appris que la Terre tourne autour du soleil. Désormais, instruit pas vous, je prendrai garde de ne plus dire : « Le soleil se lève » ou « Le soleil se couche ». J’ai eu vent, aussi, de rumeurs, comme quoi elle ne serait pas plate, mais ronde : pourriez-vous me le confirmer ?
Ne prenez pas ombrage de ces plaisanteries, vous aurez compris que je cherche à conserver à ce fil le ton badin que j’ai voulu donner à mon poème. Je ne peux pas écrire tous les jours sur le temps qui passe et sur la nostalgie. (au fait, ce poème a au moins trente ans).
Quelques-uns aussi d’entre vous se sont interrogés sur l’intérêt d’écrire un tel texte. Mais un poème doit-il trouver sa seule raison d’être dans sa capacité de changer le monde ? Quant au mien, il me semble que le plaisir que quelques-uns ont pris à le lire suffit à le justifier.
Je suis bien d’accord, Donaldo, sur ce que la prosodie ne saurait motiver un acte d’écriture ni créer à elle seule de la poésie. « J’ai pris une brioche à la boulangerie /Et trois petits pâtés à la charcuterie », voilà une prosodie impeccable, mais de poésie, point (et encore ... ce ne serait pas la première fois que d’autres verraient de la poésie là où je n’en vois pas ; mais passons).
La poésie de ce texte me semble être dans la personnification du soleil, dans cette tonalité faite de naïveté distanciée, dans la musicalité des vers, et dans le caractère faussement épique, par effet de parodie, du dernier vers. Petite poésie, je l’admets, mais à laquelle certains ont été sensibles.
J’ai déjà noté dans le passé quelques irritations causées par l’emploi de « dont » et « duquel » ; je ne sais ce qu’on reproche à ces braves pronoms relatifs. Faudra-t-il que je m’exprime comme Renaud : « Ma gonzesse, Celle que je suis avec, Celle que je suis son mec ? » Au reste, « duquel » se trouve dans l’exergue et non dans le poème.
Quelques « qui » et « que », aussi, sont jugés « prosaïques » ; mais la grammaire n’est jamais prosaïque. J’aime à citer à ce propos ce quatrain de Hugo, un des plus beaux que je connaisse :
« Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme
Ouvre le firmament,
Et que ce qu’ici-bas nous prenons pour le terme
Est le commencement. »

Ces accusations de lourdeur relèvent, à mon sens, du cliché.

Les rimes : on m’a reproché la banalité des rimes et la pauvreté de « tôt-faut » et de « matin-chagrin ».
J’aime encore à répondre à ces remarques que l’exploit prosodique ne consiste pas à trouver une rime à « schtroumpf ». « La rime est une esclave et ne doit qu’obéir », écrit Boileau.
Au reste, les monosyllabes ne sont pas considérés comme des rimes pauvres, et les voyelles nasales comme « in » non plus. Donc il n’y pas de rimes pauvres dans mon poème.
On a parlé de la lourdeur du dernier vers : mais c’est exprès, c’est de l’harmonie imitative, il s’agit d’évoquer les masses au travail, il parodie la lourdeur industrielle, c’est un vers à la Verhaeren, si j’ose me référer à ce poète.
Enfin, je ne vois pas très bien ce que Van Gogh vient faire là-dedans. Mon œuvre est un texte et les siennes sont des tableaux ; autant comparer le bois et le fer. Au reste, il n’a pas peint des chef-d’oeuvre parce qu’il ne se souciait pas d’académisme, mais parce qu’il avait du génie ; s’il avait peint « académique » il aurait été aussi bon, et les « académiques » de génie ont peint aussi des chef-d’œuvre. Voyez Poussin. C’est bien, bodelère, de vous intéresser à Van Gogh, mais il ne faut pas le coller n’importe où et n’importe quand ; s’il s’agit juste de dire que je n’ai pas de génie, je le savais déjà.
Mon poème a tout de même reçu globalement l’accueil qu’à mon sens il méritait : une bienveillance amusée, quatre « beaucoup », onze « bien », un « un peu » et deux « pas » (Anna, merci de ta courtoisie cette fois encore, mais je traduis ton aimable abstention par un « pas »); je n’en demandais pas plus. Merci encore à tous, et bravo à ceux qui ont su y retrouver l’esprit ludique dans lequel (aïe, «dans lequel », est-ce que ça va passer ?) je l’avais écrit.

Contribution du : 10/08/2022 09:22
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Re : "Consolation au soleil..." Remerciements et autres.
Expert Onirien
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"Quelques-uns aussi d’entre vous se sont interrogés sur l’intérêt d’écrire un tel texte. Mais un poème doit-il trouver sa seule raison d’être dans sa capacité de changer le monde ?"

Vous semblez avoir pris ma remarque au premier degré. Mon humour doit être particulier ou mes phrases mal tournées. Je vous en demande pardon. A moins que la question ne réponde pas à mon commentaire.
Question à laquelle je dirais non. En effet, comment un poème, un seul poème serait-il capable de changer le monde ?

Faisant partie des onze bien et de ceux qui ont trouvé un esprit ludique à ce jeune texte trentenaire, c'est avec joie que je dis merci pour ce retour.

Bonne journée où le soleil ne va pas encore chômer !

Contribution du : 10/08/2022 10:12
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Sur des pensers nouveaux, faisons des vers antiques. (A. Chénier).
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Re : "Consolation au soleil..." Remerciements et autres.
Visiteur 
Merci de ton retour Miguel mais mon commentaire ne correspond pas à un pas (drôle de phrase) Je pense que si ça avait été un premier poème d'un petit nouveau j'aurais mis un "bien" mais j'attends bien plus de toi.

Contribution du : 10/08/2022 10:15
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Re : "Consolation au soleil..." Remerciements et autres.
Maître Onirien
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Bonjour Anje, et merci ; je ne visais pas particulièrement votre remarque, mais c'est que plusieurs sont allées dans le même sens ; voilà pourquoi j'ai eu à coeur d'y répondre. Bien vu, Anna : quoique ce poème ait plus de trente ans, quand je l'ai écrit je n'étais déjà plus un "petit jeune" ... Et maintenant, j'espère ne pas avoir entamé mon déclin ! Sinon il n'y aurait rien de mieux à attendre de moi ...

Contribution du : 10/08/2022 10:52
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Re : "Consolation au soleil..." Remerciements et autres.
Visiteur 
Je ne pense pas que tu sois sur le déclin^^ Moi j'aurais mis en exergue que ce poème a été écrit il y a 30 ans :)

Contribution du : 10/08/2022 11:01
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Re : "Consolation au soleil..." Remerciements et autres.
Maître Onirien
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Ça ne l'aurait pas rendu meilleur ...

Contribution du : 10/08/2022 11:19
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Re : "Consolation au soleil..." Remerciements et autres.
Expert Onirien
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Pourquoi tant de poètes (et tant de nouvellistes) nous servent-ils des oeuvres datées, ça donne l'impression que certains font les fonds de tiroirs (ce qui fit la faiblesse de Lamartine sur la fin), l'imagination n'est-elle plus au rendez-vous ? Je ne pense pas particulièrement à toi Miguel, c'est une remarque générale que je fais.

Contribution du : 10/08/2022 11:42
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"Je suis le Ténébreux,- le Veuf,- l'Inconsolé,/ Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :/ Ma seule Etoile est morte,- et mon luth constellé/ Porte le Soleil noir de la Mélancolie." "El Desdichado" G. de Nerval
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Re : "Consolation au soleil..." Remerciements et autres.
Maître Onirien
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Senglar, je pense que tout le monde n'écrit pas pour les mêmes raisons, ni, il faut bien le dire, au même niveau. Il y a de tout temps des oeuvres novatrices, des oeuvres de génie qui apportent quelque chose au monde. Si Homère est encore célébré aujourd'hui, si la Comédie de Dante ou le Werther de Goethe, ou la Recherche de Proust, ont fait du bruit, c'est parce que c'étaient des ces oeuvres-là. A nous, les fidèles d'Oniris, il ne semble pas que ces hauteurs soient accessibles ; alors j'écris pour me faire plaisir, donc comme j'aime. On pratique tel style d'écriture plutôt qu'un autre, comme on pratique tel sport et non tel autre : on va où on prend son pied. Et on ne prétend pas forcément égaler Kilian Mbappé ou Teddy Rinner. Je sais que mes écrits n'apporteront rien à personne, sinon à moi le plaisir de les produire, et à quelques amateurs celui de les lire. Voilà pourquoi je ne prétends pas à l'innovation. D'ailleurs, j'en suis bien incapable, je ne sais écrire qu'ainsi. Ah, si j'étais né au XVIe siècle, quel avant-gardiste j'aurais été !

Contribution du : 10/08/2022 13:09
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Re : "Consolation au soleil..." Remerciements et autres.
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Bonjour Miguel, ce que j'attends des poèmes et des nouvelles ici présentés cela n'est évidemment pas de renouveler la littérature et de lui donner un nouveau tournant (il y a d'ailleurs la catégorie "Laboniris" qui permettrait cela) Homère, Dante, Goethe et Proust pouvaient faire cela, Rousseau l'a fait aussi et Virginia Woolf encore. J'en suis bien d'accord avec toi et tu le dis très bien.

Non, ce que j'attends d'un auteur d'Oniris c'est son présent, ce qu'il fait en ce moment, son esprit en ébullition. Ainsi je peux le commenter en action de création. Je travaille sur du vivant, du momentané, sur un plat qui vient d'être sorti du four et qui fume encore pas sur un pâté en conserve encore qu'il y en ait de très bons.
Je regarde un cheval courir l'Arc-de-Triomphe en direct, je vis.
Je regarde les 9 éditions de l'Arc-de-Triomphe précédentes, c'est pas pareil même si je peux m'y intéresser.
Que me sert de commenter un texte écrit il y 3, 5, 10 ans ? C'est mon pâté en boîte.
(je mets à part le commentaire des grands auteurs bien entendu)
En revanche un texte qui vient de sortir du four c'est un pâté en croûte que je hume, une danse lascive, une course qui se termine tout juste et qui reste en suspens.
Dans le premier cas je ne vois pas d'intérêt à commenter, je dissèque un animal mort ; dans le second cas j'en ai plein les babines, je gobe une huître vivante. Mais non ! Je ne mange pas d'huîtres, tout le monde sait qu'ils vivent encore deux heures dans l'estomac après avoir été avalées.

Je pense que quiconque, qu'il soit poète ou nouvelliste, devrait le préciser si le texte qu'il présente n'est pas un perdreau de l'année. Personnellement je le lirais, il peut être très bon, mais je ne le commenterais pas. Quel intérêt pour l'auteur (sinon de l'autosatisfaction mais aucun d'entre nous ne recherche cela) qui en principe devrait être passé à autre chose.

Je me sens floué quand on me dit après coup : Tu sais, c'est mon grand-père qui a écrit ça.
Ah Bon !...

Tu auras compris, Miguel, que je m'intéresse à tous les textes présentés en général, non pas à ton poème en particulier.

Bien entendu je ne polluerai pas ton fil avec ça ; mais ça me tenait à coeur d'évoquer ce problème car j'y ai été confronté plusieurs fois dernièrement.

Contribution du : 10/08/2022 14:31
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"Je suis le Ténébreux,- le Veuf,- l'Inconsolé,/ Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :/ Ma seule Etoile est morte,- et mon luth constellé/ Porte le Soleil noir de la Mélancolie." "El Desdichado" G. de Nerval
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Re : "Consolation au soleil..." Remerciements et autres.
Maître Onirien
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bonjour senglar
Chacun écrit ce qu'il veut, ce qu'il aime, ce qui l'émeut et surtout l'inspire ! ( du moment qu'il écrit en français, non pa an nébreu, et encore moins en S.MS. ! )
Personnellement, ( vous ne pouvez pas le savoir, ne me lisant point ) j'écrivis beaucoup sur mon enfance, les miens, même mes ennemis d'avant... je n'en n'ai plus à part Charcot Marie qui me tend les bras, ou Alzeimer contre lequel je fourbis mes neurones, à coup de mots fléchés et d'écritures poétiques !
Mais je peux écrire sur l'aujourd'hui, ou le demain, sans aucun problème !
M'inspirer du présent peut me désespérer, par contre quand je demandai à un vendeur en bricolage, un Judas de porte...
- un " jedi " voulez-vous dire ?
- non, un judas !
ou bien évoquer la Shoah, et voir des yeux médusés
- c'est qui ?
Bref, j'écris sur tout avec un bémol sur " l'horreur ", qui ne vient pas noircir mon papier ( la nuit s'en charge assez, dans mes cauchemars ! )
Ecrire sur son présent uniquement, peut être imparfait...surtout quand on demande à un oisif... " que fais-tu de tees journées ?
- rien !
Chacun est libre d'écrire sur tout, et de toute époque, du moment qu'il écrit...
Ceci n'est que mon avis...
papipoète

Contribution du : 10/08/2022 15:02
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