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Au sujet de mon sonnet Les Affamées : précisions
Visiteur 
Je remercie l’ensemble des commentateurs de ce sonnet, difficilement perfectible en l’état actuel, à cause, comme l’a justement remarqué Léo, de sa structure, de la façon avec laquelle j’ai voulu exprimer l’idée principale qu’elle renferme, et de l’objectif de la chute.
Je suis d’ailleurs ravi d’avoir lu que le dernier vers, auquel je tenais particulièrement, avait fait mouche dans l’esprit de la plupart des lecteurs.
Le fond me satisfait davantage que la forme.
Je m’attarde un peu sur le fond, prioritairement pour répondre à Méléagre et Widget, pour lesquels il n’est pas tout à fait limpide.

J’ai voulu, comme je l’ai dit en présentation, jouer sur deux fantasmes, dont l’un appartient au registre de la fiction et de l’imaginaire populaire, tandis que l’autre renvoie à l’époque contemporaine : il s’agit de la croyance en l’existence de l’ogre – ici d’une ogresse – traduite dans les quatrains, et de la « mangeuse (ou croqueuse, ou dévoreuse, comme on voudra ) d’hommes », que l’on retrouve dans les tercets.
J’ai tenté de ménager un certain suspens narratif, au moins dans les deux quatrains.

Pour plus de clarté, je renvoie mes lecteurs aux folklores locaux, y compris étrangers, aux contes de Perrault (particulièrement « La belle au bois dormant ») mettant en scène des ogresses tantôt laides et vieilles, tantôt jeunes et belles, appartenant tantôt à la paysannerie, tantôt à l’aristocratie, qui se repaissent d’enfants dont elles boivent le sang comme du bon vin, afin de conserver vitalité et quelquefois fraîcheur et éclat.
C’est la clé essentielle de mon sonnet.
Ici, la comtesse Marguerite de Comminges – dont on trouvera facilement le récit fictif comme l’histoire réelle de cette dame noble actrice d’un Moyen-Âge à l’agonie, en tapant son nom sur le Net – jadis accusée d’ogritude par les paysans de ses terres, qui devaient lui payer régulièrement un tribut d’enfants, jusqu’à son repentir... n’est qu’un prétexte : son nom, son histoire importent peu.
J’ai voulu, à travers elle, esquisser une des représentations de l’ogresse, ici belle, riche, soignée, élégante, vulnérable au premier abord (dans les quatrains) qui me semblait être la plus intéressante pour tenter une comparaison et un rapprochement avec l’ archétype de la « mangeuse d’hommes » (dans les tercets).
Le point de jonction entre ces deux figures féminines se situe dans la volonté de paraître toujours jeune et belle, donc séduisante. L’ogresse dévore des enfants pour rester grasse, c'est-à-dire, à son époque, en bonne santé, et rose (d’où ce vers : « Contient la volupté de ses roseurs mutines ») comme la « mangeuse d’hommes », dont le pouvoir d’attraction décline avec l’âge, collectionne les amants plus jeunes qu’elle, pour en soustraire l’énergie, en tout cas pour se rassurer (« …Pour conserver le teint / D’un visage où le feu des prunelles s’éteint,/ Tu grignotes sans faim les vigueurs arrachées / Aux corps pleins de jeunesse… »)
Ce qui les lie encore, c’est la cruauté : il ne me semble pas nécessaire de vouloir démontrer en quoi l’ogresse est cruelle ; la femme moderne qui m’intéresse dans les tercets fait quant à elle preuve de cruauté (consciemment ou pas) en utilisant ses partenaires (qu’elle change souvent, et dont elle ne se soucie plus, comme l’indique le dernier vers) et les sentiments qu’ils sont susceptibles d’éprouver, égoïstement, uniquement pour se sentir toujours désirable.

Contribution du : 07/01/2010 21:28
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Re : Au sujet de mon sonnet Les Affamées : précisions
Maître W
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Widjet avec un J te remercie pour cet éclaircissement...

W

Contribution du : 07/01/2010 23:02
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Re : Au sujet de mon sonnet Les Affamées : précisions
Visiteur 
Toutes mes excuses, mon bon monsieur ! Je me suis rendu compte de ma méprise alors qu'il était trop tard pour corriger.

Je m'étonne que tu n'aies pas signé : WidJet, auteur dont on ne sait pas orthographier le pseudo.

Contribution du : 08/01/2010 00:18
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Re : Au sujet de mon sonnet Les Affamées : précisions
Visiteur 
Je trouve que le fait d'avoir basé ce sonnet partiellement sur un personnage ayant réellement existé (même s'il s'agit ici d'une part de légende qui lui est rattachée) lui confère une aspérité réellement intéressante.
Pour ma part, cela m'a donné envie d'en savoir plus sur Marguerite de Comminges, et si j'en crois ce que j'ai trouvé sur le Net, il est intéressant de noter qu'elle épousa en troisièmes noces, à 56 ans, un homme de 25 ans son cadet.
J'ignore si c'est en lien avec la légende, mais l'on peut y voir s'y rejoindre - en interprétant beaucoup, certes - un peu des deux mythes évoqués ...
Merci pour ces explications en tout cas, et pour ce sonnet original et réussi.

Contribution du : 08/01/2010 12:17
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Re : Au sujet de mon sonnet Les Affamées : précisions
Visiteur 
Tu (tutoyons nous) as raison ! C'est exact, mais bizarrement, je n'y avais pas songé, lors de l'écriture du sonnet.
Merci de le noter.

Contribution du : 08/01/2010 16:59
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Re : Au sujet de mon sonnet Les Affamées : précisions
Expert Onirien
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Merci Graoully pour ces précisions.
Certes le vers 8 me faisait bien penser à un meurtre d'enfant, mais je n'ai pas trouvé sur le net (en tout cas avant de commenter ; maintenant j'en ai trouvé une) d'allusion à la légende faisant de Marguerite de Comminges une ogresse. La présence de ce personnage historique a induit ma lecture en erreur (je suis parti sur la piste mentionnée par Elleonore) : était-ce nécessaire de mentionner son nom dans la présentation, et son prénom dans le vers 1 ?
J'aurais sans doute mieux pensé, sans son nom, aux folklores, à l'ogre des contes... Et la comparaison aurait peut-être plus de force si elle opposait deux types (une ogresse / une mangeuse d'homme).
Au plaisir.

Contribution du : 08/01/2010 17:44
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Re : Au sujet de mon sonnet Les Affamées : précisions
Visiteur 
La comparaison oppose justement ces deux types-là, puisque c'est la Marguerite de la tradition populaire, et non celle de la réalité historique, que j'évoque. C'est bien dans une cuisse d'enfant qu'elle vient de trancher.

Pour le reste, le fait de révéler son prénom et son titre - et de la dépeindre comme une femme apparemment distinguée, aisée, inoffensive - participaient à ce suspens que je voulais installer.
Je ne désirais pas qu'on comprenne immédiatement le sonnet, à la première lecture...

Mais après re-re-relecture, je pense que j'aurais dû inverser l'ordre : parler d'une comtesse dans le premier quatrain, et donner son prénom dans le second.

J'ai oublié de préciser que le lecteur doit imaginer que les comptines dont il est question proviennent de cachots où sont enfermés les futurs mets de la châtelaine.

Merci d'avoir lu, Meleagre (sans accent)

Contribution du : 08/01/2010 18:51
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Re : Au sujet de mon sonnet Les Affamées : précisions
Maître Onirien
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22/10/2009 15:59
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Citation :

Graoully a écrit :
J'ai oublié de préciser que le lecteur doit imaginer que les comptines dont il est question proviennent de cachots où sont enfermés les futurs mets de la châtelaine.


D'accord ! Merci.. je vais réécouter en imaginant au mieux à présent ;))

Non, mais sans rire, ton texte est très fouillé, et les précisions apportées en renforcent le fond.

Contribution du : 09/01/2010 14:23
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Re : Au sujet de mon sonnet Les Affamées : précisions
Visiteur 
Merci à Anacreodes pour sa lecture.

Pour te faire plaisir, je change ce vers :

"Un surcot de cendal, plus fin que son tressoir"

en ce qui suit :

"Son blue jean très moulant, pareil à son top noir"

Non, sans blague : ces trois mots, peu usités aujourd'hui, j'en conviens bien (trois mots sur 666, le pourcentage reste en ma faveur) ont pour but d'installer une ambiance. Voir ci-dessus.

Quant au vers que tu cites, je suis bien d'accord : c'est le plus faible.

Amicalement,
G.

Contribution du : 18/01/2010 16:02
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Re : Au sujet de mon sonnet Les Affamées : précisions
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Ma réflexion Graoully, était plutôt d'ordre général, tu cites trois mots, d'autres ne sont guère plus accessibles au lecteur "ordinaire". Je veux bien admettre que ce genre de lecteur est rare ici mais je pense à une diffusion plus large. Possible qu'ils sont les mieux adaptés à cette "vieille" histoire de mante religieuse. Une légende qui doit avoir des bases réelles, il existe bien d'autres récits de ce genre impliquant des grandes dames.
Amicalement
V.

Contribution du : 18/01/2010 16:39
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