Mes remerciements au CE pour la publication de cette nouvelle, ainsi qu’aux lecteurs pour leurs lecture et commentaires.
Pour la petite histoire, je l’ai écrite une nuit d’insomnie, où une petite mouche grise, la musca domestica sans doute, ne me lâchait pas. Venaient d’être proposés les Zoutextes à la participation desquels, Hersen, tu m’as invité. J’y ai réfléchi vaguement et la tapette à mouche correspond à cette contrainte d’objet à choisir dans sa cuisine. Pour le reste je m’en suis éloigné, mais je me suis étonné de parvenir à écrire en quelque heures quelque chose de cohérent, moi qui habituellement tergiverse et brouillonne, et garde sous le coude bon nombre d’ébauches.

Socque, merci pour vos remarques. Il me semble toutefois que la drosophile n’est pas seule à avoir les yeux rouges, mais je comprends que la caractéristique puisse orienter vers elle. En ce qui concerne la tapette, je ne trouve pas si incongru que ça qu’elle se retrouve dans une cellule. Pourquoi refuserait-on à un détenu de se défendre contre les insectes, qui ne doivent pas manquer en ces lieux, avec un inoffensif instrument ? Certes, le détenu risquerait de faire fondre le plastique pour y mouler la clé des champs, c’est peu probable tout de même.
Je conçois que vous vous soyez sentie prise par la main sur la fin. Inutile de préciser comme je le fais que le détenu est ce qu’on appelle un psychopathe, on l’aura compris avant. Je voulais laisser ouverte une question que j’ai du mal à formuler, ou il serait question d’une sorte de rédemption, ou d’acceptation.

Vilmon, une sorte de folie dites-vous, due à la solitude. Il y a de ça, qui supporterait cet isolement sans que sa raison en soit atteinte ? Je ne me suis pas posé la question que vous vous posez : « sur quoi son esprit pourra se concentrer » ? Je ne sais pas, puisque dans cette logique absurde la mouche et le prisonnier ne font qu’un, donc l’anéantissement de l’une équivaut à celui de l’autre.

Papipoete, je suis désolé de vous avoir si vite perdu. Moi qui voulais par petites touches d’absurdités ou d’incohérence instiller le doute chez le lecteur, vous avez pensé à une maladresse d’auteur. Et les non-guillemets font partie de ces détails qui ont fait glisser la parole de l’un à celle de l’autre sans qu’on en soit averti, puisqu’eux deux finissent par ne faire plus qu’un.

Senglar, vous ne voyez pas pourquoi vous vous incluriez la dedans, refusez d’être dans un destin commun à ces protagonistes. Comme je vous comprends et c’est la même chose pour moi. « Notre destin » ne comprenait que les deux personnages fusionnés par la pensée. Non pas tout un chacun ni donc les lecteurs. Vous faites allusion aux acouphènes, c’est tout à fait pertinent je trouve.

Angieblue, vous être vraiment entrée dans l’histoire et je m’en réjouis. Vous évoquez, de plus, l’image d’une mouche dans un bocal, je n’y aurais pas pensé. Vous vous demandez aussi quel est cet « instrument primitif ». J’y réponds, il s’agit, déjà, de la tapette, certes moins gore qu’un instrument de torture moyenâgeux, mais assez efficace. La mouche/détenu le trouve primitif par comparaison avec sa supériorité intellectuelle. Métaphore de l’emprisonnement qui coupe les ailes de la liberté, là oui.
Les accents kafkaïen que vous évoquez m’ont réjoui : un auteur qui m’a certainement inspiré dans beaucoup de ce que j’écris.

Anna, merci pour les éloges concernant l’écriture. Et la façon dont vous décrivez ces obsédantes petites bêtes est très convaincante. « La mouche » de Cronenberg ne m’est pas venu à l’esprit. Il faut dire que je ne suis pas très amateur de ces images effrayantes de corps qui fusionnent. Mon idée était davantage orientée vers la fusion des esprits. La question que vous posez au sujet de la compassion m’intéresse au plus haut point.

Jemabi, comme Anna vous évoquez Cronenberg, je lui ai répondu sur ce point.
Vous êtes un de ces lecteurs que j’espérais, et que j’ai eu : vous avez été « pris d’un doute ».
Comme vous le dîtes, une mouche « sommeille en chacun de nous » probablement. Reste à savoir si elle est supportable, si ce qu’elle nous montre de nous ne nous effraie pas au point de nous haïr ou de nous rendre fou. Qu’elle se contente de nous mettre en question est déjà pas si mal.

Vincente, je crois que je vais faire comme le détenu, me dire que ce Vincente est moi et vice-versa, qu'il est dans ma tête à deviner ce qui a motivé mon écrit. Lecteur idéal, je te décerne ce titre, puisque « pas loin, accolé à cette sensation ». Et plus loin dans ton commentaire : « véracité émotionnelle dans laquelle j’ai pu me sentir en "risque" de me noyer ». C'est bien ce que j'attendais des lecteurs.
Encore une fois je suis épaté par l’ensemble de ton analyse, et j’ai applaudi à « il ne sortira pas IDEM » tellement c’est bien vu, lapsus prémédité j’imagine.

Hersen, très heureux que tes doutes aient démarré dès la table boulonné. Le narrateur se décrit en position de réflexion et suppose immédiatement que la mouche doit réfléchir. C’est le premier réfléchissement en miroir que j’ai introduit volontairement, je te félicite donc pour ta lecture très pointilleuse !

Robot, merci de ton passage, tu te fais rare. Tu évoques le remord que pourrait éprouver le criminel. Je n’irai sans doute pas jusque là, mais toujours est-il que sa conscience le titille et peut-être y a-t-il dans son inconscient quelque chose qui ressemble à du remord, et dont il se défend.

Pouet, merci de ton passage et j’espère te revoir et te relire plus souvent que ces derniers temps. Ton commentaire en forme d’oxymores me réjouit. Je souscris aux rebonds qui comptent plus que l’atterrissage ou la chute.

Ananas, que vous m’aimiez bien en nouvelles, je ne m’en fiche pas ! Merci d’avoir apprécié. Comme je le disais ailleurs je débute dans le secteur, et suis tout ouïe devant les remarques que l’on peut me faire. Quand il s’agit de compliments, je prends.

Encore merci à vous tous, qui par vos commentaires, éloges et remarques critiques comprises, m’encouragez à continuer, et à m’améliorer.
J’ajoute également que la lecture de nombre de nouvelles d’oniriens, dont certains d’entre vous commentateurs, m’a permis de mieux appréhender l’exercice.

cher poète
Je ne me suis quand-même pas perdu, comme dans un labyrinthe, juste posé une petite question : " qui parle à ce moment ? "
mais dans l'ensemble ai suivi cette mouche, qui peut tout faire : voler sur place, s'accrocher au plafond, marcher sur une vitre et... devenir la compagne d'un taulard !
papipoète

C'est cocasse que Cronenberg ne vous soit pas venu à l'esprit en écrivant Mouche, moi ça m'a sauté aux yeux comme la vermine sur le bas clergé ainsi qu'à un autre commentateur. Comme quoi, c'est toujours amusant les références et autres influences de chacun, qu'elles soient conscientes ou inconscientes.

Merci pour le retour et je réitère que cette nouvelle, c'est vraiment un scarabée d'or.

Anna des insectes

Citation :

Oui, papipoete, j'ai peut-être une tendance à l'exagération, désolé.
Je voulais simplement dire que vous ne m'avez pas suivi dans cette "astuce", si l'on peut dire. Et c'est peut-être de mon fait. Ça m'a questionné sur ce que j'aurais pu mettre en œuvre pour éviter ce genre de quiproquo. Et je n'ai pas de réponse...

Non, Anna, j'avoue que j'ai vu ce film il y a fort longtemps, par hasard à la téloche, et que je l'avais oublié. Pauvre mémoire !
Je n'irais pas de mon plein gré voir ce genre de choses gluantes au cinéma. C'est le souvenir que j'en ai du moins, mais peut-être lirais-je la nouvelle dont il est tiré avec plus d'intérêt, étant à l'abri des représentations en images.

Incroyable, Cyrill, ce lapsus !!!

"Idem/indemne" ! Pas voulu du tout, enfin pas conscient du tout mais tellement cohérent et collaborant ici, il m'a complètement échappé à l'écriture, mais aussi aux relectures, la première sur Word et la suivante après dans le commentaire envoyé.

Je reste sidéré par ce que peut produire la pensée dans ce genre d'échappée qu'en poésie l'on cherche bien souvent en vain. C'est une sorte de surparole qui s'empare du parleur. Là où c'est d'autant plus confondant, c'est quand cela se produit comme ici à l'insu de notre plein gré dans l'écriture (je ne croyais pas ça possible à part dans quelque écriture automatique, chose exceptionnelle chez moi et inédite en commentaire) et sans être aperçu dans la relecture, comme si son évidence sémantique la rendait indécelable et donc acceptable.
Merci de l'avoir relevée, tiers-personne que tu es à côté de mon moi conscient et de l'autre inconscient… et puis si je me reconnais dans ton récit, c'est bien aussi grâce à ce "vice-versa" sensitif que tu soulignes entre nos deux personnalités, nous voilà donc quatre maintenant ! Il faut bien ça pour découvrir les "perles" de nos écritures dans leurs moments les plus innocents.

Vincente, nous voilà quatre à la manière des deux bouts d'un bout de boudin à la Devos, nous voilà donc bien

Bien content en tout cas de t'avoir pris en flagrant-délit de lapsus, à refaire s'il te plaît pour ma plus grande joie !
Tu as raison, c'est ce genre de truc qu'on accueille à bras ouverts en poésie.

Merci pour ce retour, Cyrill. Il me donne envie de surpasser ma flemme et d'aller lire ta nouvelle.

Salut Donado, et merci de ta lecture.
En tant que mouche, je ne m’étonne plus depuis longtemps de ne pas être comprise jusqu’aux sommets de mon quatrième degré, tsé.

Cyrill me charge de te dire qu’il compose en effet formidablement les Saint-Nectaire bourrés de lave, et qu’il la danse aussi : la bourrée. Normal, il a ses racines en Auvergne.

Merci Plumette pour ton commentaire.
Content que tu aies noté ce glissement à pleine perceptible de l’homme à la mouche.
J’ai tâché autant que faire se peut d’utiliser un vocabulaire qui me soit familier. Mais pour être au plus près de ce que je veux exprimer, je ne crache pas sur un dico de synonymes, autant que je m’en méfie d’ailleurs. On y fait beaucoup de belles découvertes, mais il peut mener à écrire des absurdités si on ne vérifie pas ailleurs, dans d’autres dicos.
Tant mieux donc s’il ne t’a pas paru pédant, ce n’était bien entendu pas dans mes intentions !

Merci Vertigo pour votre commentaire. Il me fait d'autant plus plaisir que c'est une surprise, ce texte étant déjà loin.
J'ai vu qu'à peine arrivé vous avez déjà commenté moult nouvelles, je vous dis bravo. Ça fait du bien de voir quelqu'un qui s'engage, si vite, dans le partage.